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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 24 décembre 2023

TOUCHER L'INSENSÉ

PALAIS DE

TOKYO 

EXPOSITION COLLECTIVE

DU 16/02/2024 AU 30/06/2024

La «  » est une pratique de la psychiatrie initiée au milieu du 20e siècle, dont le présupposé est que pour soigner les malades, il faut d’abord soigner l’hôpital. Autrement dit, ne jamais isoler le trouble mental de son contexte social et institutionnel. Inspirée de ces expériences psychiatriques et humaines révolutionnaires, qui s’appuient sur le collectif et sur la création artistique, cette exposition s’intéresse à différentes manières de transformer des lieux d’isolement en lieux de protection, en refuges contre les violences de la société.

Signe Frederiksen, Ni étrange ni étranger, 2024 (détail), courtesy de l'artiste

Elle présente notamment les films de François Pain, qui a documenté la vie de la clinique de la Borde et la parole d’importants praticiens de la (François Tosquelles, Jean Oury, Félix Guattari), et rassemble des artistes, mais aussi des soignant·es et des éducateur·ices, qui ont initié des pratiques artistiques collectives dans diverses structures liées au soin de la santé mentale (hôpitaux psychiatriques, centres d’accueil, classes Ulis, instituts médico-éducatifs, etc.). Ces expériences d’hier et d’aujourd’hui, en France et ailleurs, montrent comment l’art est un outil d’émancipation, une forme active et critique d’être-ensemble et l’expression d’une poésie vitale.

François Pain, Félix Guattari dans Le Divan de Félix, 1986, vidéo, courtesy de l'artiste


Un apéro avec Marie Rose Moro : « Plein de choses fausses sont dites sur les adolescents »

Par    Publié le 22 décembre 2023 

Devenue psychiatre par révolte et pour changer les destins, elle dirige, à Paris, la Maison de Solenn, qui accueille des ados en souffrance et leurs familles. Fille d’émigrés espagnols, l’auteur de « Et si nous aimions nos ados ? » défend la richesse de la transculturalité et la grande diversité des façons d’être père, d’être mère.

Marie Rose Moro à La Closerie des Lilas, le 5 septembre 2023.  

Marie Rose Moro n’arrive pas sur le dos de Rossinante, mais à bicyclette. La psychiatre pour enfants et adolescents, la soixantaine enjouée, partage avec don Quichotte, personnage qu’elle adore et compatriote d’un autre temps, un goût pour le rêve et l’utopie. Rendre le monde meilleur, retrouver du sens pour échapper au chaos, malgré les coups, qu’elle balaie d’un revers de la main, devant son verre d’eau pétillante glacée, dans la pénombre du bar Hemingway de La Closerie des lilas, à Paris.

Nous sommes tout près de la Maison de Solenn, qu’elle dirige depuis 2008. L’établissement rattaché à l’hôpital Cochin accueille des adolescents en souffrance et leurs familles. Tous les jeudis matin, elle y tient une consultation « transculturelle » avec d’autres thérapeutes.

« Je me souviens d’un adolescent, né d’un père originaire d’Afrique de l’Ouest et d’une mère bretonne et catholique, qui s’était converti à l’islam et qui, lors de notre première rencontre, avait refusé de me serrer la main. Il est difficile d’être fier et ouvert lorsque ses parents se dévalorisent ou ne transmettent rien. Certains souffrent du métissage, devant toujours expliquer d’où ils viennent. Nous avons parlé des liens entre la Bible et le Coran, de ce qui donne du sens à la vie. En partant, il a accepté de me serrer la main, au début par convenance, puis finalement, par affection. Un contact, un lien était né. »

Tentative de suicide, trois ans de scarification... Léa, 14 ans, est enfin suivie à la Maison des ados


 


Écrit par Karine Lepainteur      Publié le 

Après trois ans de galère, Léa*, 14 ans, est enfin prise en charge par la Maison des ados de Caen, dont les salariés étaient en grève ce mercredi 20 décembre 2023. Valérie* nous livre ici son parcours du combattant pour obtenir un suivi psychiatrique pour sa fille.

Valérie* a franchi les portes de la Maison des adolescents du Calvados pour la première fois, il y a trois ans. Cette structure est un dispositif départemental d’accueil, d’évaluation, d’orientation et de soin pour les adolescents (12-21 ans) et leur famille.

Léa, 14 ans, se scarifie

À l'époque, cette maman cherche comment aider sa fille. Léa* est alors en 6ᵉ, elle est harcelée, se scarifie et ne veut plus aller à l'école. Un dossier est ouvert au nom de Léa, sa maman est écoutée par une personne chargée de faire un premier bilan. L'anxiété scolaire est évoquée. Mais aucun diagnostic médical n'est posé, car aucun rendez-vous avec le médecin psychiatre n'est alors proposé, faute de place dans son agenda déjà trop chargé.

Un suivi s'organise alors, en dehors de la Maison de l'adolescent, avec l'assistante sociale scolaire, puis avec un éducateur du département. En 4ᵉ, Léa se scarifie toujours, et des maux de ventre apparaissent. Le suivi auprès de la Maison des ados est plus que souhaité, mais il n'y a toujours pas de place.

L'assistante sociale appuie la demande d'un courrier en mai 2022. En juin, Léa est enfin sur liste d'attente. Mais l'attente est trop longue. À sa rentrée en 3ᵉ, les maux de ventre s'intensifient et mènent Léa au CHU de Caen.

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Psychiatrie. Nouveau mouvement de grogne à l’EPSM d’Allonnes

photo  mercredi après-midi, des agents de l’epsm ont à nouveau manifesté pour dénoncer la dégradation des conditions de prise en charge. l’établissement cherche à recruter du personnel pour renforcer les effectifs.

Mercredi après-midi, des agents de l’EPSM ont à nouveau manifesté pour dénoncer la dégradation des conditions de prise en charge. L’établissement cherche à recruter du personnel pour renforcer les effectifs.  © DR

Ce mercredi 20 décembre 2023, une centaine de personnes ont manifesté sur le site de l’établissement public de santé mentale, à Allonnes (Sarthe). Toujours en raison de la dégradation des conditions de travail.

Dans le cadre du mouvement de grève qui dure depuis plus d’un mois à l’Établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, une nouvelle action a eu lieu ce mercredi 20 décembre 2023 sur le site d’Allonnes. D’après les syndicats, une centaine de personnes ont manifesté au moment où se tenait le conseil de surveillance de l’établissement.


Maladie mentale et surmortalité au temps de la COVID-19

Publié le 12/12/2023

Dr Alain Cohen 

Si les personnes atteintes de maladies mentales graves (par ex. schizophrénie, troubles schizo-affectifs, troubles bipolaires) connaissent une espérance de vie fortement réduite, les relations entre la COVID-19 et le risque de décès chez ces malades demeurent encore imprécises.

Une étude de cohorte menée au Royaume-Uni a analysé, chez les patients souffrant d’une lourde affection psychiatrique et, parallèlement, d’une infection par COVID-19 : (i) le risque de décès, (ii) si la mortalité toutes causes confondues se trouve affectée par la multimorbidité ou (iii) par l’origine ethnique. Utilisant des données de soins primaires émanant de la Clinical Practice Research Database[1] et recueillies entre février 2020 et avril 2021, cette étude de cohorte rétrospective s’appuie sur un modèle de régression de Cox à risques proportionnels[2] pour évaluer l’incidence d’une grave maladie mentale sur la mortalité durant les deux premières vagues de la pandémie récente de Covid-19.

samedi 23 décembre 2023

Cannabis chez les jeunes : association entre anxiété et expériences de type psychotique

Publié le 15/12/2023

Dr Alain Cohen

Dans un contexte où la consommation de cannabis est relativement répandue et concerne également le milieu des jeunes adultes, y compris parmi les étudiants âgés de 18 à 25 ans, une étude réalisée au Canada explore l’association épidémiologique entre l’utilisation du cannabis et le développement de symptômes psychotiques, en évaluant notamment le rôle intermédiaire des troubles anxieux dans cette association.

Cette médiation par l’anxiété est présumée dans la mesure où ces phénomènes anxieux se révèlent prévalents chez les jeunes adultes, concernant 23 % d’entre eux au Canada, particulièrement chez les étudiants, et s’avèrent indépendamment associés tant à l’utilisation du cannabis qu’à une symptomatologie d’allure psychotique.

Chemsex

eudi 21 décembre 2023

Témoignage d'un chemsexer ©Maxppp - Jean-François FREY/PHOTOPQR/L'ALSACE

Après la période de confinement, Joseph pensait trouver un remède à sa solitude à travers la pratique du chemsex. Jusqu’à ce qu’il sombre dans l’addiction. Par Rita Ruggirello.

Ça s’appelle le “chemsex”, et c’est la contraction de “chemicals”, les drogues et de “sex” : littéralement, sexe sous drogues. C’est une pratique qui consiste donc à faire du sexe en se droguant (au GHB, à la 3MMC ou à la cystal méthamphétamine), et souvent à plusieurs.

Phénomène répandu depuis environ dix ans, en particulier chez les hommes homosexuels, il n’existe hélas aucune donnée scientifique qui donne le nombre de morts causé par cette pratique, mais de nombreuses alertes sur ses risques.

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Auriculothérapie, anthroposophie, naturopathie : les infirmiers en ordre de marche contre les pseudo-thérapies

 

Par.  Victor Garcia  publié le

Le collectif FakeMed appelle au déremboursement par les complémentaires santé des médecines douces comme l'acupuncture. (image d'illustration) Photo AFP.

Le collectif FakeMed appelle au déremboursement par les complémentaires santé des médecines douces comme l'acupuncture. (image d'illustration) Photo AFP.

L'une des pratiques visées est l'auriculothérapie, une approche développée par un médecin lyonnais homéopathe et acupuncteur et selon laquelle l'oreille serait un microsystème reflétant tout le corps. Les évaluations scientifiques n'ont jamais conclu à une efficacité tangible.

Science Photo Library via AFP

L’Ordre des infirmiers vient de publier une position sans ambages sur les thérapies non conventionnelles de santé, en visant notamment neuf pratiques.

Le conseil national de l’Ordre des infirmiers vient de prendre une position forte contre "les pratiques non conventionnelles de santé" et les dérives sectaires. Dans un communiqué publié le 18 décembre sur son site, il alerte sur de nombreuses pratiques qui n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité et peuvent se révéler "douteuses, voire dangereuses", notamment en exploitant la vulnérabilité et les croyances des patients. Le document rappelle que les infirmiers ont pour mission de pratiquer des soins "fondés sur les données acquises de la science", ne doivent pas "conseiller ni proposer au patient ou à son entourage, comme salutaire ou sans danger, un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé" et que "toute pratique de charlatanisme" leur est "interdite".

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Quelles sont les principales causes de décès en France en 2021 ?

Fanny Le Brun    19 déc. 2023

En 2021, en France, on dénombre un total de 660.168 décès, ce qui est inférieur à 2020 (667.497 décès), mais reste nettement supérieur aux années précédentes, même en tenant compte du vieillissement de la population. Deux études qui viennent d’être publiées ont analysé les causes médicales de décès des personnes résidentes et décédées en France en 2021.

1re cause de décès : les tumeurs

En 2021, la 1re cause de décès en France sont les tumeurs : elles représentent 25,7% de l’ensemble des décès. On peut toutefois noter que la mortalité due aux tumeurs continue de baisser tendanciellement, à l’exception des tumeurs du pancréas et des mélanomes, toujours en hausse.

2e cause : les maladies de l’appareil circulatoire

Les décès liés aux maladies de l’appareil circulatoire sont en hausse en 2021 et représentent la 2cause de décès en France (20,9%). Les décès liés aux maladies endocriniennes et de l’appareil digestif sont également en hausse depuis 2020. Ces hausses pourraient être liées à des effets indirects de l’épidémie de Covid-19 (retard de prise en charge, isolement social plus important jouant sur les comportements, hausse de la consommation nocive d'alcool, difficultés d'accès aux soins, séquelles pour ceux dont le Covid-19 est une cause associée…), mais d’autres facteurs, sans lien avec l’épidémie, ne peuvent être exclus. D’après les premières estimations, il semblerait que ces hausses se poursuivent en 2022.

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Sérotonine Plus qu’une hormone pourvoyeuse de bien-être

Publié le 27 novembre 2023

Sérotonine Plus qu’une hormone pourvoyeuse de bien-être

Son rôle dans le cerveau est le plus connu, lui valant le surnom d’hormone du bonheur. À tort, car les 95 % de la sérotonine sont produits dans l’intestin.

De nos jours, la sérotonine est souvent associée aux troubles mentaux comme la dépression ou l’anxiété. C’est pourtant dans l’intestin qu’elle a d’abord été découverte, en 1946, puis dans le sang deux ans plus tard. Son effet vasoconstricteur lui a donné son nom. Son rôle de neurotransmetteur a été identifié plus tardivement, et l’essentiel de la recherche s’est concentré sur le cerveau, un organe plus « noble ». Ce qu’on ignore souvent, c’est qu’il existe deux circuits distincts de production et de circulation de la sérotonine. 

Jeux paralympiques : la révolution technologique

Vendredi 22 décembre 2023

Une prothèse équipée du système mécatronique dans les ateliers de l'entreprise Ottobock. Décembre 2023. ©Radio France - Ottobock France

Les premières prothèses de compétition sont apparues dans les années 1980. Cette révolution technologique a bouleversé la pratique du parasport, en loisirs comme en compétition. Les 17e jeux paralympiques de l’histoire se dérouleront à Paris à l’été 2024.

Avec

Philippe Fourny

Le rejet, la gêne, ou l’empathie… ce sont les réactions les plus courantes auxquelles font face les personnes en situation de handicap. Il y a heureusement des exceptions. Et le moment des jeux paralympiques en fait partie.

Qu’ils soient en fauteuil, ou équipés de prothèses de bras, d’orthèses ou de lames, les para-athlètes sont bien des sportifs de haut niveau, qui donnent tout pour dépasser leurs limites et décrocher des médailles. La tenue d’une telle compétition internationale cet été en France a donc de quoi réjouir car elle peut contribuer à faire changer les regards .

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En Ukraine, un projet pilote permet de réduire le nombre d’amputations des blessés de guerre

Par  (Vinnytsia (Ukraine) envoyé spécial)  

Publié le 22 décembre 2023

Grâce à des opérations effectuées en visioconférence avec un hôpital américain, des médecins de Vinnytsia apprennent en temps réel à effectuer des greffes osseuses et des transplantations de tissus.

Viatcheslav Maïko, directeur du service de traumatologie auprès de ses patients, à Vinnytsia, en Ukraine, le 14 décembre 2023. 

La tâche de réparer les membres déchiquetés par les obus, les bombes, les missiles et les mines russes est immense. Débordé au début de l’invasion russe par l’afflux de soldats, mais aussi de civils grièvement blessés par des explosions, l’hôpital de Vinnytsia, dans l’ouest de l’Ukraine, a mis en place une solution innovante qui a permis à une centaine de blessés d’échapper à l’amputation. « Nous opérons en visioconférence avec des collègues américains de l’hôpital de l’université de Pennsylvanie », explique Viatcheslav Maïko, 70 ans, directeur du centre d’orthopédie, d’arthroscopie et de traumatologie.

« Nous chaussons des lunettes équipées de caméra pendant l’opération, précise-t-il. Pendant ce temps, un ou une collègue à Philadelphie, qui s’est levé très tôt le matin, regarde l’opération sur son téléphone portable et partage avec nous ses conseils, de la salle d’opération de son hôpital. Parfois, un troisième collègue rejoint la visioconférence pour la traduction, si notre chirurgien n’est pas anglophone. »

Maladies chroniques : et si un psy pouvait vous aider?

Publié le : 

Cancer, diabète… Les maladies chroniques sont souvent vécues comme un fardeau pour les patients. Ces maladies ont un impact psychique important, qu’il ne faut pas minimiser. Si une prise en charge auprès de spécialistes est primordiale pour prendre soin du corps, il peut s’avérer utile de demander un soutien psychiatrique ou psychologique. 

Des maladies chroniques comme le cancer ont un impact psychique important, qu’il ne faut pas minimiser.
Des maladies chroniques comme le cancer ont un impact psychique important, qu’il ne faut pas minimiser.  © Getty Images - NoSystem images
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"La direction estime pouvoir encore fermer des lits" : patients abandonnés, manque de personnel, un hôpital psychiatrique pointé du doigt

Écrit par Apolline Riou   Publié le 

À l'heure où les soignants du Centre Hospitalier spécialisé en psychiatrie du Gers expriment leur colère face au manque de personnel, la Cour régionale des comptes d'Occitanie a rendu un rapport qui pointe du doigt les difficultés financières et humaines de l'établissement.

Une situation financière préoccupante, un pilotage lacunaire, un manque de lits. La Cour régionale des comptes d'Occitanie a rendu mercredi 20 décembre 2023 un rapport sur le Centre hospitalier spécialisé en psychiatrie (CHS) du Gers, à Auch, seul établissement public du département spécialisé en santé mentale. 

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« Sans moyens, la maladie se transforme en furie » : la psychiatrie au bord de la rupture

 L'insoumission


Psychiatrie. Une attaque au couteau et au marteau a fait le soir du samedi 2 décembre à Paris deux blessés et un mort. L’assaillant, ex-détenu suivi pour des troubles psychiatriques, avait arrêté son traitement médicamenteux en mars 2022. 

Dans une manœuvre politique coutumière, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a imputé la responsabilité de cette attaque aux psychiatres de l’assaillant, parlant de « ratage psychiatrique » et déclarant : « Les médecins, à plusieurs reprises, ont considéré qu’il allait mieux et qu’il pouvait vivre, si j’ose dire, librement ». L’opprobre jeté par Darmanin sur les professionnels de santé n’a pas manqué de faire réagir. Bernard Granger, professeur de psychiatrie à l’université Paris Cité, a déclaré « parler d’un raté de la psychiatrie, c’est une attaque assez grossière contre notre profession, déjà maltraitée ». 

En effet, si « ratage » il y a eu, c’est celui du gouvernement qui laisse dépérir l’institution psychiatrique à bout de souffle dans notre pays. C’est ce même gouvernement qui ne donne pour seul horizon que des coupes budgétaires et qui reste inaudible face aux grèves des psychiatres dont la dernière en date était il y a à peine quatre mois. 

La France est le pays qui prescrit le plus de psychotropes dans le monde. 30% des postes en psychiatrie ne sont pas pourvus dans les hôpitaux publics. 60% des lits dans les services psychiatriques ont fermé entre 1976 et 2016. On estime à un quart le nombre d’établissements ayant fermé jusqu’à 30 % de leurs capacités d’accueil après la pandémie du Covid-19.

Dans cette crise que subit la psychiatrie, le soin des psychiatrisés est majoritairement réalisé dans l’urgence et en flux tendu, laissant peu de temps et de ressources au personnel pour s’occuper des cas dangereux comme celui de l’assaillant du 2 décembre. S’il est une leçon à tirer du drame de Bir Hakeim, c’est celle de la nécessité de pallier le délabrement du système psychiatrique pour éviter que ce type de tragédie se reproduise. Notre article.

La sectorisation : un modèle de soins ambitieux et une application défaillante

Pour mieux comprendre la crise structurelle que subit la psychiatrie depuis des années, il faut saisir son organisation particulière basée sur la sectorisation. Ce dispositif consiste à soigner les personnes en ambulatoire au plus près de leurs domiciles dans des structures dédiées (centres médico-psychologiques ou centres d’accueil thérapeutiques à temps partiel par exemple). Issue de la circulaire du 15 mars 1960, cette organisation de la psychiatrie dite sectorielle était perçue comme une petite révolution humaniste dans la prise en charge des patients.

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Innovation organisationnelle en psychiatrie : 42 projets retenus en 2023

Publié le 

Lors d’un point d’étape consacré au Fond d’innovation organisationnel en psychiatrie (Fiop), la Direction générale de l’offre de soin (DGOS) a annoncé la pérennisation d’une trentaine de projets. Pour l’édition 2023, 42 projets ont été retenus pour un montant total de 12,3M€. 

Le fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie, Fiop, est un appel à projets créé en 2019. Il est piloté par la DGOS et a pour objectif de repérer des projets innovants en psychiatrie sur l’ensemble du territoire et répondant à des orientations nationales prioritaires.

À l’occasion d’une journée dédiée à l’innovation organisationnelle en psychiatrie au ministère de la Santé et de la Prévention le 18 décembre, Marie Daudé, directrice générale de l’offre de soins, a réalisé un point d’étape du financement des projets viale fonds dédié. Depuis 2019, le FIOP a permis à ce jour de sélectionner 236 projets pour un montant total de 190M€ de crédits mobilisés. Parmi eux, une trentaine seront pérennisés.

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Les scientifiques réussissent à cartographier une partie centrale du système immunitaire

Mercredi, 20/12/2023

Les scientifiques réussissent à cartographier une partie centrale du système immunitaire

Des scientifiques ont réussi à cartographier une partie centrale du système immunitaire – les molécules HLA de classe II – tout en prédisant avec précision comment elles affichent des fragments d’agents pathogènes à la surface des cellules. Lorsque nous sommes malades, notre système immunitaire – pour nous guérir – s’appuie sur nos cellules pour montrer à leur surface que quelque chose d’étranger est présent à l’intérieur. Les cellules immunitaires – en particulier les lymphocytes T – s’accrochent à la surface de la cellule et tuent le cancer, le virus ou tout autre agent pathogène présent, à condition qu’elles puissent déterminer la menace.

« Nos cellules alertent le système immunitaire de son intrus grâce à des protéines spéciales appelées molécules d’antigène leucocytaire humain (HLA). Elles sont chargées de faire savoir au système immunitaire que quelque chose ne va pas. La raison pour laquelle le corps peut détecter que quelque chose se cache à l’intérieur de la cellule est due aux molécules de classe HLA et au fait qu’elles absorbent des fragments de protéines de l’agent pathogène à l’intérieur de la cellule. Si les fragments ont des propriétés qui ne sont pas reconnaissables, le système immunitaire déclenche une réaction qui tue la cellule », explique Morten Nielsen, professeur à DTU Health Technology et auteur correspondant d’un nouvel article dans Science Advances annonçant la cartographie de plus de 96 % de l’ensemble du paysage HLA de classe II.

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L'inflammation du cerveau augmenterait les risques de suicide

Mercredi, 20/12/2023

L'inflammation du cerveau augmenterait les risques de suicide

Une étude dirigée par la Docteure Lena Brundin de l'Institut Van Andel a permis d'identifier deux éléments pouvant contribuer à l'accroissement du risque suicidaire : l'inflammation du cerveau et la perte de ses mécanismes de protection critiques.

L'équipe a comparé le cerveau de 29 personnes décédées par suicide à celui de 32 adultes emportés par d'autres causes. « Nous nous sommes concentrés sur le cerveau parce que c'est là que résident les processus biologiques qui affectent l'humeur, les idées et l'intention suicidaires, et la prise de décision », précise le Docteur John Mann de l'Université de Columbia qui a également participé à ces travaux.

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Des physiciens réussissent pour la première fois à provoquer l'intrication quantique de deux molécules

Lundi, 18/12/2023 

Des physiciens réussissent pour la première fois à provoquer l'intrication quantique de deux ...

Des physiciens américains de l'Université de Princeton ont réussi pour la première fois à provoquer et contrôler une intrication quantique entre deux molécules. Ce phénomène d'intrication quantique se manifeste quand deux particules (ou groupes de particules) sont liées de manière à ce que l’état quantique de l’une influence instantanément l’état quantique de l’autre, indépendamment de la distance qui les sépare. Cette caractéristique, initialement considérée comme irréelle par Einstein, est désormais reconnue comme un principe fondamental de la physique quantique. Lawrence Cheuk, de l’Université de Princeton, et ses collègues, ont mis en lumière l’importance de ce phénomène dans un nouvel article publié dans la revue Science.

Cette capacité d’interaction moléculaire à distance ouvre des portes vers des applications pratiques révolutionnaires, notamment dans le développement d’ordinateurs quantiques plus puissants et la simulation précise de matériaux complexes qui étaient jusqu’ici hors de portée avec les technologies conventionnelles. Les molécules, contrairement aux atomes, possèdent une structure complexe et donc plus de degrés de liberté dans le contexte quantique. Cela signifie qu’elles peuvent exister dans un plus grand nombre d’états quantiques différents. Yukai Lu, co-auteur de l’étude, souligne que « cette complexité moléculaire permet des méthodes innovantes pour le stockage et le traitement de l’information quantique ».

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L'intelligence artificielle va réinventer la médecine

Vendredi, 22/12/2023 

C'est peu de dire qu'en seulement quelques mois, l'IA et ses nombreuses déclinaisons techniques sont venues complètement bouleverser les domaines de la recherche et de la pratique médicale, au point que les spécialistes considèrent qu'il s'agit sans doute de la plus grande rupture depuis l'apparition de la médecine moderne et expérimentale, sous l'égide de René Laennec et Claude Bernard, voici bientôt deux siècles.

Il y a quelques jours, l’Université de Médecine du Michigan a présenté son système révolutionnaire de dépistage rapide des tumeurs cérébrales. Baptisée DeepGlioma, cette IA s'avère capable de détecter des mutations génétiques dans les tumeurs cérébrales cancéreuses en moins de deux minutes (Voir Nature Medicine). L’efficacité de cet outil a été évaluée dans le cadre d’une étude conduite sur plus de 150 patients atteints de gliome diffus. Ce nouvel outil DeepGlioma a permis d’identifier des mutations permettant de définir des sous-groupes moléculaires de la maladie, avec une précision de plus de 90 % en moyenne. Selon Todd Hollon, neurochirurgien à l’Université du Michigan et directeur de l’étude, « cet outil basé sur l’IA a le potentiel d’améliorer l’accès et la rapidité du diagnostic et des soins pour les patients atteints de tumeurs cérébrales mortelles ». Comme il existe plusieurs types de gliomes diffus, présentant chacun des mutations génétiques différentes, il est capital de proposer à chaque malade le bon traitement, c’est-à-dire celui qui correspond à cette spécificité génétique. En donnant aux chirurgiens le pouvoir de distinguer la nature du gliome diffus pendant l’opération, cet outil ouvre la voie à une identification précise et rapide du type génétique et moléculaire de tumeur.

À Paris, l'institut Curie utilise depuis quelques mois une intelligence artificielle capable de déterminer l'origine de cancers dont on ne connaît pas le site d'apparition. Cet outil va permettre de mieux adapter les traitements et va augmenter les chances de survie de milliers de malades chaque année (Voir Institut Curie). Cette IA révolutionnaire a été développée par la Docteure Sarah Watson, oncologue et chercheuse à l'Institut Curie. Cette scientifique s'est attaquée aux “cancers de primitifs inconnus” (CPI), des cancers qui touchent environ 7000 malades par an et se manifestent à un stade métastatique, mais on ne sait pas d'où ces métastases sont issues et on ne sait donc pas les traiter efficacement.

Cette chercheuse, en partenariat avec des spécialistes de plusieurs autres centres en France, a entraîné un logiciel d'IA à reconnaître l'origine de cancers à partir de dizaines de milliers de séquences ARN de tumeurs récupérées par biopsie. Cet outil d'IA a ensuite été utilisé sur une cinquantaine de tumeurs d'origine non identifiée avec les outils standards. « Dans plus de 80 % des cas, l'IA a pu nous indiquer le tissu d'origine avec des scores de prédiction extrêmement élevés, et ces patients pour lesquels nous avons enfin pu identifier le tissu d'origine ont une durée de survie triplée par rapport aux patients dont le cancer a une origine qui reste inconnue », précise Sarah Watson. Elle travaille à présent à améliorer encore cet outil en lui fournissant davantage de données, qui soient à la fois plus diversifiées et de meilleure qualité, mais toujours avec le consentement formel des malades.


Sur les troubles psychotiques, de nouvelles connaissances

Publié le 21/12/2023

Après 1978, date de la parution de l'ouvrage de DA Moneret-Vautrin et B Aubert "Le risque de sensibilisation aux colorants alimentaires et pharmaceutiques" (1) les allergologues, obnubilés par les aliments et les objets colorés ont activement recherché des allergies et/ou des intolérances aux colorants et aux additifs alimentaires. L'expérience professionnelle nous fait penser qu'il y eut beaucoup d'excès de diagnostics ! C'est ce que montre cette observation personnelle, vue en 1978-1979 qui nous a probablement privé d'un diagnostic rare pour l'époque !

Julien et la tartrazine

L’enfant Julien B. manipule un objet de couleur jaune et développe un important œdème du visage et des lèvres, un syndrome d'allergie orale (SAO), sans autre symptôme (ni stridor, ni bronchospasme). Bien que la possibilité de SAO aggravé n'ait donné lieu que beaucoup plus tard à une publication (2), la possibilité d'aggravation était connue depuis la parution des articles princeps d'Amlot et Lessof qui évaluaient autour de 10 % la fréquence de l'anaphylaxie au cours du SAO (3, 4).