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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 22 mai 2011

Psychanalystes en devenir
les constructions d'une clinique

Gárate-Martínez, Ignacio

avec la collaboration d'Anahit Dasseux Ter Mesropian, Laurence Joseph, Cosimo Santese, et al.
Encre marine
, Paris
collection
La parole en acte

Résumé

Plusieurs années après la publication de«Devenir psychanalyste, les formations de l'inconscient», cinq psychanalystes témoignent du vécu de la cure et des difficultés de l'analyse. D'après eux, il n'y a pas de psychanalyste en dehors de l'expérience même d'une cure, en dehors de la relation qu'instaure le transfert et dans la dissymétrie même de la rencontre.

Vidéo de la présentation par l'auteur ici
20 mai 2011

Être soi
Études sur Spinoza et les philosophies de l'âge classique

Alexandre Matheron

image
Mai 2011
ENS Editions

Les travaux d'Alexandre Matheron sur Spinoza et sur la philosophie de l'âge classique représentent un des points forts de l'école française d’histoire de la philosophie. Après Individu et Communauté chez Spinoza et Le Christ et le salut des ignorants, ces études complètent la vision du spinozisme et de son contexte, de ses racines et de sa signification historique. Elles traitent de tous les domaines du rationalisme classique : métaphysique, théorie de la connaissance, analyse des passions, éthique, politique et religion.

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Orientation : les lettres et les sciences humaines mènent à tout

20.05.11

Si les cours en amphithéâtres sont toujours la norme, les étudiants de lettres et sciences humaines bénéficient également de plus en plus de cours en petits groupes.
Si les cours en amphithéâtres sont toujours la norme, les étudiants de lettres et sciences humaines bénéficient également de plus en plus de cours en petits groupes.
GAMMA/XAVIER DESMIER

Principalement ouvertes aux bacheliers L, les licences de lettres et sciences humaines démarrent par une première année généraliste. Les étudiants ont alors accès à un grand nombre de disciplines, en plus de leurs matières fondamentales, ce qui leur permet de vérifier la pertinence de leur choix ou, le cas échéant, de se réorienter dès la fin du 1er semestre. En lettres, deux axes : lettres classiques, avec une dominante de latin et grec, ou lettres modernes, plus tournées vers la linguistique. En sciences humaines, les cursus proposés vont de l'histoire à la philosophie en passant par l'histoire de l'art et archéologie, la géographie, la psychologie ou la sociologie.
De nombreuses universités ont instauré un système dit de "majeure/mineure". Il permet de greffer des heures d'une autre matière à la dominante du cursus, telle la psychologie aux lettres ou, plus classiquement, la géographie à l'histoire pour les futurs enseignants. Les étudiants peuvent choisir une unité d'enseignement (UE) libre parmi plusieurs disciplines. "Il peut s'agir d'un choix dispersé, différent chaque semestre ou d'une discipline qu'on reconduit pour l'approfondir", souligne Bertrand Guihery, directeur de l'UFR de lettres et sciences humaines de l'université Paris-VII.
  • POURQUOI PAS UNE LICENCE PRO ?
L'avantage de la licence professionnelle est de rendre l'étudiant en lettres et sciences humaines opérationnel sitôt diplômé. Pendant l'année, il affine ses connaissances théoriques tout en acquérant les compétences d'un professionnel prêt à travailler. "Il intègre l'entreprise avec une expérience concrète et une pratique du terrain acquise au travers de stages", détaille Jean-Baptiste Lanfranchi, directeur de l'UFR sciences humaines et arts de l'université Paul-Verlaine de Metz, qui propose une licence pro activités culturelles et artistiques.
Les diplômés peuvent ensuite s'orienter vers les concours administratifs ou le secteur privé, à des postes intermédiaires. La sociologie et la psychologie ouvrent par exemple les portes du secteur social, du marketing ou de la formation. L'histoire, les lettres et la philo permettent notamment d'accéder à l'édition, la documentation et la culture. L'admission en licence pro suppose un bon niveau et un projet clairement défini. La sélection y est rude, en raison du grand nombre de candidats, issus de 2e année de licence, mais aussi de BTS et de DUT.
  • LES GRANDES ÉCOLES DE LA FILIÈRE
Les classes préparatoires littéraires mènent à un petit nombre d'écoles sélectives, essentiellement les célèbres Ecoles normales supérieures (ENS). Celles-ci proposent des cursus allant de la licence au doctorat, débouchant principalement sur l'enseignement et la recherche – 74 % des diplômés de l'ENS Lyon en 2009 – et, dans une bien moindre mesure, le privé (4 %) ou les grands corps de l'Etat (2 %). "A Lyon, l'ENS ne compte que 115 admis par an, pour près de 3500 candidats", souligne Marie-Pierre Barbier, responsable des classes supérieures au lycée Sainte-Marie de Lyon. Afin de remédier à cette faiblesse de débouchés, de nouveaux concours (écoles de commerce et de management essentiellement mais aussi pare exemple l'Ismapp en management public) sont depuis cette année ouverts aux élèves des prépas littéraires.

Autre débouché, l'Ecole des Chartes, avec une vingtaine de stagiaires-fonctionnaires par an, sur environ 170 candidats issus des classes préparatoires littéraires. Les admis suivent le cursus d'archiviste paléographe en étant rémunérés par l'Etat tout au long de leurs études. Les licenciés en lettres ou histoire peuvent y faire un master de technologies numériques appliquées à l'histoire.

Quant à la célèbre Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), elle recrute au niveau master dans les disciplines de sciences humaines et sociales (histoire, sciences politiques, géographie, philosophie, sociologie…). Les candidats doivent adresser une lettre de motivation à l'un des 300 enseignants-chercheurs. "Je privilégie ceux qui ont défini leur sujet et ont commencé tôt leur spécialisation, donc engrangé une masse importante de connaissances. Les parcours sinueux sont les bienvenus !", explique Jean-Loup Amselle, responsable de la mention anthropologie. Objectif : former des docteurs de haut niveau, grâce à un accompagnement renforcé du corps professoral.
  • SPÉCIALISATION PROGRESSIVE
Pour la grande majorité des étudiants qui poursuivront des études de la première année de licence au master à l'université, la spécialisation intervient en 2e et en 3e années de licence. "Nous gardons une dose de transversalité, mais avec plus d'heures dans les disciplines fondamentales", précise Philippe Saltel, directeur de l'UFR sciences humaines à l'université Pierre-Mendès-France, à Grenoble. Il devient alors préférable d'axer les "mineures" en fonction des débouchés visés : dans un cursus de sociologie, il est judicieux de choisir un module de droit du travail si on veut exercer dans les ressources humaines…

Après leur 3e année de licence, la plupart des étudiants poursuivent dans des masters qui donnent bien sûr accès aux métiers de l'enseignement et de la recherche, mais aussi à de nombreux autres auxquels les étudiants ne pensent pas toujours. Ainsi, Morgan est aujourd'hui chargé de recrutement chez Axa après un master en sciences humaines et sociales, mention cultures sportives : "J'y ai étudié la sociologie des activités physiques et le rôle des loisirs dans la société. Cela m'a permis de développer mes connaissances en formation et recrutement, donc de me rapprocher du secteur privé."

A l'issue de son mémoire, Morgan avait assisté à un forum d'entreprises organisé par le réseau Phénix, qui aide des jeunes diplômés en lettres et sciences humaines à intégrer des entreprises : "Mon master m'avait permis d'acquérir autonomie, adaptabilité et esprit de synthèse. Mon employeur m'a accompagné par le biais d'un tutorat et de formations aux techniques d'entretien et au droit du travail. Nous, étudiants en lettres et sciences humaines, nous avons trop tendance à nous autocensurer, alors que nous avons les capacités de nous intégrer dans les entreprises."
Matthieu Lamarre

A Bayonne, la justice se penche sur l'allaitement maternel

La jeune mère s'était fait délivrer un certificat de quinze jours d'arrêt maladie pour allaiter son enfant.AFP/THOMAS COEX

U
ne mère de famille a comparu, vendredi 20 mai, devant le tribunal des affaires sociales de Bayonne pour obtenir le paiement d'indemnités journalières lors d'un congé maladie pour cause d'allaitement maternel, indemnités que la caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) des Pyrénées-Atlantiques lui avait refusées en 2009.

A la fin de son congé maternité, Irène Chatrieux, infirmière et psychomotricienne, s'était fait délivrer un certificat de quinze jours d'arrêt maladie pour allaiter son enfant, mais la CPAM l'avait informée de son refus de payer, l'allaitement n'étant pas considéré comme une maladie. Son médecin traitant lui avait alors délivré un arrêt maladie de trois semaines invoquant une dépression post-natale, ce qui avait conduit à une indemnisation de la CPAM.

"NOUS SOMMES LIÉS PAR LES TEXTES"


Déboutée déjà à deux reprises de ses demandes d'indemnisation pour le premier congé maladie, la jeune mère, âgée de 34 ans, a tenu vendredi, à l'audience, à "pointer du doigt les incohérences du système". "On incite les femmes à mentir sur leur état de santé. Alors que l'OMS préconise un allaitement exclusif au sein jusqu'à six mois."

"Nous ne contestons pas l'intérêt de l'allaitement (...) mais, nous nous en tenons à la stricte interprétation des textes"
, a déclaré de son côté Catherine Casemajor, responsable des services juridiques de la CPAM de Bayonne. Le code de sécurité sociale stipule que le versement des indemnités est possible "lorsque la personne se trouve dans l'incapacité physique de travailler" et cette incapacité doit "être totale" selon la Cour de cassation, a-t-elle ajouté. "Nous sommes liés par les textes, tant qu'ils ne seront pas changés, nous ne pourront indemniser des congés pour cause d'allaitement."

JUGEMENT EN SEPTEMBRE

S'adressant à la plaignante, la présidente du tribunal, Joëlle Peniguel, a indiqué qu'elle allait "chercher dans la jurisprudence", précisant qu'elle n'est pas un "cas isolé". Mais "n'ayez pas trop d'espoir", a-t-elle prévenu.

"Il faut que nous continuions à sensibiliser les personnes décisionnaires sur l'aspect illogique de ce mode de fonctionnement"
, a dit Mme Chatrieux au sortir de l'audience. "Lorsque la maladie est avérée, elle est prise en charge. Par contre, tout ce qui est en amont et participe à une meilleure santé, non", a-t-elle déploré. Le TASS rendra son jugement le 16 septembre.
N’est-ce pas la logique de rentabilité imposée à toutes nos activités qui finit par tuer ?

Le 60e suicidé de France Télécom

Par Marie-José Del Volgo, Directrice de recherches en psychopathologie clinique et psychanalyse à l'Université d’Aix-Marseille, maître de conférences.

Rémy, 57 ans, salarié des télécoms depuis trente-trois ans, s’est immolé le 26 avril 2011 à 7 heures du matin dans un parking situé devant l’agence de Mérignac. Rémy est le 60e suicidé de France Télécom depuis 2008. Voici la froide nouvelle qui nous a surpris une fois de plus, tout comme l’annonce, faite début mai par la mal nommée Sécurité routière des 355 morts sur nos routes depuis le début de l’année. Rémy a choisi de se donner la mort dans un lieu public dédié aux voitures, engins emblématiques de notre modernité, de ses progrès techniques mais encore de ses catastrophes humaines. Quand les conditions de travail se font elles aussi de plus en plus déshumanisantes, les suicides en série des salariés sont des actes de désespoir et de révolte et constituent une affirmation de liberté là où ces conditions aliènent et asservissent jusqu’à faire disparaître les travailleurs en tant qu’humains. Le corps calciné de Rémy, méconnaissable, en est la signature, son immolation le fait disparaître comme le système de production de France Télécom l’a réduit à un simple segment technique de l’entreprise. La douleur de la perte d’un être cher pour sa famille, ses amis et collègues est sans doute à la mesure de la propre douleur subjective de celui qui a choisi de mourir.


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Hôpital Sainte-Marie de Nice : l'état d'urgence est déclaré

Les Livres de Psychanalyse

Au risque de la topologie et de la poésie
Élargir la psychanalyse

Michel Bousseyroux 6
Mai 2011 – Erès
Collection : Point hors ligne


En quoi la topologie et la poésie éclairent-elles la pratique du psychanalyste ? Et pourquoi les conjoindre à un risque - qui plus est absolu, au dire de Lacan ?

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Du côté des neuromanciens


DÉPRESSION: Découverte d’un lien génétique sur le chromosome 3









American Journal of Psychiatry

Des scientifiques de l'Institut de psychiatrie du King's College (Londres) viennent, pour la première fois, d’identifier une cause génétique de la dépression en situant un champ spécifique du chromosome 3 (appelé 3p25-26) lié à la dépression récurrente sévère. Cette étude, qui a examiné l'ADN de 971 paires de frères et soeurs touchés par la dépression récurrente publie ses conclusions dans l’édition du de la revue scientifique American Journal of Psychiatry.
Ces conclusions sont étayées par une autre étude publiée simultanément qui identifie également un lien entre la même région du chromosome 3 et la dépression sur un échantillon de familles de gros fumeurs. C’est aussi la première fois, qu’un tel lien est confirmé de manière indépendante par deux études.
C’est une «étude de liaison du génome entier», appelée “the Depression Network Study” qui visait à identifier les domaines de l'ADN qui pourraient contenir des gènes contribuant à la susceptibilité d'une personne à la dépression majeure. Les facteurs génétiques et environnementaux sont supposés jouer un rôle dans le développement de troubles comme la dépression. Des études ont suggéré que la génétique joue un rôle plus important dans la dépression grave et récurrente que dans les formes moins graves. Cette recherche a étudié les modes de transmission de l'ADN dans des familles avec paires de frères et sœurs touchés par la dépression. Les chercheurs identifient des variations au sein de l'ADN appelé «marqueurs» systématiquement transmises. Une fois qu’une telle région de l’ADN est identifiée, les chercheurs étudient les gènes de cette région en détail et leur lien éventuel avec la maladie.
Les chercheurs ont recruté 839 familles, qui comprenaient 971 paires de frères et sœurs atteints de dépression majeure récurrente, des familles avec 118 paires dont un touché, et l'autre non, et 12 paires de frères et sœurs témoins non atteints. Au total, 2.412 personnes ont été incluses: 2.164 avec dépression récurrente, 1.447 avec dépression récurrente classée comme grave, et 827 avec dépression récurrente très grave. Les participants ont fourni un échantillon de sang pour l'extraction d'ADN et leur ADN a été évalué pour 1.130 marqueurs génétiques répartis sur les chromosomes.
Les chercheurs ont identifié une région sur le bras court du chromosome 3 (appelé 3p25-26) liée à la dépression récurrente sévère. Parce que ce lien avec la région sur le chromosome 3 s’avère plus fréquent chez les fratries atteintes de dépression violentes et répétées, les chercheurs concluent avoir bien identifié une région du chromosome 3 associée avec la dépression récurrente. Cette région comprend des gènes qui pourraient vraisemblablement être impliqués et nécessitent des études plus spécifiques.

Dépendance : les dépenses vont doubler d’ici à 2050

Dans son rapport publié aujourd’hui mercredi, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) table d’ici à 2050 sur un doublement, voire un triplement des dépenses du secteur de la dépendance, estimées en 2008 à 1,5 % du PIB des pays riches.
La hausse est mécaniquement liée au vieillissement de la population : les plus de 80 ans représenteront en effet 10 % de la population des 29 États pris en compte dans cette étude, contre 4 % aujourd’hui. Le Japon devrait même voir son taux de personnes âgées atteindre 17 % et l’Allemagne 15 %.

Au-delà des évolutions démographiques, des mutations sociales compliquent la prise en charge des seniors. Les liens communautaires et familiaux tendent à se relâcher, et les femmes, les deux tiers des aidants, travaillent davantage, et plus longtemps.

La souffrance des aidants.

Les gouvernements doivent affronter plusieurs défis. Tout d’abord, celui des modes d’accompagnement de la dépendance. Le système repose aujourd’hui largement sur les aidants familiaux, puisque dans les pays riches de l’OCDE, « 1 adulte de plus de 50 ans sur 10 aide une personne en perte d’autonomie ». Et 70 % des sujets dépendants restent à domicile. Si cette solution est, en majeure partie, gratuite lorsque des amis ou la famille se dévouent par amour ou devoir, elle n’est pas sans conséquences pour la santé mentale des proches qui augmentent leurs risques de 20 %. Aussi, l’OCDE recommande vivement aux gouvernements de formaliser le secteur, en commençant par le revaloriser. Les services d’aide à domicile emploient entre 1 % et 2 % de la population active, un taux qui devrait doubler d’ici à 2050. Mais ils sont mal rémunérés, harassants, peu qualifiés, et font l’objet d’un rapide turnover. « De solides réformes doivent être mises en place pour attirer davantage de main-d’œuvre », précise donc le rapport, qui suggère par exemple, le recours à des travailleurs migrants, comme aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Autriche ou en Grèce.

L’OCDE alerte également sur le second enjeu que représente le financement de la dépendance, en constatant l’hétérogénéité des schémas selon les pays. Parmi les plus répandus se retrouvent la couverture universelle, financée par les impôts, comme dans les pays nordiques, ou le Japon, les assurances obligatoires, à l’instar de l’Allemagne, ou encore un système ciblé d’allocation, comme en France (avec l’APA), en Italie, ou en Australie. L’OCDE plaide en faveur d’un ciblage des allocations, selon les niveaux des besoins. Et surtout, appelle les gouvernements à mettre en place des politiques globales à long terme.
COLINE GARRÉ

mercredi 18 mai 2011

Après les sénateurs, feu vert des députés sur le projet psychiatrie

Le projet de loi réformant l'hospitalisation d'office, contesté par les professionnels, a été adopté en commission à l'Assemblée sans bouleversement après avoir été voté la semaine dernière au Sénat en première lecture à l'issue de plusieurs rebondissements. Ce texte instaure notamment pour la première fois la notion de «soins ambulatoires sans consentement». Ce projet de loi, initié fin 2008 par Nicolas Sarkozy après le meurtre d'un étudiant à Grenoble par un malade mental enfui de l'hôpital.


Soins psychiatriques : les apports de la discussion au Sénat
Jean-Louis Lorrain (UMP, Haut-Rhin),
rapporteur sur le projet de loi.

Par 172 voix contre 151, le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques. Le texte  complète le droit existant en matière d'hospitalisation des personnes atteintes de troubles mentaux et n'étant plus en mesure de consentir à leur hospitalisation.

Une réforme des modes d'hospitalisation et des soins aux personnes atteintes de troubles mentaux

Le projet de loi substitue au terme d'hospitalisation l'expression de « soins sans consentement », car les soins psychiatriques pourront être dispensés en dehors de l'hôpital. Le Sénat a voté la principale nouveauté de ce texte, qui consiste à imposer une période d'observation de soixante-douze heures en hospitalisation complète à l'entrée dans la procédure de soins sans consentement. Une procédure qualifiée de « garde à vue psychiatrique » par Guy Fischer, vice-président du Sénat (CRC-SPG, Rhône).

Les sénateurs ont également adopté plusieurs amendements à l'article 1ier du projet de loi permettant aux soins psychiatriques d'être dispensés à la fois à l'hôpital mais également dans « des unités alternatives à l'hospitalisation temps plein, des lieux de consultations, des lieux d'activités thérapeutiques, et dans le lieu de vie habituel du patient ». Les sénateurs ont adopté un amendement qui ouvre la possibilité pour le juge des libertés de tenir une audience en visioconférence. « Nous voulons une loi applicable sur le terrain, a déclaré Marie-Agnès Labarre (CRC-SPG, Essonne), manifestant la perplexité de certains sénateurs quant à la faisabilité d'une telle mesure.

Le texte adopté par le Sénat « établit une typologie des lieux de soins et précise que tous les outils thérapeutiques de la psychiatrie devront être adaptés à la personne concernée. Nous osons espérer [...] que cette typologie des soins coïncidera avec le lancement du plan de santé mentale, dont nous aurions aimé connaître le contenu avant le vote du présent projet de loi » a rappelé Marie-Thérèse Hermange (UMP, Paris) à Nora Berra, secrétaire d'État chargée de la Santé.

La présidente de la commission des affaire sociales, Muguette Dini (UC, Rhône), s'est abstenue au moment du vote sur l'ensemble du texte, jugeant que « ce texte n'améliore en rien la situation parfois dramatique des familles de malades face aux crises de leurs proches, les malades ne trouveront pas davantage d'amélioration de leur prise en charge, le travail difficile des élus locaux ne se trouvera pas davantage allégé ».

Le vote en détail
Le texte a été adopté en première lecture par 172 voix contre 151. Les groupes Socialiste et CRC-SPG ont voté contre ainsi que 13 sénateurs du groupe RDSE, où 5 sénateurs se sont abstenus. Au groupe Union centriste, 22 sénateurs ont voté en faveur du texte, 4 se sont abstenus et 3 n'ont pas pris part au vote. 145 sénateurs du groupe UMP voté en faveur du texte (1 abstention, 2 sénateurs n'ont pas pris part au vote). 5 sénateurs non-inscrits ont voté pour, 2 n'ont pas pris part au vote.

Retrouvez l'intégralité des débats
grâce aux comptes rendus intégraux sur le site du Sénat
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L’absentéisme galope à l’hôpital sans raison de s’arrêter

18/05/2011
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Selon la dernière note de conjoncture de Dexia Sofcap révélée ce mercredi par « Les Échos », l’absentéisme progresse toujours dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière.

Le groupe de courtage d’assurance calcule que la durée moyenne des arrêts maladie a atteint, en 2010,

24,1 jours dans la fonction publique hospitalière, soit un jour de plus qu’en 2009 (dans les collectivités territoriales, on est à 22,6 jours).

À l’hôpital, le taux d’absentéisme global est compris entre 9 % dans les plus grosses structures – au-delà de 100 agents – et 14 % dans les petites – moins de 50 agents.

Pour Dexia Sofcap, les absences pour raison de santé sont en hausse constante depuis 2007 dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière. À l’hôpital, leur nombre a ainsi augmenté de 6 % en quatre ans, leur gravité a progressé de 8 % et le nombre d’agents concernés de 4 %. Le nombre de jours d’arrêts pour maladie ordinaire a augmenté de 17 % entre 2007 et 2010.

Quant aux accidents du travail, ils touchent plus d’agents (+ 10 %), sont plus fréquents (+ 26 %) et durent plus longtemps (+ 18 %).

Pénibilité élevée, vieillissement des personnels, recul de l’âge légal de départ en retraite : tout se conjugue, selon Dexia Sofcap pour que l’absentéisme poursuive son développement à l’hôpital au cours des prochaines années.
SPIRALE - Travailler plus pour vivre moins
Se lever pour saluer un collègue, se rendre à la machine à café, passer aux toilettes : selon une étude, seuls ces réflexes, au bureau, pourraient permettre de limiter les effets néfastes de la sédentérisation sur la santé. Dans un article de La Repubblica, traduit par le Courrier International et relayé par l’Express.fr, “rester assis toute la journée à son bureau aurait des conséquences néfastes et irréversibles sur l’organisme”.

Selon une étude de l’American Cancer Society, au-delà de six heures par jour passées en position assise, les employés s’exposent à un taux de mortalité supérieur de 20 % à celui de leurs collègues passant moins de trois heures sur une chaise.

L’Express.fr relève également une étude australienne selon laquelle “occuper pendant plus de dix ans un emploi sédentaire double les risques d’apparition de cancer, notamment colorectal”. Outre le cancer, les risques auxquels s’exposent les employés sédentaires sont le diabète ou l’obésité. Dans l’article, le chercheur au Centre de recherche biomédicale Pennington, aux Etats-Unis, Marc Hamilton, prévient : “Les muscles deviennent aussi réactifs que ceux d’un cheval mort. Cela peut entraîner notre métabolisme dans une spirale négative”.