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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 1 février 2018

Psychiatrie : un webdoc pour favoriser les diagnostics précoces

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Dépression, sentiment de persécution, anxiété… Un webdocumentaire propose aux plus jeunes et à leur entourage des informations sur la santé mentale, sous forme bienveillante et ludique. 

Psychiatrie : un webdoc pour favoriser les diagnostics précoces
Psychiatrie : un webdoc pour favoriser les diagnostics précoces (©stakkiproduction)


"Nous n’en pouvions plus de voir arriver en consultation des jeunes adultes qui présentent des troubles mentaux depuis quelques fois 10 ans et qui n’ont jamais été pris en charge", explique Violette Vanoye, psychologue en psychiatrie à l'Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille. Avec une de ses collègue, elle aussi psychologue, elle a porté à bout de bras pendant près de 3 ans un projet de webdocumentaire dédié à la santé mentale des jeunes.Epsykoi, pensé et réalisé de bout en bout en collaboration avec de jeunes patients, est en ligne depuis le 10 janvier dernier.  Organisé autour de quatre thèmes (la dépression, l'angoisse, les addictions et le sentiment de persécution), traité sur un ton décalé, Epsykoi propose des témoignages de jeunes malades et de leurs familles, des éclairages de psychiatres ainsi que des petites fictions et animations. Le but : dédramatiser et favoriser la prise en charge précoce, pour améliorer le pronostic des patients.

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Quel bel homme !

      


Petite chronique inattendue d'une vieillesse sans tabou
Petit garçon, ma mère n’était pas du genre à me couvrir de baiser, à me câliner. Des rapports aimants et rudes, pour m’aguerrir sans doute ; émigrée d’europe de l’est, elle savait ce qu’était la lutte pour la survie dans un environnement hostile, faire sa place, ne donner sa confiance qu’avec parcimonie, mais arracher sa liberté pas à pas.
Adulte, nos rapports avaient conservé cette distance et cette façon d’être ensemble ; nous avions un lien fort, ce n’était pas ma copine. Sa vieillesse n’avait en rien brisé cette force de caractère et ce rapport rugueux, mais elle avait gardé sa générosité et sa bienveillance.
Puis vint la maladie.

J'ai 96 ans, je ne veux pas partir en EHPAD et je vous emm.... !


GREYPRIDE




Qui veut partir en EHPAD ? Allez-y faire un tour ! Et dites-moi si vous imaginez y finir votre vie ? Et d'ailleurs ce nom ! Qui l'a inventé ? Moi j'aurais plutôt appelé ça un AFV : Accélérateur de Fin de Vie. Quand on y rentre, les mois sont comptés ... et pour certains le choc est si grand qu'ils se laissent mourir à peine arrivés.
Ce n’est pas que je m’accroche à la vie... mais finir comme ça, non !
Je suis seule. Plus de famille. Je ne peux plus sortir de chez moi et je me déplace difficilement dans l’appartement.
Un cancer du sein qui ne me tuera pas... Une tentative de suicide ratée il y a quelques années. J’attends la mort. La cataracte, je vois pas très bien : je ne veux pas que l’on m’opère. Mes prothèses auditives ? inefficaces, en panne ou pas adaptées ? Mon casque télé me permet malgré tout d’entendre de temps en temps une émission quand j’arrive à me déplacer du lit au salon.
Les médicaments ? Le minimum. En tout cas rien qui me ferait perdre conscience. Je préfére sentir mes douleurs.. je sais que je suis vivante.
Je tombe de temps en temps... je reste là par terre, incapable de me redresser. Et quand les pompiers finissent par arriver je signe une décharge.. Je ne veux pas aller à l’hôpital. Je veux finir ma vie ici, chez moi.

mercredi 31 janvier 2018

Après la tentative de suicide

Détresse impuissante, sentiment d’incapacité à s’en sortir… Plus la tentative de suicide est banalisée par l’entourage, plus elle court le risque d’être renouvelée. "Puisqu’on ne prend pas mon appel au secours au sérieux, la prochaine fois j’irai un cran plus loin."

Chaque année en France 140.000 adolescents font une tentative de suicide et un tiers d’entre eux récidivent. Quelles sont les motivations de ces jeunes suicidants ? Comment sont-ils pris en charge ? Quel est leur suivi psychologique ? Comment éviter ces tentatives ?
Basé sur des témoignages de jeunes et de soignants, ce reportage, tourné au centre hospitalier René-Dubos à Pontoise, nous permet d’esquisser quelques réponses à ces questions.
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En Algérie, des cancéreuses abandonnées par leur mari après une ablation du sein

ALGER (AFP) 


"Le cancer ? C'est rien comparé au fait d'être rejetée après 18 ans de mariage", assure Linda, abandonnée par son mari, comme de nombreuses Algériennes, après une ablation du sein due à la maladie.
Après l'opération, son mari l'appelait "nass mraa" (demi-femme) ou "lamgataa" (la mutilée), raconte, d'une voix toujours nouée plusieurs années après, cette assistante médicale, mère de trois enfants qui l'ont soutenue face à leur père.
Zohra a, elle aussi, subi une ablation du sein en 2015. Après 25 ans de mariage, son époux a demandé le divorce, la laissant sans ressources. Il "a été odieux", assure cette mère au foyer de 53 ans.
Linda et Zohra ne sont pas des cas isolés. "Des centaines d'Algériennes sont abandonnées par leur mari après un cancer du sein", s'insurge Samia Gasmi, présidente de l'association Nour doha (Lumière du jour) d'aide aux cancéreux des deux sexes.
AFP
Samia Gasmi, présidente de l'association de lutte contre le cancer "Nur Doha", dans une chambre de l'association à Ghardaia, à 600 km au sud d'Alger le 30 octobre 2017
Rejetées au moment où elles doivent affronter le traumatisme de l'opération et de lourds traitements, "certaines sombrent dans la dépression", dit Mme Gasmi. "D'autres se retrouvent dans des centres d'accueil car elles n'ont nulle part où aller".
Difficile de parler de cancer du sein ou de mastectomie en Algérie, où ce qui touche à l'intime est généralement tabou. Les femmes ayant témoigné auprès de l'AFP ont requis l'anonymat et refusé d'apparaître à visage découvert.

Elles "considèrent leur maladie comme honteuse", explique Samia Gasmi. Une malade "a refusé d'en parler à sa propre s?ur", une autre "s'est mise à porter le foulard (islamique) avant la chimiothérapie, pour que sa belle-famille ne se doute de rien" et une femme a même "préféré mourir avec ses deux seins plutôt que d'accepter une ablation".

Episiotomie : pourquoi de tels écarts entre les maternités ?

En 2016, un tiers des femmes qui ont accouché de leur premier enfant ont subi une incision du périnée. Un taux qui dépasse les 50 % dans une quarantaine d’établissements, principalement de petites cliniques privées.

LE MONDE  | Par 

« L’épisiotomie était ma plus grande peur, se souvient Coralie. Mais arrivée à la clinique, on m’a fait comprendre que si le médecin décidait d’en faire une, c’était comme ça, il ne fallait pas en faire tout un plat. » Elle a finalement subi une incision du périnée, sans être consultée. Dans cette maternité privée lyonnaise, il s’agissait d’un geste routinier, réalisé en 2016 sur 43 % des femmes ayant leur premier enfant. Pourtant, à quelques kilomètres, dans la clinique de Villeurbanne, le taux d’épisiotomie pour les premiers accouchements (« primipares ») n’est que de 8 %, soit cinq fois moins.

Où le poids économique des troubles psychiatriques se chiffre en milliards de dollars

16/01/2018

Comme le poids économique des troubles psychiatriques représente un sujet d’une importance mondiale, il n’est pas étonnant que deux grandes revues l’évoquent presque en même temps. The Australian & New Zealand Journal of Psychiatry d’une part, dans un article sur le « coût de la prévalence élevée des maladies mentales » en Australie ; et d’autre part une publication du Journal of Affective Disorders consacrée au « poids économique du trouble bipolaire de type I aux États-Unis. » 

Point commun entre ces deux articles : la retombée financière des maladies mentales. Elle ne se cantonne pas aux seules dépenses de santé et d’assurance-maladie, mais a aussi « un large impact économique » en termes de perte de productivité au travail, y compris cette conséquence (souvent méconnue) pour la collectivité : une perte d’impôts sur le revenu pour l’état, liée précisément à l’effet préjudiciable de la maladie sur l’aptitude professionnelle des patients, donc sur le niveau de leurs revenus.

Antidépresseurs chez l’enfant : prescription plutôt stable en France

30/01/2018

On le dit souvent, surtout lorsque l’on parle des États-Unis : les enfants et adolescents sont de plus en plus sous traitements psychotropes. Qu’en est-il en France ? Une équipe de Toulouse a voulu aller au-delà des fantasmes, et est pour cela allée à la source, en puisant les données des bénéficiaires de l’Assurance Maladie. En l’occurrence, c’est la prescription d’antidépresseurs qui était évaluée.

Utilisation des psychotropes à la hausse en Australie

 19/01/2018

Dans de nombreux pays, l’usage des médicaments psychotropes tend à augmenter. Par exemple, indique The Australian & New Zealand Journal of Psychiatry, +6,8 % par an au Royaume Uni entre 1998 et 2010, et +22 % aux États-Unis, entre 2001 et 2010.

Antipsychotiques chez l’enfant : risque de trouble du comportement alimentaire

 30/01/2018

Le congrès de l’Encéphale a été l’occasion de présenter dans un poster les résultats de l’étude ETAPE ayant pour objectif l’évaluation de l’incidence des évènements indésirables chez les enfants et adolescents traités par antipsychotiques. 

Les séries télé pour apprendre la psychiatrie ?

30/01/2018

Les psychiatres du PsyLab ont présenté une communication insolite et inhabituelle lors d’un congrès scientifique, en explorant la représentation des troubles mentaux dans les séries télévisée. Qu’est-ce que le PsyLab ? Il s’agit d’une chaîne youtube au ton volontaire décalé et animé par deux psychiatres de Lille qui abordent diverses questions autour de la psychiatrie et de la santé mentale, en particulier à travers leurs illustrations dans le cinéma, les séries et les jeux-vidéos. La chaîne s’adresse surtout au grand public. 

L’interaction entre les séries et les troubles mentaux est un vaste sujet, qui nous rappelle à quel point ce « deuxième âge d’or des séries » se caractérise à la fois par son foisonnement créatif et la justesse de son regard sur la société. On peut "s’amuser" à décrire des personnages de séries atteints de troubles mentaux, correspondant à autant de vignettes cliniques, pathologie par pathologie. Les animateurs de cette communication plaident d’ailleurs pour que les séries soient utilisées dans l’enseignement. Elles permettent en effet de passer au-delà de la relative froideur de la sémiologie "classique", pour avoir une fenêtre sur l’individu vu dans la vie "réelle", dans la complexité de son quotidien et de ses interactions sociales.

Plan psychiatrie : la profession salue... mais attend des mesures concrètes et des financements supplémentaires

Coline Garré
| 31.01.2018

La présentation du plan d'actions pour la psychiatrie, érigée en priorité de santé, par la ministre de la Santé Agnès Buzyn le 26 janvier avait été chaleureusement applaudie au Congrès de l'Encéphale. Désormais, la profession attend la mise en œuvre de mesures concrètes, et indique qu'une préservation des moyens ne saurait suffire. Répondre aux besoins de la population nécessite des financements supplémentaires, demandent les psychiatres. 
Le Conseil national professionnel de psychiatrie (CNPP), qui regroupe l'ensemble des syndicats et sociétés savantes de la psychiatrie*, salue dans un communiqué « la détermination affichée d'agir », de la ministre, et voit dans le plan d'actions une première réponse aux demandes exprimées le 18 décembre par les représentants de la psychiatrie, reçus au ministère de la Santé.

mardi 30 janvier 2018

La colère des personnels en Ehpad est « justifiée » selon Agnès Buzyn

Camille Roux
| 30.01.2018


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Interrogée par France 2 ce matin alors que la grève des personnels d'Ehpad débute aujourd'hui, Agnès Buzyn a assuré comprendre« l'épuisement » des personnels des maisons de retraite. La colère « est justifiée » dans les Ehpad, a-t-elle reconnu. « Je comprends l'épuisement des personnels », a ajouté la ministre de la Santé. Elle a rappelé la mise en place depuis septembre d'un groupe de travail sur la qualité de vie au travail et l'évolution des carrières dans les Ehpad, dont on attend encore les recommandations.

Mon oeil ! (2/4) Foucault, l’œil du pouvoir

Les Chemins de la philosophie par Adèle Van Reeth

30/01/2018

"Voir sans être vu", serait-ce le rêve du pouvoir ?
La prison de Crest Hill en Illinois au Etats-Unis construite selon le fameux modèle du panoptique conçu et théorisé par le philosophe Jeremy Bentham
La prison de Crest Hill en Illinois au Etats-Unis construite selon le fameux modèle du panoptique conçu et théorisé par le philosophe Jeremy Bentham Crédits : Underwood Archives - Getty
La surveillance pourra-t-elle un jour se passer de surveillants ? C'était déjà la question que se posait Foucault à l'époque de Surveiller et Punir en 1975. La fin annoncée des institutions de surveillance par Foucault est-elle toujours d'actualité ?  Du panoptique de Bentham à la série Black Mirror, où en est l’œil du pouvoir dans nos vies ?
[...] 

Extraits

Michel Foucault par lui-même, film documentaire réalisé par Philippe Calderon (2003) Voir la vidéo ...
Michel Foucault « Radioscopie » Jacques Chancel, 10 mars 1975 Ecouter l'émission ...

Peut-on supporter la séparation ?

Matières à penser avec Frédéric Worms par Frédéric Worms
29/01/2018

Frédéric Worms s'entretient avec Catherine Chabert, psychanalyste.

Catherine Chabert: "Le film Cria Cuervos essaie justement de dire ce que j'ai essayé d'écrire". Image du film Cria Cuervos de Carlos Saura, sortie en France en 1976
Catherine Chabert: "Le film Cria Cuervos essaie justement de dire ce que j'ai essayé d'écrire". Image du film Cria Cuervos de Carlos Saura, sortie en France en 1976 Crédits : Javier A. López Martinez /ARCHIVES DU 7EME ART / PHOTO 12
Le simple titre du dernier livre de Catherine Chabert fait sursauter tout un chacun. Maintenant, il faut se quitter… Mais pourquoi nous fait-il frémir ainsi? Ce n’est pas par hasard, bien sûr. C’est parce que la séparation et la perte ne sont pas des expériences parmi d’autres. Ce sont des épreuves qui révèlent non seulement les capacités de chacun à les admettre et à les supporter, mais aussi les tensions et les structures les plus profondes de la vie psychique et de la vie humaine en général. La perte et la séparation sont de douloureuses révélatrices, qui peuvent être destructives, mais aussi dans certains cas constructives et en tout cas face auxquelles il faut des attitudes réparatrices. Elles retentissent jusque sur la politique. Et même l’amour en est traversé : il passe par des phases de folie, tout comme le deuil ou l’angoisse, quoiqu’en sens inverse. Mais même la folie d’amour si elle se prolonge peut détruire, car il faut faire l’épreuve de la différence. La douleur de la séparation, est-elle le prix à payer pour la joie de la relation ?

Seniors : la télémédecine, une révolution pour les soins ?

30/01/2018


Une patiente de l'Ehpad de Bruyères se fait ausculter par télémédecine./ DDM, Michel Labonne
Une patiente de l'Ehpad de Bruyères se fait ausculter par télémédecine./ DDM, Michel Labonne
La télémédecine, technologie permettant à un médecin d'ausculter un patient à distance, se développe dans certains Ehpad. À Saint Vincent de Paul, cet outil est une révolution.
Daniel a enfilé ses lunettes Google et inspecte la plaie sur le pied de Louise, 86 ans, bien installée dans son lit, au cœur de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Saint Vincent de Paul, à Bruguières, près de Toulouse. Sur la lunette, une petite caméra est reliée à l'ordinateur. De l'autre côté de l'écran, un expert, spécialiste en angiologie, donne ses consignes à l'infirmier. Le temps d'une consultation, Daniel sera les yeux du médecin. «Plus bas… à gauche… Oui, voilà, ne bouge plus.» À distance, le docteur prend des photos des images qui l'intéressent. «Cette technologie permet de ne pas déplacer un patient dont la pathologie ne le permet pas mais aussi de faciliter les soins et de les améliorer», indique Jean-Noël Vidal, médecin coordinateur.

L'AHBFC œuvre au décloisonnement entre sanitaire et médico-social en psychiatrie et santé mentale

À l'occasion des traditionnels vœux de nouvelle année, Luc Bénet, directeur général de l'Association hospitalière de Bourgogne-Franche-Comté (AHBFC), a fait le point sur les grandes priorités auxquelles s'attachera l'organisation pour 2018, "année de mise en œuvre globale de [son] projet institutionnel" 2017-2021. Promotion de la recherche, développement de la e-santé, ressources humaines... Parmi les axes de politique générale identifiés, la nouvelle année signe également un travail de décloisonnement entre sanitaire et médico-social ainsi que le renforcement de l'activité médico-sociale en tant que telle.

« #metoo a été une révélation » : des hommes témoignent

Le mouvement de libération de la parole des femmes bouscule de nombreux hommes dans leur façon de penser, voire de se comporter.

LE MONDE  | Par 

« Ce sont les hommes qui violent, qui harcèlent, qui injurient et provoquent les femmes. C’est donc à nous de changer, individuellement et collectivement. » La réflexion de Didier, directeur d’hôpital de 52 ans, résume à elle seule l’un des enjeux majeurs du mouvement #metoo. En trois mois, des centaines de milliers de femmes ont témoigné des violences sexuelles et du sexisme dont elles ont été victimes en utilisant ce mot-clé et sa déclinaison française, #balancetonporc. Une libération de la parole qui, de fait, concerne aussi les hommes.


Entre la crainte d’une « chasse aux sorcières » et une « prise de conscience », les témoignages recueillis par Le Monde donnent à voir combien cette lame de fond, qui interroge les relations entre les deux sexes, bouscule les intéressés dans leur façon de penser, voire de se comporter.

« J’ai enfin compris pourquoi ma sœur avait peur de marcher dans la rue »





Léo, jeune père de 31 ans, avait déjà entendu des histoires d’agressions sexuelles et de harcèlement. Il a pourtant été « très surpris par l’étendue et la fréquence des comportements anormaux ». « C’était difficile de s’en rendre compte, explique-t-il. Ça m’a fait peur pour ma fille. » Même surprise pour François, étudiant en lettres : « Le mouvement #metoo a été une révélation. J’ai enfin compris pourquoi ma sœur avait peur de marcher dans la rue. »

Des œuvres singulières pour commencer une collection

La maison d’enchères Tajan organise le 30 janvier une vente dédiée à l’Art Brut, l’art naïf et la Neuve Invention. Une manière de mettre dans un même panier des artistes qui n’ont pas grand-chose en commun.

LE MONDE  | Par 
Adolf Wolfli (1864-1930), « Der Harzformige Nitnixa und Dohrh », crayons de couleur et crayons sur papier estimé entre 26 000 et 32 000 euros.
Adolf Wolfli (1864-1930), « Der Harzformige Nitnixa und Dohrh », crayons de couleur et crayons sur papier estimé entre 26 000 et 32 000 euros.

Théorisée en 1945 par l’artiste Jean Dubuffet, l’appellation Art Brut désigne des artistes singuliers supposés indemnes de toute culture. Une catégorie vaste, où l’on retrouve aussi bien des marginaux tenus pour fous, des autodidactes, des simples d’esprit tourmentés, mais aussi des créateurs très sophistiqués. Pour Jean Dubuffet, l’Art Brut devait échapper au marché. Ce dernier l’a pourtant rattrapé comme en témoigne l’enchère de 672 500 dollars (542 340 euros) décrochée par un dessin de l’Américain Henry Darger, dans la vente d’Art Brut de Christie’s le 19 janvier à New York.

Louis Soutter (1871-1942), « Hote (diable s’asseyant) », encre sur papier, estimé entre 80 000 et 100 000 euros.

Louis Soutter (1871-1942), « Hote (diable s’asseyant) », encre sur papier, estimé entre 80 000 et 100 000 euros. LEA GRYZE


lundi 29 janvier 2018

Les maisons de retraite, « machines à broyer » du personnel soignant

Confrontés à des conditions de travail éprouvantes, les salariés des Ehpad sont appelés à une grève nationale inédite, mardi.

LE MONDE  | Par 
Le 30 janvier, le personnel des maisons de retraite est appelé à une grève nationale pour dénoncer « l’insuffisance des effectifs et des moyens ». Ici, à Lens, en 2013.

Les chambres étaient neuves, les murs peints de couleurs vives. On avait mis des tablettes numériques et même un aquarium dans le « lieu de vie » de cette maison de retraite de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Stéphanie Crouzet, aide-soignante de 40 ans, espérait avoir trouvé enfin « un lieu où on me laisserait le temps de faire convenablement mon travail ». Un mois plus tard, les poissons étaient morts. On les avait laissés au fond du bocal, faute d’entretien. Un soir, au moment du coucher, une résidente avait confié avoir vécu « un grand luxe, parce qu’elle avait eu le droit à une douche ». C’était sa sixième en six mois.

« L’ascenseur parlait plus souvent aux résidents que le personnel de soin », résume l’aide-soignante, qui a préféré arrêter les remplacements dans cet établissement privé, où la chambre coûte au moins 3 000 euros par mois à un résident. Une situation extrême, de l’aveu de Stéphanie Crouzet, mais qui reflète le malaise grandissant du personnel soignant des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Personnels et directeurs d’Ehpad unis pour une mobilisation inédite

L’octroi jeudi d’une nouvelle enveloppe de 50 millions d’euros par le gouvernement n’a pas convaincu. Les personnels des maisons de retraite feront grève mardi.

LE MONDE |  | Par 

C’est une première. Mardi 30 janvier, les personnels des maisons de retraite sont appelés à la grève par sept syndicats (CGT, CFDT, FO, UNSA, CFTC, CFE-CGC et SUD) avec le soutien de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Des débrayages dans les établissements et des rassemblements sont prévus dans toute la France, dont un devant le ministère de la santé, à Paris. Il n’est pas prévu que les représentants syndicaux y soient reçus.

« Il est inadmissible de ne pas prendre en compte la souffrance au quotidien que subissent professionnel, et par là même personnes âgées et familles », commentent les organisations syndicales dans un communiqué publié dimanche 28 janvier.
Voici plusieurs mois qu’elles sonnent l’alarme sur la détérioration des conditions de travail dans les Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), et par conséquent la dégradation de l’accompagnement des résidents. Ces derniers arrivent en établissement de plus en plus âgés, atteints de handicaps physiques et de troubles psychiques de plus en plus importants. Le personnel n’est pas assez nombreux ni assez préparé.