| Le 26 novembre 2019
Interview.- Dans son livre Le Regret d’être mère, paru le mercredi 20 novembre, la sociologue israélienne Orna Donath donne la parole à celles qui considèrent la maternité comme un frein à leur épanouissement personnel. Des témoignages encore tabous qui appellent à repenser l’assignation des femmes à devenir mères.
Elles aiment leurs enfants mais auraient préféré ne pas les avoir. Difficile d’assumer ce sentiment alors que la société enjoint les femmes à vivre «le bonheur de la maternité». Orna Donath, docteure en sociologie et enseignante à l’Université Ben Gourion du Neguev en Israël, a toujours refusé cette injonction à procréer pour «enchanter» son quotidien. Publiée en 2015, son étude Regretting Motherhood: A Sociopolitical Analysis, dans laquelle elle interviewe 23 femmes israéliennes (1) qui regrettent d’être mères, a jeté un pavé dans la mare des layettes. Loin de vouloir faire des généralités, la chercheuse y dresse un constat : oui, il est possible de souffrir de la maternité et de rêver d'appuyer sur la touche retour arrière. Vivement partagée sur les réseaux sociaux, le fruit de sa recherche fera naître un livre #Regretting Motherhood deux ans plus tard. Après un succès international, sa traduction est arrivée en France mercredi 20 novembre, sous le titre Le Regret d’être mère (2). Ces confessions jusqu’ici réservées au divan, deviennent audibles, levant le voile sur un ultime tabou.