parKarim Bouamrane, Maire de Saint-Ouen-sur-Seine, vice-président du conseil départemental délégué à la culture, président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris (SGP)
publié le 25 mars 2023
Si l’Espagne est le premier pays européen à adopter la création d’un congé menstruel, la France n’a pas encore légiféré sur cette question de santé publique et de justice sociale, pointe le maire de Saint-Ouen qui a mis en place cette mesure dans sa commune.
Le 8 mars dernier, nous avons décidé de mettre en place le congé menstruel pour les agentes de Saint-Ouen, la ville dont je suis maire. Ce congé s’adresse aux femmes souffrant de règles douloureuses et incapacitantes ainsi que d’endométriose.
En Floride, les républicains pourraient être tentés d'interdire l'éducation sur les cycles menstruels à l'école. Un pas de plus dans la direction d'un antiféminisme et d'une dangereuse instrumentalisation politique du corps des femmes.
Avec
Marie-Cécile Naves Politologue, spécialiste des Etats-Unis. Directrice de recherche à l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques) où elle dirige l’Observatoire Genre et Géopolitique.
Alors que les travaux de la convention citoyenne sur la fin de vie s’achèvent, l’exécutif hésite sur la suite à donner à ce débat philosophique majeur.
Une institution qui fait rayonner « l’esprit d’autocritique et la capacité de doutes », c’est ainsi que le Président de la République Emmanuel Macron a qualifié le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), à l’occasion d’une réunion organisée jeudi dernier pour les 40 ans de cette institution qui conseille l’exécutif sur les questions éthiques. Une cérémonie publique qui a été immédiatement suivi d’un diner, beaucoup plus confidentiel, au cours duquel le chef de l’Etat a évoqué avec ses convives le « doute salvateur » qui l’assaille au moment d’évoquer une question particulièrement complexe philosophiquement : celle de la fin de vie.
Dans le documentaire en salles ce mercredi, des femmes parlent plaisir sexuel et corps féminin. Une conversation enthousiasmante et libératrice.
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«La première fois, j’avais 5 ou 6 ans. En grimpant à la corde à nœuds, en cours de sport. Je croyais être la seule, mais si ça se trouve on était la moitié de la classe !» Au début de We Are Coming, documentaire bricolé et cousu main de Nina Faure, en salles le 22 mars, une femme, sourire aux lèvres et la quarantaine bouclée, raconte son premier souvenir d’orgasme. Des années avant la vague MeToo, c’est en bavardant entre copines que la réalisatrice montpelliéraine s’en est rendu compte : pourquoi connaît-on si mal le corps féminin, et a fortiori son épicentre vaginal et clitoridien, à la forme florale caractéristique ? D’émissions en manuels de biologie, le refrain est asséné tel un mantra : le plaisir féminin serait plus mystérieux, passif, psychique, circonscrit à quelques zones et plus rare que son homologue masculin. D’après une vaste étude américaine de 2017, les moins bien loties en matière de jouissance seraient les femmes hétérosexuelles, loin derrière les lesbiennes ou bisexuelles et les hommes. Pourquoi continuer alors à réduire la sexualité à la pénétration et à des «préliminaires» bien mal nommés ?
Après le meurtre de la professeure Cécile Hussherr-Poisson, la doctorante en science politique et spécialiste des féminicides Margot Giacinti, rappelle que ces meurtres surviennent après une tentative d’émancipation, sans lien avec la classe sociale.
Mathilda, 33 ans, policière municipale à Ronquerolles (Val-d’Oise), tuée le 16 mars. Nadège, 48 ans, employée dans la grande distribution, tuée le 9 mars à Béthune (Pas-de-Calais). Cécile Hussherr-Poisson, 48 ans, enseignante-chercheuse à l’université Gustave-Eiffel, tuée à coups de couteau, lundi à Paris… Dans chacun de ces cas, le conjoint ou l’ex de la victime a été mis en examen, illustration de cette statistique pratiquement immuable : en 2021 en France, 122 femmes ont été tuées par un partenaire intime, selon les dernières données publiées en août par le ministère de l’Intérieur. Pour Margot Giacinti, doctorante en science politique à l’ENS de Lyon, et autrice d’une thèse (1) sur le féminicide, pour laquelle elle a passé au crible les archives judiciaires françaises depuis la Révolution, la variété des profils des auteurs comme des victimes illustre une réalité : «Toutes les femmes peuvent être victimes.»
Depuis le début du soulèvement qui secoue le pays, le regard masculin sur les femmes qui osent sortir la tête découverte a changé, racontent plusieurs Iraniennes contactées par « Le Monde ».
Pendant des années, Mahnaz (un pseudonyme, comme pour toutes les autres personnes citées dans cet article), une graphiste iranienne de 35 ans, a essayé de s’habituer aux regards réprobateurs des hommes dans la rue, du fait de son foulard, perçu comme pas suffisamment couvrant. Elle s’était résignée à l’idée qu’il n’y avait rien à attendre de ses compatriotes masculins. Mais depuis le début du soulèvement qui secoue l’Iran à la suite de la mort de Mahsa (Jina) Amini, en septembre 2022, pour un voile« mal ajusté », quelque chose de profond a changé dans l’attitude des hommes, affirment Mahnaz et d’autres Iraniennes consultées par Le Monde.
Pendant 4 mois, des mineurs non accompagnés ont vécu sous les ponts d'Ivry-sur-Seine, en attendant d'obtenir un statut de mineur isolé, tandis que les institutions concernées se renvoyaient la balle. Récit d'un parcours d'hébergement semé d'obstacles, par Émilie Chaudet.
Sous les ponts d'Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, des réfugiés mineurs dorment sous des tentes en plein hiver. Retour sur la situation des mineurs isolés en région parisienne, qui tentent aujourd'hui d'obtenir leur statut de mineurs sur le sol français, mais surtout de survivre sans abris.
L'association Utopia 56 a rassemblé à Ivry-sur-Seine, tous les mineurs isolés essayant tant bien que mal d'obtenir le statut de réfugié mineur. Il s'agit donc d'un campement sous le pont d'Ivry, au sein duquel des jeunes tentent de survivre. Jean-Charles, riverain des alentours témoigne de la dureté des conditions de vie de ces jeunes gens. "Ils sont à trois dans les tentes, il y a beaucoup d'hypothermie. Il y a eu à peu près dix hospitalisations. C'est l'association Utopia 56 qui a rassemblé à Ivry-sur-Seine tous les jeunes qui sont en recours de demande de minorité. Ils attendent tous que les duplicatas de leurs papiers de pays d'origine leur reviennent pour pouvoir prouver qu'ils sont mineurs."Jean-Charles
Les médecins doivent apporter leur soutien et leurs conseils aux patients atteints de maladies chroniques qui souhaitent jeûner pendant le ramadan, qui commence cette année le 23 mars. Si certains médecins se sentent à l’aise, beaucoup ont besoin de conseils.
Les recommandations relatives à l'accompagnement des patients diabétiques pendant le ramadan ont fait l'objet d'une attention beaucoup plus grande que celles concernant d'autres maladies chroniques.
En 2005, l'American Diabetes Association (ADA) a publié un premier rapport d’un groupe de travail sur la gestion du diabète pendant le ramadan. Celui-ci fait l'objet de mises à jour régulières. Plus récemment, plusieurs séries de recommandations sur le diabète ont été élaborées par différents groupes.
En 2020, une équipe internationale de cliniciens a publié des recommandations appliquant les principes de gestion du diabète de l'ADA et de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD) durant le ramadan.
Dans son ouvrage «Surveiller et Nourrir», la journaliste Lucie Inland fait le constat qu’ici, comme aux Etats-Unis, la mauvaise qualité de la nourriture, servie de surcroît en trop faible quantité, fait office de punition continue.
La nourriture peut être une punition. C’est le constat que fait Lucie Inland dans Surveiller et Nourrir. Comprendre ce que la prison a dans le ventre (Nouriturfu). Lucie Inland, ex-photographe devenue journaliste s’est, dès ses premiers articles dans Slate, intéressée au monde carcéral. Après une correspondance avec un prisonnier américain, elle réalise que la question de la nourriture, de son manque, de sa piètre qualité, est un sujet récurrent en détention. Ce constat devient pour Inland une façon détournée «d’entrer» dans la prison, ce sujet difficile à aborder tant les autorisations pour accéder aux lieux carcéraux sont difficiles à obtenir : «Faute d’enquête de terrain, je me suis reposée sur les témoignages qui m’ont été confiés, que j’ai pu lire, ainsi que sur les travaux de consœurs et frères ayant pu accéder (ou pas, d’ailleurs) aux prisons et leurs cuisines», écrit-elle en introduction de Surveiller et Nourrir.
Nouveau-Mexique, 2018 : un groupe international d’une vingtaine de scientifiques, issus de disciplines diverses, se réunit et s'isole pendant 10 jours.
François Gemenne, spécialiste de la gouvernance du climat et des migrations, directeur de l’Observatoire Hugo à l’université de Liège, membre du Giec, et Emma Haziza, hydrologue et spécialiste de l’adaptation de nos sociétés au changement climatique, décryptent le dernier rapport du GIEC.
Fini, les pictogrammes genrés, souvent simplistes sinon sexistes, sur les portes des W.-C. ? Lentement, une révolution design est en cours dans les petits coins. Décryptage d’un toilettage.
Elles n’ont plus de couettes. Ni de jupettes. Côté filles, les pictogrammes des toilettes publiques vivent une lente révolution silencieuse. Depuis plusieurs mois, les designers graphistes s’attellent à gommer les différences entre les sexes pour plus d’égalité, au point que certaines personnes s’y perdent. Est-ce ici les toilettes des dames ou des messieurs ?
L’épidémie de Covid-19 est-elle bientôt derrière nous ? Le site CovidTracker, qui propose données brutes et analyses de l’épidémie depuis le début de celle-ci, se montre plutôt optimiste, mais reste prudent. Optimiste, parce que les courbes pertinentes pour suivre l’évolution du SARS-CoV-2 dans la population continuent à descendre : nombre des nouveaux cas quotidiens, incidence des hospitalisations et des entrées en réanimation, nombre des décès quotidiens.
Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique régulière d’une société traversée par le coronavirus.
Ce mercredi 15 mars a eu lieu la première journée de sensibilisation internationale au Covid long, ce syndrome protéiforme qui touche dans le monde des millions de personnes présentant, au-delà de la phase aiguë, une altération de leur état de santé après un ou plusieurs épisodes de Covid.
Il y a environ 1 600 000 enfants et adolescents en France qui souffrent de dépression, d'anorexie ou de schizophrénie.
L'argent dépensé par la France dans le domaine de la pédopsychiatrie - trois milliards d'euros par an - n'est pas excessif mais mal utilisé, d'après un rapport de la Cour des comptes consulté mardi 21 mars par franceinfo.
Les magistrats estiment qu'il faut réorganiser tout le secteur de la pédopsychiatrie en recrutant notamment de nouveaux médecins spécialisés pour s'occuper de tous les enfants et adolescents souffrant d'un trouble psychique. Avec la crise du Covid, les besoins ont fortement augmenté mais l'offre de soin reste inadaptée, d'après la Cour, qui recommande donc de valoriser la filière pour attirer les étudiants en médecine.
Dans un rapport publié ce mardi, la l’institution dénonce une organisation inefficiente de l’offre de soin de pédopsychiatrie et un empilement de plans peu lisibles.
L’offre de soin de pédopsychiatrie est «inadaptée» aux besoins d’une jeunesse sortie affectée de la crise du Covid. Dans un rapport étoffé rendu public ce mardi, la Cour des comptes ne mâche pas ses mots. «Remédier aux faiblesses de l’organisation de soins de pédopsychiatrie, aux carences de la politique de prévention et à une gouvernance des politiques de santé peu efficiente est un enjeu prégnant de santé publique», martèle son président, Pierre Moscovici.
À l’heure où de nombreux soignants expriment leur épuisement et leur souffrance au travail, le psychiatre et psychanalyste Christophe Dejours interviendra à l’invitation de l’association Capsy sur la façon de redonner du plaisir et de l’attrait à ce travail de soins en psychiatrie et dans le médico-social