Les médecins sont souvent caricaturés pour leur profil scientifique. Ils seraient férus de maths et n’auraient de prédisposition que pour l’arithmétique. C’est faux. À l’ère du Big data, la médecine est paradoxalement une affaire de lettres. Plus précisément un univers de sigles à rendre cinglé.
Il faut reconnaître que ces dernières années, les technocrates s’en sont donné à cœur joie dans les différentes réformes de santé. À commencer par la loi HPST de Roselyne Bachelot. Le MG doit retenir quelques-unes des 5 000 cotations recensées dans la nomenclature, surtout le G et le VL et depuis quelques années les MCX et les MTX.
S’il n’y avait que cela ! Depuis dix ans, les généralistes ont appris à se familiariser avec les ARS, ils sont nombreux à avoir intégré une MSP, à participer à une ESP pour toucher les NMR. Le gouvernement souhaite aujourd’hui le voir adhérer à une CPTS pour reprendre le chemin de la PDS, pourquoi pas dans une MMG, et désengorger les urgences des CHU.
Pour se mettre dans le bain, le médecin est plongé dès son Paces, bien avant les ECN et la fin de son DES, au maniement des sigles. Pour l’inciter à s’installer, rien de tel qu’un CESP, suivi d’un PTMG ou d’un Caim. La CPAM l’encourage à réduire ses IJ et limiter les DE pour tenir l’Ondam, à maîtriser ses prescriptions pour gonfler sa Rosp (attention, pas trop de NS !).