Par Mattea Battaglia et Camille Stromboni Publié le 14 février 2024
Faute de remontées systématiques, et donc de chiffres solides, il est difficile de savoir si les défauts de prise en charge, comme les retards ou les erreurs de prescription, augmentent. Mais, dans les hôpitaux, nombreux sont ceux qui déplorent des moyens insuffisants.
Ces derniers mois, plusieurs décès aux urgences ont nourri les pages des journaux et la chronique des défaillances supposées des hôpitaux. Ces drames auraient-ils pu être évités ? C’est l’histoire de Lucas, 25 ans, mort aux urgences d’Hyères (Var), après plusieurs heures passées sur un brancard, fin septembre 2023, et dont les parents portent aujourd’hui l’affaire en justice. Celle d’une patiente âgée, à Nantes, décédée le 2 janvier après quatre heures dans la « file d’attente », alors que d’autres histoires similaires sont remontées de Strasbourg, de Grenoble, de Bordeaux… Dans cette dernière ville, durant l’été 2023, l’émotion a été vive après le parcours chaotique d’une femme enceinte, ballottée de service en service, dont le bébé est mort à l’hôpital.
Ces incidents donnent l’impression de se multiplier, même si rien ne permet de l’affirmer catégoriquement – ni de l’infirmer. Dans le jargon de la santé, on parle d’« événement indésirable grave associé aux soins » pour qualifier un événement inattendu au regard de l’état de santé et de la pathologie du patient, et dont les conséquences sont soit le décès, soit la mise en jeu du pronostic vital, ou encore la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent.