#TRIBUNE Ce mercredi 8 novembre, un amendement a été adopté en commission des affaires sociales au Sénat : il supprime le pécule, voté en mars 2016, en faveur des enfants placés par l’aide sociale à l’enfance. Une décision que juge scandaleuse, Lyes Louffok, lui-même ancien enfant placé et membre du Conseil national de Protection de l’Enfance.
Les ennuis des enfants placés ne s’arrêtent pas avec la fin de prise en charge de l’Aide Sociale à l’Enfance. Ce qui pourrait ressembler à une émancipation, l’accès à la majorité et à l’âge adulte, ne l’est pas en réalité car être libre, lorsqu’on a rien, sauf sa peur au ventre, ça n’aide pas. Pour entrer dans notre nouvelle vie, nous manquons du minimum : nous n’avons ni famille, ni soutien, ni appartement, ni même diplômes. Et de l’espoir, encore moins. Alors nous n’avons d’autre choix que de compter sur l’État, les élus et leur mission républicaine d’égalité des chances afin qu’ils nous aident à devenir des citoyens comme les autres.
Prescriptions quasi records d’antibiotiques, couvertures vaccinales plus basses que la moyenne, prescriptions génériques à la traîne ou encore consommation d’alcool et de tabac élevées… Dans son « Panorama de la santé 2017 » rendu publique aujourd’hui, l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement économiques) met en exergue les points faibles de la France en matière de santé. Tout en saluant un système et des résultats globalement bons par rapport aux autres états membres.
Publié tous les 2 ans, ce rapport passe au crible toute une série de données portant sur l’état de santé des populations, l’accès aux soins, les facteurs de risques, la qualité et les résultats des soins, etc.
Le centre hospitalier de Bastia vit une situation de blocage sans précédent depuis la fin du mois d'octobre. Depuis douze jours, des personnels sont en grève de la faim pour réclamer une aide financière à l'État.
L'établissement est en déficit de 50 millions d'euros. Après prise en otagede plusieurs cadres de l'agence régionale de santé en début de semaine, point d'orgue de la grogne, une délégation devait être reçue ce vendredi à Ajaccio à la préfecture.
Chef du service des urgences, le Dr André de Caffarelli, 53 ans, s'inquiète de la tournure des événements et appelle à la fin du mouvement. Témoignage.
LE QUOTIDIEN : Plusieurs agents ont entamé une grève de la faim pour dénoncer les conditions de travail à l'hôpital de Bastia. Quelle est la situation ?
Dr ANDRE DE CAFFARELLI : Il y a eu jusqu'à neuf grévistes, ils sont désormais deux agents à poursuivre le mouvement, dont la déléguée CGT de l'établissement, mobilisée depuis le début. La grogne est légitime tant nous avons besoin de financements ! Vous ne trouverez aucun médecin à l'hôpital de Bastia vous assurant le contraire. Mais cette situation financière délicate est également vraie dans tous les hôpitaux français. Cela étant dit, les soins sont loin d'être en danger à Bastia.
Face au manque criant de chambres en hôpital en Grande-Bretagne, les autorités du comté de l’Essex prévoient de loger des patients convalescents chez des particuliers.
Londres
De notre correspondant
En manque de chambres depuis des années, le système hospitalier britannique souffre. De plus en plus, les établissements poussent les patients en convalescence à rentrer chez eux. Parfois trop tôt : 529 318 réadmissions en urgence ont été enregistrées l’an passé, soit + 23 % sur cinq ans.
À défaut de construire de nouveaux hôpitaux, le comté de l’Essex, au nord-est de Londres, s’apprête à expérimenter une autre voie. Sur une partie du territoire, l’organisation publique responsable du système de santé, en coopération avec les autorités politiques, va faire appel à une société privée pour louer des chambres chez l’habitant, destinées aux convalescents ne nécessitant plus de traitement hospitalier spécifique.
Témoignage. Pour survivre au traumatisme des viols dont elle fut victime, Mie Kohiyama les a enfouis dans son inconscient. Jusqu’à ce qu’ils ressurgissent, trente-deux ans plus tard.
LE MONDE| |Par Feriel Alouti
Il y avait bien des signes de mal-être, comme ces troubles alimentaires survenus à l’adolescence, mais aucun souvenir d’une quelconque agression sexuelle. Plutôt une « course en avant », un « malaise insidieux », et une existence consacrée au travail, se rappelle Mie Kohiyama. Puis, à la fin de 2008, il y a eu ce « choc émotionnel » lié à une rencontre avec une femme.
La journaliste doit alors faire face à « une explosion de souvenirs très précis liés à la petite enfance » : « Je me voyais au parc en train de jouer aux billes, je me souvenais tout à coup de poèmes que j’avais appris à l’école. C’était presque cinématographique. Je n’ai pas compris ce qu’il m’arrivait. »
Epinglés en janvier pour leur manque d’actions contre les conflits d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques, les doyens des facs de médecine et d’odontologie ont voté un texte commun.
LE MONDE| |Par Séverin Gravele
« L’indépendance de la formation médicale à l’égard des intérêts particuliers ne se négocie pas, c’est un enjeu de santé publique », affirme, dans son préambule, lacharte éthique et déontologique adoptée le 7 novembre par les doyens des facultés de médecine et d’odontologie. Ethique professionnelle, conflits d’intérêts, formation à la déontologie des étudiants, financements reçus des industries, etc. : ce texte paraît neuf mois après que l’association Formindep a révélé que seules neuf facultés sur trente-sept avaient pris des initiatives pour garantir à leurs étudiants l’indépendance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques. Le document doit maintenant être voté dans chaque faculté française.
[International]C'est une histoire touchante que nous livre le Liverpool Echo, rapidement reprise par les médias français. Ada, britannique de 98 ans, a choisi de quitter son domicile de Wavertree pour rejoindre son fils Tom, 80 ans, institutionnalisé un an plus tôt. Tous deux ne s'étaient jamais quittés. Ils ont aujourd'hui retrouvé leur routine au sein de l'établissement de Liverpool. "Et nous voulons évidemment faire du temps qui leur reste à deux aussi spécial que possible", glisse le directeur de la structure.
Manque d'information, impossibilité d'accéder au dossier médical, méconnaissance des procédures de recours, renoncement aux soins, l'enquête de l'association des accidentés de la vie (Fnath) montre que les personnes handicapées et victimes du travail n'ont pas encore pleinement accès à tous leurs droits en tant qu'usager du système de santé.
À l'occasion des rencontres dans ses permanences, l'association des accidentés de la vie (Fnath) a interrogé ses adhérents sur leur connaissance et leur perception du respect de leur droit en tant qu'usager dans le système de santé. Et le constat n'est pas brillant.
Les établissements ou services d'aide par le travail (Esat) proposent des activités professionnelles aux personnes handicapées. Si elles ne disposent pas d'un contrat de travail, des obligations légales rattachées au travail s'appliquent néanmoins à ces établissements médico-sociaux à propos notamment du congé de formation et de la rémunération.
Si les établissements ou services d'aide par le travail (Esat) sont des établissements médico-sociaux qui sont soumis au Code de l'action et des familles (CASF), un certain nombre de leurs obligations dépend du fait qu'ils proposent une activité professionnelle à des personnes en situation de handicap. Ces dernières font leur demande d'orientation à la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Cette commission décide ensuite d'une orientation en Esat, tout d'abord pour une période d'essai avant une admission définitive. Cette admission vaut reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé.
Le CH de Brive (Corrèze) a signé ce 8 novembre un partenariat avec l'Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam). Cette convention vise à renforcer les liens entre usagers et proches, et les professionnels du pôle psychiatrie du CH.
En 2014, Mohamed El Khatib a fait un très beau spectacle sur la mort de sa mère, Finir en beauté. Fanny Catel et Daniel Kenigsberg sont venus le voir. Ils ne se connaissaient pas, mais l’une et l’autre connaissaient Mohamed El Khatib. Ils ont passé une soirée ensemble, à parler. Tous les deux sont comédiens, et ils ont perdu un enfant : elle, une petite fille, Joséphine, morte à 5 ans d’une maladie orpheline ; lui, un fils, Sam, qui s’est suicidé, à 25 ans. A la suite de cette première rencontre, Mohamed El Khatib a proposé à Fanny Catel et Daniel Kenigsberg de les revoir, et de mener ensemble un travail sur la disparition de leur enfant. Ainsi est né C’est lavie. Plutôt qu’un spectacle, c’est un moment qui n’appelle pas la critique, mais pose des questions.
C'est un SOS qui vient d'être lancé par les directeurs d'hôpital, lors de leur dernière commission administrative paritaire nationale (CAPN), qui s’est tenue le 7 novembre.
Selon le Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS, qui réunit les directeurs, cadres et ingénieurs hospitaliers), le contexte est en soi anxiogène à l'heure où les directeurs d’hôpital, déjà inquiets des résultats 2017, préparent leurs EPRD – état prévisionnel des recettes et des dépenses – sous forte contrainte financière.
Mais au-delà de l'équation budgétaire complexe, d’autres « sujets techniques » se greffent comme les modalités de la compensation de l’augmentation de la CSG pour les établissements, la réforme du mode de facturation des transports (même retardée au 1er octobre 2018), les perspectives de tarification au parcours ou encore le bilan de la première vague du financement des activités de soins de suite et de réadaptation (SSR).
"Il y a beaucoup d’interdits qui n’existent pas dans certaines zones géographiques. On y fait la recherche que d’autres ne veulent pas faire. Comme avec les paradis fiscaux, les gens peuvent faire à peu près ce qu’ils veulent.
Le cœur artificiel mis au point par Carmat vient d'être implanté chez un patient au Kazakhstan. Selon le communiqué de l'entreprise française diffusé le 23 octobre, l'essai commencé en France s'est en effet poursuivi dans une clinique de la capitale de l'ancienne république soviétique, Astana.
Près de 2 ans et demi après avoir lancé le chantier, la HAS vient de publier ses nouvelles recommandations sur la prise en charge de la dépression. « Nous avons pris le temps d’arriver à nous mettre vraiment d’accord entre nous » confie le Pr Anne Marie Magnier, médecin généraliste à Paris et co-présidente du groupe de travail.
Centrée sur la prise en charge de l’épisode dépressif caractérisé de l’adulte en soins primaires, la nouvelle feuille de route s’adresse avant tout aux généralistes. Elle vise à « améliorer le repérage et la prise en charge de la dépression, en collaboration avec les spécialistes pour les cas complexes » annonce la HAS. Elle remet la clinique et l’échange avec le patient au centre de la prise en charge. Et la dépression dans le giron de la médecine générale
Matières à penser avec René Frydmanpar René Frydman 07/11/2017
L’effet placebo est bien connu et certains effets positifs de la substitution de médicaments actifs font partie des données médicales, mais l’effet nocebo est beaucoup moins connu.
De nombreuses plaintes ont été déposées en France contre le nouveau Levothyrox du Laboratoire Merck.• Crédits : Nicolas Liponne -
Effet nocebo : il s’agit des effets secondaires négatifs qui apparaissent alors qu’ils n’ont pas lieu d’être. Par exemple, la simple lecture sur une notice de gênes possibles, liées au médicament, les font apparaître pour certains patients. Nocebo, placebo approchons ces deux notions de plus prêt.
C’est avec le professeur deJean-François Bergmann, chef du service de médecine interne à l’hôpital Lariboisière, spécialiste de la thérapeutique que nous tenterons de clarifier ces effets paradoxaux à l’heure de la polémique autour de la nouvelle formule du levothyrox et de la substitution générique et du refus grandissant de la vaccination.
L’homme se brise-t-il aussi facilement qu’une coupe de cristal, qu’un œuf ? A travers l’exploration de textes bibliques, philosophiques, poétiques et littéraires, Jean-Louis Chrétien offre une intense réflexion sur la condition humaine, vouée à la finitude.
On considère comme fragile ce qui,
de soi-même ou par une cause venue
d’ailleurs, se brise facilement.
Photo Plainpictu
Un éléphant, on le sait, ne doit pas traîner dans un magasin de porcelaine. Mais en général, ce ne sont pas les gros pachydermes, ni les quinze-tonnes, ni les massues qui cassent tout. Il suffit d’un rien. Une paille, une fêlure, un accroc, une fissure, une lézarde, et c’en est fait du métal, du diamant, du vase ou de l’assiette, de la paire de bas de soie, du mur ou du toit. Pour une personne, de même : elle tient à un fil, elle aussi, et un mot, un mauvais geste, une déception, une rupture, un malheur peuvent la briser. Mais si elle était en cristal, elle aurait «moins de périls à craindre». Quoi de plus fragile, dit saint Augustin, qu’un vase de verre ? «Et pourtant, il se conserve, et il persiste pendant des siècles. Même si, certes, on s’inquiète pour lui d’accidents, il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour lui de la vieillesse ni de la fièvre.» Alors que «nous autres hommes», c’est «au milieu de bien des périls quotidiens que nous cheminons fragiles» : «Nous sommes donc, nous, plus fragiles et plus faibles, du fait aussi de tous les malheurs qui ne cessent pas dans l’ordre humain, nous nous angoissons en tout cas pour notre propre fragilité tous les jours ; et même s’il n’arrive pas de malheurs, le temps continue d’avancer».
La fragilité n’est pas la vulnérabilité. Certes, les deux notions sont parentes. Elles désignent toutes deux une même «possibilité inscrite dans la constitution propre» de l’être fragile et de l’être vulnérable, qui ne cesse de leur appartenir, quand bien même il n’y aurait pas passage à l’acte : un animal solitaire, perdu, reste vulnérable, même s’il ne subit aucune agression, comme un œuf, même enveloppé, demeure fragile. En outre, elles sont des «conditions permanentes», à des degrés divers. Mais une différence capitale les sépare : «Est vulnérable ce qui peut être blessé», et donc suppose «une atteinte venant de l’extérieur», alors qu’est fragile ce qui, de soi-même ou par une cause venue d’ailleurs, se brise «facilement» (plus ou moins, selon les forces qui s’y appliquent), de façon inattendue et tout d’un coup (même si la rupture vient d’un «lent processus d’usure, d’érosion, de fatigue»).
Les disputes incessantes entre les « analytiques » et les « combatifs », notamment sur l’islam en France, l’immigration, la religion et le terrorisme, offrent un spectacle affligeant, estime Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ».
C’est une guerre intellectuelle dont les protagonistes s’envoient du mépris en guise de roquettes. Le champ de bataille est celui de la sociologie et les acteurs des sociologues. Les deux camps s’affrontent sans dialoguer. Leurs joutes sont pourtant passionnantes, par des livres, articles ou interventions dans les médias, qui sont deux façons d’analyser la société. Tous les sujets y passent. Mais ils ne voient pas la même chose. Mais alors pas du tout.
D’un côté, il y a les sociologues scientifiques ou analytiques, qui disent laisser leurs convictions au vestiaire pour décrypter la société. De l’autre, les sociologues engagés ou critiques, pour qui nos institutions sont d’abord une machine à fabriquer des puissants et des faibles, des oppresseurs et des opprimés. A les écouter, les scientifiques seraient les complices de la droite, les autres de la gauche radicale.