Personnes sans-abri, migrants, familles monoparentales, personnes isolées, malades ou handicapées… "la précarité, quel que soit son visage, est toujours synonyme de difficultés, voire de renoncement d’accès aux soins". Face à ce constat, la Croix-Rouge a profité de la tenue prochaine de ses journées nationales, organisées du 28 mai au 5 juin, pour rendre public son tout premier rapport sur la santé, dédié cette année au public vulnérable.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
vendredi 27 mai 2016
LE BON VIEUX TEMPS DE L'ASILE
26 mai 2016
Ararat Mental Hospital
Patients attachés, malades mis à l’isolement… Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté a publié mercredi un rapport dénonçant la multiplication des pratiques indignes dans les hôpitaux psychiatriques français. Tout n’est pourtant pas atroce, dans les asiles, soulignent les Britanniques Barbara Taylor et Jenny Diski (récemment décédée). L’universitaire et l’écrivain y ont toutes les deux séjourné et y ont aussi trouvé rire, entraide et chaleur humaine. Dialoguant à travers un livre, The Last Asylum, et cet article de la London Review of Books traduit parBooks en février, elles plaident pour l’existence de ces refuges permettant aux plus fragiles de fuir la société pour faire retomber une pression qui leur est devenue insupportable.
« La folie est une chose puérile », écrit Barbara Taylor dans The Last Asylum, récit de ses deux décennies de maladie mentale. (1) Le livre raconte sa dépression, ses vingt et un ans d’analyse, ses séjours au Friern Mental Hospital, dans le nord de Londres, tout en offrant une brève histoire du traitement des troubles psychiques et des institutions y afférentes. Taylor a fréquenté l’asile au moment où les vieux établissements victoriens vivaient leurs derniers jours. C’était juste avant que leur fermeture, dans les années 1990, ne disperse leurs patients aux quatre vents du territoire impécunieux et négligé des « soins communautaires », puisque c’est ainsi que l’on a baptisé un système qui accorde aux malades la liberté froide de vivre à la rue ou dans des appartements thérapeutiques. Ah, les asiles de fous !
Nous les appelions « asiles » tout court, comme le fait Barbara Taylor, de même que nous disions « folie » ou « être fou » pour désigner la maladie mentale. Nous nous remémorons encore les cachettes où étaient dissimulés les médicaments que nous avions fait semblant d’avaler, préférant les garder en réserve pour les jours sans. Et nous évoquons ensemble ce jour où nous avions pris notre rôle trop à cœur et où il avait fallu une demi-douzaine d’infirmiers pour nous maîtriser, pendant qu’un autre nous administrait un puissant tranquillisant. (« Halopéridol ? – Non, chlorpromazine. La première fois, en tout cas. » Et de discuter leurs inconvénients respectifs…) En société, ce genre de conversation se déroule dans le même climat – avec cet éclat de défi inflexible dans le regard des uns, cette moue de sympathie sur le visage des autres –, que celui qui règne parfois quand des Juifs racontent des blagues antisémites à vous glacer le sang, pendant que les non-circoncis farfouillent désespérément dans leur trousse à réactions de bon goût, en quête du comportement approprié.
Loi Santé : rassemblement et débrayage prévus à Auxerre et Sens
26/05/16
Un préavis de grève est déposé pour demain au centre hospitalier spécialisé de l’Yonne, à Auxerre. - cindy bonnaud
Une partie du personnel des unités spécialisées en psychiatrie d’Auxerre et de Sens observeront un mouvement de grève, vendredi 27 mai, pour protester contre le projet de loi Santé de Marisol Touraine.
Des dizaines de personnes devraient se rassembler devant le centre hospitalier spécialisé de l’Yonne (CHSY), avenue Pierre-Scherrer à Auxerre, vendredi 27 mai, à l’ouverture du conseil de surveillance de l’établissement.
Depuis vendredi dernier, une partie du personnel exprime son mécontentement par des banderoles. Trois avis favorables Secrétaire FO du CHSY, Philippe Bouquet souligne que « ce projet de loi prévoit de passer le nombre d’établissements de 1.000 à 170 sur le territoire national. » Et dénonce « une mutualisation des moyens au niveau des hôpitaux, donc moins de monde dans les services ».
"Allo? j'ai envie de mourir" : SOS amitié reçoit de plus en plus d'appels à Reims
Par Sophie Constanzer, France Bleu Champagne-Ardenne26 mai 2016
Les personnes qui appellent SOS amitié à Reims le font de plus en plus pour évoquer des pensées suicidaires : plus 15% d'appels évoquant le suicide en 2015 ! C'est le constat fait par les 25 écoutants de l'association, qui remarquent également que le suicide est toujours tabou.
C'est un constat national et l'antenne de SOS amitié à Reims n'y échappe pas. De plus en plus d'appels de personnes pensent au suicide et le font savoir. Rien qu'à l'antenne de Reims l'association SOS amitié a constaté en 2015 une hausse de 15 % des coups de fil où le suicide est évoqué. SOS Amitié à Reims a reçu 12 000 appels l'an dernier : un chiffre en hausse, et la souffrance psychique prend le pas sur les appels pour cause de solitude.
Expo photos : « Ma vie pendant la maladie…, je la photographie »
Lundi 25 avril
Les jeunes photographes Samantha, Etienne, Théo, Frédéric, Sana, Pierre, Délia et Clément, entourés des bénévoles de Choisir l’Espoir, du photographe et de l’équipe de pédiatrie du Centre.
2016
Découvrez jusqu’en septembre 2016, l’exposition « Ma vie pendant la maladie…, je la photographie ».
Située sur la passerelle du hall d’accueil du Centre, l’exposition, présentée par l’association Choisir l’Espoir, l’association Petits Princes et le Centre Oscar Lambret est le fruit d’un projet collectif auquel ont participé 11 adolescents et jeunes adultes pris en charge par l’unité pédiatrique.
Une exposition temporaire
Percevoir le quotidien de jeunes atteints d’un cancer à travers leur propre regard, tel est l’objectif de ce projet. Au total, plus de 30 photos sont exposées pendant l’été. Cette série inédite, révèle l’intimité des participants. Les clichés expriment leurs questionnements, leurs inquiétudes et leurs espoirs pendant la maladie. Ils dévoilent aussi leur imagination et leurs talents.
« Ce que j’aime, ce que je n’aime pas, ce que j’aimerais », voici le thème proposé.
Le projet, à la fois exigeant et ambitieux, offre aux patients un espace de parole grâce au langage photographique. Ils se sont prêtés au jeu durant un an, de janvier à décembre 2015. Cette aventure en images leur a permis de prendre confiance en eux, de se libérer et de raconter leur vision de la maladie et leur vie à l’hôpital.
2016
Académie nationale de Médecine - Thérapeutique fœtale
3 mai 2016
Résumé
La thérapeutique fœtale s’est développée depuis 50 ans à partir des possibilités de diagnostic prénatal de maladies ou de malformations congénitales dont l’aggravation pendant la vie intra-utérine leur confère un caractère létal ou entraine un handicap grave et irréversible par un traitement postnatal. Son développement continue de s’opérer par la mise au point de traitements médicaux et chirurgicaux innovants. Les intérêts de la femme enceinte et du fœtus doivent être garantis par une approche scientifique et éthique rigoureuse et multidisciplinaire, au sein de centres d’excellence. La douleur fœtale doit être prise en charge. Le suivi des enfants nés après une thérapeutique fœtale doit être assuré. Les droits de la femme enceinte à l’interruption médicale de grossesse ainsi que ceux à l’accompagnement d’un nouveau-né au-delà de toute ressource thérapeutique doivent être assurés.
Affaire Vincent Lambert : la justice pourrait enjoindre aux médecins de reprendre la procédure de fin de vie
26.05.2016
Après des mois de polémique, est-ce le début de la fin pour le tétraplégique en état végétatif de Reims ? La cour administrative d'appel de Nancy semble en tout cas pencher pour une reprise de la procédure d’arrêt de l’alimentation du trentenaire. Jeudi, le rapporteur de cette instance s’est en effet prononcé pour la reprise de la consultation d'experts pouvant mener à l'arrêt des soins de Vincent Lambert. Le 23 juillet 2015, la médecin Daniela Simon avaitinterrompu le processus, arguant que le climat de sérénité nécessaire n'était pas réuni. "Mais, il n'y aura jamais de sérénité dans cette affaire", a insisté le rapporteur, invitant la cour administrative d'appel de Nancy à enjoindre le Dr Simon à "reprendre la procédure collégiale dans un délai d'un mois" après lecture du jugement.
Hôpitaux : pour « un projet collectif humaniste »
LE MONDE | | Par Renaud Dogimont (Directeur général du Centre Hospitalier de Douai)
Par Renaud Dogimont, directeur général du Centre Hospitalier de Douai
Depuis quelques semaines, un débat sur la fermeture de lits d’hospitalisation se fait jour. Il succède aux revendications qui ont accompagné la loi de santé et masquent l’état de notre santé collective.
De multiples acteurs revendiquent un rôle essentiel dans l’efficacité de notre système de santé. La collaboration entre professionnels de santé de ville et hospitaliers est inégale. L’impact de la qualité relationnelle pour le patient est pourtant cliniquement démontré. Ruptures du parcours de soins, retours au domicile mal préparés, ordonnances non concertées… les situations abondent et angoissent le malade dans des circonstances personnelles qui le fragilisent.
Cependant, la rupture des canaux de communication produit des effets bien plus importants sur la santé collective, dont le plus visible se manifeste aux urgences. Attentes interminables, saturation psychique engendrent l’impression faussée d’une médecine dégradée.
Jamais les inégalités face à la santé n’ont été aussi criantes. A 35 ans, un cadre peut espérer vivre encore 49 ans, contre 42 ans pour un ouvrier. L’écart entre territoires s’accentue. Un apartheid sanitaire invisible conforte les inégalités sociales, économiques et territoriales, tant santé et employabilité sont étroitement corrélés. Les citoyens les plus pauvres ne peuvent sortir du cercle vicieux du chômage subi : faute de soins, ils n’auront jamais un état de santé leur permettant de prétendre à un emploi. Dans le même temps, la précarité financière, l’absence de transports collectifs ou individuels rendent impossible le recours aux soins.
Aucune solution n’est envisageable sans changer de paradigme. Pour relever ce défi humain, les organisations hospitalières doivent évoluer. Il faut sortir des clivages coût/efficacité, public/privé, ville/hôpital. La crise sanitaire profonde que traverse notre pays nécessite une révolution copernicienne.
La seule stratégie pérenne pour soigner les maux de nos concitoyens est de décloisonner l’hôpital et de renforcer sa fonction préventive.
Rompre avec l’hospitalo-centrisme
Un projet collectif humaniste peut en effet apporter à brève échéance des changements considérables. La stratégie innovante menée sur le Douaisis en est l’illustration. Ce territoire de 250 000 habitants au sein de la région Hauts-de-France présente des indicateurs de santé dégradés qui en font le 343e des 348 territoires de santé de France. Le nombre de médecins et de professionnels de santé pour 100 000 habitants est de 1 001 sur le Douaisis, contre 1 290 au niveau national.
jeudi 26 mai 2016
FREUD, SARTRE, HUSTON ET LES AUTRES TABLE RONDE
LA
CINEMATHEQUE
FRANCAISE
CINEMATHEQUE
FRANCAISE
FREUD, SARTRE, HUSTON ET LES AUTRES
À la suite de la projection, à 14h30, de Freud, passions secrètes de John Huston, table ronde avec Élisabeth Roudinesco, Raymond Bellour et Alexis Chabot, animée par Bernard Benoliel.
À la fin des années 1950, John Huston, cinéaste passionné d'aventures et d'« exploration », a une idée doublement iconoclaste : consacrer un film de fiction au jeune Sigmund Freud, et en confier le scénario à... Jean-Paul Sartre, le philosophe de l'existentialisme qui avait pourtant dit et écrit ne pas croire à l'inconscient, et qui étonnamment accepte la proposition. Dans Freud, passions secrètes, Montgomery Clift incarnera le rôle du jeune homme de sciences qui, au cours de la période « héroïque » des débuts, à la fois seul, incompris et névrosé, hésitant et déterminé, va recourir à l'hypnose avant d'inventer, à la fin du XIXème siècle, une méthode inédite pour accéder à ce qui échappe à la conscience de l'homme et, en même temps, le détermine. C'est l'histoire de ce scénario impossible et des rebondissements menant au film qui vaut d'être racontée: parce qu'elle en dit long sur Sartre, sur Huston aussi, et parce qu'elle relance de façon spectaculaire la question de la figuration de la psychanalyse au cinéma, une représentation que Freud lui-même avait en son temps considérée comme irréalisable.
Bordeaux : La psychothérapie fait son cinéma ce week-end
Le premier festival Cinopsy’s, organisé par la Fédération de psychothérapie, se tient à Bordeaux du 27 au 29 mai…
Il prépare cet événement depuis plus de deux ans. Jean-Luc Colia, président du président festival Cinopsy’s, qui se tient à Bordeaux du 27 au 29 mai, est vice-président de la Fédération Française de psychothérapie et psychanalyse. « Notre idée à travers ce festival cinématographique est de faire connaître la psychothérapie auprès du grand public, explique-t-il. Et on a trouvé qu’un festival de films était le support idéal pour s’identifier aux différentes thématiques que nous souhaitons aborder. »
La thématique de cette première édition sera « La traversée du temps ». Pour l’aborder, une sélection drastique de films a été réalisée par le comité organisateur, et l’actrice et réalisatrice Sylvie Testud, marraine du festival. On trouvera ainsi Un heureux événement de Rémi Bezançon, pour aborder le thème « naître au monde. » Le monde de Charlie de Stephen Chbosky pour le thème de « La crise d’adolescence/L’image de soi. » Ou encore Lulu femme nue pour parler du thème de l’adulte.
Le CGLPL dresse des recommandations pour un respect des droits en cas de contention ou d'isolement
Dans un rapport sur l'isolement et la contention dans les hôpitaux psychiatriques, le contrôleur des lieux de privation de liberté émet de nombreuses préconisations pour s'assurer du respect des droits de patients confrontés à ces pratiques, en matière de décisions médicales, de formation des personnels ou encore de traçabilité des mesures.
Le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan, a présenté ce 25 mai un rapport thématique portant sur l'isolement et la contention dans les établissements de santé mentale. Dans ce document d'une centaine de pages, disponible à compter ce jour en librairie (1) et dontHospimedia a eu copie, le CGLPL dresse des constats sur les pratiques observées pendant ses visites d'établissements de santé au cours des années et formule plusieurs dizaines de recommandations. Il rappelle en préambule que l’hôpital psychiatrique n'est pas par définition un lieu de privation de liberté mais il s'y trouve des patients admis sans leur consentement, dont la liberté d'aller et venir est restreinte. Et en leur sein, certaines personnes peuvent être soumises à des mesures de contrainte physique (placées en chambre d'isolement ou sous contention).
Isoler et contraindre : des mesures de dernier recours...
La conférence des présidents de commission médicale d'établissement (CME) de centre hospitalier spécialisé (CHS) détaille 12 principes généraux concernant les pratiques d'isolement et de contention en psychiatrie.
L'isolement et la contention sont des pratiques récemment encadrées par la loi de santé et très régulièrement pointées du doigt par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) Le CGLPL devait présenter mercredi un rapport spécifique sur ces pratiques. Dans son document dévoilé volontairement avant la présentation de ce rapport, la conférence des présidents de CME de CHS rappellait que
les pratiques de restriction de liberté en établissements hospitaliers autorisés en psychiatrie sont encadrées par des textes législatifs et réglementaireset qu'elles
font l'objet de recommandations et de démarches qualité dans le cadre de la certification des établissements de santé menée par la Haute autorité de santé [HAS].
Elle écrit que ces
ces pratiques s'inscrivent dans un processus complexe justifié par l'état clinique du patient et comprenant de nombreux aspects : une décision, un accompagnement humain, une délivrance de soins et une surveillance professionnelle de proximité. Elle insiste sur le fait qu'elles ne peuvent pas
relever de la banalité de la pratique quotidienneet
en aucun cas constituer une réponse à des questions d'ordre disciplinaire, d'effectifs soignants ou [de] convenance institutionnelle.
L'histoire de l'institution hospitalière a montré qu'aucun acteur du soin, quelles que soient ses compétences et son expérience, n'est à l'abri de contre-attitudes négatives et de perte de maîtrise de soi dans sa pratique hospitalière. Il s'agit donc d'un domaine qui exige une vigilance toute particulière d'un point de vue éthique médical et légal ainsi que de prendre la mesure de ce que toute privation ou restriction de liberté implique pour chacun, patient ou soignant, commente aussi la conférence.
Des mesures de dernier recours
Passé ce préambule, elle édicte ses
principes généraux. D'abord, il s'agit
de mesures dites "de dernier recours" et leurs indications ne peuvent être portées que sur la base de la constatation de son état clinique. Ensuite, la décision doit être prise par "un praticien senior" qui doit justement s'assurer
du caractère dit "de dernier recours"de la mesure. "
A cet égard, il retranscrit dans le dossier du patient les actions menées au préalable pour éviter cette mesureet
il est informé sans délai de sa mise en place.
En cas de nécessité entrant dans le cadre du rôle propre infirmier, le praticien senior confirme s'il y a lieu la mesure dans l'heure qui suit sa mise en place à la suite d'un examen médical, indique aussi la conférence. Troisième principe :
la décision d'isolement ou de contention ne peut être anticipéepar un certificat médical indiquant
si besoin, ni être
systématisée, notamment en raison de la situation administrative du patient (soins sans consentement, personne détenue etc.). Ce sont des pratiques que le CGLPL a souvent remarqué, note-t-on.
mercredi 25 mai 2016
« Il est temps de ramener l’enseignement de l’arabe à l’école de la République »
LE MONDE | | Par Marwan Lahoud (Directeur général délégué, international, stratégie et affaires publiques d’Airbus Group) et Hakim El Karoui (Ancien conseiller à Matignon et fondateur du Club XXIe siècle).
Annus horribilis, 2015 restera dans les mémoires des Français comme l’année de la violence commise au nom de la religion, du meurtre perpétré au nom de l’islam. Face au danger terroriste, des mesures de sécurité ont été prises, qui doivent être assumées sur le long terme : nous nous en félicitons. Vient maintenant le temps des réponses, qui doivent viser à prévenir la radicalisation de certains jeunes Français, tentés par une idéologie totalitaire et meurtrière : le djihadisme terroriste.
Les causes de cette dérive sont multiples : malaise identitaire, séparatisme social, questionnement ontologique adolescent, acculturation à marche forcée qui déstabilise les repères familiaux, absence d’autorité de parents ayant perdu leur légitimité, dans une société d’accueil qui a utilisé leur force de travail quand elle en avait besoin, et n’a plus su que faire d’eux quand la désindustrialisation a commencé.
Parmi les multiples explications données jusqu’à présent, une manque souvent à l’appel : l’inculture. La méconnaissance de la culture d’origine permet en effet à toutes sortes de charlatans de l’idéologie terroriste de se présenter comme les « vrais tenants » de l’islam, comme les « savants de la religion », comme les vrais maîtres de la culture arabe.
Une nouvelle version du site Scope Santé est publiée et permet des comparaisons entre établissements
Ce 24 mai, à l'occasion de la Paris Healthcare Week, la Haute Autorité de santé (HAS) a présenté la nouvelle version de son site Scope Santé, lancé trois ans auparavant pour informer les usagers sur la qualité des prises en charge en établissement de santé. "Habillage, ergonomie et présentation de l'information sont revus", informe l'agence en parallèle dans son webzine.
Non seulement les résultats de la certification V2014 sont intégrés mais en plus, ils sont rendus comparables d'une version à l'autre. Désormais, les résultats de la certification sont en effet présentés sur Scope Santé par thématiques sur le modèle de la V2014. Au-delà, les modalités de comparaison ont été simplifiées afin de comparer jusqu'à quatre structures via sa propre sélection. Cette comparaison porte sur la taille de l'établissement, le niveau de certification, les indicateurs de qualité et de sécurité des soins et sur les volumes d'activité.
La cigarette électronique comme outil de sevrage
Les résultats publiés mercredi 25 mai dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), à quelques jours du 31 mai, journée mondiale sans tabac, sur la cigarette électronique sont plutôt rassurants. Ils montrent qu’aucun usager régulier exclusif de la e-cigarette en 2013 n’est devenu fumeur un an après, selon les données de la cohorte Constances, qui compte 100 000 membres. Ces résultats portent sur 24 000 sujets de la cohorte. Les volontaires sont moins fumeurs et moins utilisateurs de cigarette électronique.
Ces résultats font apparaître « que la e-cigarette ne semble pas être une voie d’entrée dans le tabagisme », explique le professeur Marcel Goldberg, coauteur de cet article, responsable scientifique de la cohorte Constances. Aucun des vapoteurs exclusifs, non fumeur en 2013, n’est devenu fumeur en 2014. La cigarette est donc associée à la volonté d’arrêter le tabac ou de réduire sa consommation. 15,3 % des fumeurs utilisent la cigarette électronique et 2,8 % des anciens fumeurs.
Pour autant, ces chiffres doivent être confirmés. « Nous n’avons qu’un an de recul, c’est très peu », insiste le professeur Goldberg. Des recherches vont être poursuivies avec la cohorte Constances sur l’usage de la cigarette électronique. En France, son usage quotidien concerne entre 1,2 et 1,5 million de personnes.
Le gouvernement veut revoir les règles de « l’hôpital entreprise »
L’indexation du budget des hôpitaux sur leur activité réelle cristallise le mécontentement des personnels hospitaliers, qui y voient une des origines de leur mal-être au travail ces dernières années. Dénonçant « l’idéologie dogmatique de l’hôpital entreprise », le candidat François Hollande avait promis, en 2012, de « redéfinir le mode de financement de l’hôpital » pour mieux tenir compte de sa « mission sociale ». C’est finalement à quelques mois de la fin du quinquennat, mercredi 25 mai, que l’ancien député PS Olivier Véran, mandaté par le ministère de la santé, dévoile ses premières propositions pour réformer la tarification à l’activité (T2A), le système de cotation des actes médicaux qui régit depuis les années 2000 le financement des hôpitaux.
Pas question pour l’ancien rapporteur du projet de « loi santé » de proposer une suppression de la T2A et un retour à la « dotation financière globale », que seule Marine Le Pen appelle désormais de ses vœux. Jugeant cependant que cet outil de cotation a été « dévoyé », Olivier Véran souhaite qu’il soit « transformé » et « modulé lorsque nécessaire ». « La T2A a certes pu produire des résultats positifs, mais a aussi fini par générer des effets pervers dans la durée », reconnaît-il. Politique du chiffre, course à la rentabilité, perte de temps à coder les actes au détriment des soins, risque de sélection des patients, concurrence entre les établissements… S’il est déjà largement connu, le constat dressé à l’issue des auditions menées par la commission Véran ces six derniers mois reste sévère.
Néandertal s’aventurait au fond des grottes, 140 000 ans avant « Homo sapiens »
LE MONDE | | Par Hervé Morin
S’aventurer dans les profondeurs d’une grotte, y faire reculer l’obscurité, une torche à la main. Trouver une vaste salle hérissée de stalagmites. Les briser par centaines. Les assembler pour ériger de petits enclos circulaires, tout en gardant vivante la lueur vacillante du feu — pour retrouver le chemin du retour à l’air libre. « Il y a quelques années, dit Jacques Jaubert, professeur de préhistoire à l’université de Bordeaux, je n’aurais jamais cru que l’homme de Néandertal, que j’étudie depuis trente ans, en soit capable. » C’est pourtant bien ce qu’il décrit dans un article signé par une équipe internationale, et publié dans la revue Nature jeudi 26 mai : il y a 176 500 ans, l’homme de Néandertal a construit d’énigmatiques structures à plus de 300 mètres de l’entrée de la grotte de Bruniquel (Tarn-et-Garonne). Il s’agit de la plus ancienne construction jamais découverte aussi loin de la lumière du jour.
La surprise de ce spécialiste témoigne de l’extrême rareté des vestiges laissés par Homo neanderthalensis sur le continent européen, qu’il a pourtant occupé entre - 400 000 ans et - 40 000 ans, jusqu’à l’arrivée d’Homo sapiens, qui le supplante rapidement. Cette stupéfaction rétrospective traduit aussi peut-être des préjugés, conscients ou non, dont ce cousin à la réputation de brute épaisse a longtemps fait l’objet. « La découverte de Bruniquel apporte une perception différente de Néandertal : 140 000 ans avant Homo sapiens à Chauvet, il s’était déjà approprié le monde souterrain, souligne Jacques Jaubert. Je suis impressionné et respectueux devant cette exploration primitive. »
« Les mondes souterrains sont parfois tabous »
Est-il si surprenant que cet homininérobuste n’ait pas eu peur du noir ? Ce gaillard, qui maîtrisait le feu, inhumait ses morts et se parait d’ocre, taillait aussi la pierre et affrontait les bêtes (ours, rennes, bisons, mammouths, etc.) et le climat féroces de son époque. Ce n’était pas un poltron. « Encore aujourd’hui, tous les peuples ne vont pas dans les mondes souterrains : ils sont parfois tabous, ignorés, ou effraient », rappelle Jacques Jaubert.
« Mais quand il y a une ressource à exploiter, les gens sont moins réticents », témoigne Sophie Verheyden (Institut royal des sciences naturelles de Belgique), qui l’a observé dans des cavernes au Mexique et au Yémen. La spéléologue et spécialiste de l’étude des spéléothèmes (stalactite et stalagmite), à qui l’on doit la redécouverte de Bruniquel, se demande si les beaux reflets des roches calcaires (calcites) n’ont pas fait partie de l’attrait exercé sur Néandertal par cette caverne, qui en est tapissée. Mais ce serait entrer sur le terrain de l’interprétation, ce à quoi Jacques Jaubert se refuse, tant que son étude n’aura pas été poussée plus à fond.
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