#RèglesNonDites. Les sommes dépensées en hygiène pour les menstruations pèsent fortement sur le budget de dizaines de milliers de femmes les plus précaires.
Après avoir été tabou pendant des siècles, la question des règles fait peu à peu son apparition dans la sphère politique. Au 1er janvier 2016, la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) a été baissée à 5,5 % sur les protections périodiques, alors qu’elles étaient jusqu’à présent taxées à 20 %, autant que les produits de luxe. En 2018, l’Ecosse est allée plus loin en distribuant gratuitement ces produits d’hygiène aux écolières et étudiantes – une initiative qui devrait être expérimentée prochainement dans les écoles, hôpitaux ou prisons en France pour lutter contre la « précarité menstruelle ».
500 fois dans une vie
La question est loin d’être anecdotique. Bien que les situations personnelles varient, les premières règles apparaissent généralement entre 11 et 14 ans (13,1 ans d’âge médian) et se poursuivent jusqu’à la ménopause, qui survient entre 45 et 55 ans, avec une médiane autour de 51 ans. Les femmes ont donc leurs règles durant trente-neuf ans – soit, avec des cycles de 28 jours en moyenne, jusqu’à environ 500 fois dans une vie. En France, l’ensemble des femmes de 13 à 51 ans correspond à 15,5 millions de personnes, soit près d’un quart de la population totale en 2018.
Combien coûtent les règles pour chacune de ces femmes ? Et pour combien d’entre elles cette dépense est-elle un fardeau ? En l’absence d’études françaises sur le sujet, nous avons tenté d’établir des estimations.