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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 19 septembre 2019

La planète des sigles

20.09.2019
Les médecins sont souvent caricaturés pour leur profil scientifique. Ils seraient férus de maths et n’auraient de prédisposition que pour l’arithmétique. C’est faux. À l’ère du Big data, la médecine est paradoxalement une affaire de lettres. Plus précisément un univers de sigles à rendre cinglé.
Il faut reconnaître que ces dernières années, les technocrates s’en sont donné à cœur joie dans les différentes réformes de santé. À commencer par la loi HPST de Roselyne Bachelot. Le MG doit retenir quelques-unes des 5 000 cotations recensées dans la nomenclature, surtout le G et le VL et depuis quelques années les MCX et les MTX.
S’il n’y avait que cela ! Depuis dix ans, les généralistes ont appris à se familiariser avec les ARS, ils sont nombreux à avoir intégré une MSP, à participer à une ESP pour toucher les NMR. Le gouvernement souhaite aujourd’hui le voir adhérer à une CPTS pour reprendre le chemin de la PDS, pourquoi pas dans une MMG, et désengorger les urgences des CHU.
Pour se mettre dans le bain, le médecin est plongé dès son Paces, bien avant les ECN et la fin de son DES, au maniement des sigles. Pour l’inciter à s’installer, rien de tel qu’un CESP, suivi d’un PTMG ou d’un Caim. La CPAM l’encourage à réduire ses IJ et limiter les DE pour tenir l’Ondam, à maîtriser ses prescriptions pour gonfler sa Rosp (attention, pas trop de NS !).

Boom des consultations pour « éco-anxiété » chez les psychiatres américains

Medscape Logo
John Watson, avec Vincent Richeux
19 septembre 2019

Washington, Etats-Unis - Face aux conséquences alarmantes des activités humaines sur la planète, de plus en plus de personnes se sentent en souffrance au point d’envisager de solliciter un soutien psychologique. Les professionnels de santé mentale sont-ils prêts? Beaucoup en doutent, en particulier aux Etats-Unis, où psychiatres et psychologues appellent à mieux prendre en considération l’éco-anxiété.
« Sensibiliser les professionnels et le public au sujet de l’urgence climatique et des répercussions du dérèglement climatique sur le bien-être et la santé mentale ». Telle est la mission que s’est fixée la Climate Psychiatry Alliance (CPA), un collectif de psychiatres américains, qui appelle non seulement à prendre conscience de l’impact des activités humaines, mais aussi à répondre à la détresse exprimée par un nombre croissant de concitoyens face à la dégradation de l’environnement et aux catastrophes naturelles à répétition.

Des données probantes relatives aux « psychobiotiques » dans le cadre du traitement de la santé mentale sont publiées

Univadis

Dawn O'Shea  13 sept. 2019

Un groupe international a publié les résultats de la plus grande revue de données probantes au monde sur les effets des suppléments nutritifs dans le cadre des troubles de la santé mentale.

L’étude a évalué 33 méta-analyses d’essais contrôlés randomisés portant sur l’efficacité et la sécurité d’emploi des suppléments nutritifs dans le cadre de troubles mentaux fréquents et sévères (n = 10 951).

Bien que la majorité des suppléments évalués n’aient pas amélioré de façon significative la santé mentale, les chercheurs ont découvert des données probantes solides, selon lesquelles certains suppléments constituent un traitement complémentaire efficace pour certains troubles.

La neurobiologie de la schizophrénie pourrait dépendre du sexe

Univadis

Dawn O'Shea   6 sept. 2019


Une nouvelle étude suggère que les mécanismes neurobiologiques à l’origine de la schizophrénie pourraient dépendre du sexe. Ce résultat pourrait expliquer pourquoi l’affection apparaît après l’adolescence, lorsque l’expression de nombreux gènes spécifiques au sexe change.

mercredi 18 septembre 2019

La psychiatrie « au bord de l’implosion » en France

 Un rapport parlementaire livre un diagnostic alarmant sur la situation de la psychiatrie en France : la prise en charge des patients est décrite comme « catastrophique ».
Par   Publié le 18 septembre 2019
C’est un rapport d’initiative parlementaire dont se serait sans doute bien passée la ministre de la santé, Agnès Buzyn. A quelques jours d’une nouvelle journée d’action des personnels paramédicaux des urgences en grève, et quelques mois seulement après des mouvements sociaux d’ampleur dans plusieurs établissements psychiatriques, les députées Caroline Fiat (La France insoumise, LFI, Meurthe-et-Moselle) et Martine Wonner (La République en marche, LRM, Bas-Rhin) livrent, mercredi 18 septembre, un diagnostic explosif de la situation de la psychiatrie en France. « Ce rapport est avant tout un manifeste politique et un cri d’alarme », expliquent les deux élues.
Sans être véritablement inédit, tant les rapports et alertes sur le sujet se sont accumulés ces dernières années, les constats de la mission d’information sur « l’organisation territoriale de la santé mentale » sont très forts. Cette organisation y est qualifiée d’« inefficiente » et d’« inefficace », la filière psychiatrique publique est jugée « au bord de l’implosion », et la prise en charge des patients est décrite comme « catastrophique ». A l’issue de plusieurs semaines d’auditions de soignants et de patients à travers tout le pays, les deux femmes se demandent même si « l’hôpital psychiatrique, tel qu’il existe aujourd’hui en France, peut (…) encore soigner les malades ».

« La situation n’a pas changé, elle est même pire » : nouvelle grève à l’hôpital psychiatrique du Rouvray

  Il y a un an, sept salariés de l’établissement avaient mené une grève de la faim très médiatisée pour dénoncer le manque d’effectifs et les conditions d’accueil des patients.
Par   Publié le 18 septembre 2019
Manifestation à l’hôpital du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), en mai 2018.
Manifestation à l’hôpital du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), en mai 2018. CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Telle une tumeur latente, le malaise persiste au centre hospitalier du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen. Les banderoles de mécontentement surgissent à nouveau sur les grilles du principal hôpital psychiatrique de Seine-Maritime. Avec un message clair : « Quinze mois après, le compte n’y est pas », aux yeux de l’intersyndicale CGT, SUD et CFDT. Elle vient de lancer un nouvel appel à la grève illimitée à compter du jeudi 19 septembre à minuit.
Tous ont encore en tête l’âpre conflit social et la grève de la faim très médiatisée menée par sept salariés de l’établissement, en juin 2018. Ils dénonçaient les conditions d’accueil des patients, le manque d’effectifs et la suroccupation chronique des lits. Certains des grévistes ont tenu dix-huit jours.

Une statistique glaçante sur le premier rapport sexuel des Américaines

Par L'Obs avec AFP  Publié le 17 septembre 2019 

Sans que le mot « viol » ne soit jamais employé, une étude affirme que 6,5% des Américaines n’étaient pas consentantes lors de leur premier rapport.

Une Américaine sur quinze n’était pas consentante lors de son premier rapport sexuel, selon une étude qui souligne les effets négatifs à long terme de ce « traumatisme » sur leur santé.
Aux Etats-Unis, « le mouvement #MeToo a révélé à quel point les femmes sont souvent victimes de violences sexuelles, mais aucune étude récente n’avait évalué la prévalence de la contrainte lors du premier rapport sexuel et son impact en terme de santé », écrivent les chercheurs en guise d’introduction.
Publiée lundi dans une revue de l’Association américaine de médecine (JAMA Internal medecine), leur étude se base sur un échantillon de plus de 13 310 femmes âgées de 18 à 44 ans, interrogées dans le cadre d’une enquête des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) réalisée entre 2011 et 2017.

Davantage de psychoses en ville : la pollution en cause ?

Publié le 13/09/2019



JAMA Psychiatry rouvre le débat sur l’association épidémiologique entre un mode d’habitat urbain et la psychose. Cette question est posée depuis plusieurs décennies, au moins depuis une étude de Faris & Dunham documentant (dès 1939) une multiplication par 2 du risque de troubles psychotiques dans la population du centre de Chicago, comparativement aux alentours de la ville. Et comme 70 % de la population mondiale vivra dans un cadre urbain vers 2050, il est donc important de préciser les raisons de cette majoration du risque de psychose en ville, pour tenter de le limiter en développant des interventions préventives.

La pensée binaire : bonne ou mauvaise ?

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Nous autres humains, constate le médecin espagnol Francisco Rubia, semblons tirer un plaisir tout particulier à ordonner le monde selon des oppositions binaires : corps/esprit, droite/gauche, jour/nuit, masculin/féminin. Spécialiste de la physiologie du système nerveux et professeur à la faculté de médecine de l’université Complutense de Madrid, Rubia s’interroge sur les origines et les effets de ce mode de pensée. Dans El pensamiento dualista, « il passe en revue les recherches de neurologues, de sociologues et d’anthropologues qui pointent toutes dans une même direction : l’antithèse est “un schéma très ancien de la perception et de la pensée humaines” », commente Ana Ramírez dans le quotidien en ligne El Confidencial.

Et par « très ancien », le neurologue espagnol entend vieux de 40 000 ans. En effet, il fait remonter notre pensée dualiste au paléolithique supérieur, période à laquelle seraient nés l’art et la pensée symbolique. Pour Rubia, le monde n’est pas intrinsèquement structuré selon un principe d’oppositions binaires. Si nous le percevons ainsi, c’est en raison de prédispositions génétiques et de l’ordonnancement de notre cerveau. Certains chercheurs, avance Rubia, prétendent même avoir découvert où se logerait notre capacité à ordonner des éléments abstraits par paires : dans le lobe pariétal inférieur. Cette hypothèse, contestée, découle du constat que des patients souffrant de lésions du lobe pariétal inférieur sont incapables de nommer le contraire d’un mot que l’expérimentateur leur soumet.

mardi 17 septembre 2019

La littérature jeunesse, baromètre de la crispation et du changement ?

LA THÉORIE par Mathilde Serrell
17/09/2019
5 MIN

Le fil culture |Ne mesure-t-on pas l’angoisse d’une société au regard qu’elle porte sur les livres pour enfants ?
Aujourd’hui, que révèlent les polémiques sur les livres pour enfants ? Un concentré d’inquiétudes dont les sources se sont démultipliées.
Aujourd’hui, que révèlent les polémiques sur les livres pour enfants ? Un concentré d’inquiétudes dont les sources se sont démultipliées. Crédits : Keystone-France - Getty
Sur l’échelle de Richter des bouleversements, plus les polémiques et censures se multiplient dans ce domaine, plus elles annoncent à la fois une bascule et une crispation. L’exposition "Ne les laissez pas lire !" qui s’ouvre à la Bibliothèque Nationale de France et retrace un siècle de controverses autour de la littérature pour enfant, en apporte la preuve.

Azheilmer : le défi quotidien des aidants

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  • Roland Pidéry   Publié le 

Le 21 septembre est la journée mondiale de la maladie Alzheimer. Cette maladie touche de plus en plus de personnes. Théo était artisan taxi et a travaillé également dans le bâtiment, atteinte de la maladie depuis 2010, elle est entièrement dépendante de son entourage qui gère une situation complexe.

La maladie d'Alzheimer touche 900 000 personnes en France, malheureusement il n'y a pas de statistiques disponibles en Guyane mais de plus en plus de cas sont diagnostiqués. La maladie a été diagnostiquée en 2010 pour Théo que nous avons rencontré à Rémire. Théo Plancy était artisan taxi et a travaillé également dans le bâtiment. Cette maladie se caractérise par la difficulté de prendre en charge les malades mais aussi les aidants.


Un argument fort pour l’obligation d’affichage du Nutri-Score sur les emballages alimentaires

Univadis


Serge Cannasse  10 sept. 2019

Les logos nutritionnels appliqués sur les emballages des aliments sont un des moyens préconisés pour améliorer le régime alimentaire des populations. Bien qu’il ait été prouvé qu’ils pouvaient orienter efficacement les choix d’achats des consommateurs, aucune étude n’avait évalué leur impact sur la mortalité des maladies chroniques non transmissibles, dont le régime alimentaire est un des principaux facteurs. C’est pourquoi l’EREN (Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle), associant trois agences de santé, le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) et l’Université Paris 13, a lancé une étude portant sur cinq de ces logos.


Pour la population française, tous seraient efficaces sur la mortalité associée au régime alimentaire s’ils étaient rendus obligatoires. Le plus performant est le Nutri-Score qui décline la qualité nutritionnelle des aliments en 5 codes couleur : il pourrait faire baisser cette mortalité de 3,4%, soit 6.636 à 8.732 décès en moins chaque année.


Troubles du spectre de l’autisme : il faut faire un diagnostic génétique

Univadis


Serge Cannasse  16 sept. 2019

Touchant environ 700.000 personnes en France, les troubles du spectre de l’autisme (TSA) ont des causes multiples partiellement connues, environnementales et génétiques. Ce sont ces dernières qu’explore l’équipe du Pr Arnold Munnich, pédiatre généticien à l’hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP). Elle a notamment conduit pendant 20 ans une étude dans 26 hôpitaux de jour et établissements de santé mentale d’Île de France. Grâce à la Consultation Mobile Régionale de Génétique de la Fondation l’Élan Retrouvé, elle a porté sur 502 patients qui se sont vus proposer plusieurs tests génétiques (la plupart n’en avaient jamais bénéficié).


L’Hybridation Génomique Comparative sur réseau d’ADN (CGH-array), qui a remplacé le caryotypage car plus précise, a été réalisée chez 388 patients. Elle a permis de détecter des anomalies génétiques chez 34 d’entre eux, dont 19 non héréditaires et 4 héritée d’un des parents (pour les 11 patients restants, la transmission n’a pas pu être établie).


Troubles psychiatriques : la mélatonine pourrait compléter l'arsenal thérapeutique du médecin

PAR COLINE GARRÉ 
PUBLIÉ LE 17/09/2019

Crédit photo : PHANIE
La mélatonine exogène pourrait être intéressante dans certains troubles psychiatriques chez les adultes, met en lumière la société française de recherche et de médecine du sommeil (SFRMS), dans un article publié dans « l'Encéphale », résultat d'une conférence de consensus sur le sujet. « L'efficacité de la mélatonine dans les troubles des rythmes veille-sommeil est avérée. Mais elle est de plus en plus prescrite en dehors de ces indications et il était intéressant de faire le point sur son utilisation dans le cadre des troubles psychiatriques », explique le Dr Pierre-Alexis Geoffroy, psychiatre et médecin du sommeil à l'hôpital Bichat, maître de conférences à l'Université de Paris. 

“Anna attend l’amour”, une pièce tragique sur les délires des femmes perdues

La chronique de Fabienne Pascaud

Au Théâtre des Mathurins, Élisa Ollier, détourne avec provocation les interdits comme les clichés.

Au début de la représentation, après quelques minutes de jeu, on se demande soudain si Élisa Ollier est exécrable ou formidable. Option 2. Dans ce « seul en scène » brindezingue en trois actes, bouffon et tragique à fois, suintant de grossièreté, d’impudeur, de sexe et de tendresse désespérée, elle détourne avec provocation les interdits comme les clichés ; s’évade où on ne va pas ; confie ce qu’on n’imagine pas. Elle semble maladroite et elle file son personnage de suicidaire hystérique avec une virtuose maîtrise. ­Élisa Ollier étonne. Détonne. Coécrit avec le petit-fils de Fernandel, Vincent, Anna attend l’amour pourrait n’être qu’un monologue de plus sur les amoureuses cinglées qu’obsède le besoin d’aimer et d’être aimées.


L'excision, en France aussi

ELLE, le magazine de toute l'actualité des femmes

Publié le 17 septembre 2019

L'excision, en France aussi
Illustration © Irene Rinaldi
À ce jour, plus de 124 000 femmes en France ont subi des mutilations génitales. C'est deux fois plus qu'au milieu des années 2000. L'État vient de lancer un plan d'action pour mettre fin à ce rituel archaïque. 
C'est un cri de douleur qu'elle n'oubliera jamais. Une cicatrice laissée au plus profond de sa chair. Une couleur rouge qui teinte l'intérieur de ses cuisses et se répand sur le carrelage de la salle de bains. Elle ferme les yeux et revit la scène comme si elle avait eu lieu hier. Elle revoit les visages de ceux qui lui maintiennent les bras et les jambes, de celle qui brandit la lame, le sourire de sa grand-mère dans l'embrasure de la porte. Elle se souvient encore du jingle de la radio annonçant le flash info alors qu'on la remet sur pied. Quelques secondes. Ça n'a pas duré plus longtemps. Par la fenêtre, elle aperçoit les barres d'immeuble de la Cité des 4000, à La Courneuve. Au loin, le soleil se couche et pour Mahalia * plus rien ne sera plus comme avant. Son corps a été mutilé. Elle vient de subir une excision. À l'aide d'une lame de rasoir, son clitoris a été coupé. Pratiquée sans anesthésie, parfois accompagnée d'une ablation des petites lèvres et d'une suture des grandes lèvres, cette opération de tradition millénaire doit priver la femme de tout plaisir sexuel. « J'avais 13 ans. C'est jeune, 13 ans. Mais je n'ai rien oublié. Je savais que c'était une coutume en Mauritanie, le pays de mes parents, mais je ne pensais pas que ça m'arriverait ici. J'allais à l'école. Je regardais la 'Star Ac', on parlait des garçons. J'étais à des années-lumière de penser à l'excision », confie la jeune femme de 29 ans. Mahalia fait partie des rares femmes qui ont été mutilées en France au début des années 2000. « Au milieu des années 1980, ça s'est beaucoup fait. Puis il y a eu de très grands procès, et les familles ont été averties de ce qu'elles risquaient : dix ans d'emprisonnement, voire vingt si la mutilation s'exerce sur une mineure de moins de 15 ans et 150 000 euros d'amende », explique Marion Schaefer, vice-présidente de l'association Excision, Parlons-en !. Mais, loin d'avoir disparu, la pratique s'est déplacée géographiquement. « Les familles ont mis en place des stratégies d'évitement. Aujourd'hui, les fillettes sont en danger quand elles partent en vacances dans leur pays d'origine.

Des chiffres et des maux

Par Eric Favereau — 

Une grève qui se poursuit, une baisse des cas de contamination par le virus du sida, un reste à charge qui diminue : le verre est à moitié plein (ou à moitié vide), en cette rentrée sanitaire incertaine.

« J’ai un peu honte qu’on juge mes parents » : le rituel de la fiche de renseignements fait débat

Situation familiale, loisirs, parcours scolaire, projet d’orientation… Les questionnaires auxquels les enseignants soumettent leurs élèves, rentrée après rentrée, sont parfois source d’embarras pour les enfants.
Par   Publié le 16 septembre 2019
Des élèves de 6e au collège Georges Clemenceau, dans le quartier de la Goutte d’Or, à Paris, le 29 mai 2015.
Des élèves de 6e au collège Georges Clemenceau, dans le quartier de la Goutte d’Or, à Paris, le 29 mai 2015. JOEL SAGET / AFP
Il y a des rituels parfois angoissants. « Sortez une feuille, inscrivez-y votre nom, votre prénom, votre classe, votre adresse… : c’est à ce moment-là que ça coinçait pour moi », raconte Laura, 29 ans. A chaque rentrée, « entre la 2de et la terminale », la jeune Bordelaise (qui a requis l’anonymat) se souvient d’avoir « très mal vécu » sa première heure de cours. Pas parce qu’elle n’aimait pas le lycée – Laura est devenue enseignante. Non : son « problème, dit-elle, c’était les mauvais souvenirs que le flot des questions faisait ressurgir ».
« J’avais des camarades qui refusaient de préciser le métier de leurs parents. Moi, je bloquais dès qu’on me parlait “d’adresse”. Le mot me ramenait au divorce de mes parents, à la vente de notre maison, au changement de quartier, de copains… »
Avec ses élèves, aujourd’hui, Laura s’efforce de faire « différemment » : « Pour démarrer l’année, une brève présentation à l’oral me suffit. J’essaie de porter un regard neuf sur chacun, sans les mettre dans une case parce qu’ils sont enfant de cadres sup ou enfant d’ouvriers. »

Communiqué - CRPA



Résumé - La Rapporteure publique a conclu lors de l’audience du Conseil d’État à l’annulation de 3 articles de ce décret dont 2 sont essentiels. Une telle annulation, si elle est confirmée, entraînerait l’impossibilité de mettre en œuvre le croisement du fichier Hopsyweb et celui des fichés S.


lundi 16 septembre 2019

La mélancolie est une maladie qui permet de voir les choses comme elles sont

CONFÉRENCES
04/07/2017 

Le deuil, la révolte, la quête de sens, l'oeuvre poétique de Gérard de Nerval a été fortement marquée par tous ces thèmes qui ont façonné son itinéraire littéraire. Ses poèmes exercent une fascination qui tient de la magie, avec leurs parfums secrets.
Gérard de Nerval et la mélancolie
Gérard de Nerval et la mélancolie Crédits : Jaroslav Kocian - Getty
Nerval et la quête de l'étoile : des Chimères à Aurélia.
Une dame que j'avais aimée longtemps et que j'appellerai du nom d'Aurélia, était perdue pour moi. Peu importent les circonstances de cet événement qui devait avoir une si grande influence sur ma vie. Chacun peut chercher dans ses souvenirs l'émotion la plus navrante, le coup le plus terrible frappé sur l'âme par le destin ; il faut alors se résoudre à mourir ou à vivre : je dirai plus tard pourquoi je n'ai pas choisi la mort. 
À la différence du narrateur, Nerval choisit la mort un jour de janvier 1855, laissant Aurélia inachevé. Le récit, qui ne dissocie pas le rêve et la vie mais au contraire les réunit, affirme la quête de l'unité perdue par un "Je" qui raconte et commente tour à tour l'expérience qu'il entend dépasser dans une harmonie retrouvée.

A Noisy-le-Grand, une résidence hôtelière pour sans-abri

Plus de 800 personnes dont 213 enfants sont hébergés par le Samusocial. En Ile-de-France, le parc d’hôtels économiques est saturé et laisse chaque soir 1 000 personnes à la rue.
Par   Publié 16 septembre 2019
La famille Doumbia vit dans une pièce unique dela résidence hôtelière Paris Noisy depuis un an. A Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), le 12 septembre.
La famille Doumbia vit dans une pièce unique dela résidence hôtelière Paris Noisy depuis un an. A Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), le 12 septembre. DIANE GRIMONET/HANS LUCAS POUR « LE MONDE »
La sortie Esplanade du RER de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) projette le passant dans l’urbanisme radical des années 1970, ou ce qu’il en reste. Un univers minéral de béton gris, passerelles désertes, escaliers écornés désormais annoncés « dangereux », et jardinières quasi vides où deux arbustes rachitiques soulignent l’absence d’arbres. Seuls les allers et venues des écoliers animent cette place « très prochainement réhabilitée », promet Brigitte Marsigny, la maire (LR) de Noisy.
Quelques dizaines d’enfants se dirigent vers un imposant bâtiment d’angle, la résidence hôtelière « Paris Noisy ». C’est là que vivent 824 personnes, dont 213 enfants, hébergés par le Samusocial dans 171 « suites » de une, deux ou trois pièces, avec kitchenette et salle de bains. « C’est provisoire, en principe, mais ça dure depuis sept ans », explique Aslan (son prénom a été modifié), jeune Tchétchène tout juste bachelier qui entreprend avec enthousiasme des études de sciences, et porte-parole naturel de sa famille.
Ils ont été jusqu’à dix à habiter l’appartement, heureusement l’un des plus grands de la résidence, 80 m2 en rez-de-chaussée, deux chambres et un vrai espace salle à manger.

Diagnostic des anomalies du nombre de chromosomes : « Ne restons pas sourds à la douleur des couples »

Des professionnels de la reproduction et des patients plaident, dans une tribune au « Monde », pour inscrire dans la future loi de bioéthique la possibilité d’un diagnostic préimplantatoire des anomalies du nombre de chromosomes dans un contexte de fausse couches à répétition ou d’échecs répétés de fécondation in vitro.

Publié le 13 septembre 2019

LOIC VENANCE / AFP
Tribune. Le 9 septembre 2019, dans la soirée, Mesdames les ministres Agnès Buzyn, Frédérique Vidal et Nicole Belloubet ont été auditionnées par la commission spéciale Bioéthique. Parmi les différents points abordés par les députés, il a été demandé que le DPI-A ou diagnostic préimplantatoire des aneuploïdies (anomalies du nombre de chromosomes) soit inscrit dans la loi afin de permettre aux couples ayant des fausses couches, ou pertes fœtales, à répétition de pouvoir en bénéficier. Cette demande fait suite à celle de très nombreux patients et professionnels de la santé.

Marion Vaquero, la traque aux « pépites sexistes » du marketing

Diplômée en marketing, cette femme de 27 ans a créé le compte @PepiteSexiste et épingle depuis un an et demi les publicités sexistes ou stéréotypées sur les réseaux sociaux. Premier volet de notre série sur les nouveaux visages du féminisme.
Par   Publié le 31 août 2019
Agendas, cartables ou trousses « pour filles » en rose et « pour garçons » en bleu dans des rayons que certaines enseignes persistent à séparer… La rentrée est, comme Noël ou la Fête des mères, un moment fort de l’année de Marion Vaquero. Cette jeune femme de 27 ans, parisienne depuis peu, n’est ni élève, ni prof, ni parent. Si elle surveille les rayons de fournitures scolaires, c’est pour dénoncer les stéréotypes de genre qu’elle traque et affiche sur les réseaux sociaux depuis un an et demi.
Marion est la créatrice du compte Twitter @PepiteSexiste, et de ses homologues sur Facebook et Instagram. Derrière ce compte anonyme à la bannière bleue et rose, elle épingle, inlassablement, toutes les opérations marketing reposant sur des stéréotypes de genre et diffusant des messages sexistes. A raison de plusieurs signalements par jour, elle a permis le retrait de 40 « pépites sexistes », reçu plusieurs messages d’excuses des marques, et a forgé sa réputation de vigie sur les réseaux sociaux. Cet été, elle a obtenu des excuses de Cultura, qui a retiré la différenciation entre des agendas dans l’un de ses magasins concernés. Pour d’autres, il faudra en revanche être encore patient.
Dis-moi @LeclercBonPlan c’est quoi la différence entre un « agenda garçon » et un « agenda fille » ? Je croyais que chaque élève suivait la même année scolaire pourtant ?
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