Bouchera Azzouz et Ouarda Sadoudi, des Ateliers du féminisme, Julia Pietri, du Gang du Clito et Axelle Jah Njiké, administratrice du Gams, dénoncent, dans une tribune au « Monde », la représentation tronquée du clitoris dans la majorité des manuels scolaires de sciences naturelles et ses conséquences.
Publié le 7 mars 2019
Sculpture gonflable représentant un clitoris de 7 mètres de haut sur le parvis du Théâtre Saint-Gervais, à Genève (Suisse), où s’est tenu le festival féministe Les Créatives, en novembre 2018. FABRICE COFFRINI / AFP
Tribune. Le clitoris est l’organe essentiel du plaisir sexuel des femmes. Pourtant, il demeure un organe oublié des manuels scolaires. Selon un rapport sur l’éducation sexuelle rendu public en juin 2016 par le Haut Conseil à l’égalité, un quart des filles de 15 ans ne savent pas qu’elles possèdent un clitoris, et 83 % d’entre elles ignorent sa fonction érogène. Pourtant, elles sont 53 % à savoir représenter le sexe masculin.
Cette méconnaissance n’est pas surprenante. En France, le corps de la femme n’est jamais, ou très rarement, représenté intégralement et correctement par les outils éducatifs à disposition des enseignants.
En 2019, seul un manuel de sciences de la vie et de la Terre (SVT) – celui des éditions Magnard – sur huit représente correctement le clitoris. Les sept autres éditeurs ont conservé leurs dessins erronés. Sur ces planches, on remarque que la vulve et la partie interne du clitoris ne sont jamais dessinées entièrement, alors que le clitoris mesure dix centimètres ! Seule la partie externe est représentée.