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Les intelligences artificielles fascinent et inquiètent en même temps. Oui, elles peuvent nous répondre et donnent même l’impression de nous comprendre. Mais il leur manque l’essentiel, nécessaire à un véritable travail thérapeutique : les émotions, le sens clinique. À utiliser avec précaution donc, et si possible sous la supervision d’un thérapeute. Explications.
Seriez-vous prêt à confier vos peines et vos névroses à un chatbot (un « agent conversationnel ») ? Sera-t-il un jour possible de s’allonger sur le divan d’un robot thérapeute ? Si l’idée nous fait encore sourire, elle ne relève pas totalement de la science-fiction. En 2017, après vingt ans de recherches menées avec des experts en intelligence artificielle, une équipe de psychologues de l’université Stanford, aux États-Unis, a, par exemple, développé le robot conversationnel Woebot, pour venir en aide aux patients dépressifs grâce au déploiement de la pensée positive prônée par les thérapies comportementales et cognitives (TCC). Le principe : au fur et à mesure que le patient écrit sur le clavier ses pensées négatives, le programme intervient, posant des questions (« Qu’est-ce que cette pensée dissimule ? », « Comment la reformulerais-tu ? »…), proposant des petits exercices ou des paroles de réconfort. Si le sujet écrit : « Je n’ai pas d’amis », le programme répondra par exemple : « Vous êtes dans un cycle de pensées négatives. Dites-vous plutôt que votre famille pense à vous. » Accessible 14h/24, le programme Woebot a démontré son efficacité sur la dépression (autodiagnostiquée) par rapport à un groupe sans traitement, selon une étude publiée en 2019 dans le JMIR Mental Health. Il n’a toutefois pas été comparé à une véritable psychothérapie.