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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 29 décembre 2022

Correspondance Freud et Marie Bonaparte, autant en emporte le divan

par Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste  publié le 29 décembre 2022

«Mon maître aimé», «ma chère Princesse»... près de quinze ans de correspondance entre l’inventeur de la psychanalyse et son illustre analysante en quête du septième ciel sont enfin publiés dans leur intégralité. 

Entre l’âge de 70 ans et sa mort en 1939 à 83 ans, Freud a entretenu une correspondance nourrie avec la princesse Marie Bonaparte qui était tout à la fois son analysante devenue une amie chère, la traductrice de nombre de ses écrits en français et une mécène qui l’a sorti des griffes du nazisme en 1938. En plus du rôle majeur qu’elle a joué en sa faveur en introduisant la psychanalyse en France.

On découvre donc cette correspondance intégrale composée de 885 lettres – 578 de Marie Bonaparte, très longues pour la plupart, et 307 de Freud, courtes en général. Selon les volontés de la princesse, ces manuscrits ne devaient pas être accessibles avant 2020. Ses petits-enfants ont freiné tant qu’ils ont pu la parution de cette correspondance, ainsi d’ailleurs qu’une excellente biographie de la princesse rédigée par Célia Bertin, romancière connue, lauréate du prix Renaudot, parue en 1982 puis rééditée trois fois sous le titre de Marie Bonaparte et traduite en de nombreuses langues. Pour la petite histoire, Célia Bertin était passée à Apostrophes aux côtés de Françoise Dolto sur le thème de la sexualité féminine. La sexualité féminine – celle de Marie Bonaparte – est en effet le thème majeur, voire envahissant, de cette correspondance. La princesse avait épousé le prince Georges de Grèce (peu intéressé par les femmes) avec lequel elle a cependant eu deux enfants. Elle se pensait frigide malgré ses nombreux amants – dont certains très célèbres tels Aristide Briand, Raymond de Saussure, Bronislaw Malinowski, Marcel Griaule. Elle avait en effet développé une théorie qui tournait à l’obsession sur le fait que son clitoris était trop éloigné de l’entrée de son vagin, particularité physiologique qui l’aurait rendue anorgasmique. Ainsi au cours de près de deux cents lettres – certaines accompagnées de croquis – elle a entretenu Freud de ce problème de clitoris ; symptôme qui l’avait d’ailleurs conduite à de nombreuses et catastrophiques opérations pour rapprocher de quelques centimètres ( ?) son clitoris de son vagin…

L’assurance maladie obligatoire couvre l’immense majorité des dépenses de soins

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La DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a mis en ligne un outil de datavisualisation exploitant les données du Système national des données de santé et destiné à tous ceux que le sujet intéresse. Cet outil a servi pour un travail sur la part de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) dans la prise en charge de la consommation de soins et biens médicaux (CSBM) en 2017, soit l’année précédant la réforme du « 100% santé », qui propose des paniers de soins avec des restes à charge (RAC) nuls en audiologie, optique et soins dentaires pour les bénéficiaires de contrats de complémentaire santé.

Les auteurs de ce travail rappellent en préalable que les CSBM ont représenté 9% du Produit intérieur brut (PIB) en 2021 et que la France est le pays pour lequel le RAC est le plus faible (7% de leur montant). Si l’AMO a financé en moyenne 81% de la dépense de santé totale (en CSBM), ce taux s'élevait à 91% pour l’hôpital et à 76% pour les consultations de médecins.

Parmi les patients hospitalisés, 10% ont effectué 67% du total des dépenses hospitalières. En ville, 10% des patients concentraient 66% de la dépense totale en pharmacie, 41% de la dépense totale en consultations de spécialistes et 32% de la dépense totale de généralistes.

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D'autres vies que la nôtre (3/4) Après nous, les microbes

publié le 28 décembre 2022 

par Rob Dunn, Biologiste, écrivain et professeur au département d'écologie appliquée de la North Carolina State University et à l'université de Copenhague.

Toutes les espèces s’éteignent alors pourquoi pas nous ? Le monde d’après pourrait être celui de l’avènement des bactéries.
publié le 28 décembre 2022 à 18h32

D’autres vies que la nôtre (3/4). Les chercheurs ont pris l’habitude de les appeler «non-humains». Il s’agit de tous ces êtres avec lesquels nous cohabitons (ou pourrions cohabiter à l’avenir) sans en avoir toujours conscience : les microbes qui peuplent nos corps et notre environnement, les plantes de nos parcs et de nos forêts, les extraterrestres que nous rencontrerons sans doute un jour, et les robots qui prolifèrent autour de nous. «Libé» explore ces formes d’existence, qui posent mille questions aux sociétés humaines.

Les humains disparaîtront un jour. C’est le cas de toutes les espèces. Lorsque nous disparaîtrons, les processus de la vie se poursuivront sans nous (1). L’idée de l’extinction de l’homme doit vous paraître terrifiante, mais pour moi, il y a un réconfort dans l’idée d’une vie après nous. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.

Quel sens donner à nos rêves ?

Mercredi 28 décembre 2022

Une femme endormie en train de rêver ©Getty - Renphoto

Provenant du podcast

Avec philosophie

Chaque nuit, nous tombons dans les bras de Morphée et nous rejoignons le monde des rêves. En tant qu'ils sont porteurs de significations, les rêves sont des objets d'étude tant pour les psychanalystes que pour les sociologues. Que nous apprennent leurs interprétations ? 

Avec
  • Bernard Lahire professeur de sociologie à l’École normale supérieure de Lyon, détaché au CNRS
  • Mathilde Girard philosophe, psychanalyste et écrivain

“J’ai commencé mon activité professionnelle en tant que neurologue pour soulager mes patients névrotiques. J’ai fait d’importantes découvertes sur l’inconscient dans la vie psychique. Sur cette base s’est développée une nouvelle science : la psychanalyse. Mon nom : Sigmund Freud." C'est avec la voix de Freud que commence ce troisième épisode de la série consacrée à la valeur de nos interprétations puisqu'Aïda N'Diaye et ses invités se demandent : quel sens donner à nos rêves ?

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Névroses, stress, traumas... De quoi nos corps se souviennent-ils ?


 


Olivier Pascal-Moussellard  Publié le 28/12/22

Beauté 2021 - Beauty

En héritant des gènes de nos ancêtres, nos cellules captent-elles aussi leurs traumas ? Une évidence pour nombre de thérapeutes, que la science, malgré de troublantes avancées, n’a pu encore prouver.

En octobre 2021 s’est tenu un procès en appel, opposant l’État français à plusieurs associations demandant réparation des crimes de la traite et de l’esclavage. Les avocats du Mouvement international pour les réparations (MIR) ont alors évoqué devant les juges une discipline rarement citée dans les prétoires : l’épigénétique. Cette « science nouvelle, affirment-ils, permet d’expliquer la transmission génétique aux descendants des esclaves de traumatismes et de réactions liés au stress » Selon eux, un lien de causalité existerait entre l’esclavage d’hier et le niveau de diabète élevé de la population antillaise aujourd’hui. Le corps se souviendrait donc de tout ? Il garderait en « mémoire », dans ses cellules, les violences subies par les générations antérieures ? Et le souvenir de ces traumatismes serait à l’origine de pathologies diverses, des décennies, voire des siècles plus tard ? Question complexe, terrain mouvant. Et réponse polémique.

mercredi 28 décembre 2022

Le nombre de détenus en France atteint un nouveau record

Le Monde avec AFP  Publié le 28 décembre 2022

Au 1er décembre, 72 836 personnes étaient incarcérées dans les prisons françaises pour 60 698 places opérationnelles, soit une densité carcérale de 120 %.

Les prisons françaises atteignent un nouveau record. 72 836 personnes étaient incarcérées au 1er décembre, selon les données statistiques du ministère de la justice, soit vingt-sept de plus que lors du recensement historique de novembre dernier. 3,6 % des détenus sont des femmes et 0,8 % des mineurs.

Comment mieux gérer les affaires de violences conjugales ? Sur le terrain, les tribunaux s’adaptent

Par  et    Publié le 28 décembre 2022

Pour comprendre les nouveaux aménagements et les réflexions en cours, « Le Monde » s’est rendu à Bobigny et à Châlons-en-Champagne. Deux juridictions aux tailles et profils différents, chacune à sa façon engagée dans le traitement de ces affaires.

Comment les tribunaux gèrent-ils l’afflux des affaires de violences conjugales qui arrivent dans les prétoires ces dernières années ? Quels sont les circuits efficaces pour répondre à ce contentieux massif – en 2021, 208 000 victimes de violences conjugales ont été enregistrées par les forces de l’ordre ? La question mobilise les législateurs et l’exécutif : les députés viennent de voter en première lecture une proposition de loi – accueillie avec scepticisme par les magistrats et les avocats – créant des juridictions spécialisées en la matière, sur le modèle espagnol, associant « les pouvoirs du juge civil et du juge pénal » au sein d’« un tribunal des violences intrafamiliales placé dans le ressort de chaque cour d’appel ». En parallèle, une mission parlementaire, mandatée par la première ministre, Elisabeth Borne, réfléchit à des formes plus souples telles que la généralisation de pôles spécialisés, composés de magistrats formés, dans chaque tribunal.

Les super-héros sont-ils politiques ?


 


Vendredi 16 novembre 2018

Provenant du podcast

La Fabrique de l'Histoire

Equipe de super-héros ©Getty - yogysic, collection : DigitalVision Vectors

Pour clore cette semaine, suite au décès de Stan Lee, nous essayerons de décrypter les discours politiques qui se cachent derrière les masques des super-héros. Puis nous rendrons hommage au travail de deux historien/nes suite à leur disparition. 

Avec
  • Emmanuel Blanchard Maître de conférences au département de science politique de l'Université de Versailles-Saint-Quentin, chercheur rattaché au CESDIP (Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales)
  • William Blanc historien, médiéviste, spécialiste de la culture populaire

Chirurgie de réassignation sexuelle : la phalloplastie

 Accueil

le 27/12/2022

L’Hôpital privé Jean Mermoz (Ramsay Santé), situé à Lyon (Rhône), a organise une conférence sur le thème de la phalloplastie destinée aux patients suivis dans le cadre d’un parcours de chirurgie de réassignation sexuelle, mais aussi à tous ceux désireux d’en savoir plus. Explications avec le Dr Jean-Étienne Terrier, urologue spécialisé en chirurgie de reconstruction des organes génitaux externes.

chirurgie de réassignation sexuelle

L’Hôpital privé Jean Mermoz (Ramsay Santé), situé à Lyon (Rhône), a organise une conférence sur le thème de la phalloplastie destinée aux patients suivis dans le cadre d’un parcours de chirurgie de réassignation sexuelle, mais aussi à tous ceux désireux d’en savoir plus. Explications avec le Dr Jean-Étienne Terrier, urologue spécialisé en chirurgie de reconstruction des organes génitaux externes.

À l’Hôpital privé Jean Mermoz, l’équipe du Dr Terrier réalise des interventions chirurgicales de réassignation sexuelle à destination des personnes transgenres.
Ce type d’interventions regroupe :

  • La chirurgie de réattribution sexuelle pour les hommes vers femmes (aussi appelée « Male to Female » ou « M to F ») ;
  • La chirurgie destinée aux femmes vers hommes (« Female to Male » ou « F to M »), consistant à effectuer une phalloplastie.

Des parcours de soins étudiés et personnalisés

Une phalloplastie est un acte chirurgical qui est généralement l’aboutissement d’un long parcours de soins d’une durée de deux ans en moyenne. Dans un premier temps, un suivi endocrinologique, psychologique et psychiatrique est proposé. La phase chirurgicale arrive dans un second temps et comprend elle-même plusieurs étapes (entre 3 et 6 interventions chirurgicales en fonction des patients).

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Malaise des professionnels de santé : au Royaume-Uni, en Espagne, en Allemagne et en Italie aussi

Vincent Richeux  27 décembre 2022

Europe — Dans un contexte d’inflation record qui survient après deux années d’efforts fournis sur le front de la lutte contre l’épidémie de Covid-19, la colère gronde chez les professionnels de santé européens confrontés à des difficultés croissantes liées à la baisse des effectifs, une charge de travail devenue insoutenable et des rémunérations jugées insuffisantes. Alors que les systèmes de santé semblent plus que jamais à bout de souffle, des mouvements de contestation inédits s’observent dans plusieurs pays chez le personnel médical et paramédical.


Crise de l’hôpital : les professionnels de santé veulent des « ratios » soignants/patients

Stéphanie Lavaud  27 décembre 2022

France – Alors que les services de soins dans les hôpitaux sont sous tension pour cause de fortes pénuries de personnels et d’épidémies virales, les deux plus hauts représentants de l’État ont fait des gestes d’apaisement en direction des personnels hospitaliers – insuffisants et peu adaptés, à en croire les collectifs de personnels médicaux. Ces derniers réclament en effet des mesures concrètes, au premier rang desquelles : des « ratios » soignants/patients, facteurs d’attractivité pour recruter des infirmier.es.

Gouvernement à l’écoute

Dans un contexte tendu où les services sont saturés ou ferment tout simplement leurs portes comme à Montaigu ou Landerneau, la Première ministre Elisabeth Borne , accompagnée du Ministre de la santé et de la prévention, Monsieur François Braun et de la Secrétaire d’État chargée de l’enfance, Madame Charlotte Caubel se sont rendus jeudi dernier dans le service de cancérologie de l’enfant et de l’adolescent à Gustave Roussy de Villejuif (94). À l’occasion de cette visite, Elisabeth Borne a tenu à rendre hommage aux personnels soignants. « On est à votre écoute », a-t-elle affirmé pour les rassurer. De son côté, le président Emmanuel Macron a reçu vendredi matin une délégation de professionnels de la pédiatrie. Même objectif affiché : « avant tout et surtout de les écouter », a indiqué la présidence.

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Pourquoi sommes-nous immobiles lorsque nous rêvons ?

Mardi 27 décembre 2022

Provenant du podcast

Le Journal des sciences

Alors que l'activité cérébrale est supérieure à celle de l’éveil, l'immobilité est quasi complète, durant les phases de sommeil paradoxal. ©Radio France - CLM Images

Au menu du journal des sciences de "l'étrange" : l'immobilité pendant le sommeil paradoxal, la perte de l'os pénien chez nos ancêtres, des cigales qui sortent de terre tous les 17 ans et les petits bras des T-Rex. 


Pourquoi sommes-nous immobiles pendant le sommeil paradoxal ?

Le sommeil paradoxal, c’est la période du sommeil qui revient 3 à 4 fois par nuit, et pendant laquelle on rêve. C’est un médecin neurophysiologiste, Michel Jouvet, qui l’a décrite pour la première fois à la fin des années 1950, chez le chat. Depuis cette date, de nombreux travaux ont été entrepris pour essayer de comprendre comment cet état de sommeil et de vigilance particulier est généré. Quelle est la zone du cerveau et les neurones qui sont à l’origine du sommeil paradoxal ?

La particularité du sommeil paradoxal réside dans le fait que le corps soit immobile, comme naturellement paralysé, alors même que l’activité cérébrale est maximale. D’où le nom de paradoxal, puisqu'il s'agit d'une activité cérébrale supérieure à celle de l’éveil, mais dans une immobilité quasi complète. Et c'est tant mieux : si vous rêvez que vous courrez, vous ne tomberez pas de votre lit.

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En 2021, le service d'addictologie de l'hôpital Pitié-Salpêtrière, à Paris, a accueilli ses 1e casques de réalité virtuelle. L'objectif ? Soigner des patients addicts grâce à la thérapie par exposition à la réalité virtuelle. Et ça marche !

Par 30 décembre 2022

Un jeu vidéo pour soigner les addictions ? « Oui, oui, on peut vraiment utiliser la réalité virtuelle (VR) pour traiter des addictions, au tabac, à l'alcool, à différentes drogues… », répond Eric Malbos, médecin psychiatre (vidéo ci-contre). C'est ce que propose, depuis fin 2021, l'équipe d'addictologie de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, dans le cadre d'un protocole de soin basé sur la réalité virtuelle, en collaboration avec C2Care, une start-up spécialisée dans les « serious games » (« jeu sérieux » en français).

Thérapies in virtuo

D'abord utilisée pour traiter les phobies ou l'anxiété, la « VR » a récemment fait ses preuves auprès de patients addicts. On parle alors de thérapie par exposition à la réalité virtuelle (TERV) ou de « thérapies in virtuo ». Alcool, tabac, cannabis, héroïne, écrans, jeux d'argent, sexe… Il existe de nombreuses substances ou pratiques addictives qui, en cas de dépendance, conduisent toutes à une perte de contrôle, une modification de l'équilibre émotionnel, des troubles d'ordre médical et des perturbations de la vie personnelle, professionnelle et sociale. Pour sortir du cycle infernal de cette pathologie psychiatrique répertoriée au sein du fameux Manuel de diagnostic et statistiques des troubles mentaux (DSM), le patient doit suivre une prise en charge multidisciplinaire.


Le traitement de l’anxiété chez les adultes plus âgés pourrait réduire le risque de démence

À retenir 

  • Plus de deux tiers des adultes plus âgés présentant un trouble anxieux probable ont présenté une amélioration fiable de leur anxiété grâce à la psychothérapie.
  • Ces adultes plus âgés présentaient des risques réduits de démence toutes causes confondues, de démence vasculaire et de maladie d’Alzheimer.

Pourquoi est-ce important ?

  • Les interventions visant à prévenir et traiter la démence sont limitées.

Méthodologie

  • Une étude de cohorte prospective a porté sur 128 077 adultes plus âgés au Royaume-Uni, de 65 ans ou plus, sans démence et atteints d’un trouble anxieux probable, qui avaient eu recours à des services de psychothérapie fondés sur des données probantes pendant la période 2012–2019 (Programme d’amélioration de l’accès aux traitements psychologiques).
  • Critère d’évaluation principal : la démence toutes causes confondues, à l’exclusion des cas diagnostiqués au cours de la première année suivant la fin de la psychothérapie.
  • Financement : Société de la maladie d’Alzheimer (Alzheimer’s Society) ; autres.


Smartphone, GPS, Google… À force d’assistance, la mémoire humaine flanche

Olivier Tesquet  Publié le 25/12/22

Perpétuellement assistés par des mémoires externes, nous n’exerçons plus la nôtre. Au point de la perdre ? Jean-Gabriel Ganascia, professeur à la faculté des sciences de la Sorbonne, et Francis Eustache, neuropsychologue et professeur à l’École pratique des hautes études, en débattent.

1965 : Gordon Moore, docteur en chimie et futur cofondateur du géant de l’informatique Intel, énonce la loi du même nom. Il prédit que le nombre de transistors dans un circuit intégré double tous les dix-huit mois. En d’autres termes, la puissance de calcul des ordinateurs croît de manière exponentielle. Cinquante ans plus tard, nous sommes effectivement capables de stocker des millions de livres dans des disques durs de la taille d’un galet, ou d’externaliser nos photos de vacances dans un cloud qui semble sans limites. Nos smartphones sont des bibliothèques miniatures et nous vivons entourés de mémoires externes, à qui nous déléguons notre mémoire biologique. Jusqu’à la perdre ?

Jean-Gabriel Ganascia, professeur à la faculté des sciences de la Sorbonne et président du comité d’éthique du CNRS, rappelle que ces béquilles technologiques, omniprésentes mais fragiles, tendent « à la fois vers l’hypermnésie et vers l’amnésie ». Quant à Francis Eustache, neuropsychologue et professeur à l’École pratique des hautes études, il s’interroge en introduction d’un ouvrage collectif auquel ces deux scientifiques ont participé : « Essence-même de notre élan vital et de notre libre arbitre, [notre mémoire] est-elle menacée face à des mémoires externes de plus en plus puissantes et invasives ? » (1). Cette question vertigineuse se pose avec d’autant plus d’insistance que le modèle des grandes plateformes de la Silicon Valley ambitionne de transformer nos expériences en signaux informatiques, et que les milliardaires qui la peuplent, comme Elon Musk ou Mark Zuckerberg, rêvent d’accroître ou de numériser nos capacités cognitives.

mardi 27 décembre 2022

Pourquoi ces médecins du Maine-et-Loire ont fait interner un confrère en psychiatrie

Publié le 

La chambre disciplinaire de l'ordre des médecins a débouté un médecin du Maine-et-Loire qui voulait que des confrères soient sanctionnés pour l'avoir fait interner en psychiatrie.

La chambre disciplinaire de l’ordre régional des médecins a débouté un professionnel addictologue des centres hospitaliers d’Angers et Saumur (Maine-et-Loire), qui voulait que deux de ses confrères soient sanctionnés pour l’avoir fait interner contre son gré en psychiatrie.

Dr C. avait en effet été hospitalisé « sans consentement » le 25 août 2021 au Centre de santé mentale angevin (CESAME) de Sainte-Gemmes-sur-Loire sur la base d’un certificat médical du Dr J.

Il présentait « des troubles mentaux »

Ce dernier est un médecin généraliste installé sur la commune. Il rappelait dans ce document que son confrère était « suivi pour trouble(s) bipolaire(s) » et qu’il présentait des « troubles mentaux » qui rendaient « impossible » une hospitalisation de son plein gré.

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Ça fait tâche Sur TikTok, les petites amies au foyer sont premières de corvées

par Katia Dansoko Touré  publié le 31 décembre 2022

Depuis cet automne, de nombreuses jeunes femmes, sans emploi et vraisemblablement dépendantes de leurs compagnons, filment avec enthousiasme leurs activités quotidiennes et leurs travaux domestiques sous le hashtag #StayatHomeGirlfriend.

On connaissait les «femmes au foyer», voici venu le temps des «petites amies au foyer» ou, en version originale, «Stay at Home Girlfriend». Merci qui ? TikTok, l’application chinoise prisée des ados (et qui pourrait être bannie aux Etats-Unis par peur d’une surveillance de Pékin) sur laquelle est née cette énième tendance à l’automne. Au menu : des vidéos dans lesquelles des jeunes femmes (pas plus de 25 ans pour la plupart) partagent leur routine – sport, rangement du domicile, préparation des repas – en attendant leur petit ami parti travailler.

Sur l’une d’elles, une internaute se prépare dans son dressing – où s’entassent sacs, chaussures de luxe mais aussi dollars en grande quantité –, avant de filmer sa promenade du matin, ses séances de manucure, son shopping puis son passage au resto (1,8 million de vues). «Tout ce que je fais pour mon petit ami dans la journée», écrit une autre sur une vidéo où elle prépare le café et fait à manger (4,5 millions de vues). «J’adore être une petite amie qui reste à la maison et qui n’a pas à travailler toute la journée», assume une tiktokeuse de 25 ans (3,2 millions de vues).

La tentation de l'occulte


© Getty

À propos de la série

Dans le cadre de la quinzaine "L'étrange Noël de France Culture", une série pour explorer l'influence et le pouvoir de ces croyances à mi-chemin entre science, religion et superstition. Quelle place ont-elles dans la société ? Quelle influence ont-elles dans la sphère politique ?

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Témoignage Harcèlement scolaire : «Dès les premières insultes, j’ai cessé de m’aimer»

par Cécile Bourgneuf et photo Emma Burlet   publié le 26 décembre 2022

Injuriée, frappée, aspergée d’essence et menacée de mort : Anne-Liz Deba a vécu un véritable calvaire au collège, aggravé selon elle par l’inaction de l’équipe pédagogique. Durablement traumatisée, elle tente aujourd’hui d’aider d’autres victimes à se reconstruire.

700 000 élèves sont en moyenne victimes de harcèlement chaque année, soit deux à trois enfants par classe. Ils en resteront durablement marqués, quand les conséquences ne sont pas encore plus dramatiques. Chaque mois, Libérationaborde ce phénomène majeur chez les mineurs.

Elle ne peut plus bouger. Tétanisée. Elle en est certaine, elle va mourir devant son collège, tuée par ses harceleurs. Ils viennent de vider deux bidons d’essence. L’un dans l’allée, jusqu’à ses pieds. L’autre, sur elle. «Brûle-la ! Brûle-la !» scande le groupe de garçons hilares tandis qu’un élève s’approche avec un briquet. Il l’allume, l’éteint puis brandit la flamme devant ses yeux. Anne-Liz a 13 ans.«Au moins tout ça s’arrêtera enfin», se dit-elle. «Tout ça», ce sont des années de harcèlement scolaire dont témoigne aujourd’hui Anne-Liz Deba dans les écoles, dans les médias et dans son podcast Smile. Lorsqu’on rencontre la jeune femme de 21 ans dans un café de l’Est parisien, on est d’abord frappé par son sourire.

lundi 26 décembre 2022

Antidépresseurs : quels sont ceux qui exposent le plus à un risque de syndrome de sevrage ?

Caroline Guignot    8 nov. 2021

Messages principaux

  • L’analyse de la base de données de pharmacovigilance de l’OMS montre que les antidépresseurs à courte demi-vie exposent les patients à un risque plus élevé de syndrome de sevrage que ceux à demi-vie longue.