Les données compilées par la police et la gendarmerie font état de 247 morts, en incluant les suicides et les victimes collatérales.
Le Monde avec AFPPublié le 26 novembre 2018
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Cent trente femmes ont été tuées l’an dernier par leur conjoint ou ex-compagnon, soit près d’une tous les trois jours, contre 123 en 2016, a annoncé lundi 26 novembre le gouvernement. Ce chiffre est rendu public à la veille du lancement d’une plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes.
A ces 130 femmes victimes, il faut ajouter seize hommes tués par leur compagne ou ex-conjointe, et 25 enfants tués dans le cadre de violences conjugales, selon des données compilées par la police et la gendarmerie.
Un chercheur affirme avoir mené à terme une grossesse gémellaire portant sur des embryons dont le génome avait été « édité ». Les autorités ont lancé une enquête.
Par Hervé MorinPublié le 26 novembre 2018
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Lulu et Nana, les premiers bébés génétiquement modifiés, des jumelles, seraient nées en Chine au cours du mois de novembre. Leur génome aurait été altéré – alors que leur embryon venait d’être formé par fécondation in vitro – afin de désactiver un gène pour leur conférer une résistance à l’infection par le VIH, virus responsable du sida.
L’annonce a été faite auprès de l’agence AP, lundi 26 novembre, par He Jiankui, un chercheur de la Southern University of Science and Technology (SUSTech) de Shenzhen. AP indique n’avoir pas été en mesure de vérifier indépendamment la réalité de ces naissances. Aucune publication scientifique détaillant le protocole expérimental utilisé n’accompagne cette annonce, dont SUSTech s’est dite la première surprise, demandant la mise sur pied d’une commission indépendante pour enquêter sur ce qu’elle qualifie d’« incident ».
La prudence s’impose donc, même si tous les spécialistes interrogés reconnaissent qu’une telle percée était attendue – sinon redoutée – en Chine depuis les premières éditions du génome d’embryons humains réalisées dans le pays en 2015. « Nous avons demandé aux autorités sanitaires de la province du Guangdong d’ouvrir immédiatement une enquête minutieuse afin d’établir les faits », a réagi lundi soir la Commission nationale de la santé chinoise, disant « attacher une grande importance » à l’affaire.
En 2014, deux premiers singes modifiés par CRISPR-Cas9
La technique qui aurait été utilisée pour modifier le génome des jumelles s’appelle CRISPR-Cas9, un système facile à mettre en œuvre et peu onéreux, découvert en 2012 notamment par la Française Emmanuelle Charpentier. En 2014, Ningning et Mingming, les deux premiers singes modifiés par CRISPR-Cas9, avaient vu le jour à l’université médicale de Nankin.
La technique avait été appliquée l’année suivante puis en 2016 par des équipes chinoises sur des embryons humains triploïdes, qui n’avaient aucune chance de se développer en bébés normaux. Certaines de ces modifications visaient à induire une mutation du gène CCR5, destiné à déjouer l’infection par le VIH. Ces expériences avaient cependant mis en évidence la survenue de modifications dites « hors cible », sur des portions du génome non visées, ce qui avait conduit la communauté scientifique à considérer que des essais visant à produire des « bébés CRISPR » étaient prématurés.
Dans une tribune au « Monde », la philosophe et psychanalyste Sabine Prokhoris rappelle qu’il est nécessaire de mener à bien un « débat apaisé » sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée à tous les couples.
Par Sabine ProkhorisPublié le 26 novembre 2018
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Tribune. Après l’annonce du report à la fin du printemps 2019 de l’examen du projet de loi sur l’extension de la PMA à toutes les femmes, la confirmation par Emmanuel Macron et Marlène Schiappa que cette promesse de campagne serait honorée rassure sur la fermeté de cet engagement. Il reste que cette question semble – à tort ou à raison – plus inflammable encore que celle des taxes sur le carburant.
On a compris que le président souhaitait un « débat apaisé » sur cette réforme sociétale, laissée en suspens par la loi Taubira sur le mariage pour tous – qui n’est pas un « mariage gay », comme on l’a entendu trop souvent. Cette loi, en effet, ne réglait que partiellement et de façon restrictive la question de la filiation au sein d’unions de couples de même sexe, en autorisant l’adoption de l’enfant né d’un des membres du couple par son conjoint.
Manque de personnel, fermeture de lits : la CGT du centre hospitalier George-Sand dénonce « une perte de sens du soin en psychiatrie ».
Un manque de lits et de personnel. « Notre établissement n’est pas épargné par la perte de sens du soin en psychiatrie », s’inquiète la CGT du centre hospitalier George-Sand (syndicat majoritaire), emmenée par sa secrétaire Emmanuelle Arnout-Marais. Les agents ne sont pas rassurés par le Plan santé de la ministre Agnès Buzyn, qui prévoit trente-sept mesures « portant une vision positive de la santé mentale » pour que « la psychiatrie ne soit plus le parent pauvre de la médecine ».
Plus de 200 lits fermés en 20 ans
Ils s’opposent à l’idée « de réduire la psychiatrie et ses hôpitaux à un simple service au milieu des hôpitaux généraux ».
Trente-six médecins membres du collectif « Choix citoyens pour une mort choisie », dont une quinzaine de généralistes*, ont signé une tribune en faveur de l'euthanasie publiée le 23 novembre dans Le Figaro. Ils enjoignent le gouvernement de faire voter une loi autorisant l'aide au suicide assisté avant la fin du quinquennat.
En France, plus d’un actif occupé sur cinq (22 %) présente une détresse « orientant vers un trouble mental (dépression, addictions, etc.) ». Révélées par la Fondation Pierre Deniker (1), ces données, présentées ce lundi au CESE (Conseil économique, social et environnemental), sont issues de la première étude épidémiologique sur le sujet (2), réalisée en partenariat avec IPSOS et l’appui du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) pour l’analyse des données.
Alors que l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) a publié son bilan 2 017 sur les demandes de titre de séjour par les étrangers malades, plusieurs associations* dénoncent dans un communiqué « une chute catastrophique de la protection » de ces personnes.
Auparavant, l'élaboration des avis médicaux relevait de la compétence des médecins des agences régionales de santé, et donc du ministère de la Santé. Avec la loi du 7 mars 2016 relative aux droits des étrangers en France, mise en œuvre le 1er janvier 2017, cette mission est désormais attribuée au service médical de l'OFII, placé sous la tutelle du ministère de l'Intérieur.
Ella, elle l'a, Ella, elle l'a…Les voyages extraordinaires d’Ella Maillart, de Raphaël Blanc
Retour sur la vie et l'œuvre d'Ella Maillart, aventurière et écrivaine de l’entre-deux-guerres.
Le festival du film d’aventure de La Rochelle (Charente-Maritime) s’est achevé le 18 novembre. Une des belles surprises est venue du documentaire consacré à Ella Maillart, aventurière de l’entre-deux-guerres, personnage épique dont peu de gens se souviennent aujourd’hui. Son histoire ci est narrée par le menu dans les Voyages extraordinaires d’Ella Maillart, de Raphaël Blanc (70 minutes, Suisse).
Cette femme (1903-1997) aura marqué le vingtième siècle par ses prouesses et son indépendance. Exploratrice des grands espaces, elle apprend d’abord à naviguer avant de se lancer dans des expéditions sur des terres inconnues.
Le 21 novembre, au service d'ergothérapie de l'hôpital Cochin, à Paris.Photo Edouard Caupeil
Aides-soignants, kinés, assistants sociaux hospitaliers, brancardiers... au quotidien, ce sont eux qui accompagnent les patients. Au-delà des actes techniques, ces gestes et ces attentions sont salutaires mais menacés.
Compte tenu de la mondialisation des échanges et de la dimension internationale du Cercle International d’Anthropologie Psychanalytique (CIAP) dont Sygne est une grande voix il fallait rapidement mettre à la disposition de notre lectorat un numéro Babel attestant du fait que Sygne est polyglotte. C’est chose faite avec ce numéro qui je l’espère contribuera à désenclaver par les langues l’élucidation freudienne des tourments de l’homme moderne dans leurs profondes particularités, dont témoignent la pluralité des symptômes et des fantasmes pour la clinique du cas, mais aussi l’éminente diversité des malaises culturels auxquels ils sont liés étant entendu que le sujet de l’inconscient est une fonction du langage, des mythes et des rites, des structures de parenté mais aussi des conjonctures socio-historiques ; conjonctures qui exigent donc pour devenir intelligibles cette sorte de capitonnage entre ce qui peut être mis au jour par l’expérience psychanalytique et les avancées des autres sciences sociales (histoire, sociologie, ethnologie, etc.).
Une treizième clinique de la Fondation santé des étudiants de France est en construction. Reportage dans l'une d'elle qui propose un accompagnement spécifique pour les 16-25 ans...
La clinique Dupré à Sceaux accueille une centaine de jeunes de 16 à 25 ans pendant en moyenne un an et propose un accompagne soins-études. — O. Gabriel / 20 Minutes
Douze cliniques de la Fondation santé des étudiants de France proposent un parcours soins-études.
Une treizième clinique va sortir de terre à Vitry-le-François d'ici un an, la première pierre vient d’être posée.
Comment fonctionne cette double prise en charge? «20 Minutes» a été à la rencontre des équipes soignantes et éducatives de la clinique Dupré à Sceaux (Hauts-de-Seine).
Une médiathèque bien fournie, des arbres apaisants, des chambres individuelles et de petites salles de classe. La clinique Dupré, à Sceaux (Hauts-de-Seine), loin du tumulte et des caricatures d’un hôpital psychiatrique angoissant, offre un havre de paix et surtout une démarche originale pour éviter que des adolescents atteints de troubles psychiatriques ne lâchent l’école. Un parcours soins-études individualisé est proposé à chaque patient-élève. Une spécificité des douze cliniques privées à but non lucratif* de la Fondation santé des étudiants de France. Une treizième doit même ouvrir à Vitry-le-François (Marne) à l’automne 2019. La première pierre a d’ailleurs été posée le 9 novembre.
« On dit facilement qu’on est atteint de diabète, moins qu’on est psychotique », introduit Blandine Charrel, directrice de cette clinique francilienne. Encore moins pendant cette période critique de l’adolescence, où sortir de la norme rime avec railleries et solitude. « Le quotidien quand on est lycéen, c’est l’école », reprend la directrice.
Il n’y a jamais eu autant de consommateurs réguliers de cannabis en France
Les chiffres du « Baromètre santé 2017 » – 2,2 % des adultes consomment du cannabis chaque jour – confirment l’échec des politiques répressives.
Par François BéguinPublié 26 novembre 2018
Temps deLecture 3 min. Après une décennie de hausse, le niveau de consommation de cannabis en France se stabilise à un niveau élevé. En 2017, près d’un adulte de 18 ans à 64 ans sur dix (11 %) et un adulte de 18 ans à 25 ans sur quatre (26,9 %) a fumé de ce produit au moins une fois dans l’année, selon les données du « Baromètre santé 2017 sur les usages de substances psychoactives illicites en France », publié lundi 26 novembre,trois jours après l’adoption par l’Assemblée nationale d’une amende forfaitaire de 200 euros pour sanctionner l’usage illicite de stupéfiants.
Les problèmes de santé mentale coûtent à la France 80 milliards d'euros par an, soit 3,7% points de son PIB, selon le rapport annuel de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) sur la Santé en Europe publié jeudi 22 novembre.
55 milliards liés aux soins
L'OCDE a établi un panel très large de personnes ayant des problèmes de santé mentale : des schizophrènes jusqu'aux personnes souffrant de déprime légère ou celles dépendantes à l'alcool. L'OCDE a calculé combien ces personnes coûtaient sur le plan médical et social en prenant en compte plusieurs critères : les consultations médicales, les hospitalisations, les médicaments, les arrêts maladie, mais aussi les indemnités chômage. Quand on a des problèmes de santé mentale, on a un quart de risque de plus d'être au chômage.
Jean-Claude Ghislain, directeur pour les affaires scientifiques de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), convient de l’insuffisance des données disponibles.
Propos recueillis par Chloé Hecketsweiler, Emeline Cazi et Stéphane HorelPublié le 25 novembre 2018
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Jean-Claude Ghislain, directeur pour les situations d’urgence, les affaires scientifiques et la stratégie européenne de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), convient de l’insuffisance des données disponibles sur les incidents liés aux implants.
La base d’incidents de l’ANSM comporte de nombreuses anomalies et des cases vides. Comment l’expliquez-vous ?
Le système de matériovigilance repose sur la notification spontanée. Cette base collecte les informations qui remontent des établissements de santé [et des fabricants], l’exercice a donc ses limites. Nos correspondants dans les établissements nous aident, mais on ne peut pas le faire sur tous les signalements.
Il s’agit de la santé des personnes, peut-on s’en contenter ?
Cette base n’est qu’un outil de travail. Certains événements sont si inattendus qu’ils remontent très vite et donnent lieu à des mesures très rapides. Je me rappelle ces cas de ruptures de tête céramique de prothèses de hanche: le lot a été rapidement retiré du marché et a fait l’objet d’un rappel mondial car le processus de fabrication était en cause.