Le mode d’action des IRS dévoilé par des Français
Comment agissent les antidépresseurs tels que ceux de la famille des IRS (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, comme le Prozac) ? Des travaux de chercheurs de l’Université Paris-Descartes apportent un nouvel éclairage. Odile Kellermann (INSERM U 747) et Jean-Marie Delaunay (INSERM U 942) ont montré in vitro puis in vivo une chaîne de réactions déclenchée par les IRS.
Ils ont identifié le rôle clé d’un micro-ARN nommé miR-16, qui contrôle la synthèse du SERT, le transporteur de la sérotonine. Normalement, SERT est présent dans les neurones à sérotonine. Son expression est réduite au silence par miR-16 dans les neurones à noradrénaline.
En réponse à la fluoxétine, les neurones à sérotonine libèrent une molécule-signal qui fait chuter le taux de miR-16, ce qui déverrouille l’expression du transporteur de la sérotonine dans les neurones à sérotonine mais aussi dans ceux à noradrénaline.
Ces derniers deviennent ainsi sensibles à la fluoxétine. Et ils deviennent mixtes, produisant à la fois de la noradrénaline et de la sérotonine. In fine, la quantité de sérotonine libérée est accrue à la fois au niveau des neurones à sérotonine et des neurones à noradrénaline.
Ainsi, « ces travaux dévoilent pour la première fois que les antidépresseurs sont capables d’activer une nouvelle source de sérotonine dans le cerveau », indiquent les chercheurs.
› Dr BÉ. V.
« Science », 17 septembre 2010, vol. 329, n° 5998.
Quotimed.com, le 17/09/2010
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