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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 6 avril 2020

Un assureur livre des conseils en vidéo pour le confinement avec des enfants difficiles

Publié le 03/04/20

L'assureur Maif ouvre un espace intitulé Des vidéos qui font du bien avec des mini-conférences d’experts (psychologues, médecins, éducateurs) pour aider à vivre le confinement en famille. Deux vidéos ont été mises en ligne pour l'instant. Dans la première, Isabelle Roskam, professeure de psychologie à l’université de Louvain (Belgique), spécialiste du développement de l'enfant et de la parentalité évoque les signes d'alerte du burnout parental.

Unica Zürn, du surréalisme à la schizophrénie

CONNAISSANCE DES ARTS | tarifspresse.com  

02.04.2020

Unica Zürn, du surréalisme à la schizophrénie
Unica Zürn Sans titre (détail), 27 septembre 1962, Hôpital Sainte-Anne, Paris Gouache sur papier 67 x 50 cm Inv. n°0790 MAHHSA ©Dominique Baliko
Pour vous accompagner durant cette période de confinement, Connaissance des Arts a décidé de vous offrir l'intégralité du contenu de son magazine d'avril en version numérique. Troisième pause culture exclusive : retour sur le parcours de l’artiste Unica Zürn, compagne d’Hans Bellmer et icône des surréalistes.
De combien de vies peut-on disposer en une seule vie ? Successives et chevauchées, réelles et inventées, connues et clandestines ? Et puis, effacées, par le temps et l’oubli dans la mémoire des autres. Ce sont les questions qui s’imposent quand on évoque Unica Zürn (1916-1970), peintre et écrivain. La vie ou l’œuvre. Impossible de les détacher l’une de l’autre et comme chacune d’elle est multiple, nous voici dans un de ces labyrinthes de Luna Park, égarés parmi les miroirs qui se brisent à l’infini. Il faut tirer un fil. Celui de la chronologie en vaut un autre. En attendant l’ouverture de l’exposition du musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, qui retrace à travers gravures, dessins, écrits et documents, retour sur le parcours d’Unica Zürn.
Unica Zürn Sans titre 1955 Encre et gouache blanche sur papier 49 x 64 cm Collection privée, Paris ©Dominique Baliko
Unica Zürn Sans titre 1955 Encre et gouache blanche sur papier 49 x 64 cm Collection privée, Paris ©Dominique Baliko

vivre avec la solitude

06/04/2020




Vivre avec la solitude (3/4) : Finir seule
54 MIN
Vivre avec la solitude (1/4) : Se battre seule
54 MIN
LSD, LA SÉRIE DOCUMENTAIRE
LE 06/04/2020
La traversée de la nuit des mamans solos

En plein coronavirus, l’ARS confirme 600 suppressions de postes à l’hôpital de Nancy



Publié le 6 Avril 2020 

L'Agence régionale de santé a confirmé la suppression de près de 600 postes au CHRU de Nancy en pleine épidémie de coronavirus. Et cela ne passe pas du tout.

Le bâtiment principal du CHRU de Nancy-Brabois.
Le bâtiment principal du CHRU de Nancy-Brabois. (©Nicolas Zaugra/ Lorraine Actu)
En pleine épidémie de coronavirusChristophe Lannelongue, le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est assure que le plan de suppression de 174 lits et de 598 postes va poursuivre sa « trajectoire » au CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Des propos qui ont déclenché une vague d’indignation durant tout le week-end. 
Lors d’une audioconférence de presse vendredi 3 avril 2020, le dirigeant de l’ARS a confirmé le plan de réorganisation du grand hôpital public de la cité ducale qui prévoit le regroupement de la plupart des activités sur le site de Brabois mais aussi des postes et des lits en moins. L’Etat doit aussi injecter 500 millions d’euros pour remettre à niveau les infrastructures.
Mais ce sont les propos sur le « plan social » qui ne sont pas passés, alors que la crise fait rage à l’hôpital et que le CHRU de Nancy n’est pas épargné par les tensions dans son service de réanimation. 

Coronavirus : mise en place pour réagir à ce type de crises, la réserve sanitaire est pourtant débordée par la situation

Depuis le 17 mars, elle a envoyé sur le terrain près de huit fois moins de personnes que la plate-forme Renforts-Covid montée par l’ARS d’Ile-de-France avec la start-up de santé MedGo.
Par  Publié le 6 avril 2020
Formation de personnel médical pendant l’épidémie de Covid-19, sur le campus Picpus de l’AP-HP à Paris, le 30 mars.
Formation de personnel médical pendant l’épidémie de Covid-19, sur le campus Picpus de l’AP-HP à Paris, le 30 mars. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
L’épidémie de grippe H5N1, en 2007, avait convaincu la France d’anticiper d’autres crises en créant un corps de réserve sanitaire, de plusieurs milliers de personnes, capable de venir, en urgence, en soutien de professionnels de santé submergés par l’afflux de malades. Treize ans plus tard, face au Covid-19, la réserve sanitaire peine pourtant à remplir son office. A tel point que l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France a dû créer, le 21 mars, un dispositif de renfort alternatif, Renforts-Covid, monté avec la start-up de santé MedGo.
Ce dispositif a été adopté, par la suite, par sept autres ARS. Depuis le 17 mars, la réserve sanitaire a même envoyé sur le terrain près de huit fois moins de personnes que la plate-forme Renforts-Covid. Pour expliquer ce naufrage, les volontaires comme les ARS estiment que son fonctionnement et ses moyens sont inadaptés à une telle situation d’urgence.

« Les cas de Covid se multiplient. Ça tombe, ça tombe. Jusqu’où ? » : la course à la vie d’une réanimatrice

Par Annick Cojean   Publié le 6 avril 2020

RÉCIT Paroles de soignants (4/5). Juliette Chommeloux, 31 ans, réanimatrice à Paris, raconte au « Monde » les coulisses du combat incessant que mène son service à l’heure de la pandémie liée au coronavirus.

En sortant de ma demi-garde à l’hôpital, le samedi 14 mars, sur le coup de 1 heure du matin, j’avais mauvaise conscience. Mes vacances commençaient ce matin-là, les premières depuis mon arrivée au service de réanimation de l’Institut de cardiologie à la Pitié-Salpêtrière en novembre dernier, et j’avais prévu de partir à la montagne avec mon copain, réanimateur-anesthésiste dans un autre hôpital. Mais comment dire ? J’avais le sentiment de quitter le navire à la veille d’une déferlante. « Pars ! a insisté un collègue. Et reviens-nous en forme. On en aura besoin ! »

Je suis donc partie, le ventre noué. Le soir même, le premier ministre annonçait la fermeture de tous les lieux publics. Et le lendemain, je me réveillais dans une station de ski fermée, les trains pour Paris déjà pris d’assaut. L’idée d’être coincés loin de l’hôpital était insupportable. Vite, on a loué une voiture à Chambéry pour rejoindre Paris. J’ai textoté à mon service : « J’arrive ! » C’était le 17 mars. J’ai l’impression que c’était il y a trois mois.

Un réseau sexuel pour pas craquer


LES 400 CULS



Agnès Giard   6 AVRIL 2020

Par peur de l’infection, beaucoup de personnes ont cessé de s’embrasser, de se toucher, craignant même de dormir ensemble. Comment faire pour rester sexuel (mais sain) ? L’association Erosticratie propose des solutions. Une par jour, sauf le dimanche.

«La «distanciation sociale» est à l’ordre du jour, et c’est également valable pour notre vie sexuelle.» Le 26 mars 2020, la compagnie We Vibe, «premier fabricant de sextoys connectés pour couples», fait parvenir à la presse française les résultats d’un questionnaire envoyé à peine 6 jours plus tôt aux membres de son panel de testeurs hommes et femmes. Sur les 1200 personnes ayant répondu aux questions, «78 % pensent que le nombre de séparations et de divorces va augmenter en raison de la situation actuelle liée au coronavirus». Autre chiffre révélateur : «une personne sur six a le sentiment que son ou sa partenaire est plus souvent en colère contre elle ou lui.» De façon assez contradictoire, les autres résultats de l’enquête soulignent l’augmentation sensible du désir (1). Il y a donc, d’un côté, des personnes qui témoignent de leur inquiétude face à l’avenir du couple et, de l’autre, des personnes qui affirment avoir plus d’envies et de désirs.


dimanche 5 avril 2020

Cynthia Fleury, philosophe : « Dans toute lutte pour la vie, la part sombre des êtres humains se manifeste »

FLASH : Le Sénat supprime le jour de carence maladie des ...

Cynthia Fleury




Un jour, un regard sur la crise du Covid-19. Public Sénat vous propose le regard, l’analyse, la mise en perspective de grands experts sur une crise déjà entrée dans l’Histoire. Aujourd’hui, le regard de… Cynthia Fleury, professeur titulaire de la Chaire Humanités et Santé du Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire de philosophie à l’hôpital du GHU Psychiatrie et Neurosciences, auteure de « Le soin est un humanisme » et de « Répétition Générale » chez Gallimard.


Solidarité, résilience, lutte collective… La philosophe et psychiatre nous donne ses clés pour sortir au mieux d’une catastrophe pandémique traumatisante.
Cela fait plus de deux semaines que nous sommes confinés. Nous sommes en train de réinventer notre quotidien, nous créons de nouveaux repères. Avons-nous une capacité d’adaptation illimitée ?
Pour l’instant, nous réagissons, nous nous adaptons en effet, nous tentons de maintenir des rituels importants, comme la continuité pédagogique, les liens familiaux, et bien sûr nous nous confrontons à la faiblesse des ENTG (environnements numériques de travail). Nous vérifions que télé-travailler n’est pas moins fatigant, c’est un autre type de fatigue, qui sollicite beaucoup la perception visuelle et auditive, la concentration, le calme face aux défaillances du réseau ou de la plateforme. Personne ne connaît à l’avance sa véritable capacité d’adaptation ; en théorie elle est immense, en pratique, elle renvoie elle-même à des conditions de possibilité individuelles et collectives

Roger-Pol Droit : « La peur ramène au réel, en revanche on ne se délivre pas de l’angoisse »

Chronique d’un huis-clos, 2e épisode. Roger-Pol Droit trouve dans sa bibliothèque matière à réflexion sur la pandémie.

Publié le 3 avril 2020


Angoisse.
Angoisse. Lorenzo Antonucci/Cultura/Photononstop

LA PEUR N’EST PAS L’ANGOISSE

La peur, nous l’avions oubliée. Chacun, bien sûr, conservait ses craintes. Certains cultivaient même de singulières phobies. Mais les grandes terreurs, collectives, profondes, terribles étaient devenues histoires anciennes. Même nos fantasmes d’effondrement, nos récentes paniques collapsologiques avaient des airs de train fantôme pour fêtes foraines. En peu de jours, tout a changé. Tous, nous apprenons la frayeur.
Elle prend divers visages : peur d’attraper le virus, d’en être gravement atteint, de voir l’un de ses proches disparaître. Mais aussi : crainte de perdre son emploi, de voir son budget amputé, de ne plus discerner l’avenir. Ou simplement, heure par heure, se demander si l’on n’aurait pas touché la mauvaise poignée, croisé une personne contaminante, si l’on ne serait pas, déjà, sans symptôme, porteur, vecteur. Alors, nous disons que l’angoisse nous submerge. Nous ne voyons plus d’issue.
Pourtant, peur et angoisse ne sont pas synonymes, et leur différence offre peut-être une issue praticable. En relisant les Modernes, on constatera combien les deux se distinguent – si fortement qu’il deviendra difficile de les confondre, comme on le fait trop souvent. S’il fallait tout expliquer, ce serait fort long, en cheminant de Kierkegaard (Le Concept de l’angoisse, 1841) à Sartre (L’Etre et le Néant, 1943), en passant également par les deux élaborations successives de l’angoisse chez Freud et par de nombreuses pages d’Heidegger (Etre et Temps, 1927, notamment § 40).

Les héroïnes oubliées de l'aide à domicile et des Ehpad

Par Maryvonne Lyazid, Présidente de la Fondation AGES, Alsace grand est seniors — 2 avril 2020 





Les héroïnes oubliées de l'aide à domicile et des Ehpad Photo Vincent Jarousseau

Ces professionnels du «care» qui s'occupent des personnes âgées isolées, malades et handicapées ne sont pas considérés comme des «soignants». La plupart manquent d'équipement, de soutien financier, psychologique et logistique.

    Tribune. Hier matin, elles étaient quelques-unes, auxiliaires de vie et aides à domicile et en Ehpad, près de Mulhouse, à s’être présentées à 8 heures dans un hypermarché pour profiter du créneau horaire alloué aux soignants pour faire des courses. Elles ont été refoulées ; elles ne sont pas soignantes, ni infirmières, ni médecins. Et pourtant le soin, elles le vivent et le dispensent au quotidien aux personnes âgées isolées, malades, handicapées. Il est si dur et si injuste à vivre ce refus lorsqu’il s’ajoute à la difficulté d’avoir des masques pour se protéger et protéger des personnes parmi les plus fragiles, qu’il alourdit les horaires rallongés pour cause d’équipes resserrées, aux lourdes heures de trajet de domicile en domicile pour accompagner les bénéficiaires.

Les clowns du Rire Médecin continuent leurs bêtises avec les moyens du bord

 


Ils font rire enfants hospitalisés et soignants depuis 30 ans. Les 104 comédiens-clowns de l’association Le Rire Médecin interviennent dans 47 services de 16 hôpitaux en France avec quelque 80 000 spectacles personnalisés par an dans les établissements. Depuis le début du confinement malheureusement, les clowns ne peuvent plus se rendre auprès de leur public… Pas question pour autant de raccrocher leurs nez rouges. Le Rire Médecin déploie des trésors d’inventivité pour s’adapter à cette situation inédite et pour maintenir le lien avec les enfants, leurs proches, mais aussi avec les soignants. Caroline Simonds, Fondatrice de l'association et comédienne-clown professionnelle depuis 50 ans, nous raconte.

Les clowns du Rire Médecin
Les équipes du Rire Médecin gardent contact avec les soignants dans les services pour avoir des nouvelles des professionnels de santé et des enfants.

Leïla Slimani : « L’épidémie de coronavirus vient accentuer une tendance : nous touchons de moins en moins la peau de l’autre »

Dans son journal du confinement, la romancière revient sur la distance qui s’est creusée entre les êtres, au point où les contacts ont pratiquement disparu.

Publié le 3 avril 2020

La peau. C’est l’organe le plus lourd et le plus étendu du corps humain. Deux mètres carrés de surface et des milliards de connexions neuronales. La peau nue du nourrisson que l’on pose sur le ventre de sa mère. La peau que l’on dévoile à la caresse du soleil, au regard de celui qu’on aime. La peau qui frissonne d’avoir été seulement frôlée, effleurée. Nous avons, dès l’enfance, l’intuition que réside dans le toucher un pouvoir palliatif. Lorsqu’ils ont peur, la nuit, des monstres et de l’obscurité, les enfants prennent vos mains qu’ils apposent sur eux, sur la peau nue de leur dos, sur leur nuque qui frissonne.
Je pense à cet ami, mort d’un cancer il y a exactement un an, et dont la douleur ne se calmait que lorsque nous lui faisions de longs et délicats massages. Il était d’une maigreur terrifiante, son corps ne lui inspirait que souffrance et dégoût mais il confessait qu’il trouvait, dans les gestes de tendresse, un éphémère apaisement. Une aide soignante nous avait expliqué que lorsque nous sommes touchés, nous secrétons de la sérotonine, autrement appelée hormone du bonheur. La préhension, l’expérience de notre propre existence physique à travers, non pas seulement le regard, mais la main de l’autre, est essentielle à notre équilibre.
Aujourd’hui, la crise sanitaire nous oblige à nous tenir à distance les uns des autres. Nous devons intégrer des gestes barrières et éviter de nous toucher. Mais l’épidémie de coronavirus ne vient en fait qu’accentuer une tendance. Toutes les études le prouvent : nous touchons de moins en moins la peau de l’autre. A bien y regarder, ce qu’on caresse le plus au cours d’une journée, c’est sans doute l’écran de notre téléphone portable. Nous avons pris l’habitude d’un paiement sans contact. A la boulangerie, nous ne sommes plus étonnés de glisser notre argent dans une machine qui nous rend la monnaie, mais pas notre sourire.

samedi 4 avril 2020

Des biais cognitifs à l’origine de notre comportement face à l’épidémie?

Figaro Vox   Par Hugo Bottemanne et Philippe Fossati Publié le 3 avril 2020

Au début de la crise, notre cerveau nous a encouragés à négliger les informations inquiétantes, considèrent les psychiatres Hugo Bottemanne et Philippe Fossati. D’où une forme d’insouciance collective.
Des Parisiens profitent d’un après-midi au bord du canal Saint-Martin malgré l’injonction à ne pas sortir et les informations inquiétantes en provenance du monde entier. 15 mars 2020
Des Parisiens profitent d’un après-midi au bord du canal Saint-Martin malgré l’injonction à ne pas sortir et les informations inquiétantes en provenance du monde entier. 15 mars 2020 THOMAS SAMSON/AFP
Hugo Bottemanne est interne en psychiatrie. Diplômé en philosophie, il travaille sur la manière dont nous générons et modifions nos croyances à l’Institut du Cerveau et de la Moelle.
Philippe Fossati est professeur de psychiatrie à Sorbonne-Université et chef d’équipe à l’Institut du Cerveau et de la Moelle. Il dirige le département de Psychiatrie Adulte de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP. Lauréat 2016 du Prix Halphen, il est spécialiste de la dépression.
Dimanche 15 mars, 24 heures avant le discours de mobilisation générale du président de la République Emmanuel Macron et tandis que la Chine a décrété l’état d’urgence sanitaire, beaucoup de Français se rendent aux urnes puis profitent de la chaleur du soleil dans les parcs. Certains observateurs s’étonnent alors du décalage entre les informations provenant du monde et la manière dont nous percevons les risques associés au COVID-19, condamnant l’inconséquence d’une partie de la population et des instances gouvernementales. Rétrospectivement, alors que l’expansion de la pandémie a plongé notre pays dans un climat de crainte et une crise sanitaire sans précédent, l’insouciance qui a prévalu pendant de nombreuses semaines questionne. Avons-nous été victimes de la manière dont fonctionne notre cerveau?

Le cerveau, une machine prédictive?

Notre esprit est tissé par nos croyances à propos du monde. À chaque instant de notre vie, elles définissent ce que nous attendons, ce que nous percevons et ce que nous choisissons. Une théorie influente en sciences cognitives, dite du «cerveau bayésien», suppose que notre cerveau fonctionne comme une «machine à inférences» qui élabore continuellement des croyances à propos de son environnement. Celles-ci lui permettent de générer des hypothèses sur le monde qui sont utilisées pour filtrer la perception et guider nos actions. À chaque fois que notre cerveau détecte une différence entre ce qu’il croit et ce qu’il perçoit, le décalage crée une erreur de prédiction qui lui permet de réviser son modèle. Notre cognition est ainsi constituée d’un cycle perpétuel d’inférences (nous percevons et nous agissons en fonction de nos croyances) et de mises à jour (nous modifions nos croyances en fonction de ce que nous percevons et de ce que nous faisons).

Contagion : une peur atavique

Publié le 04/04/2020

«Les historiens sont mauvais prophètes. Ainsi, un excellent historien des maladies, William Beveridge, a publié en 1977, année où le sida couvait déjà sur les côtes américaines, un ouvrage intitulé Influenza, the last great plague (La grippe, la dernière grande pestilence). » (Mirko Grmek, Histoire du sida, 1989)[1]

Lèpre, paludisme, typhoïde... Les diverses maladies épidémiques « ont forgé le destin des civilisations », rappelle Mirko Grmek[1]. Flash-back sur quelques stars anciennes ou plus récentes du festival mondial du film d’horreur des affections contagieuses. Frissons garantis d’angoisse collapsologique...

Le concept de contagion

Philippe Labro rappelle que le médecin n’est jamais omniscient, surtout face à une pandémie nouvelle : « On ne sait pas tout. Dans mes contacts avec l’univers de la médecine, j’ai toujours écouté celui qui disait : ‘‘Vous savez, je ne sais pas tout !’’.
Malgré certains précurseurs comme Ibn-al-Khatib (à Grenade) expliquant au XIVème siècle que « le contact avec des malades peut suffire à donner la maladie, alors que l’isolement maintient à l’abri et que le mal peut se transmettre par les vêtements ou la vaisselle », le principe de la contagion n’a pas toujours été compris. Émergeant lentement, ce concept de contagion semble installé dès le XVIème siècle, époque où (écrit Pierre Theil[2]) la maladie « n’est plus perçue uniquement comme un châtiment divin, mais comme l’effet d’un ‘‘miasme’’ » et où apparaît plus nettement la conscience d’une transmission possible d’un individu à l’autre, non par « l’effet d’un mystérieux décret de la Divinité », mais par l’intervention systématique d’un « agent subtil » : pour ce cheminement épidémique, « Dieu a besoin de ‘‘miasmes’’ (nous dirions aujourd’hui de microbes). »

Handicaps psychiques : des mesures pour aider les familles à gérer le confinement

Avec la fermeture des établissements médico-sociaux en externat, 65 000 enfants et 30 000 adultes sont rentrés à domicile. Leurs conditions de sortie ont été assouplies et des solutions de répit sont mises en place. 
Par  et   Publié le 5 avril 2020
A Givors, près de Lyon, le 31 mars.
A Givors, près de Lyon, le 31 mars. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Le confinement se conjugue mal avec la prise en charge à domicile des handicaps psychiques. Le 2 avril, journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, Emmanuel Macron a fait un premier geste vers les dizaines de milliers de familles confrontées à cette épreuve, en annonçant un assouplissement des conditions de sortie « pour les personnes en situation de handicap et leur accompagnant ».
Troubles autistiques, trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), déficience intellectuelle, atteinte psychiatrique : pour tous ceux qui rencontrent « une aggravation de leurs troubles du fait du confinement », les sorties ne sont plus limitées à une heure, ni contraintes au périmètre d’un kilomètre, ni régulées dans leur fréquence et leur objet. L’attestation habituelle de déplacement reste de mise, mais consigne est donnée aux préfets et aux forces de l’ordre d’une prise en compte spécifique.
Samedi 4 avril, lors d’un point presse avec le ministre de la santé, la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, a fait un pas de plus en annonçant l’organisation de solutions « de répit » pour les familles : gardes prévues au domicile, ainsi, le cas échéant, qu’un accueil temporaire des personnes handicapées, pour des périodes de 7 à 14 jours renouvelables. Mais ces mesures ne résoudront pas tous les problèmes auxquels doivent faire face ces foyers, confrontés depuis la mi-mars à la fermeture des instituts médico-éducatifs (IME) et autres structures d’accueil de jour.