Alors qu’il s’apprête à quitter ses fonctions de Défenseur des droits, Jacques Toubon a répondu à vos questions au cours d’un Live chat de plus d’une heure. IVG, Secret médical, discriminations dans l’accès aux soins, confinement et libertés individuelles… il a précisé la position du Défenseur des droits sur de nombreux sujets et invité les médecins à prendre part à la protection des droits fondamentaux et à préserver l’égalité de traitement.
Journaliste QDM (SL)
Bonjour à toutes et à tous.
Le Live chat va bientôt commencer. Nous accueillons aujourd’hui Jacques Toubon, Défenseur des droits. Au cours de son mandat, il a pris position sur de nombreux sujets dans le domaine de la santé. Alors qu’il s’apprête à quitter ses fonctions, Jacques Toubon fera le bilan de son action et répondra à vos questions pendant toute la durée de ce Live chat.
Journaliste QDM (SL)
Encore quelques minutes avant le début de ce Live chat. Merci de votre patience.
Journaliste QDM (SL)
Jacques Toubon vient à la rédaction. Le Chat va commencer...
Journaliste QDM (SL)
Bonjour Jacques Toubon. Nous sommes ravis de vous accueillir dans les locaux du « Quotidien ». Merci d’avoir accepté notre invitation
Jacques Toubon
Je suis extrêmement heureux de me retrouver dans les locaux du « Quotidien du Médecin » et de pouvoir répondre à toutes les questions de ce « chat », comme on dit en français.
Docteur Dany
Pensez-vous qu’il soit tolérable que des personnes âgées résidentes dans les EHPAD soient encore interdites de sorties ? Que faire et vers quelle autorité se tourner face à un refus de la direction de l’EHPAD de laisser sortir une personne âgée pour une visite dans sa famille alors qu’elle en est capable physiquement ? Pouvons-nous admettre une telle privation de liberté
Jacques Toubon
J'ai traité cette question dès le début de l'année et pendant l'épisode de pandémie de manière ponctuelle. À l'automne, je pense que la Défenseure des droits publiera une décision cadre relative aux droits fondamentaux des personnes hébergées dans les EHPAD et autres formes d'hébergement collectif. Cette décision, à laquelle j'attache beaucoup d'importance, n'a été retardée que par la surcharge de travail qu'a entraîné aux juristes la situation depuis le mois de mars.
Jacques Toubon
Naturellement, à côté de cette décision cadre, nous traiterons toutes les réclamations individuelles que nous recevrons, comme nous avons commencé à le faire.
Jacques Toubon
De manière plus générale, la liberté d'aller et de venir, est un des principes fondamentaux que la peur, la volonté de sécurité, tendent à compromettre à travers les deux états d'urgence successifs, mais aussi simplement, par la manière dont sont traités certains patients, par exemple, dans les établissements psychiatriques, comme la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté l'a montré récemment, certains pensionnaires d'établissements médico-sociaux (et pas seulement les personnes âgées) et aussi par les atteintes qui sont portées à la liberté de manifester.
« Près d’un quart des infections par le SARS-CoV-2 restent asymptomatiqueset environ 50 % des transmissions surviennent durant la phase pré-symptomatique du patient source ». Si au début de l’épidémie le poids des infections asymptomatiques par le Sars-cov-2 et la probabilité de transmissions en phase pré-symptomatique étaient jugés négligeables, plusieurs publications sont venues depuis rectifier le propos.
Dans une « synthèse rapide » publiée mercredi, Santé publique France fait un état des lieux en s’appuyant sur une recherche sélective et non exhaustive des données disponibles dans la littérature au 2 juin 2020.
Dans l’Amour la poésie de Paul Eluard, la Terre est bleue comme une orange mais, dans cette photographie, la Terre est rose comme la peau d’un litchi, une framboise ou un gros radis… Deux fillettes, Deborah Kehinde (qui signifie en yoruba, «la première née») et Célestine Taiwo (littéralement, «celle arrivée après l’autre»), sortent tout juste d’une célébration religieuse. Très fières, elles posent sur un monticule fuchsia, le regard vers l’infini, telles deux déesses auréolées de charlottes blanches - la tenue d’apparat pour cette cérémonie à laquelle on se rend traditionnellement pieds nus. Les sœurs jumelles habitent à 80 kilomètres de Lagos, dans le sud-ouest du Nigeria, plus précisément dans le village d’Igbo-Ora, surnommé la ville des jumeaux. Là, les grossesses gémellaires sont plus nombreuses que dans le reste du monde.
France – Parlera-t-on d’une génération Covid comme il y a il y a eu une génération SIDA, profondément marquée par l'apparition d'une nouvelle maladie ? Ces jeunes, que l’on a désigné à un moment donné comme vecteurs majeurs de la maladie et qui ont été stoppé dans l’élan de leur jeunesse par le confinement, vont probablement garder des séquelles de cette période, même si tous n’ont pas été égaux devant le confinement. A-t-on pris en charge la souffrance de ceux qui étaient confinés dans des espaces étroits, parfois prisonniers d’ambiances familiales délétères ? D’une façon plus globale, a-t-on écouté ce qu’ils avaient à nous dire car finalement leur parole n’a été que peu entendue pendant et après le confinement. Enfin, quid des jeunes migrants ou de parents migrants, leurs familles ont-elles bien compris les enjeux du confinement ? Comment l’ont-ils vécu ? Autant de sujets sur lesquels le Pr Marie-Rose Moro, pédopsychiatre et spécialiste de psychiatrie transculturelle, qui dirige la Maison de Solenn à l’hôpital Cochin (Paris), nous donne son point de vue.
Medscape édition française : Comment l’épidémie de Covid et le confinement ont-ils impacté la vie des adolescents ?
Pr Marie Rose Moro : Le point commun à tous les adolescents, c’est qu’à cet âge-là, on a besoin du monde extérieur. La vie sociale et amicale est très importante. On a besoin de s’identifier aux autres, d’échanger avec des adultes autres que ses parents. A l’adolescence, le monde s’élargit, on parle d’ailleurs « d’espace psychique élargi ». On sort du modèle parental, on s’identifie à d’autres, à des valeurs du monde extérieur et d’autres manières de faire, de penser, etc.
Par Paul Ricaud— Des cartouches de protoxyde d'azote, normalement utilisées pour les siphons a chantilly. Ce gaz est depuis quelques années utilisé comme gaz hilarants.Benjamin Polge
Une étude de l'Anses dévoilée ce jeudi insiste sur la dangerosité de cette drogue légale, pourtant perçue comme inoffensive, qui séduit notamment les plus jeunes.
La schizophrénie est une maladie psychiatrique qui affecte plus de 23 millions de personnes dans le monde. En France, elle concerne 600 000 personnes.
Quels symptômes caractéristiques permettent de distinguer la schizophrénie d'autres maladies psychiatriques ? Y-a-t-il un âge particulièrement sensible en termes de déclenchement de ces symptômes ?
Dr Boris Chaumette, psychiatre à l’Hôpital Sainte-Anne à Paris, chercheur dans l'unité INSERM U1266, Docteur en psychiatrie et en neurosciences étudiant la génétique et l'épigénétique des troubles psychiatriques, en particulier la schizophrénie
Une amende de 2 000 euros vient d’être requise contre la performeuse Deborah De Robertis pour s’être montrée nue devant la grotte de Lourdes. Avant elle, de nombreux artistes de différents pays ont été condamnés par la justice pour des créations jugées sacrilèges.
Deux mille euros. C’est le montant de l’amende requise, le 25 juin, par le parquet de Tarbes à l’encontre de Deborah De Robertis. En août 2018, l’artiste franco-luxembourgeoise s’était présentée nue à l’entrée de la grotte du sanctuaire de Lourdes, où, selon la tradition catholique, la Vierge Marie serait apparue à Bernadette Soubirous en 1858. Le sanctuaire a porté plainte, dénonçant « un acte d’exhibitionnisme qui a choqué les fidèles présents ». La récidiviste, déjà relaxée par le passé pour des performances dénudées au Louvre et à Orsay, affirme avoir voulu réunir à Lourdes deux figures bibliques, Marie « l’asexuée » et Marie-Madeleine la « trop sexuée », pour dénoncer les stéréotypes féminins véhiculés par la religion. Jugement rendu le 6 août.
GENÈVE En 2013, une jeune handicapée était agressée sexuellement à l'hôpital Belle-Idée par un patient schizophrène. Le Ministère public exclut toute responsabilité du personnel soignant.
Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et le personnel soignant ne portent aucune responsabilité dans l'agression d'une jeune handicapée par un patient schizophrène, en 2013, à l'hôpital de Belle-Idée. Le Ministère public a ordonné le classement de la procédure.
L'information, révélée vendredi par la Tribune de Genève, a été confirmée par Romain Jordan, l'avocat de la famille de la victime. L'agresseur avait été jugé irresponsable. Le Parquet devait encore déterminer, sur requête des plaignants, si des reproches pouvaient être adressés au corps médical et aux HUG dans cette affaire.
Absurdes ou riches de sens ? La réponse à la question que tout rêveur se pose : nos rêves ont un sens, que l'on peut décrypter. Petite méthode pour en savoir plus.
Nos rêves nous font rire, nous intriguent, nous terrifient, nous émerveillent ou nous indiffèrent. Ils peuvent nous poursuivre tout au long de la journée ou se dissiper au réveil sans que l'on puisse les retenir. Lorsqu'on ne s'en souvient pas, on a rêvé quand même. Mais comment interpréter ses rêves ? à quoi riment ces scénarios énigmatiques, " sans queue ni tête " ? Pour ceux qui les jugent absurdes et n'en veulent rien savoir, ils ne servent à rien. Dans ce cas, pourquoi se manifestent-ils ? Les neurosciences nous apprennent qu'ils contribuent, entre autre, au bon fonctionnement de notre cerveau, optimisent la mémorisation et consolident les apprentissages. Mais pourquoi le cerveau recourt-il à des mises en scène si sophistiquées ?
Cette question qui a interrogé tous les grands esprits depuis la nuit des temps a fasciné Freud, qui a vu dans les rêves " la voie royale vers l'inconscient ", c'est-à-dire la partie la plus méconnue et néanmoins active de notre psychisme. Car c'est dans l'inconscient que se tapissent nos pulsions et nos désirs inavouables, censurés par notre notre conscience en état d'éveil. Sauf que plus on ignore ses messages, plus il mène le jeu à notre insu. Décrypter nos rêves nous aide à nous familiariser avec cet " intime étranger ". Car l'inconscient est très bavard et a besoin d'être entendu, à défaut d'être compris ! A condition d'admettre qu'il a son propre langage, avec sa propre logique et ses propres lois. En le traduisant à l'aide de la psychanalyse, nous pourrons mieux nous connaître et reprendre ainsi " la main " sur le cours de notre vie. Le psychanalyste Jean-Pierre Winter nous guide dans cette fascinante exploration… de nous-même.
REPORTAGE Autrefois associé à des rites de fertilité, le Kanamara matsuri (festival du pénis de fer) à Kawasaki suit un déroulé immuable. Des dizaines de milliers de personnes assistent à la procession de divinités incarnées dans des phallus géants. Depuis dix ans, un tourisme massif et un mercantilisme grivois se sont greffés à l’événement.
Ce dimanche 5 avril 2020, dans un bâtiment octogonal d’un bois sombre, un rituel codifié se déroule en silence, comme chaque année depuis 1977. Il est environ 10 heures, dans ce quartier ancien de Kawasaki, vaste cité industrielle située en bordure sud de Tokyo. Le petit temple shintoïste Kanayama est d’ordinaire interdit aux curieux. Mais ce jour est celui du matsuri, la célébration annuelle des divinités locales, et une trentaine d’invités ont pris place.
Un homme apparaît dans un somptueux kimono liturgique. Ses cheveux de jais sont surmontés d’un petit bonnet de cérémonie, son pantalon couleur pourpre indique un rang important. Il serre devant sa poitrine un sceptre rituel. Ce kannushi (« pasteur shinto ») s’appelle Hiroyuki Nakamura, et il préside à la cérémonie, assisté de deux femmes – sa mère et sa sœur. La seconde, Hisae, entonne des incantations après s’être inclinée devant l’autel.
Un officiant vêtu de blanc agite devant lui une baguette de bénédiction, avant de brûler des ex-voto dans un four sacré. Une odeur de cyprès flotte autour des invités, tous masqués contre le Covid-19, qui déposent, en offrande, des branches d’un arbre sacré.
*Pédiatre, Lyon ; **Puéricultrice, association Courlygones, Villeurbanne ; ***Pédiatre, Lyon
Le nombre des consultations non programmées et médicalement injustifiées dans les structures d’urgence augmente. L’association Courlygones réalise une régulation en amont. Pour cela, elle a élaboré des algorithmes de réponse destinés aux parents et accompagnants d’enfants. Dans ce contexte, ces préconisations téléphoniques sont délivrées par des infirmiers et puéricultrices spécifiquement formés, via le SAMU C15. En 2017, le suivi des appelants montrent que 92,4 % se conforment aux recommandations.
Le nombre des consultations hospitalières ne cessent d’augmenter et il convient de redonner une place « raisonnée » aux consultations dites « d’urgence ». Par ailleurs, les parents parviennent de moins en moins à évaluer le niveau de gravité des symptômes et réclament très souvent une réponse rapide à leur inquiétude. Nos travaux à Lyon sur la consultation téléphonique pour les enfants en situation d’urgence (ressentie ou réelle), entrepris depuis 2002 reposent sur le constat de la saturation des services d’urgences pédiatriques par des pathologies ne justifiant pas toujours – loin s’en faut – le recours à des plateaux techniques hospitaliers. C’est pourquoi, au cours de toutes ces années, plusieurs fiches de conseils, destinées principalement aux parents et accompagnants, ont été rédigées grâce à la collaboration de professionnels de santé et de parents. Depuis 2005, ces derniers peuvent aussi consulter un site internet, régulièrement mis à jour, et contacter une plateforme téléphonique pour bénéficier de conseils standardisés et validés
La majeure partie de la saturation des services d’urgence, hospitaliers ou libéraux, s’explique par l’afflux toujours plus important de consultations non programmées vers ces structures(2). Malgré des efforts d’organisation et une augmentation de l’offre, on constate un accroissement quasi parallèle des « besoins exprimés » : le nombre de passages dans les différentes filières d’urgence pour enfants est en constante augmentation. Les services d’accueil d’urgence initialement dédiés à la prise en charge des patients les plus gravement atteints, sont devenus, pour l’essentiel, des centres de soins primaires de type consultations non programmées et ne justifiant pas, médicalement, la mobilisation d’un plateau technique aussi sophistiqué. Ce phénomène n’est pas seulement coûteux en termes de temps et de moyens, mais surtout il peut compromettre les modalités de prise en charge des « vraies urgences » au niveau de l’accueil et de la disponibilité des personnels. D’après un rapport récent de la Cour des comptes(3), l’augmentation de la fréquentation des services d’urgences n’est pas liée à une dégradation globale de l’état de santé de la population,
puisque 20 % seulement de ces visites aux urgences débouchent sur une hospitalisation, les autres patients retournant à domicile après examen. La pédiatrie n’échappe pas à cette évolution : au cours de la première année de vie de leur enfant, 48 % des parents ont recours, au moins une fois, à l’un ou l’autre des dispositifs d’urgence(4) . Sur le Rhône, on enregistre en 2017, près de 85 000 passages au SAUP (service d’accueil des urgences pédiatriques) de l’hôpital Femme-Mère-Enfant à Bron (Lyon).
Autonomie avec élargissement du rôle propre notamment, revalorisation, meilleure représentation, ratio infirmiers/patients... L'Ordre national des infirmiers a communiqué ce matin ses propositions émises dans le cadre du Ségur de la santé.
"L'évolution de la profession infirmière est nécessaire pour permettre à l'usager du système de santé de recevoir les soins les plus efficients, tout en conservant le lien social et l'humanité qui caractérisent la prise en charge infirmière", estime l'ONI.
Plus grande autonomie des infirmiers
Un des enjeux prioritaires, selon l'ONI, est d'élargir les compétences des infirmiers et de développer leur autonomie, pour une meilleure prise en charge des patients.
"Cet enjeu est valable quel que soit le mode d'exercice (libéral ou salarié) et quel que soit le domaine d'action (en établissement sanitaire, médico-social, psychiatrie, infirmier au travail, infirmier scolaire", indique l'instance.
Au diapason des récentes mobilisations antiracistes, la comédie aussi puissante que subversive de et avec Jean-Pascal Zadi sort ce mercredi. Dotée d’un casting de stars embarquées dans leur propre rôle, elle passe militantisme, communautarisme et questions identitaires au crible d’une dérision étincelante.
Le racisme touche toutes les couches de la société et tous les secteurs. La médecine n'est pas épargnée. Avant la sortie ce mercredi du film "Tout simplement noir", des médecins ont accepté de raconter au micro de France Culture ce qu'ils subissent de la part de leurs propres patients.
"Vous êtes brancardier, aide-soignant ?" Depuis qu'il a commencé à travailler il y a dix ans, Johan n'a souvent pas le temps de se présenter. Souvent, les patients lui attribuent une fonction qui n'est pas la sienne. "J'entre pourtant avec la blouse, le stéthoscope, le badge avec écrit chef de service mais pour eux je ne suis pas médecin", explique le jeune praticien de 34 ans.
Il faut dire que pour une partie non négligeable de sa patientèle être noir et médecin n'est pas compatible. "Il y a toujours ce côté manque de légitimité parce que dans leurs représentations, je ne corresponds pas à l'image qu'ils se font d'un médecin ou d'un chef de service."
Quand il était jeune remplaçant, il lui est arrivé de voir des patients quitter le cabinet en découvrant son visage dans la salle d'attente. Sans forcement que des mots soient prononcés, il sent bien que la couleur de sa peau pose parfois problème. Il sait aussi que pour ses collègues aides-soignantes ou infirmières, le racisme est plus frontal, d'abord du fait de leur place dans la hiérarchie mais aussi parce qu'elles sont des femmes.
Tout -ou presque- se passe comme si la pandémie n'existait plus en France métropolitaine. Pourtant, l'organisation mondiale de la santé parle d'"accélération" de l'épidémie et le demi-million de morts est atteint. Dès lors que la pandémie n'est plus visible sous nos yeux alors elle n'existe plus ?
Malgré les alarmes de l'organisation mondiale de la santé sur une "accélération" de l'épidémie, en France métropolitaine nous parlons de la pandémie au passé, ou presque. Est-ce un tort ? La vie reprend, les frontières rouvrent…
Pourtant, la situation est dramatique sur le continent américain. Les États-Unis ont recensé 39 379 nouveaux cas de Covid-19 en vingt-quatre heures, selon un dernier bilan publié dimanche 5 juillet par l’université Johns-Hopkins. Plus proche de nous, En Espagne, des reconfinements ont été décidés localement en Catalogne ou en Galice notamment.
Comment circule encore le virus ? Qu’est-ce-que cela dit de nos frontières quelles soient corporelles, nationales, continentales, mentales ou sociales ?
Corps-frontière
La pandémie ignore beaucoup des frontières qui nous sont habituelles, elle a ses propres frontières. La première, c'est le corps, l'enveloppe du corps. La dernière c'est le monde dans toute sa dimension planétaire. Entre les deux, il y a ce qu'on appelle les clusters qui sont des réseaux de relation. De ce point de vue, l'anthropologie est très proche de l'épidémiologie. C'est intéressant de prendre conscience que les frontières peut-être les moins visibles, mais les plus réelles, sont justement celles que nous imposent la pandémie. Michel Agier
En conseillant un jeune poète en 1903, Rainer Maria Rilke a écrit un monument de philosophie, un manuel spirituel. Voici comment il peut vous guider vous aussi sur le chemin de l’écriture, et de l’existence, alors que sont lues ses "Lettres à un jeune poète" dans le cadre d'un "Rêve d'Avignon".
L’immense poète que deviendra Rilke n’a que 28 ans quand il commence à répondre à Franz Kappus, 17 ans, poète en herbe et cadet à l’école militaire que Rilke avait désertée quelques années plus tôt. Rilke lui envoie dix lettres en cinq ans depuis Paris, où il est secrétaire de Rodin, depuis la Suède, Rome, des alentours de Brême, où il ne cesse d’écrire. Dix petits traités de philosophie pratique, dix méditations sur la solitude, l’amour, la création.
Leçon 1 : assumez votre sexualité
Jean-Yves Masson : La thématique de la sexualité est extrêmement importante parce que dans ses lettres, on voit bien qu’écrire, être poète, ce n’est pas un métier, c’est une façon d’être, d’abord. C’est un certain rapport au monde, à soi-même, et à la vie. Et Rilke a des réponses extraordinairement modernes pour son époque, où il dit que l’énergie sexuelle et l’énergie créatrice, c’est la même.
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Leçon 2 : donnez votre vie pour écrire
Jean-Yves Masson : Rilke lui dit : “Si vous pensez que vous pouvez continuer à vivre sans écrire, n’écrivez pas”. Rilke dit : “Si on répond 'non, je n’en mourrai pas', alors on n’a pas le droit d’écrire.” Donc vous voyez, c’est quand même très exigeant. C’est évidemment son cas. L’écriture l’a sauvé du suicide, ou en tout cas d’un naufrage psychique très très grave.