Un rapport d'enquête de l'inspection du travail, concernant le suicide d'une salariée du Centre financier de
La Poste en septembre dernier, a conclu à "une faute caractérisée" de la part de l'entreprise qui l'a exposée "à un risque d'une particulière gravité", a-t-on appris mercredi auprès du syndicat SUD.
Dans deux courriers datés du 28 novembre 2011, que l'AFP s'est procurés, l'inspectrice du travail informe le syndicat qu'elle a transmis au Parquet de Paris un rapport qui vise "l'homicide involontaire", selon l'article 221-6 du Code Pénal. Il appartient au parquet de décider s'il retient ce motif. Le 15 septembre 2011, une salariée de 52 ans, célibataire, s'était défenestrée du 4è étage du bâtiment situé à Paris dans le XVe arrondissement, le matin même de sa reprise de travail après un congé de longue maladie pour dépression puis un accident du travail.
La salariée a sauté dans le vide d'un endroit où il y avait "déjà eu trois tentatives de suicide sans que la direction ne sécurise ces fenêtres, ce que l'inspectrice a aussi reproché dans son courrier", a expliqué à l'AFP Régis Blanchot, du syndicat SUD.
"Ces deux courriers sont accablants pour La Poste", selon ce dernier. Interrogée par l'AFP, la direction de La Poste se déclare "en désaccord avec l'analyse de l'Inspection du travail, notamment sur les conséquences juridiques qu'elle en tire concernant le mode de fermeture des fenêtres du centre financier".
La Poste, devenue le 1er mars 2010 une société anonyme à capitaux publics, emploie environ 240.000 personnes. Le dernier bilan social (2011) faisait apparaître une dégradation des indicateurs de santé au travail pour le personnel, avec notamment une hausse des arrêts maladie.
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