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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 13 février 2024

Lily, 15 ans, morte dans un hôtel : questions sur un « échec collectif » de la protection de l’enfance

Par  (Clermont-Ferrand, envoyé spécial)  Publié le 12 février 2024

Suivie par l’aide sociale à l’enfance depuis ses 3 ans, la jeune fille s’est suicidée dans un établissement qui accueillait plusieurs mineurs, en périphérie de Clermont-Ferrand.

La devanture est celle d’un hôtel lambda. Le genre d’établissement qui fait aussi brasserie, sur la place du marché dominical d’Aubière, commune de la banlieue de Clermont-Ferrand. A l’intérieur pourtant, ni touriste ni client. Les chambres de l’établissement sont occupées par vingt-trois jeunes suivis par l’aide sociale à l’enfance (ASE), dont plusieurs mineurs non accompagnés. Au rez-de-chaussée, une poignée d’entre eux déguste des lasagnes devant un écran branché sur Netflix. Le 25 janvier, Lily, 15 ans, s’est donné la mort dans sa chambre, qu’elle occupait depuis août 2023.

Situation alarmante de la santé mentale en France

Question orale n°1072S - 16e législature

Question de Mme BILLON Annick (Vendée - UC) publiée le 08/02/2024 

Mme Annick Billon appelle l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé et des solidarités sur la situation alarmante de la santé mentale en France.
Le rapport d'information sénatorial « Situation de la psychiatrie des mineurs en France », paru en 2017, formulait 52 recommandations pour « sauver la pédopsychiatrie ». En 2021, un autre rapport appelait à réinvestir la santé mentale après le choc de la crise sanitaire.
Les maladies mentales et troubles psychiques concerneraient 13 millions de Français, soit un Français sur cinq. Leur prise en charge est le premier poste de dépenses de l'assurance maladie, devant la prise en charge des cancers, avec un coût annuel de 23 milliards d'euros. L'organisation mondiale de la santé (OMS) estime le coût économique et social à 109 milliards d'euros par an.

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lundi 12 février 2024

Les stéréotypes sexistes ont la vie dure, surtout chez les hommes, les inégalités aussi

Par Martin Duffaut, Victor Vasseur, Alice Kachaner  

Publié le jeudi 8 février 2024 

Une manifestation contre les violences sexistes (photo d'illustration)

Une étude publiée par la Drees montre que les stéréotypes de genre persistent dans la société française. Ils sont même partagés par au moins 1 Français sur 4, et participent à la persistance des inégalités dans les couples. Plus d'une femme sur deux déclare assurer seule les tâches ménagères.

"Dans l'idéal, les femmes devraient rester à la maison pour élever leurs enfants." C'est ce que pense toujours un Français sur cinq. Une étude de la Drees (Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques) publiée jeudi 8 février 2024 pointe la persistance des stéréotypes et inégalités de genre au sein de la société française.

Cette étude se base sur les données de 2020 à 2022 du Baromètre d'opinion, enquête réalisée chaque année par la Drees, qui interroge en face à face 4000 Français de 18 ans ou plus, représentatifs de la population générale.

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Trisomie, une aventure scientifique controversée

Charles de Gaulle et sa jeune fille trisomique Anne de Gaulle en Bretagne, en 1933 ©Getty - Getty

À propos de la série

La découverte de l'origine chromosomique de la trisomie 21 fait la part belle à deux hommes, occultant le rôle crucial et technique de la scientifique Marthe Gautier.

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dimanche 11 février 2024

Daniel Zagury : "La haine de la France n'est pas un symptôme de maladie mentale"

Par Daniel Zagury  Publié le 

Après une journée en garde à vue, l'assaillant ayant blessé trois personnes à gare de Lyon, le 3 février dernier, a été pris en charge par la psychiatrie de police, en raison de sa santé mentale. Psychiatre des hôpitaux honoraire, Daniel Zagury explique que se poser la question de la folie des terroristes n'a souvent pas de sens.


[...] 

UNE MAUVAISE QUESTION

Terroriste ou malade mental ? La question est posée comme un préalable par les médias et la justice. Tout se passe comme si, avec le statut présumé de malade mental, la question du terrorisme se volatilisait. Il n’y aurait plus rien à comprendre puisque c’est dans la tête d’un « fou » qu’a surgi l’idée criminelle. « Il a été hospitalisé… Il prend des médicaments… Il dit être suivi… sa famille le confirme… » Les spécialistes se succèdent sur les plateaux pour deviser, à partir des quelques maigres informations dont on dispose dans les premiers temps.

« Les authentiques malades mentaux dont le geste criminel est en relation déterminante avec un délire et qui relèvent d’une irresponsabilité pénale, sont très minoritaires. »

On confond allègrement toute une gamme de personnalités : celui qui a un antécédent unique d’hospitalisation ; celui dont le parcours témoigne d’instabilité, d’impulsivité, d’addiction aux drogues ; celui qui traverse une phase d’errance identitaire ; celui dont l’esprit est polarisé par une thématique passionnelle ; celui qui veut sortir de son marasme dépressif par un geste héroïque ; celui qui cherche à se donner une deuxième vie purifiée après une période de délinquance et de toxicomanie désormais réprouvée ; celui qui télescope son désespoir avec la haine circulante… et bien d’autres encore.

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"Il faut que la santé mentale cesse d’être ignorée" : une charte pour allier sport et soins dans le Gers

Propos recueillis par Marc Centene  Publié le 

Une charte unit désormais les acteurs de la Semaine d’information sur la santé mentale, ou SISM, dans le Gers. Le but est d’intensifier la communication à travers le sport.

Depuis 1990, l’UNAFAM* organise. Cette année, une charte lie les différents partenaires autour de la thématique du sport, pour les SISM 2024 en octobre. Entretien avec Elisabeth Dornelle, la déléguée gersoise de l’UNAFAM

À quoi servent les SISM ?

Ces semaines d’informations existent pour déstigmatiser la santé mentale. Il faut sensibiliser, informer, aider. Ce domaine de la santé concerne tout le monde, que ce soit à titre personnel ou pour des proches. On l’a vu avec le Covid, qui a entraîné une flambée des problèmes de santé mentale. Or, comme pour le reste des questions de santé, la prévention existe. Encore faut-il que la santé mentale soit prise en compte, qu’elle cesse d’être ignorée.

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Enquête Ce que la non-mixité à l’école fait aux enfants

Pierre Terraz publié le  

Alors que la question de la non-mixité a l’école est remise au devant du débat public par l’affaire Oudéa-Castéra — la ministre a été critiquée pour avoir fait le choix des classes non mixtes pour ses fils à l’école parisienne Stanislas —, qu’est-ce vraiment que cette chose : la non-mixité ? Une méthode pédagogique comme une autre, un mode de reproduction des stéréotypes sexistes, la manifestation d’une idéologie politique ou religieuse marquée comme conservatrice ? Pour comprendre comment elle se vit, comment elle influence le quotidien, la formation des jeunes et, au-delà, peut-être même un certain rapport à l’existence, nous sommes allés à la rencontre des principaux intéressés : élèves et professeurs d’établissements non mixtes.

Lors de mon réveillon du nouvel an, cette année, un ami qui a grandi dans un collège non mixte en région parisienne (nous l’appellerons Julien*) me tenait un discours élogieux sur cette méthode pédagogique que j’ai toujours trouvée étrange, pour ne pas dire complètement réac’. Au cours de notre discussion, pourtant, Julien continuait de démonter mes préjugés les uns après les autres avec une facilité alarmante.

L’être humain, faucon ou colombe ? Généalogie de la violence

Par   Publié le 09 février 2024

ENQUÊTE De la guerre en Ukraine à celle entre le Hamas et Israël, la spirale de la violence semble s’accélérer. Cet embrasement fait écho à des controverses récentes autour du lien entre la violence et l’espèce humaine qui, de l’éthologie à l’archéologie et à l’anthropologie, mettent aux prises deux conceptions opposées de notre humanité.

Les chimpanzés n’ont pas de drones, mais ils font aussi la guerre. L’Ouganda a connu, de 1999 à 2008, une vingtaine de raids meurtriers qui ne figureront dans aucun livre d’histoire. Ni armée régulière ni milice, les auteurs de ces attaques venaient d’une communauté de cent cinquante chimpanzés. L’objectif de ces assauts ? « Un lien de causalité entre les agressions mortelles et l’expansion territoriale peut être établi maintenant que les chimpanzés de Ngogo utilisent la zone autrefois occupée par certaines de leurs victimes », concluaient les trois auteurs de l’étude, parue dans la revue scientifique américaine Current Biology en juin 2010.

Le groupe a ainsi pu étendre son territoire de 22 %, confirmant une hypothèse déjà émise, notamment, par la célèbre primatologue Jane Goodall : les chimpanzés mèneraient bien des batailles territoriales. Des batailles ou des guerres ? L’article de Current Biology n’emploie pas ce mot, avançant seulement que « la question de savoir si l’agression intergroupe des chimpanzés peut être utilisée pour comprendre les origines et les causes de la guerre restera probablement sans réponse ».

Animations Anniversaires d’enfants : nos surenchères têtes blondes

par Marie-Eve Lacasse et collage Anne Horel   publié le 10 février 2024

Initiation à la peinture sur soie, location d’une troupe de théâtre ou d’un château gonflable… Célébrer les années de notre progéniture tourne parfois à la débauche d’activités aussi improbables que coûteuses. Et si, derrière l’envie de faire plaisir à notre rejeton, se jouait plutôt notre désir d’être validé par la communauté des parents ?

Au début, c’était mignon. Les quatre premières années, disons. C’était en comité réduit. On s’était contenté de lui faire un gâteau, d’y planter une bougie, d’accrocher trois ballons et de lui offrir, au choix, un livre en mousse qui flotte, une peluche brocoli qu’elle perdra au parc une semaine plus tard, ou un casse-tête en bois en forme d’atomes dans l’espoir d’en faire une astronaute. En une heure, c’était plié. Et maintenant, la sieste !

Et puis sont arrivés les «vrais» anniversaires, sortes d’ersatz des premières boums ou des rave parties format miniature. Dix enfants surexcités ont débarqué chez vous avec la ferme intention de s’ennuyer, à moins que vous n’y mettiez le paquet en termes d’animations. Et comme vous n’êtes ni instit ni animateur de centre aéré, vous avez rapidement compris qu’animer un atelier «dessin de fresque» (qui n’intéresse que les filles, et encore, pendant deux minutes pour être gentilles), ça ne s’improvise pas, tout comme l’atelier «lanternes chinoises» ou «biscuits aux graines» (les murs et le plafond s’en souviennent).

Près de huit enfants et adolescents sur dix consultent une orthophoniste chaque année

Serge Cannasse   9 févr. 2024

À partir des données du Système national des données de santé (SNDS), la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a réalisé une étude sur le recours des enfants et adolescents aux orthophonistes libéraux(y compris ceux dont l’exercice est mixte) en 2019.

Pour mémoire, les orthophonistes (qui sont à 97 % des femmes) ne peuvent débuter une prise en charge qu’après un bilan initial prescrit par un médecin. Plus de neuf fois sur dix, celui-ci est un généraliste ou un pédiatre, qui propose souvent le bilan après un repérage en milieu scolaire par les enseignants ou les professionnels de santé scolaire. Dans la majorité des cas, ce bilan est suivi d’une rééducation plus ou moins longue, après accord préalable auprès de l’Assurance maladie. Cela concernait 1 085 000 enfants et adolescents en 2019, soit 7,5 % des 0-17 ans, ce qui a représenté plus de 21 millions de consultations. L’étude sur le recours aux orthophonistes porte sur ces jeunes patients.

Des motifs de recours ayant une fréquence variant selon l’âge

La moitié d’entre eux étaient âgés de 6 à 10 ans et scolarisés en primaire. Les garçons étaient plus nombreux que les filles (59 % versus 41 %) et ont recouru plus jeunes à une orthophoniste : les âges les plus représentés étaient 5 et 6 ans chez les garçons et 8 et 9 ans chez les filles.

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Peut-on manger moins de viande quand on vieillit ?

Publié le 30 janvier 2024


Pour préserver les muscles, les personnes qui avancent en âge doivent veiller à consommer davantage de protéines. Mais pour réduire les risques de cancer, il est recommandé par ailleurs de manger moins de viande rouge. Comment concilier ces deux recommandations ? Voici des repères très pratiques pour composer des menus équilibrés, meilleurs pour soi mais aussi pour l’environnement.

Pour les personnes âgées, une réduction de la consommation de viande doit composer avec la nécessité d'augmenter un peu leurs apports en protéines. « Tout le monde perd du muscle en vieillissant et cela entraîne de graves complications », explique la Pr Agathe Raynaud-Simon, cheffe du département de gériatrie à l’hôpital Bichat (Paris). La fatigue ou les chutes sont souvent les premiers indices de l’accélération de la fonte musculaire, un phénomène appelé sarcopénie par les médecins et qui commence dès l’âge de 35 ans. Mais bonne nouvelle, ajoute-t-elle : « Le muscle est un organe qui est accessible, c’est-à-dire qu’il est possible de retrouver de la force à tout âge avec une alimentation adaptée et une activité physique suffisante. »

Face à un acte effroyable




Béatrice Badin de Montjoye      08 février 2024

Est-ce un pervers, un fou, un individu radicalisé ? Après le fort retentissement médiatique d'un acte effroyable, que répondre à ces demandes formulées à la volée par un patient ? 
Résumé

Les médias relatent régulièrement, en boucle et avec force détails, des actes atroces commis par un individu sans discours explicite le plus souvent. Ces événements bouleversent la société. Les patients peuvent en être aussi fortement déstabilisés et faire part de leur désarroi et de leurs interrogations, généralement à la fin d'une consultation médicale.

Les professionnels de santé n'ont bien souvent pas plus d'informations que le grand public et ont peu de réponses à fournir, encore moins de symptomatologie psychiatrique précise à discuter. Certaines informations peuvent toutefois permettre d'envisager des éléments d’explication. Et, pour les médecins qui le souhaitent et qui en ont la disponibilité, il est possible d'essayer de mettre quelques mots sur cet acte aussi inhumain qu'indicible. Il ne s’agit pas de discuter de psychopathologie, mais simplement d'être présent à un patient qui s’interroge.

« Vous en pensez quoi, docteur ? Est-ce un pervers, un fou, un psychopathe, un individu radicalisé ? » Combien de fois les médecins ont été sollicités pour établir un diagnostic psychiatrique pour des personnes dont les médias avaient parlé plus ou moins abondamment la veille. La répercussion médiatique est en effet fréquemment corrélée à la gravité et à l'atrocité de l'acte commis, par une personne ayant agi seule au moment des faits. Ces questionnements arrivent habituellement en fin de consultation, lorsque le paravent symbolique, qui permet d'être à nouveau réceptif lors du prochain rendez-vous, commence à être installé… Et, devant ce patient, tout autant ébranlé que déstabilisé par cet événement qui le touche, quelle réponse apporter ?

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Supprimons le mot « schizophrénie », un terme stigmatisant et un diagnostic discuté

Publié le 06 février 2024

TRIBUNE

Un collectif alerte, dans une tribune au « Monde », sur les stéréotypes et les idées fausses associés à la schizophrénie et aux conséquences néfastes pour les personnes concernées. Et appelle à un débat national inclusif pour changer cette terminologie.

Introduit pour la première fois en 1911 par le psychiatre suisse Eugen Bleuler, le terme « schizophrénie » vient du grec schizo (qui signifie « fendre ») et phren (qui fait référence à l’esprit). Le terme est aujourd’hui employé en psychiatrie pour désigner des troubles psychiques sévères et persistants dont les causes sont encore mal comprises. Les représentations sociales négatives et les conséquences de stigmatisation qui y sont attachées sont bien connues et néfastes, à tel point que les personnes concernées sont susceptibles d’en souffrir davantage que du trouble lui-même.

Théâtre Au festival Les Singulier·es, Tommy Milliot annonce la colère

 

par Laurent Goumarre   publié le 9 février 2024

Le metteur en scène fait retentir la verve de «l’Arbre à sang» et «Qui a besoin du ciel», portraits crus de femmes insoumises dans des dispositifs minimalistes.

Pas de grands gestes de mise en scène, pas de vidéo, pas de micro, Tommy Milliot, nouveau directeur du Centre dramatique national (CDN) Besançon Franche-Comté jette sur le plateau deux textes contemporains, littéralement coup sur coup. En un, l’Arbre à sang, de l’Australien Angus Cerini, en deux Qui a besoin du ciel de l’Américaine Naomi Wallace. Point commun : portrait de femmes au-delà des larmes.

Jouir du massacre

D’abord l’Arbre à sang, dispositif trifrontal pour trois chaises et trois femmes, une mère et ses filles, dans une ferme perdue quelque part en Australie, qui exposent par le menu l’assassinat de leur salaud de père. C’est leur récit de Théramène à elles : Ida lui pète les genoux, Ada la gueule et M’man l’achève à coup de calibre 12 dans la nuque «avec une balle dans le cou ta tête de crétin a l’air bien mieux qu’avant», avant de découper et filer tout ça à bouffer aux poules, et s’il en reste on en fera une soupe. C’est réglé, le calvaire a pris fin, dernier acte après des années de terreur familiale, quand «tout ce temps vous saviez, vous faites quoi vous et les autres hommes ? Vous laissez faire, vous laissez faire ce qu’il fait». Alors ce sont les femmes qui se cognent le sale boulot, trois femmes entre elles qui se racontent avec le sadisme jubilatoire du conte l’histoire de leur revanche. Comment ? en y allant direct, à cru, l’auteur a supprimé les pronoms ; ces femmes n’ont pas le temps de la grammaire.

Demain, serons-nous tous considérés comme malades dès la naissance ?

Accueil

Par: Sébastien Claeys, Responsable communication et stratégie de médiation, Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France

Publié le : 02 Novembre 2016

Avec le développement des diagnostics présymptomatiques, c’est l’angoisse ultime de l’hypocondriaque qui prend corps : une maladie qui se cache si bien dans les tréfonds de votre corps qu’elle s’y épanouit déjà sans émettre encore le moindre signe visible. Si bien qu’on pourrait dire que (virtuellement) un corps en bonne santé est déjà gravement malade. Et ce n’est pas de la science-fiction. Il est déjà possible de détecter une maladie génétique, comme certaines formes d’Alzheimer, de Parkinson ou de Creutzfeldt-Jakob, avant même l’apparition des premiers symptômes. Mais pouvons-nous vraiment généraliser ces prémisses et concevoir une maladie sans symptômes ? C’est le débat qui a eu lieu le 11 octobre 2016 entre les philosophes Paul-Loup Weil-Dubuc et Roberto Poma à l’occasion de la première séance du séminaire de l’Espace éthique Île-de-France « Anticiper le futur de la santé, un enjeu éthique ».

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Prison : quinze fois plus de risque de suicide en quartier disciplinaire

Publié le 

Le rapport d’enquête de l’Observatoire international des prisons, le dénonce sans détours : la machine disciplinaire ne fonctionne en prison « qu’au prix d’atteintes graves et nombreuses aux droits fondamentaux des personnes détenues« . Il préconise « de supprimer le quartier disciplinaire » qui affecte gravement la santé mentale des détenus avec des tentatives de suicide extrêmement fréquentes.

Ce rapport d’enquête de l’Observatoire international des prisons (OIP) intitulé « Au coeur de la prison : la machine disciplinaire » le souligne avec force : « la discipline ne fonctionne qu’au prix d’atteintes graves et nombreuses à la dignité et aux droits fondamentaux des personnes détenues ». Au cœur de la réponse disciplinaire, le placement au quartier disciplinaire « est aussi inhumain que contre-productif – pour ne pas dire destructeur » : mobilier vissé au sol, fenêtres laissant à peine passer la lumière, isolement total, sortie quotidienne d’une heure dans une « cour de promenade » laissant à peine voir le ciel et dénuée de tout équipement, sans compter les nombreux cas de violences et de brimades par des surveillants pénitentiaires.

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En 2022, la forte hausse des hospitalisations pour geste auto-infligé chez les jeunes filles se confirme

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Paru le 05/02/2024

La DREES publie une actualisation des données sur les hospitalisations liées aux tentatives de suicide et automutilations, en forte augmentation chez les filles et les jeunes femmes. À l’occasion de la journée nationale dédiée à la prévention du suicide du 5 février, l’Observatoire national du suicide (ONS), piloté par la DREES, rappelle par ailleurs les précautions d’interprétation à prendre pour analyser les statistiques retraçant l’évolution des décès par suicide depuis 2018. Ces dernières s’expliquent principalement par une amélioration de la collecte de l’information. 


En 2022, 75 803 personnes de 10 ans ou plus, dont 64 % de femmes, ont été hospitalisées pour un geste auto-infligé (tentative de suicide ou automutilation) en court séjour somatique (MCO). Un niveau comparable à celui d’avant la crise sanitaire1  mais qui masque d’importantes différences de tendances selon l’âge et le sexe. De brutales augmentations sont observées chez les filles et les jeunes femmes entre le nombre moyen de patientes des périodes 2015-2019 et 2021-2022 :

  • +63 % de filles de 10 à 14 ans concernées entre 2021 et 2022 et les cinq années d’avant la crise ;
  • +42 % d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans ;
  • +32 % de jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans.

Dans le même temps, les patientèles des autres catégories de population ont tendance à décroître ou à rester stable.

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La connexion microbiote-nerf vague jouerait un rôle dans la dépression...

Mercredi, 07/02/2024 

La connexion microbiote-nerf vague jouerait un rôle dans la dépression...

Une étude s’est intéressée au rôle du nerf vague, qui relie le cerveau à divers organes pour assurer la régulation des fonctions autonomes de l’organisme (digestion, respiration, fonction cardiaque), dans la communication entre l’intestin et le cerveau pendant la dépression. « Il relie le cerveau à différents organes dont le système digestif, et constitue ainsi un lien anatomique entre les deux », explique dans un communiqué Eleni Siopi, autrice principale de l’étude. « En outre, des bactéries intestinales sont retrouvées en proximité de son nerf, impactant son activité ». Le nerf vague est également relié à des régions cérébrales impliquées dans la gestion des émotions.

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Cerveau : des chercheurs impriment en 3D du tissu cérébral fonctionnel

Mercredi, 07/02/2024 

Cerveau : des chercheurs impriment en 3D du tissu cérébral fonctionnel

Une équipe de l’université du Wisconsin-Madison dirigée par la Docteure Yuanwei Yan a développé le premier tissu cérébral imprimé en 3D opérationnel. Lors des tentatives précédentes, les scientifiques tentaient de produire du tissu cérébral avec l’approche traditionnelle de l’impression 3D. C’est-à-dire empiler les couches verticalement. Les chercheurs américains ont opté pour une autre méthode : une impression horizontale. Les cellules cérébrales, des neurones cultivés à partir de cellules-souches pluripotentes induites, sont placées ainsi côte à côte. Par ailleurs, elles ont été mises dans un gel de « bio-encre » plus doux que celui utilisé par les tentatives précédentes.

« Le tissu a encore suffisamment de structure pour tenir ensemble, mais il est suffisamment mou pour permettre aux neurones de se développer les uns dans les autres et de commencer à se parler », explique le Professeur Su-Chun Zhang du Waisman Center de l'UW-Madison. « Nos tissus restent relativement fins, ce qui permet aux neurones d'obtenir facilement suffisamment d'oxygène et suffisamment de nutriments du milieu de croissance », ajoute son collègue Yuanwei Yan.

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La fascinante et foisonnante Histoire de l’Homme est beaucoup plus ancienne…

Vendredi, 09/02/2024

La fascinante et foisonnante Histoire de l’Homme est beaucoup plus ancienne…

Au cours de ces derniers mois, plusieurs découvertes archéologiques extraordinaires, facilitées par l’emploi de nouvelles technologies spatiales, électroniques et optiques de détection et de datation, ont eu lieu dans différentes régions du monde et sont venues bouleverser à la fois la chronologie du peuplement humain sur les différents continents et celle de l’apparition des premières grandes civilisations.

Des chercheurs ont trouvé en 2018, dans trois grottes dispersées à travers l'Espagne, plus d'une douzaine d'exemples de peintures murales datant de plus de 65 000 ans. À Cueva de los Aviones, une grotte située dans le sud-est de l'Espagne, ces chercheurs ont également mis au jour des perles de coquillage perforées et des pigments vieux  d'au moins 115 000 ans (Voir Science). « Les découvertes faites sur le site d'Aviones sont les plus anciens objets d'ornementation connus à ce jour ; ils précèdent de 20 000 à 40 000 ans toutes les expressions artistiques que nous ayons jamais trouvées sur le continent africain et sont très probablement l’œuvre des Néandertaliens » explique João Zilhão, archéologue de l'Université de Barcelone et coauteur de l'étude. Pour pouvoir dater avec précision ces peintures, les paléontologues ont utilisé une nouvelle méthode reposant sur la présence du thorium.


Pierre Dac et les neurosciences

Vendredi 9 février 2024

Provenant du podcast

Le Biais de Lionel Naccache

Portrait non daté du chansonnier et humoriste français Pierre Dac ©AFP - AFP

L'humoriste Pierre Dac n'était pas que le prince des loufoques. Relire aujourd'hui son aphorisme sur la matière grise et les idées noires nous invite à réfléchir, avec humour, sur les liens entre cerveau et émotions. Une pensée visionnaire entre humour et neuroscience.

Il y a quelques jours encore, je ne savais pas de quoi ma chronique serait faite. Où dénicher mon sujet ? Je restai coi, jusqu’à ce qu’une voix enveloppée par le Chant des partisans ne m’indique le chemin à suivre.

Je vais vous dire où vous pourrez le trouver. Si, d’aventure, vos pas vous conduisent du côté du site web Wikipédia, entrez la date du 9 février, cliquez, puis descendez à la rubrique des décès, et au paragraphe dédié au XXᵉ siècle, arrêtez-vous à la douzième ligne. C’est là que reposent les lettres qui composent le nom de ce qui fut un beau, brave et joyeux garçon, disparu le 9 février 1975. C’était Pierre Dac.

[...] Et pour que ce tombeau ait une résonance neuroscientifique, j’aimerais l’ancrer dans l’un de ses aphorismes :

"Si la matière grise était plus rose, le monde aurait moins les idées noires."

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samedi 10 février 2024

Une nouvelle hypothèse pour les origines des langues indo-européennes

Mercredi 7 février 2024

Provenant du podcast

Avec sciences

Selon l'hypothèse des steppes, les langues indo-européennes se seraient diffusées depuis la steppe pontique-caspienne, grâce à l'élevage des chevaux. ©Getty - Ivan Tykhyi / 500px

Où les langues indo-européennes ont-elles émergé en premier ? Deux hypothèses s'affrontent : celle du Caucase face à celle des Steppes. Une étude récente propose une troisième hypothèse, qui conjugue les deux précédentes.

Les langues indo-européeenes sont une famille linguistique qui est aujourd’hui parlée par près de la moitié des habitants de la planète. Le français, par exemple, est une langue d'origine indo-européenne. Mais c’est aussi le cas des langues latines, grecques, du persan, ou encore de l’hindi. Toutes appartiennent à cette même grande famille linguistique.

Il y a cependant une question qui intrigue les scientifiques : cette langue indo-européenne, qui s’étale de l’ouest de l’Europe jusqu’au Golfe du Bengale, à l'est de l'Inde, où a-t-elle émergé ?

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Encéphale 2024 – Combien de temps faut-il pour qu’une psychothérapie soit efficace ?

Caroline Guignot    7 févr. 2024

La durée d’une psychothérapie n’est pas précisément définie. Si certaines approches sont par elles-mêmes qualifiées de “brèves”, cette durée peut considérablement varier pour les autres selon les besoins, les objectifs et la réponse du patient. Si des délais de plusieurs mois ne surprennent pas, est-il possible de réduire ces délais ? Dans le cadre du congrès de l’Encéphale, qui a eu lieu à Paris du 24 ou 26 janvier 2024, Éric Bui, chercheur et professeur en psychiatrie à l'UFR Santé de l'Université de Caen, a rapporté les résultats d’études conduites avec succès dans le domaine des troubles du stress post-traumatique (TSPT). Ces dernières ont exploré la durée des thérapies d’exposition prolongée, une approche cognitivo-comportementale visant à être exposé progressivement aux souvenirs, pensées, qui sont associées au trauma, dans un environnement sûr et contrôlé. L'objectif est de permettre au patient de faire face à ses peurs et de réduire l’évitement qui, ensemble, maintiennent et renforcent son anxiété et sa peur.


Quand les parents annoncent la séparation

Darons daronnes



L’autre soir, tandis que je dévoregardais (j’attends vos autres suggestions pour traduire binge-watching) la série suédoise The Restaurant sur Arte.tv, une scène m’a interpellée. Attention, divulgâchis en vue. Peter, l’un des personnages principaux, arrive marmite à la main dans la salle à manger où se trouvent ses filles, deux jeunes adultes. « Où est maman ? », demande l’une. « Elle… Votre mère et moi allons nous séparer », lâche Peter devant le pytt i panna (mon interprétation libre du menu). Silence et regards lourds.

Comme ceci n’est pas un billet sur la francophonie et la gastronomie suédoise, allons à l’essentiel. Ce qui m’a surprise, dans cette scène, c’est l’absence de la mère. Certes, nous sommes en 1968, le monde – même la Suède ! – n’a pas encore été submergé par une vague de conseils en bonne parentalité, et l’on pourrait se dire qu’il y a quelque chose de moderne dans cette scène 100 % paternelle.

Mais l’annonce de la séparation, ce n’est pas rien, et priver l’un des parents de ce moment m’a semblé cruel (même si, il faut bien l’avouer, la mère en question est tellement détestable qu’on a un peu envie qu’elle souffre).

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