blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 7 avril 2013


Au Canada, les plus pauvres se mobilisent pour tenir compagnie aux enfants riches

De grands moments de solitude. Au-delà de ce que traversent certains (ir)responsables politiques français… voilà ce que vivent la majorité des jeunes gens au Canada où 20% des 15-18 ans ont des pensées suicidaires et où un quart des jeunes québécois déclarent se sentir seul "souvent" ou "tout le temps".
Pour attirer l’attention sur les dangers de cette pauvreté relationnelle(suicide, anorexie, automutilation, etc.), la campagne de sensibilisation "Parrainez un enfant riche", lancée en mars 2013, tourne le sujet en dérision et adopte un ton ludique qui met le doigt là où ça fait mal.

Il y a pauvreté et pauvreté

Le procédé n’est pas nouveau, mais il est efficace : copier les codes publicitaires et la logique des campagnes de sensibilisation humanitaire pour dénoncer, dans un effet miroir, les excès inverses de nos sociétés développées. "L'idée m'est venue en 2010. Je regardais les infopubs d'une ONG canadienne à la télévision. On montrait des enfants tellement maigres que plusieurs en mourraient. J'ai pensé alors au phénomène de l'anorexie dans les pays riches, qui tue de la même manière. Mais pour des raisons opposées: pas assez de ressources matérielles dans le Sud et trop de ressources matérielles dans le Nord. En France seulement, 70 000 jeunes sont anorexiques !" s’indigne Julien Boisvert, ancien activiste altermondialiste de 34 ans qui s'est recyclé dans les "projets artistiques à saveur sociale" comme celui qu’il porte aujourd’hui avec Parrainez un enfant riche coréalisé avec Myriam Verreault et présenté dans la vidéo suivante :



Viol, double peine

LE MONDE TELEVISION | 
En France, 75 000 femmes sont violées tous les ans, soit une toutes les huit minutes. Aussi accablants que soient ces chiffres officiels, ils ne recouvrent qu'une partie de la réalité puisqu'ils ne prennent en compte ni les victimes mineures, ni celles qui se réfugient dans le silence. Seule une femme sur dix porte plainte.
Parmi elles, Eve, Marion, Audrey, Clotilde et Lisa ont choisi de témoigner devant la caméra de Karine Dusfour pour briser ce terrible mur de silence qui protège les agresseurs et surtout libérer la parole d'autres victimes d'un crime qui demeure encore tabou. Pour s'en convaincre, il n'est qu'à écouter le long et douloureux parcours entrepris par ces cinq femmes pour être reconnues comme victimes. Notamment, lorsque - tabou parmi les tabous - le viol s'est commis dans le cadre conjugal.

Psychiatrie: le directeur de la rédaction du DSM-IV publie un livre très critique sur le DSM-5

Faims de siècles

Comment le SDF a succédé au bon vieil indigent

Déjà auteur de deux livres sur la pauvreté, au XIXe, puis au XXe siècle, André Gueslin a voulu inscrire ici son propos dans la plus longue durée, afin d’«analyser le passage entre le vagabond de l’ancienne France et le monde très contemporain des sans-abri». S’il se révèle un peu abrupt par endroits, le livre vaut pour la masse d’informations réunies. Tout commence vers le milieu du Moyen Age, lorsque la figure jusque-là sanctifiée de l’indigent s’estompe au profit d’images nettement moins favorables : «mauvais pauvres», gueux, errants. L’histoire des vagabonds devient alors celle d’une longue stigmatisation. Deux grandes mutations sont cependant sensibles. Jusqu’à la fin du XIXsiècle, la «masse vagabonde» se compose surtout d’hommes que les migrations du travail contraignent à prendre la route ; elle est de nos jours formée par ceux qui ont perdu leur emploi, rejoints sur leurs marges par des jeunes en rupture et des demandeurs d’asile. Au chemineau des campagnes, porteur de la besace et du bâton, a ainsi succédé le clochard ou le sans-abri, produits de la société urbaine.

Psychologues Fonction Publique Hospitalière : contractuels/titulaires même combat

Non au salaire de misère !
25 mars 2013 / Union fédérale Médecins, ingénieurs, cadres, techniciens UFMICT
Depuis plus de 20 ans le salaire des psychologues n’a pas été revalorisé dans la fonction publique hospitalière !
Le salaire net d’un-e psychologue est de :
- 1425 €/mois en début de carrière avec un diplôme requis BAC+5 (master 2 ou DESS)
- et en fin de carrière, au bout de 30 ans dans le meilleur des cas, 2800 € (classe normale) et 3200 € (hors classe).
Dans le secteur conventionné, relevant de la convention collective nationale 66, un-e psychologue débute à 2400€ net !

Paris : un cortège rouge et blanc contre «la casse» des services publics

4 avril 2013

A l'appel de Force Ouvrière (FO) des milliers de fonctionnaires territoriaux et hospitaliers ont manifesté jeudi à Paris contre le futur projet de loi de décentralisation.

Les Français prêts à une réforme du système de santé, un marché juteux pour le privé

Les Français auraient pris conscience de la nécessité d’un changement du système de santé, affirme le 2e baromètre du cabinet Deloitte et de l’institut Harris Interactive. L’étude, fondée sur les réponses de 2 000 personnes à un questionnaire autoadministré, du 7 au 18 février, fait le point sur les perceptions et attentes de la population, dessinant un secteur porteur pour les acteurs privés.
20 minutes

"Voyage en terres bipolaires : manie et dépression dans la culture américaine" de Emily Martin chez Rue d'Ulm (Paris, France)

Créé le 04/04/2013

Résumé

Comment vivent les Américains décrits comme maniaco-dépressifs ? Ce livre explore leur expérience quotidienne à travers une enquête ethnographique auprès de groupes de soutien, de groupes de travail en psychiatrie et de salariés du marketing pharmaceutique. Il s'appuie sur la propre expérience de l'auteur avec les troubles bipolaires et ouvre une réflexion sur la place de la manie et de la dépression dans la culture américaine.

Conférence « avenir et système de santé » le mardi 23 avril


En partenariat avec Décision Santé, la Conférence parlementaire « avenir et système de santé » se tiendra mardi 23 avril à la Maison de la Chimie, sous la présidence de Jean-Pierre Door, député du Loiret, vice-président de la Commission des affaires sociales et Martine Pinville, députée de la Charente, rapporteure sur le secteur médico-social pour le PLFSS 2013, sur le thème : « L’innovation au service de l’organisation du système de santé français »
Cliquez ici pour accéder au programme de la conférence. 
Pour vous inscrire en ligne, nous vous invitons à vous rendre sur notre Rivington.fr.  
Vous pouvez également envoyer le bulletin d'inscription, dûment complété, par e-mail à l'adresse inscription@rivington.fr, par fax au 01 84 16 56 58, ou par courrier.

Inscription en ligne : http://www.rivington.fr/conferences.php
Information du 04.04.13 10:07

Moody’s dégrade la note des CHU français

Pour la seconde fois en 9 mois, l’agence Moody’s abaisse la note des émissions obligataires conjointes des CHU français de 2009 et de 2010. Une première est passée à Baa1 et la seconde de A1 à A3. L’agence met en avant des pressions persistantes sur les liquidités. Autre critique prononcée par Moody’s, le montage non solidaire des deux émissions augmente le risque.

Sans lits, l’Hôtel-Dieu accueillera les patients debout

3 avril 2013 à 20:46
Sur les 55 000 m2 actuels de l'Hôtel-Dieu (photo), les deux tiers accueilleront le siège de l’AP-HP. Le nouvel hôpital se développera sur le tiers restant.
Sur les 55 000 m2 actuels de l'Hôtel-Dieu (photo), les deux tiers accueilleront le siège de l’AP-HP. Le nouvel hôpital se développera sur le tiers restant. (Photo Lionel Charrier. MYOP)

 «Libération» s’est procuré le rapport actant la future configuration de l’hôpital historique parisien, qui deviendra totalement ambulatoire.

jeudi 4 avril 2013

HOPITAL DE BLOIS La grève se poursuit en psychiatrie

04/04/2013
HOPITAL DE BLOIS La grève se poursuit en psychiatrie
Depuis mardi 2 avril, des agents du service psychiatrique de l'hôpital de Blois sont en grève. Réunis hier en assemblée générale, ils reconduisent le mouvement ce jeudi. Leurs revendications restent les mêmes : ils ne veulent pas de la fermeture des 25 lits du service, qui actuellement sont gelés à cause de l'absence de médecins, dont le chef de pôle. Ils refusent également le redéploiement d'agents de la psychiatrie dans d'autres services de l'établissement hospitalier, qui serait l'une des conséquences d'une fermeture définitive de lits.
« Effets secondaires » : Crime, mensonges et psychiatrie, l
Par Annie Coppermann | 04/04/2013 
Connaissez-vous l’Ablixa ? Ce nouveau médicament, à peine lancé, à grand renfort de spots publicitaires, fait merveille dans les cas de dépression profonde. C’est ce que le sémillant docteur Banks prescrit à Emily Taylor, qui vient de précipiter sa voiture volontairement dans le mur de son parking. Emily est suicidaire. Déjà, quand son mari, un trader à qui tout réussissait, a été arrêté pour délit d’initié, et qu’elle a dû changer de vie, de train de vie, surtout, la jolie brune avait consulté une psy, qui se souvient très bien de son cas. Cette fois, c’est le retour de ce mari pourtant aimé, au bout de quatre ans de détention, qui a ravivé la dépression. Emily a du mal à se réhabituer, elle a perdu l’enfant qu’elle attendait, n’a plus envie de faire l’amour, et s’en veut…
Le docteur Banks la suit, tente plusieurs traitements et, finalement, opte pour l’Ablixa, nouvelle pilule en vogue, prônée par une publicité très envahissante - et par le labo qui la fabrique, aux méthodes très… persuasives face au corps médical. Les premiers résultats sont plus qu’encourageants. Jusqu’au jour où, dans une crise de somnambulisme, un « effet secondaire » rare mais répertorié, Emily commet l’irréparable. Et ne s’en souvient pas… Qui est coupable ? La patiente, ou son médecin ?

Le Télégramme

Suicide. Des bénévoles veillent, conseillent

4 avril 2013
Guingamp est le secteur breton où l'on se suicide le plus. Dans le pays de Belle-Isle-en-Terre, de « vigilants veilleurs » repèrent les personnes qui vont mal et les orientent pour éviter les drames.
Un fléau. Dans le pays de Guingamp, la mortalité par suicide est supérieure de 32 % à la moyenne régionale (*), déjà supérieure à la moyenne nationale. Le suicide n'est pourtant pas une fatalité, selon le conseil régional. Il a incité le conseil de développement du pays deGuingamp à mettre en place en 2011 un groupe de prévention suicide sur le territoire de la Communauté de communes (CDC) de Belle-Isle-en-Terre. Il est constitué de représentants de la Mutualité sociale agricole, du centre médico-psychologique, de la gendarmerie, de la CDC et du Pays de Guingamp


L'impact et les enjeux des nouvelles technologies d'exploration et de thérapie du cerveau (Rapport)

Rapport de MM. Alain CLAEYS, député et Jean-Sébastien VIALATTE, député, fait au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques
n° 476 tome I (2011-2012) - 13 mars 2012
Lire le rapport ...

Pacte de confiance pour l'hôpital, position de la Conférence des directeurs généraux de CHU
Conférence des directeurs généraux de CHU
mardi 02 avril 2013.
La Conférence des Directeurs Généraux de Centres Hospitaliers Régionaux et Universitaires livre sa position sur les propositions de réforme de l'hôpital public développées dans le pacte de confiance et confirme sa volonté  de contribuer activement à l’élaboration des mesures qui découleront des treize engagements ministériels.

CENTRE COCHRANE FRANCAIS

Comparaison entre l'arrêt et la poursuite des médicaments antipsychotiques chroniques dans le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques chez les personnes âgées atteintes de démence


Korian : pôle psychiatrique à céder
      Publié 
Le gestionnaire de maisons de retraite médicalisées Korian est entré en négociations exclusives avec le groupe Inicea de gestion d'établissements hospitaliers privés pour la vente de la totalité de son pôle psychiatrie.

Cette vente devrait intervenir d'ici à la fin du premier semestre, selon un communiqué. Le pôle psychiatrie est composé de sept établissements totalisant 690 lits et 49 places d'hôpital de jour.

Le groupe français a réalisé en 2012 un bénéfice net de 23,2 millions d'euros, en hausse de 7% sur un an, et vise une augmentation de son chiffre d'affaires en 2013 et 2014. En 2012, il a enregistré un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros, en hausse de 9,2%.
En France, Korian est à la tête de 171 établissements avec 14.739 lits. En Allemagne, il compte 125 établissements avec 15.709 lits et en Italie, le groupe gère 31 établissements avec 4.349 lits.

Miller judiciarise le débat, Miller invective : un combat en faveur de la liberté d’expression.

Existe-t-il une éducation suffisamment bonne ? : convergences interdisciplinaires

Existe-t-il une éducation suffisamment bonne ? Convergences interdisciplinaires Qu'est-ce qu'une éducation suffisamment bonne ? Famille, école, société... apportent chacune leur pierre à l'édifice éducatif. Mais quelle est leur part respective ? Et comment s'articulent transmission familiale et acquisitions scolaires ou sociales ? Apprendre, savoir, transmettre sont les trois thèmes au coeur de cet ouvrage.

mercredi 3 avril 2013


Depuis dimanche, la pilule est gratuite pour les 15-18 ans

Depuis le dimanche 31 mars, la pilule contraceptive est gratuite pour les jeunes filles âgées de 15 à 18 ans, qui pourront l’obtenir auprès des pharmacies sur ordonnance et en présentant la carte vitale de leurs parents, selon le ministère de la Santé. Cette mesure, appliquée aux pilules de 1ere et2e génération vise à faciliter l’accès à la contraception aux mineures et à réduire le nombre d’interruptions volontaires de grossesses (IVG) évalué à environ 12 000 par an.

Soigne qui peut (la vie)

Aujourd'hui, alors que le management se fait toujours plus envahissant, et que le soin, réduit au simple traitement, vise des chaînes toujours plus courtes et des tactiques toujours plus adaptatives, le renouveau de la catégorie du soin est un signe d'espoir et peut-être de ralliement. À condition qu'il ne se réduise pas à désigner un espace d'assistance dévalorisé. Il s'agit de rendre visibles les moindres gestes d'invention du quotidien qui font que les existences trouvent consistance tenable, mais aussi d'exprimer la présence à soi et à l'autre qui seule permet de penser ce que nous faisons sur nos terrains respectifs...

LA CRUAUTÉ

Le corps du vide
Freud, Lacan, Winnicott
Touria Mignotte

A travers le concept de Nebenmensch (le prochain) Freud pose les premiers jalons de la théorie du « tiers caché » qui dialectise le rapport entre la négativité cruelle du père (représentant le masculin primitif) et la négativité balbutiante de la « fille » (représentant l'infantile préhistorique). Tel est le thème central de ce livre qui a trouvé dans l'oeuvre de Winnicott, la reprise du thème freudien des deux principes, paternel et maternel.

Qu’est-ce qui fait lien ?

La revue nationale des Collèges cliniques n° 12 - Mars 2013 

Présentation
Ce numéro de la revue des « Collèges de clinique psychanalytique » se propose d’aborder la question « Qu’est-ce qui fait lien ? ». Au cœur de la clinique psychanalytique sont les liens entre les sexes, les liens sociaux et leur incidence subjective. Ces liens tiennent d’un impossible, un réel qui se nomme et qui s’agit en symptôme, fantasme, délire et quelquefois trouve des solutions d’écriture tout à fait singulières. Le réel étant ce qui est impossible à supporter pour tout sujet, il tend à une réalisation logique ou à une écriture qui réunit les corps « invisiblement ». Les différents articles de cette revue abordent ces questions prises dans les discours - les quatre -, que Lacan considère comme les quatre modes possibles de lien social. Les symptômes étant tributaires de leur époque, nous rencontrerons des témoignages de la clinique soumise au discours capitaliste qui nous gouverne, une variante du discours du maître avec, pour caractéristique, de produire ségrégation et racisme ; n’éliminant pas les autres discours par lesquels Lacan a défini les mathèmes des liens sociaux : discours de l’hystérie, de l’université, analytique, chacun écrivant une modalité de la jouissance collective. Les élaborations présentées dans cette revue résultent de la rencontre entre enseignants et participants aux « Collèges cliniques », avec pour tâche commune de libérer le savoir coincé dans la structure langagière « maître », chacun travaillant à partir de son manque dans le savoir pour produire plus de savoir. C’est le discours hystérique qui montre cet ordre de jouissance en écrivant le savoir à la place de la jouissance. Avec l’étude des références de Malaise dans la civilisation, nous verrons que Freud donne les fondements conceptuels pour aborder la question du lien social.

Marcel Durand
Grain de sable sous le capot
Résistance & contre-culture ouvrière : les chaînes de montage de Peugeot (1972-2003)
Préface de Michel Pialoux. Réédition revue et augmentée (première édition La Brèche, 1990).
D’autres ouvriers auraient pu écrire cette chronique de la chaîne à Peugeot-Sochaux, que j’ai signée du pseudonyme de Marcel Durand pour ne pas m’approprier cette mémoire collective. Je prenais des notes à l’occasion d’événements marquants : prises de gueule avec le chef, rigolades entre collègues, débrayages, grèves. Je voulais garder une trace de cette vie à la chaîne, décrire l’ambiance du travail. Pour moi. Pour les copains de galère aussi. Pour faire une sorte d’album de famille de la dizaine de vrais copains de la Carrosserie.
Huit heures par jour au boulot, ce n’est pas rien. Même si on résiste, la chaîne déteint sur nous. En ville, on continue de courir comme si on était toujours à s’agiter autour des carcasses de bagnoles. On parle fort parce que les machines ne s’arrêtent jamais de nous vriller les oreilles. On laisse des plumes au boulot. Plusieurs copains y ont laissé leur peau.

Paroles d’ouvriers, des ouvrages sur le métier

24 mars 2013
(merci à F. Geoffroy)
Ils étaient invités à un colloque consacré à «l’image dans le travail», à Poitiers. Thématique abordée : «Paroles et écrits d’ouvriers». Sylviane fabriquait des soutiens-gorge pour l’industrie textile. Marcel était ouvrier dans la construction automobile. Ils sont aujourd’hui à la retraite. Chacun de leur côté, ils ont écrit un livre (1) sur leur histoire, leur travail, leur métier. Leurs mots font mouche. Pourquoi écrire ? Sylviane : «L’écriture, ce n’était pas quelque chose de majeur pour moi au moment où je l’ai fait. J’avais juste envie de témoigner sur ce qu’était mon travail, le décolletage, où 20 nationalités différentes étaient représentées. L’eldorado, c’était il y a dix ans, le secteur va devenir une zone sinistrée.»
Marcel : «Témoigner, au début, je le faisais pour mes archives à moi. Pour évacuer tout ce que j’avais emmagasiné. Je n’avais pas l’intention d’éditer au départ. Puis je me suis dit qu’il ne fallait pas que ces éléments importants soient perdus. Je prenais des notes en travaillant. Si j’avais écrit en dehors du travail, cela n’aurait pas été pareil.»

Paroles d’ouvriers (2) : «Ce sont nos mots à nous, pas ceux des chefs»

Ils étaient invités ensemble à un colloque à Poitiers. Sylviane Rosière, ex-ouvrière textile, et Marcel Durand, ancien de l’industrie automobile, ont chacun écrit un livre sur le travail (1). Après une première chronique (Libération de lundi dernier), retour sur les mots de ces ouvriers à la retraite, qui résonnent comme ceux d’une espèce en voie d’extinction.
A quoi sert de témoigner sur le travail ? Sylviane Rosière : «J’ai trouvé plus facile d’écrire que d’aller au syndicat, j’ai peut-être eu tort. Derrière moi, il y avait trois générations de syndicalistes. Moi, j’ai choisi l’écriture.» Marcel Durand : «Au départ, écrire, c’était juste pour déconner. Après, cela a eu un autre sens, c’est devenu un peu politique.» Quel rapport ont-ils à l’usine ? Durand encore : «On n’avait pas le temps de faire bien le travail. Même si on n’aime pas le produit, on a une conscience professionnelle. Mais le patron ne nous laissait pas réaliser cette façon de bien travailler.» Rosière : «Je n’ai pas subi mon travail, j’aimais ce que je faisais. La corseterie, c’est très sophistiqué, il y a 27 opérations différentes à apprendre pour faire un soutien-gorge. Il y avait le coup de main à prendre. Avec le temps on a un savoir-faire, on va plus vite. Il fallait d’abord faire bien, et beaucoup si possible, et, enfin, habilement. C’est un métier plein de savoir-faire. Une fois qu’on a le coup de main, on peut se permettre des pauses mais, parfois, le patron arrive, comme un chat, derrière nous. Il ne faut pas se faire prendre. Un jour il m’a surprise à faire un sudoku.»


La sexualité médiévale enfin déniaisée

1 avril 2013

Alcôves. Le sexe au Moyen Age était-il si chaste ? Entre bordels, interdits religieux et rapport ambivalent au plaisir, exploration des us et coutumes.

Droit de cuissage, ceinture de chasteté et flagellation ; ou alors partouzes dans les donjons ? Niveau sexe, au Moyen Age, notre imagination est galopante et peuplée de préjugés. La ceinture de chasteté ? Une invention de la Renaissance. Le droit de cuissage ? Jamais prouvé. Pas facile de donner à voir concrètement ce à quoi pouvaient ressembler les parties de jambes en l’air de Godefroy et de Cunégonde, leurs positions ou leurs interdits. C’est pourtant le défi relevé par Jacques Rossiaud dans son ouvrage Sexualités au Moyen Age (1).
Pour étudier ces chaleurs d’un autre temps, le médiéviste, professeur émérite à l’université de Lyon-II et auteur d’ouvrages sur la prostitution au Moyen Age, a mobilisé les traités médicaux, mais aussi une foultitude d’écrits religieux, d’archives criminelles, d’actes impériaux abordant les problèmes de la conjugalité, recueils de lois et de coutumes, actes notariés, mais aussi des romans, des contes et des farces. Bref, toute une documentation qui «permet de connaître les façons fort diverses avec lesquelles les gens du Moyen Age pensaient et pratiquaient la charnalité».

Autisme : Carlotti veut des classes spécialisées en maternelle

2 avril 2013

La ministre en charge des personnes handicapées doit présenter ce mardi soir les détails du troisième plan autisme.

Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des personnes handicapés et de la lutte contre l’exclusion a annoncé la création de classes en maternelles pour accueillir les autistes, dans un entretien publié mardi par le Figaro.