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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 28 octobre 2021

Écrits d’Art Brut – Langages et pensées sauvages

20 octobre 2021 – 23 janvier 2022


Par une vaste exposition collective le Musée Tinguely présente la diversité des « tableaux écrits » par 13 artistes internationaux de l’Art Brut. Vivant le plus souvent en marge de la société, isolés ou exclus, ils créent dans leur propre univers sans savoir qu’ils évoluent dans les sphères de l’art. Des signes sont inscrits sur des surfaces diverses, des tissus sont brodés, des murs sont peints.

Lettres d’amour ou de rage, poèmes, prières, messages érotiques et plaidoyers, journaux intimes et récits utopiques, les écrits d’Art Brut, fort peu connus, provoquent saisissement et fascination. Créés à huis clos pour la plupart, dans le secret et le silence, ils sont souvent privés d’adresse ou sont réservés à quelque destinataire onirique ou spirituel.

Étrangement calligraphiés ou rédigés à la hâte, quelquefois brodés ou gravés avec ferveur dans la pierre, ces écrits sont souvent accompagnés de peintures ou de dessins. Révélant une créativité stupéfiante, ils relèvent d’un besoin entêtant voire impérieux d’expression et constituent une forme de résistance sourde.

Laure Pigeon, Lili, Adèle, Pierre, sans date

Laure Pigeon, Lili, Adèle, Pierre, sans date
Encre bleue sur papier ; 49 x 64 cm
© Collection de l’Art Brut, Lausanne

L’écriture favorise l’introspection et devient une ressource majeure, ouvrant parfois la voie à une quête identitaire ou à l’invention d’une autre vie, permettant d’autres fois la construction d’un nouveau monde ou la réorganisation du cosmos. Livres et feuillets, cahiers et carnets, parures corporelles et bannières deviennent les supports d’inscriptions personnelles extravagantes, dotés d’une double qualité, poétique et plastique. Ils servent leur recherche entêtante, celle de l’essence des choses et des mots.

Inceste : "Protéger la mère, c’est protéger l’enfant"

Par Cécile de Kervasdoué et Fiona Moghaddam   29/10/2021 

C'est un mouvement de grande ampleur : des milliers de mères prennent la parole auprès de la Commission inceste et sur les réseaux sociaux pour dénoncer des décisions de justice qui ne protègent pas leur enfant victime d'inceste. La justice aurait-elle un problème avec les mères ? Explications.

Les nombreuses manifestations contre les violences sexuelles, comme ici le 5 juillet 2020 à Ajaccio, vont elles permettre de lutter contre l'impunité des agresseurs ?
Les nombreuses manifestations contre les violences sexuelles, comme ici le 5 juillet 2020 à Ajaccio, vont elles permettre de lutter contre l'impunité des agresseurs ? Crédits :  PASCAL POCHARD-CASABIANCA - AFP

D'abord il y a les chiffres du ministère de la Justice. En France chaque année, 22 000 enfants sont victimes de violences sexuelles de la part de leur père. En 2020, seules 1 697 personnes ont été poursuivies pour viol incestueux ou agression sexuelle sur mineur. 760 d'entre elles ont été condamnées pour l'une ou l'autre des infractions ; le ministère de la Justice ne quantifie pas les condamnations d'inceste paternel.

Ensuite, il y a les mères d'enfants victimes qui témoignent par milliers auprès de la plateforme d'écoute de la Ciivise, la Commission indépendante sur l'inceste et sur les violences faites aux enfants (qui a reçu près de 5 000 témoignages d'inceste et de violences sexuelles sur mineur depuis le printemps dernier) mais aussi sur les réseaux sociaux sous le mot-dièse lancé par le collectif féministe Nous Toutes #sapepasmaparole. 

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Troubles dépressifs, pensées suicidaires : les élèves de l’école d’orthophonie de Besançon sonnent l’alarme




par Anaïs Condomines  publié le 29 octobre 2021 

Au Centre de formation universitaire en orthophonie, des étudiantes, anciennes et actuelles, alertent sur un mal-être massif. La ministre Frédérique Vidal juge la situation «préoccupante». 
Question posée le 22 octobre.

«Un gros choc pour la profession.» A la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), c’est la consternation. Anne Dehêtre, sa présidente, a reçu le 4 octobre, comme de nombreux autres destinataires, un courrier alarmant. Signé par un collectif d’une cinquantaine d’enseignants et maîtres de stage du Centre de formation universitaire en orthophonie (CFUO) de Besançon, il fait état du «mal-être profond d’un nombre d’étudiants anormalement élevé». Parmi les symptômes décrits : des «vomissements avant d’aller en cours», des «troubles anxieux, dépressifs», ainsi que des «troubles du comportement alimentaire». Un courrier adressé aux plus hautes sphères – et notamment au cabinet de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur. Vendredi 22 octobre, le député UDI du Territoire de Belfort Michel Zumkeller a enfoncé le clou, saisissant à nouveau la ministre. Dans sa lettre, il prévient : «N’attendons pas un drame pour réagir.»

mercredi 27 octobre 2021

Christophe Lucas, président d’Épilepsie France : « On a besoin de l’aide de l’État »

 Yves BOITEAU Publié le 

Pour la première organisation syndicale de l’hôpital, la pénurie de psychiatres aurait du être mieux anticipée. La CFDT appelle à son tour l’Agence régionale de santé à se positionner d’urgence sur le dossier.

Cholet, centre hospitalier, jeudi 14 octobre 2021. Depuis plusieurs jours, des banderoles de protestation ont été suspendues sur le bâtiment du secteur 9 de psychiatrie.

Cholet, centre hospitalier, jeudi 14 octobre 2021. Depuis plusieurs jours, des banderoles de protestation ont été suspendues sur le bâtiment du secteur 9 de psychiatrie. | CO – YVES BOITEAU

Discrète jusqu’alors face au contexte de crise qui touche les services de psychiatrie de l’établissement, la CFDT se positionne à son tour. On a été surpris des annonces de fermeture, comme toutes les personnes qui travaillent à l’hôpital​, indiquent Patricia Gourdon, responsable de section, et Frédéric Soulard, représentant du personnel, pointant un évident manque d’anticipation ​des départs de psychiatres. Il y a des raisons qui justifient leurs départs mais qui auraient pu être évitées, ​estiment-ils, A commencer par leur rémunération : des médecins intérimaires sont mieux payés que les contractuels. Leurs indemnités kilométriques auraient pu être aussi revues.



Covid-19 : les femmes enceintes face au dilemme de la vaccination

Par    Publié le 27 octobre 2021

De nombreuses femmes hésitent encore à se faire vacciner au cours de leur grossesse, alors que de nouvelles études montrent les bénéfices des vaccins.

Un médecin vérifie la température corporelle d’une patiente enceinte susceptible d’être positive au Covid-19, dans son cabinet, à Paris, en mars 2020.

« Les femmes enceintes sont les grandes oubliées de cette crise », soupire Chloé Poudens, designer graphique à Bordeaux. A huit mois de grossesse, la jeune femme de 28 ans considère qu’on n’en sait pas assez sur les conséquences à long terme de la vaccination contre le Covid-19 sur la santé des nouveau-nés et a fait le choix de ne pas se faire vacciner, quitte à prolonger son confinement de quelques mois pour éviter les contacts sociaux à risque. « On n’était pas dans les essais cliniques et pourtant on nous dit de nous faire vacciner », conteste la Bordelaise, dont la sage-femme l’a pourtant mise en garde, en avril : attention au troisième trimestre, le plus sujet aux complications.

Guillaume, 131e victime du 13-Novembre, est mort de ses blessures psychologiques

Par Cécile Deffontaines le 26 octobre 2021

Blessé psychiquement, victime du syndrome post-traumatique, Guillaume a peu à peu sombré jusqu’à se donner la mort, deux ans après l’attaque du 13-Novembre.

Ils sont trois à venir raconter Guillaume à la barre. D’abord le papa, assis, comme accablé, puis son premier fils, Christophe, qui se tient debout à ses côtés. Et ensuite le deuxième, Frédéric, qui vient lire les mots de leur mère. Guillaume était le troisième, le petit frère, le benjamin. Sur le fond de la salle, il y a une photo projetée du « Guillaume d’avant » : des yeux rieurs derrière de fines lunettes, un air doux. Il pose devant les pyramides du Louvre, un jour de soleil, en 2014.



Inceste : en finir avec le mythe du syndrome d'aliénation parentale

LE 27/10/2021

À retrouver dans l'émission

LE REPORTAGE DE LA RÉDACTION

par Cécile de Kervasdoué

En France, chaque année, 22 000 enfants sont victimes d'abus sexuel de la part de leur père et seulement 3% des agresseurs sont condamnés. En cause, le syndrome d'aliénation parentale, une théorie anti-victimaire non scientifique invoquée dans les tribunaux lors des séparations conflictuelles.

"Depuis que j'ai été diagnostiquée mère aliénante par un expert du tribunal, mon fils qui dit avoir été violé par son père, vit un calvaire judiciaire !"
"Depuis que j'ai été diagnostiquée mère aliénante par un expert du tribunal, mon fils qui dit avoir été violé par son père, vit un calvaire judiciaire !" Crédits :  Vanessa MEYER - Maxppp

Dans son tout premier rapport, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants veut réhabiliter la parole de l'enfant et de son parent protecteur. Elle demande aux professionnels de la justice d'adopter une présomption de crédibilité vis-à-vis de l'enfant qui révèle des violences sexuelles de la part d'un des parents mais aussi du parent qui le croit, même en cas de séparation conflictuelle. 

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Pourquoi brûlait-on les sorcières ?

LE 27/10/2021

À retrouver dans l'émission

LE POURQUOI DU COMMENT : HISTOIRE

par Gérard Noiriel

Les dictionnaires définissent la "chasse aux sorcières" comme la poursuite, et même le harcèlement, d'une catégorie de personnes, souvent des opposants au pouvoir politique en place.

Ancienne gravure illustration : Jeanne D'Arc convoqué à l’exécution - Illustration
Ancienne gravure illustration : Jeanne D'Arc convoqué à l’exécution - Illustration Crédits : Ilbusca - Getty

Il faut néanmoins rappeler que cette expression est la trace de l'une des formes les plus extrêmes de la domination que les hommes ont exercée sur les femmes au cours de l'histoire. Rien qu'en France, on estime qu'entre le XIVe et le XVIIIe siècle, près de 100 000 femmes ont été condamnées au bûcher pour sorcellerie par des tribunaux présidés par des hommes. L'exemple le plus célèbre est celui de Jeanne d'Arc. Comme nous le savons, elle a péri sur le bûcher en 1431 pour avoir pactisé avec le diable et offensé de multiples manières la religion chrétienne. Pourtant, c'est bien pour des raisons politiques que la bonne Lorraine fut condamnée. Ses juges étaient à la solde des Anglais qui ne lui pardonnaient pas d'avoir contribué, en 1429, au sacre du roi Charles VII ; événement qui annonçait la reconquête de tout le royaume par la dynastie capétienne.

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Esprit es-tu là ? Quand le XIXe siècle fait tourner les tables

LE 27/10/2021

À retrouver dans l'émission
LE COURS DE L'HISTOIRE
par Xavier Mauduit

Communiquer avec les esprits est une pratique en vogue dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le spiritisme fleurit aux États-Unis et en Europe, comme une nouvelle voie de compréhension d'un monde en proie à de nombreux bouleversements et mutations.

Séance de spiritisme, photo de John Beattie, 1872
Séance de spiritisme, photo de John Beattie, 1872 Crédits :  Sepia Times / Universal Images Group - Getty

Esprit es-tu là ? En 1853, paraît Instruction explicative et pratique des tables tournantes de Ferdinand Silas, écrivain et journaliste. L’ouvrage est précédée d'une Introduction sur l'action motrice du fluide d’Henri Delaage, journalisme qui baigne dans l’occultisme. L’ouvrage débute par un rappel du contexte : « Le XIXe siècle, dans sa première moitié, semble avoir reçu pour mission d'étudier les propriétés de la matière et d'en analyser les éléments constitutifs. Une gloire infiniment plus merveilleuse est réservée à la seconde dans laquelle nous, fils de l'avenir, nous venons d'entrer le cœur haut et le visage auréolé des lueurs célestes des divines espérances car il fera de toutes les sciences des chemins qui conduiront à l'infini, c'est-à-dire a Dieu ! » Les tables tournantes ont-elles conduit à Dieu ? Difficile de répondre, qui sommes-nous pour nous prononcer ? Il est certain en revanche que ces tables conduisent à une histoire passionnante.

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Le Mans. Unité psychiatrique à l’hôpital : les syndicats dénoncent « une désorganisation profonde »

Publié le 

Une unité temporaire de l’Établissement public de santé mentale (EPSM) a ouvert lundi 25 octobre 2021 à l’hôpital du Mans. Les syndicats CGT et FO de l’EPSM dénoncent un manque de concertation de la part de la direction et une « désorganisation profonde ».

Une unité temporaire de 12 lits a ouvert lundi 25 octobre 2021 au Centre hospitalier du Mans pour accueillir les patients nécessitant une hospitalisation de psychiatrie. Cette organisation est mise en place dans le cadre d’un plan blanc pour une durée de quinze jours. Elle a été décidée car l’Établissement public de santé mentale (EPSM) est à saturation.

Les syndicats CGT et FO ont souhaité réagir aux propos de la directrice de l’EPSM Céline Lagrais publiés ce mercredi 27 octobre 2021.

[…] L’équipe [de cette unité] est constituée d’un.e infirmièr.e et d’un.e aide-soignant.e par 24 heures (matin, après-midi, nuit) et d’un.e aide-soignant.e. de 11 h 30 à 19 h 30. C’est inférieur à l’effectif de sécurité prévu dans les services d’admissions de l’EPSM (deux infirmier.es et une aide-soignant.e au minimum sur les horaires matin et après-midi).

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Olivier Véran tente d’expliquer la fermeture de plus de 5 700 lits à l’hôpital

Le Monde avec AFP  Publié le 27 octobre 2021

Le ministre de la santé est revenu sur ces fermetures dans un entretien à « Libération », promettant une enquête pour savoir pourquoi les nouveaux recrutements n’ont pas suffi à compenser.

Malgré la pandémie, plus de 5 700 lits d’hospitalisation complète ont été fermés en 2020 dans les établissements de santé français, rapportait une étude du ministère de la santé fin septembre.

Malgré la pandémie, plus de 5 700 lits d’hospitalisation complète ont été fermés en 2020 dans les établissements de santé français, rapportait une étude du ministère de la santé fin septembre. Dans un entretien publié dans Libération mercredi 27 octobre, le ministre de la santé, Olivier Véran, esquisse les raisons de ces fermetures massives : « Faute de soignants, faute surtout de pouvoir en recruter. »

Chronique «Historiques» «On peut plus rien dire» : pourquoi la révolution du rire a laissé derrière elle les accents africains

par Nadia Vargaftig, Maître de conférences à l’université de Reims, Champagne-Ardenne (Urca)  publié le 27 octobre 2021

Ne plus blaguer de ce qui nous faisait encore sourire il y a quinze ou vingt ans n’est pas forcément le signe d’une société politiquement correcte ou moralisatrice mais la preuve qu’elle est travaillée par les questions de discriminations et d’exclusions.

Interview Olivier Véran sur les moyens de l’hôpital : «On ne réécrit pas l’histoire en un claquement de doigts»


 


par Nathalie Raulin et Anaïs Moran  publié le 27 octobre 2021

Si le ministre de la Santé ne nie pas le manque de lits et de personnel au sein des établissements publics, il défend les efforts de l’exécutif et souligne la responsabilité des précédents gouvernements.

Dans l’échelle des préoccupations du ministre de la Santé, la détérioration du climat hospitalier rivalise aujourd’hui avec la crainte d’une reprise de l’épidémie de Covid. Fermetures de lits, pénurie de soignants en dépit des revalorisations salariales actées dans le cadre du Ségur de la santé, report de la réforme qui devait mettre fin aux dérives de l’intérim médical face au risque de sous-effectif trop important : Olivier Véran reconnaît «des conditions de travail dégradées» mais veut croire en la possibilité d’inverser la vapeur. Pour lui, une «nouvelle direction en matière de politique hospitalière» est en marche.

Santé mentale : une étude Ifop dévoile les idées reçues des Français sur les maladies mentales


 

© Istock/ThitareeSarmkasat 

Psychiatrie saturée en Sarthe : le plan blanc déclenché à l’EPSM

Publié le 

Confronté à un afflux massif de patients, l’établissement public de santé mentale de la Sarthe a mis en place un système permettant de prendre des mesures d’urgence.

Ce vendredi 22 octobre 2021, l’établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, situé à Allonnes, près du Mans, a déclenché le plan blanc, organisation transitoire qui permet à la direction de prendre des décisions rapides, sans consultation des instances habituelles.

Un afflux massif de patients

À l’origine de cette mesure, validée par l’Agence régionale de santé (ARS), un souci chronique qui a pris une tournure aiguë : en fin de semaine, les urgences du centre hospitalier du Mans ont été confrontées à un afflux massif de patients dont l’état relève de la psychiatrie. Problème : ces patients ne peuvent plus être soignés par l’établissement public de santé mentale, dont la capacité d’accueil sature.


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Hôpital public : 20% de lits fermés faute de soignants

par Eric Favereau et Anaïs Moran   publié le 26 octobre 2021

Selon une enquête flash dirigée par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, environ un lit sur cinq est fermé dans les grands hôpitaux publics faute de personnel. Un chiffre corroboré par des documents internes à l’AP-HP. Une situation inédite qui inquiète les soignants.

L’hôpital public s’effondre-t-il ? Les discours alarmistes sont légion depuis vingt ans, mais bon an mal an celui-ci résiste et arrive toujours à passer l’orage. Cette fois-ci pourtant, il y a ce chiffre ahurissant qui fait craindre le pire : au moins 20% des lits disponibles sur le papier sont actuellement fermés dans les CHU et CHR de France, puisqu’il n’y a plus assez de soignants pour tous les faire fonctionner. Le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique et du ­Comité consultatif national d’éthique (CCNE), avec quelques-uns de ses membres et la logistique des directeurs de CHU, ont mené une enquête début octobre, contactant les différents acteurs pour faire un «point instantané» sur le nombre de lits fermés. Un lit sur cinq fermé, donc, selon cet état des lieux «flash». Faute d’infirmières et d’aides soignantes avant tout, mais aussi de médecins titulaires, lessivés par la crise épidémique et dépités des réponses apportées par le ministre Olivier Véran et son Ségur de la santé, jugées insuffisantes.

Hôpital public : retrouver du sens

Libération 

par Alexandra Schwartzbrod  publié le 26 octobre 2021 

Selon notre enquête, 20% des lits des grands hôpitaux sont fermés faute de personnel, alors que le Covid menace de nouveau. Ce constat dramatique devrait inciter les responsables politiques à changer en profondeur notre système de santé.