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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 26 février 2024

Pourquoi ça marche Thomas Schlesser, le tour de l’art en 52 semaines

par Claire Devarrieux   publié le 17 février 2024 

De Botticelli à Soulages, un grand-père octogénaire fait engranger à sa petite-fille aux yeux malades un maximum de beauté.

La couverture des Yeux de Mona arbore une phrase flatteuse : «Le roman français qui a conquis le monde.» La formule plaira à certains et fera fuir les autres. Eh bien ceux qui se méfient ont tort. Le livre de Thomas Schlesser est une excellente initiation à l’histoire de l’art – c’est son domaine –, d’autant plus vivante qu’elle se transmet à travers deux personnages. Un grand-père octogénaire emmène Mona, sa petite-fille de 10 ans, au Louvre, à Orsay et à Beaubourg chaque mercredi pendant un an. De Botticelli à Soulages, il lui montre cinquante-deux chefs-d’œuvre, un par semaine. Ce sont autant de chapitres où l’approche du tableau, ou de la sculpture, s’accompagne des péripéties de la vie de l’enfant, en classe, dans la brocante de son père, et chez l’ophtalmologue. Il arrive à Mona de se retrouver dans le noir. Aveugle. Nul ne peut dire s’il s’agit d’un phénomène irréversible. Son grand-père lui fait donc engranger un maximum de beauté. Les 36 000 exemplaires du premier tirage des Yeux de Mona ont été suivis d’une réimpression à 50 000, indiquait Livres Hebdo le 7 février. La prestation de l’auteur à la Grande Librairie le 31 janvier a aidé. Le succès s’est amorcé l’an dernier à la Foire de Londres. Trente traductions sont en cours.

S'aimer en France

Dimanche 18 février 2024

Deux cadenas entremêlés accrochés au grillage ©Radio France - Nathanael Charbonnier

C’est une préoccupation quotidienne et universelle : l’amour ! Alors que 80% des Français affirment que la vie amoureuse prend une part importante dans leur quotidien, Interception dresse le portrait d’une France pleine d’amour.

L’amour, ah… l’amour. Il nous percute, nous éblouit. Il fait chavirer nos cœurs et nos corps. Il peut nous faire planer dans les nuages mais aussi nous noyer dans un océan de détresse.

C’est indéniable, on a tous besoin d’amour, besoin d’aimer et surtout de se sentir aimé. Cela tombe bien car les rencontres amoureuses sont plus faciles aujourd’hui que dans le passé. La France de 2024 n’est pas celle de 1970, ni même de 2000.

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Au Palais de Tokyo, l’art et la psychiatrie dans un cheminement en zigzag

Par   Publié le 24 février 2024

Avec son exposition « Toucher l’insensé », l’institution parisienne présente, jusqu’au 30 juin, un ensemble de documents, des films et des œuvres sur des lieux d’internement et de soins.

Image tirée du film « Le Divan de Félix » (1986), de François Pain. 

Art et psychiatrie : depuis quelque temps, cet immense sujet est de plus en plus présent dans les musées. En 2021, aux Abattoirs, à Toulouse, une remarquable exposition avait remis au premier plan le psychiatre François Tosquelles (1912-1994). Sa pensée et son action furent décisives dans la mise en œuvre de ce que l’on nomme psychothérapie institutionnelle, qui se fonde sur une analyse critique du fonctionnement habituel de lieux d’internement et de soins, afin d’en réformer le fonctionnement et d’en finir avec l’internement de type carcéral.

Aussi Tosquelles est-il l’une des figures tutélaires de « Toucher l’insensé », qui, au Palais de Tokyo, à Paris, reprend ces questions. On ne saurait trop conseiller de prendre le temps de regarder, dans sa totalité si possible, le film que le réalisateur François Pain fit avec lui, François Tosquelles, une politique de la folie (1989), ainsi que, dans le même cycle de projections, dans une salle en périphérie du parcours, l’ensemble des films de Pain, dont Le Divan de Félix (1986), consacré à son ami le philosophe et psychanalyste Félix Guattari (1930-1992). Certes, tout regarder prend du temps, mais c’est sans doute la meilleure manière de procéder pour saisir le propos de François Piron, commissaire de l’exposition, et insérer celui-ci dans une vision plus longue et large.

Suicide d'Evaëlle dans le Val-d'Oise : un procès pour harcèlement requis contre l'enseignante et deux ados

Samedi 24 février 2024

Par France Bleu Paris , France Bleu

De Faustine Mauerhan

Cinq ans après le suicide de la jeune Evaëlle, 11 ans, à Herblay (Val-d'Oise), le parquet de Pontoise a demandé un renvoi en procès pour "harcèlement moral" contre deux adolescents, mais aussi contre l'une des enseignantes de la collégienne.

Accusée d'"humiliations régulières" ayant "fragilisé le psychisme de l'enfant", une enseignante d'Evaëlle, collégienne de 11 ans qui s'était suicidée en 2019 dans le Val-d'Oise, risque un procès pour harcèlement moral sur mineur, tout comme deux camarades de la jeune fille. En effet, le 12 février dernier, le parquet de Pontoise a requis le renvoi de l'enseignante de français, âgée de 61 ans, et de deux camarades de classe pour harcèlement moral sur mineure, a appris samedi l'AFP, confirmant une information du Monde.



dimanche 25 février 2024

Pouvoir et vieillissement

BOISSEL AnneHOURCADE SCIOU Annie

Cet ouvrage collectif est constitué des actes d’un colloque international et interdisciplinaire « Pouvoir et vieillissement » qui s’est tenu en janvier 2022 à l’Université de Rouen Normandie. Il reprend également un certain nombre de contributions présentées au webinaire « Vieillissement, participation sociale et empowerment » (juin 2021-décembre 2022). 


"30% des psychiatres tourangeaux font un dépassement d'honoraires de plus de 50%", explique l'UFC-Que Choisir


 




Vendredi 23 février 2024

Par France Bleu Touraine

Plus de la moitié des spécialistes pratiquent des dépassements d'honoraires, selon une enquête réalisée par l'UFC-Que Choisir. Un constat qui cache de grosses disparités entre les départements. Quelle est justement la situation en Indre-et-Loire ?

L'association UFC-Que Choisir dénonce une envolée des tarifs de consultation chez les médecins de huit spécialités libérales (cardiologues, ophtalmologues, psychiatres, pédiatres etc.). Dans une enquête, elle dévoile que plus de la moitié des spécialistes pratiquent des dépassements honoraires et que le prix d’une consultation est parfois "jusqu’à 2 fois et demi" plus cher d’un département à l’autre.

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« A ma place d’aide-soignante en psychiatrie… »

STÉPHANIE BOULOC, AIDE-SOIGNANTE

Dynamique, jamais à court d’idées pour stimuler les patients de son unité, Stéphanie Bouloc, aide-soignante au CH Sainte-Marie, à Rodez, s’est formée tout au long de son parcours. Passionnée, elle est aujourd’hui une formidable ambassadrice d’un métier peu reconnu.

Adolescente, Stéphanie rend régulièrement visite à sa grand-mère, qui souffre de la maladie d’Alzheimer, au Centre hospitalier Sainte-Marie, à Rodez. Du haut de ses 15 ans, elle observe les soignants et se dit qu’apporter aide et réconfort à des personnes vulnérables peut être une voie professionnelle à suivre. Elle s’engage en BEP sanitaire et social puis obtient un baccalauréat professionnel en médico-social. En 1998, Stéphanie a 18 ans. Son intuition était la bonne, la voilà à présent élève aide-soignante. Un stage la ramène au CH Sainte-Marie où elle découvre la psychiatrie (1). « J’entre de plain-pied dans un univers insoupçonné, je suis confrontée à l’irrationnel, au délire, à la violence, à la douleur, à la fragilité. C’est comme une grande claque en pleine figure. » Une première expérience qui s’avère fondatrice. « Je débarque dans un service fermé. Les patients sont en crise, très souvent contenus. Certains ne sont guère plus âgés que moi. C’est un choc pour la jeune fille que je suis. Je ne sais rien de la maladie psychiatrique ni comment me comporter avec ceux qui en souffrent. 

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Suicide : les jeunes femmes, toujours vulnérables selon Santé publique France

Caroline Guignot    23 févr. 2024

À retenir

  • Selon le Baromètre de Santé publique France 2021, les français de 18-85 ans étaient 4,2 % a déclaré avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois et 0,5 % à avoir fait une tentative au cours de l’année écoulée. La prévalence des pensées suicidaires et des tentatives était en légère baisse par rapport à 2014.
  • Cependant, les chiffres sont plus inquiétants parmi les 18-24 ans, au sein desquels ces chiffres ont progressé depuis une dizaine d’années, particulièrement chez les femmes.
  • Cette étude confirme les données de passage aux urgences et d’hospitalisation qui rapportent une dégradation de la santé mentale des jeunes adultes, qui a été mise en évidence et accentuée par la pandémie de Covid-19. Outre les mesures de prévention générales, des mesures spécifiques à ce groupe de population sont nécessaires.

Les chiffres de décès par suicide et de tentatives de suicide ayant conduit à une hospitalisation ou une prise en charge médicale ne reflètent pas l’exhaustivité des cas. Depuis 2000, l’enquête du Baromètre de Santé publique France permet de compléter ces chiffres en mesurant les pensées suicidaires et les tentatives déclarées par un échantillon de plus de 24 000 personnes de 18 à 85 ans vivant en France. Ses derniers résultats viennent d’être publiés dans le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire.

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Interview Enfants ukrainiens kidnappés : «Ils subissent un lavage de cerveau et des mauvais traitements»

par Izia Rouviller  publié le 25 février 2024

Mykola Kuleba, fondateur de l’ONG Save Ukraine qui rapatrie des mineurs déportés en Russie ou en territoire occupé, explique comment le Kremlin œuvre à cacher ces enfants et effacer leur identité ukrainienne.
publié aujourd'hui à 7h49

Près de 20 000 enfants ukrainiens manquent toujours à l’appel. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, des milliers de jeunes ont été séparés de force de leurs parents ou de leur orphelinat par les forces russes. Déportés en Russie ou en territoire occupé, ils sont placés dans des foyers, des familles d’accueil ou des collèges techniques et poussés à acquérir la citoyenneté russe. Une stratégie fomentée depuis des années au plus haut sommet du Kremlin, qui réfute toute accusation de déportation et assure qu’il s’agit d’orphelins.

Mykola Kuleba a été Commissaire aux droits de l’enfant du gouvernement ukrainien de 2014 à 2021. L’année de sa prise de fonction, il a créé Save Ukraine, une ONG qui organise régulièrement des missions de sauvetage pour rapatrier des enfants ukrainiens enlevés par la Russie. Pour Mykola Kuleba, il y a urgence à ramener ces jeunes chez eux, alors que les autorités russes s’échinent à effacer leur identité ukrainienne.

Les jeunes sont désormais plus touchés par les idées suicidaires que la population générale, un mal aux causes profondes

Par  et    Publié. le 25 février 2024

En pleine crise de la psychiatrie, idées suicidaires et tentatives de suicide sont en hausse chez les 18-24 ans, tandis qu’elles stagnent dans les autres classes d’âge. Crise écologique, guerre, absence de perspectives... Le contexte anxiogène, même s’il n’explique pas tout, pèse sur les esprits des jeunes.

Crise écologique, guerres, risques sanitaires, manque de perspectives… « Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point les discours de “désespérance” et les messages fatalistes ont des conséquences, à un âge où on se construit », rapporte Charles-Edouard Notredame, psychiatre au centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille, qui coordonne la ligne d’écoute nationale 3114 de prévention du suicide.

Dans la bouche des médecins, psychiatres et pédopsychiatres, en première ligne face à la souffrance des adolescents et des jeunes adultes, un constat revient : le contexte anxiogène, s’il est loin d’expliquer à lui seul le mal-être d’une frange de la jeunesse, pèse sur les esprits. Mais c’est un enchevêtrement de facteurs qui mène certains jeunes jusqu’aux « idées noires » ou à la tentative de suicide. Des jeunes, semble-t-il, de plus en plus nombreux : c’est la tendance dessinée par le baromètre sur le sujet rendu public, le 6 février, par Santé publique France.

Cette enquête, déclarative, menée en 2021 – l’an II de la crise sanitaire liée au Covid-19 – auprès d’un échantillon de près de 30 000 personnes de 18 à 85 ans, a mis un coup de projecteur sur la détérioration de la santé mentale des 18-24 ans : les pensées suicidaires déclarées ont été multipliées par plus de deux depuis 2014 dans cette tranche d’âge, passant de 3,3 % à 7,2 %. Une évolution d’autant plus marquante que les données pour les autres classes d’âge tendent à stagner, avec une prévalence de 4,2 % pour l’ensemble des répondants.

samedi 24 février 2024

Interview Enfants ukrainiens kidnappés : «Ils subissent un lavage de cerveau et des mauvais traitements»

par Sascha Garcia   publié le 24 février 2024

Le traitement à base de fleurs de cannabis, qui fait ses preuves depuis trois ans en France, va subitement s’arrêter. Faute d’alternative, une centaine de patients va être privée de ce médicament, pourtant essentiel pour améliorer leur quotidien.

«Grâce au cannabis, je vis normalement pour la première fois depuis des années», retrace au bout du fil Mounir, 49 ans, la voix emplie de soulagement. Atteint de douleurs neuropathiques depuis un AVC hémorragique, ce consultant international en biologie médicale a enfin trouvé «la solution» à ses maux depuis trois ans : les fleurs de cannabis à inhaler. «Depuis vingt-quatre ans, c’est comme si on m’enfonçait une grande barre de métal dans le corps et la tête, sur tout le flanc gauche, plusieurs fois par jour, poursuit-il. Dès que j’ai mal, je vapote, et la douleur s’estompe.» «Le gros avantage des fleurs, c’est leur rapidité : en un quart d’heure, je ne souffre plus», soutient pour sa part Franck Milone, atteint d’une sclérose en plaques depuis l’âge de 19 ans. Le désormais trentenaire vapote lui aussi des fleurs de cannabis médical pour diminuer ses douleurs chroniques et revenir à un rythme de vie convenable, ayant enfin retrouvé le sommeil. Un traitement salvateur expérimental et très encadré, pourtant bientôt indisponible en France.

Faire avec les croyances, et la réalité

PAR 

PUBLIÉ LE 23/02/2024

Tenir compte de la croyance des malades afin de mieux prendre soin d’eux, regarder la réalité de l’addiction et faire face aux risques liés à la ménopause, voilà ce que proposent nos livres du mois.

religion, spiritualité, laïcité et soins

Religion, spiritualité, laïcité et soin, d’Arkadiusz Koselak-Maréchal (Seli Arslan)

Essentiel pour beaucoup de patients, le sacré, la religion et la spiritualité relèvent du tabou pour nombre de soignants. Un formateur en soin infirmier invite à le lever pour prendre soin du besoin de croire.

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Urgences psychiatriques : le drame de trop

Parti Socialiste

Mardi 20 février 2024

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste

Antoine Pelissolo, secrétaire national chargé de la question de l’hôpital

Anne-Sophie de Surgy, secrétaire nationale chargée des questions de santé mentale

Rien que sur les douze des derniers mois, la liste est une longue litanie sans fin des services d’urgence psychiatrique en crise, en grève ou fermés par manque de personnels, et toujours débordant de patients en attente : Cholet, Pau, Clermont-Ferrand, Agen, Villeneuve, Albi, hôpital Nord à Marseille, le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, Le Mans, etc. Et, la semaine dernière, après de nombreuses alertes des personnels depuis des mois, un drame est survenu au sein même des urgences psychiatriques à Toulouse avec le suicide d’un patient qui s’y trouvait, en attente d’hospitalisation, depuis 10 jours dans un bureau de consultation.

Au-delà du cas individuel, les situations intolérables de ce type sont devenues banales dans beaucoup de sites d’urgences : faute de lits disponibles en psychiatrie, des patients sont maintenus couramment pendant des jours, et parfois plus d’une semaine, dans des locaux inadaptés et sans les effectifs soignants nécessaires. Des contentions physiques sont utilisées pour éviter des fugues ou des violences, ce qui va à l’encontre de soins de qualité.

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Hôpital Purpan : Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, annonce le lancement d'une enquête

Par France Bleu Occitanie , France Bleu   Mardi 20 février 2024

En visite à Toulouse ce mardi 20 février à l'hôpital Purpan, le tout récent ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, annonce une enquête de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) après plusieurs événements graves la semaine dernière dans l'unité psychiatrique.

Frédéric Valletoux a haussé le ton ce mardi 20 février à Toulouse
Frédéric Valletoux a haussé le ton ce mardi 20 février à Toulouse © Radio France - Sophie Constanzer

Après les événements graves de la semaine dernière, deux agressions sexuelles présumées puis le suicide d'un patient en consultation psychiatrique à l'hôpital Purpan à Toulouse, le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, a fait le déplacement au CHU de Toulouse ce mardi 20 février. Et il a haussé le ton.

Un vrai coup de gueule du ministre qui estime que "public et privé ne coopèrent pas. Il y a un problème dans la prise en charge des patients en psychiatrie dans la métropole toulousaine, je n'ai jamais vu ça". Et le ministre d'enfoncer le clou en promettant l'ouverture d'une enquête de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour pointer les responsabilités dans les dysfonctionnements.

"Il y a un problème dans la prise en charge des patients en psychiatrie dans la métropole"

Frédéric Valletoux demande que le secteur privé prenne sa part dans la prise en charge des urgences psychiatriques. "Je serai très ferme et je l'ai dit aux acteurs du privé, sur les autorisations qui leur sont donnés, sur les financements, je regarderai de près leur capacité à coopérer (...) et que derrière ça je conditionnerai les nouvelles autorisations et ça tombe bien car il y a en aura des nouvelles dans la région en septembre", a souligné le ministre qui promet de revenir faire un point de situation d'ici deux mois.


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vendredi 23 février 2024

Thérapies comportementales et cognitives : sortir de son trouble

Mardi 20 février 2024

Les TCC sont des psychothérapies verbales, du changement, dont le but est de désapprendre/apprendre au patient certains schémas de pensée. ©Getty - Tanja Ivanova

Nous avons tous appris des comportements par le passé, qui ne sont pas forcément adaptés aujourd’hui. Comment les thérapies cognitivo-comportementales permettent-elles de les désapprendre/déconstruire, pour reconstruire d’autres schémas de pensée plus fonctionnels par la suite ?

Avec

Philippe Fossati Professeur de psychiatrie à Sorbonne Université, chef du service de psychiatrie adulte à la Salpêtrière, et co-responsable d’une équipe de recherche à l’Institut du Cerveau

Anne-Victoire Rousselet Psychologue et psychothérapeute spécialisée en thérapie comportementale et cognitive au Groupe Hospitalier Universitaire Sainte-Anne.

Olivier Lascar Rédacteur en chef du pôle numérique de "Sciences & Avenir"

Que vous soyez sensible ou non à la dépression saisonnière : connaissez-vous les TCC, les thérapies comportementales et cognitives ? Peuvent-elles être un bon moyen de diminuer la consommation d’antidépresseurs et d’anxiolytiques ?

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L’amour et la mort à la sauce hollandaise


 


Quentin Haroche | 23 Février 2024

Amsterdam – Ancien Premier Ministre des Pays-Bas, Dries van Agt et sa femme sont morts par euthanasie le 5 février dernier.

Si en France la question de la légalisation de l’aide active à mourir fait encore l’objet de vifs débats, qui devraient s’accentuer dans les mois à venir quand le gouvernement présentera (enfin) son projet de loi, la pratique de l’euthanasie est désormais totalement entrée dans les mœurs aux Pays-Bas, vingt-deux ans après sa légalisation. La mort par euthanasie le 5 février dernier de l’ancien Premier Ministre hollandais Dries van Agt, qui a dirigé le pays de 1977 à 1982, n’a donc pas étonné outre mesure les néerlandais, dans un pays où l’euthanasie et le suicide assisté représentent 5 % des décès annuels. Un détail émouvant aura tout de même retenu l’attention : l’ancien chef du gouvernement a été euthanasié « main dans la main » avec sa femme Eugénie Krekelberg, l’amour de sa vie qu’il avait rencontré il y a 70 ans sur les bancs de l’université. Les époux, tous deux âgés de 93 ans, ont choisi d’être euthanasiés ensemble, dans leur ville natale de Nimègue, dans le sud-est du pays.

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Faut-il (et comment) changer notre regard sur les drogues ?

Aurélie Haroche | 23 Février 2024

Le mal semble s’être insinué partout. Grandes villes ou cités moyennes, centre urbain ou périphérie : la cartographie du trafic de drogue en France ne paraît plus connaître aucune frontière. Et les drames sordides se multiplient : cette semaine, à Nîmes, un petit garçon de 8 ans a vu son père être abattu devant ses yeux, lors d’un probable règlement de compte lié au trafic de stupéfiants. Face à cette situation, le discours martial du ministre de l’Intérieur ne peut que renforcer l’anxiété légitime de la population, alors que la consommation de drogue reste un des fléaux les plus redoutés des parents pour leurs enfants. Le piège que constitue l’addiction est dans tous les esprits. 

Un enjeu de santé publique indéniable

On le sait, l’agitation médiatique n’est jamais le meilleur des filtres pour apprécier la réalité, probablement plus contrastée, d’un phénomène. Cependant, la criminalité liée au trafic de drogue a, de fait, nettement progressé l’année dernière en France. Parallèlement, le démantèlement des points de deal a été plus actif. Concernant la consommation de cannabis, si la tendance récente à la baisse est encourageante chez les adolescents et les jeunes adultes, la forte progression de la consommation de cocaïne est pour sa part inquiétante. Par ailleurs, après avoir connu un important recul à la fin des années 90, le nombre de décès par surdose de produits stupéfiants est de nouveau en hausse. L’enjeu de santé publique et de sécurité que représente la drogue semble donc ne faire aucun doute, même s’il est important d’observer une distance avec certaines postures politiques dramatisantes à dessein. 

L’alcool, cette héroïne légale

Pourtant, certains nous invitent à un autre regard sur les substances psychoactives en général et plus particulièrement sur les substances psychoactives illicites parfois appelées « drogues dures » ; dénomination tendancieuse qui conduit à sous-estimer les méfaits des substances qui par défaut sont classées comme des « drogues douces ». Ainsi, cette semaine, l’intervention sur X (ex-Twitter) d’une historienne de la médecine a suscité de nombreux commentaires. Zoé Dubus a consacré sa thèse à l’histoire des psychotropes en France, avec comme titre « Médicament ou poison ? Médecins, médecine et psychotropes du XIX siècle à nos jours en France ». Dépassant son travail académique, c’est une autre thèse qu’elle a défendue sur le réseau social d’Elon Musk. « Les « drogues » sont-elles nécessairement dangereuses ? Est-ce que quand on prend une fois de l’héroïne on devient addict ? C’est quoi la drogue la plus addictive ? Drogue dure/drogue douce ? Il y a beaucoup de méconnaissances autour des stupéfiants » débute-t-elle. Son introduction s’accompagne d’un éclairage sémantique, où constatant à juste titre le flou trompeur du terme de « drogue » elle précise « Un psychotrope, c’est toute substance qui modifie l’humeur, l’état de conscience, le comportement. C’est vaste. Ça va du café à l’alcool en passant par l’héroïne et le LSD ». Ce constat étant établi, Zoé Dubus développe plusieurs idées. D’abord, elle constate que l’illégalité des produits ne reflète pas nécessairement leur dangerosité. Les effets néfastes de l’alcool sur la santé et ses conséquences sociales apparaissent par exemple presque aussi marqués que ceux de l’héroïne (même si les temporalités ne sont pas les mêmes). Cette observation est portée par de nombreux acteurs de la lutte contre les stupéfiants qui signalent d’une part que la légalité et la tolérance sociale de l’alcool amoindrissent la portée des messages concernant son extrême nocivité, tandis que l’illégalité de nombreux autres produits freine la diffusion de messages de santé publique, prônant par exemple la réduction des risques. 

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Enquête Les promesses controversées de la «cuisine-thérapie», cette méthode de développement personnel

par Marie-Eve Lacasse et photo Véronique Pêcheux   publié le 21 février 2024

En plein essor, ces ateliers de cuisine «sans recette» permettent, selon leur créatrice Emmanuelle Turquet, de dépasser ses blocages et d’aller à la rencontre de soi. La méthode fait tiquer les psychiatres interrogés par «Libération», notamment pour les clientes en souffrance dans leur relation à la nourriture.

Ce jour-là, l’interphone est cassé. Quelques personnes patientent devant la porte d’un immeuble résidentiel de Massy, dans l’Essonne, sans oser se parler. Cynthia Bennour, naturopathe et cuisine-thérapeute, finit par descendre. «On a un problème avec la sonnette !» dit-elle en souriant. On la suit dans un appartement aménagé en cabinet. L’ambiance se veut apaisante ; l’éclairage et le mobilier sont sobres, une musique douce sort d’une enceinte. Ici, on peut suivre des séances de sophrologie, de psychothérapie, de massothérapie… Sur une assiette, au centre de la table, ont été déposés quelques carrés de chocolat. «Nous allons faire un exercice de pleine conscience, commence Cynthia Bennour. Vous allez observer le chocolat, regarder sa forme, le manipuler, voir ses parties plus sombres, lumineuses, rugueuses, sèches, douces. Sentez-le. Mettez-le dans votre bouche sans le croquer et vous fermez les yeux. Observez le contact du morceau. Est-ce que ça commence à fondre ? Percevez-vous des notes plutôt fruitées, boisées ?» Voilà pour la mise en bouche. La suite de l’atelier sera une succession d’activités qui mettent en miroir la nourriture et les émotions.

L'édito de Dov Alfon Des enfants «gênants» ou tout simplement des adultes intolérants ?

par Dov Alfon  publié le 18 février 2024

Non, les enfants ne sont pas «de pire en pire» comme l’écrivent les médias depuis presque un siècle. Le problème, ce sont les adultes, qui les supportent de moins en moins et doivent apprendre à coexister à leurs côtés.

Ah les vacances scolaires, période de l’année où monter à bord d’un train avec un enfant en bas âge ressemble diablement à un défi de téléréalité. Essuyant les regards courroucés des voyageurs, les parents entrant dans le compartiment bondé savent bien que leur échec est acquis d’avance, et que seule la loi empêche (mais pour combien de temps encore ?) leur exclusion sociale par un vote secret de la tribu. Notre enquête sur ces lieux en pleine tension démontre que partager l’espace public avec des enfants met aujourd’hui à l’épreuve non seulement la patience du collectif, mais aussi l’ensemble de l’ordre social. Les parents ont naturellement la responsabilité non seulement de s’occuper de leurs enfants, mais aussi de s’assurer qu’ils ne constituent pas une nuisance pour les autres : vos enfants sont votre problème, c’est évident.

Animations Anniversaires d’enfants : nos surenchères têtes blondes

par Marie-Eve Lacasse et collage Anne Horel  publié le 10 février 2024

Initiation à la peinture sur soie, location d’une troupe de théâtre ou d’un château gonflable… Célébrer les années de notre progéniture tourne parfois à la débauche d’activités aussi improbables que coûteuses. Et si, derrière l’envie de faire plaisir à notre rejeton, se jouait plutôt notre désir d’être validé par la communauté des parents ?

Au début, c’était mignon. Les quatre premières années, disons. C’était en comité réduit. On s’était contenté de lui faire un gâteau, d’y planter une bougie, d’accrocher trois ballons et de lui offrir, au choix, un livre en mousse qui flotte, une peluche brocoli qu’elle perdra au parc une semaine plus tard, ou un casse-tête en bois en forme d’atomes dans l’espoir d’en faire une astronaute. En une heure, c’était plié. Et maintenant, la sieste !

Et puis sont arrivés les «vrais» anniversaires, sortes d’ersatz des premières boums ou des rave parties format miniature. Dix enfants surexcités ont débarqué chez vous avec la ferme intention de s’ennuyer, à moins que vous n’y mettiez le paquet en termes d’animations. Et comme vous n’êtes ni instit ni animateur de centre aéré, vous avez rapidement compris qu’animer un atelier «dessin de fresque» (qui n’intéresse que les filles, et encore, pendant deux minutes pour être gentilles), ça ne s’improvise pas, tout comme l’atelier «lanternes chinoises» ou «biscuits aux graines» (les murs et le plafond s’en souviennent).