Est-ce un trouble du développement avec lequel on naît ? Le professeur Pierre Delion, pédopsychiatre à Lille nous parlera des controverses autour du « packing », de la psychanalyse et des propositions d’approches comportementales.
Le cri . Un tableau d'Edvard Munch (1863-1944)
• Crédits : Josse/Leemage - AFP
Pierre Delion est l’auteur avec Patrick Coupechoux de : Mon combat pour une psychiatrie humaine (Albin Michel, 2016) .
600 000 personnes seraient atteintes d’un trouble majeur du développement parmi lesquels l’autisme tient une bonne place. La génétique serait identifiée dans 30% des cas avec des mutations de novo mais d’autres facteurs seraient identifiables, des facteurs liés à l’environnement comme les pesticides, l’acide valproïque, et même les vaccinations. Mais ce dernier point c’est révélé être une escroquerie qui a abouti à l’interdiction d’exercer de son promoteur l’anglais Andrew Wakefield.
Les 2es RSP ont eu lieu le 23 novembre dernier à Montpellier, dans le cadre du Congrès français de psychiatrie. L’objectif est de réunir dans un même lieu et au même moment les professionnels des soins en psychiatrie, soignants et médecins. Cette année, c’est plus de 500 soignants qui ont bénéficié d’une journée de formation continue dédiée à leur pratique clinique .
QUI SOMMES-NOUS ?
Créée en 1995, la revue Santé mentale est un mensuel d’information et de formation destiné aux soignants en psychiatrie. Sa ligne éditoriale est résolument centrée sur une clinique pluridisciplinaire exigeante qui prend aussi en compte les compétences des usagers. Elle allie une certaine forme de vulgarisation à une rigueur théorique et pratique.
Elsa, 18 ans, est hospitalisée suite à une tentative de suicide. Elle vit un chagrin d’amour dévastateur. L’équipe met en place avec son accord un protocole rigoureux pour sécuriser sa chambre durant la nuit : retrait des chaussures à lacets, ceinture… Mais un objet en particulier vient faire obstacle à la mécanique et Christophe est désemparé.
Les larmes de la jeune femme coulent sans discontinuer. Assise en tailleur contre le mur, elle tient sa tête entre ses mains. Je distingue à peine son visage derrière une longue chevelure en bataille, mais j’entends ses sanglots. Ses soupirs. Ses longs silences. À mesure que sa détresse emplit la petite chambre, ma poitrine se serre.
Après de longues minutes sans un mot, elle lève lentement les yeux vers moi et me supplie : « S’il vous plaît… » Puis elle se replie à nouveau sur elle-même. Me laissant seul avec ma peur et mes doutes.
Une odeur si précieuse
Elsa, 18 ans, est hospitalisée dans le service depuis quelques jours. Son histoire est dramatiquement simple. Elle vient d’être abandonnée par « l’homme de sa vie ». Elle n'a pu se résoudre à attendre les « dix de retrouvés » et s’est effondrée, au point d’avaler tous les médicaments de la pharmacie familiale.
LE MONDE| |Par Marie Maurisse (Genève, correspondance)
Campagne pour la légalisation du cannabis, à Zurich, en 2004. RICHARD A. BROOKS / AFP
A quelques centaines de mètres de la gare Cornavin, à Genève, les employés de la boutique Tabac 21 s’activent. Il faut mettre en rayon les bouteilles de soda et nettoyer le sol. Sur la vitrine de l’échoppe est apposée une affiche vert et blanc : « Cannabis 100 % légal en vente ici ». Le drapeau national y côtoie la feuille de chanvre, produit que plusieurs buralistes suisses se sont mis à vendre depuis le début du mois de mars.
Derrière son comptoir, le gérant Resa Mohamadi ouvre une petite boîte blanche qui contient 5 grammes d’herbe à l’odeur puissante. Le client peut ainsi voir à quoi ressemble ce fameux produit, dont quatre variétés sont proposées. « Parfois, les gens m’expliquent qu’ils en ont besoin pour des raisons médicales mais dans la moitié des cas, cela ressemble à une utilisation récréative, explique-t-il. Si cela me pose un problème ? Pas du tout, parce que c’est tout à fait légal ! »
De fait, selon une ordonnance de 2011, le ministère de l’intérieur définit le cannabis comme une « plante de chanvre ou parties de plante de chanvre présentant une teneur totale moyenne en THC de 1,0 % au moins ». Le THC (tétrahydrocannabinol) est la principale substance psychotrope du cannabis. Par défaut, la législation suisse considère donc que du cannabis n’est pas une drogue tant que son taux de THC est inférieur à 1 % et peut être vendu légalement.
Art brut, Art naïf, Art singulier, les adjectifs ne manquent pas pour qualifier cet art sorti des rêves et des mains de ceux qui l'exécutent. Sans formation, ces artistes "hors normes" créent sans relâche, au fond de leur jardin, dans une cellule de prison, durant des jours et des nuits. La création pour certains est un besoin vital. A l'image d'Anselme Boix-vives, un épicier catalan, qui après la mort de sa femme a composé 7000 tableaux. "Ce qui les définit c'est une forme de résistance par rapport à la société et à la réalité. Ils emmagasinent une souffrance intérieure qu'ils expriment par le biais de la créativité", analyse Anne Stilz.
Né à Paris le 5 décembre 1935, Michel Guibal, psychiatre et psychanalyste, excellent clinicien de la folie, grand lecteur d’Artaud et des surréalistes, est mort à Paris le 10 mars 2017. Issu d’un milieu populaire, il poursuit d’abord des études médicales, songeant à devenir chirurgien puis il s’oriente vers la psychiatrie. En 1964, élève de Henri Ey à l’hôpital de Bonneval, il découvre l’univers asilaire et décide d’aller plus loin dans sa carrière. Trois ans plus tard, il passe le concours des hôpitaux psychiatriques de la Seine et se retrouve à l’hôpital Sainte Anne.
La même année, il assiste à une tragédie qui le marquera toute sa vie : le meurtre d’Yves Bertherat, à l'âge de 35 ans, par un malade mental. Poète, membre du comité de la revue Esprit, Bertherat était l’un des psychiatres les plus brillants de sa génération et l’événement sera répercuté dans toute la presse : « Le dimanche 15 octobre 1967 à 7 heures du matin, à l’hôpital de Perray-Vaucluse, un malade a blessé à coups de révolver un infirmier ; quelques instants plus tard il a tiré sur le Dr Y. Bertherat, Médecin-chef intérimaire du service, l’atteignant dans la région cardiaque de deux balles, puis il a blessé un de ses camarades ; il a ensuite retourné l’arme contre lui-même. »
L'association Jean-Louis Mégnien de lutte contre la maltraitance et le harcèlement à l'hôpital a enregistré à ce jour plus de trois cents signalements, majoritairement de médecins mais aussi de personnels soignants et administratifs, répartis sur l'ensemble des établissements publics de l'Hexagone.
Créée en 2016 par trois PU-PH à la suite du suicide du Pr Mégnien, cardiologue à l'hôpital européen Georges-Pompidou (Assistance publique – hôpitaux de Paris), l'association recense depuis plusieurs mois les cas de maltraitance et de harcèlement moral dans le secteur public hospitalier. En février, une centaine de cas et l'identification de douze nouveaux lieux de conflits ont été portés à sa connaissance.
Le CH de Cadillac-sur-Garonne (Gironde) engage un important programme de rénovation de son patrimoine immobilier. Il couvre principalement les services de soins, ainsi que plusieurs services logistiques, médico-techniques et administratifs.
Une analyse récemment mise en ligne par Santépublique France sur le suicide, exploitant les données du baromètre santé 2014, confirme "l'importance du phénomène suicidaire en population générale et la nécessité d'actions de prévention ciblées et efficaces". Une augmentation des pensées suicidaires et des tentatives de suicide (TS) dans l'année a été constatée entre 2010 et 2014 (passant respectivement de 4% à 4,9% pour les pensées et de 0,5% à 0,8% pour les TS), confirmant une tendance à la hausse des tentatives de suicide déjà observée entre 2005 et 2010. Les données d'hospitalisation issues du PMSI*-MCO indiquent également, sur la période 2004-2011, une hausse annuelle moyenne des taux de séjours hospitaliers pour tentative de suicide de 4,8% pour les hommes et de 2,9% pour les femmes. Cette étude montre également une augmentation significative des pensées suicidaires liés à des motifs professionnels. En effet, par rapport à 2010, chez les actifs ayant déclaré des pensées suicidaires dans l'année, l'attribution de ces pensées à des motifs professionnels a progressé de près de huit points (37,1% évoquaient des raisons professionnelles en 2010 contre 44,8% en 2014).
Du jamais vu ce mardi soir sur une grande chaîne de télévision : Mélanie Ségard, atteinte de trisomie 21, présentera la météo de France 2. Un rêve encouragé par l'Unapei, l'association qui regroupe les associations de personnes handicapées mentales et leurs familles. Entretien avec son président.
La mort soulève des abîmes de complexité : si la mort n'est rien, pourquoi s'en préoccuper autant ?
Le suicide de Sénèque• Crédits : Manuel Domínguez Sánchez
Y a-t-il une recette pour accueillir sereinement la mort ? A priori oui, il est possible de muscler son âme par l'exercice, comme on muscle son corps. Il est possible d'annihiler la peur en côtoyant la mort par la pensée. Mais cette recette demande une préparation opiniâtre et quotidienne, et la prescription de Sénèque est formelle : l'exercice de la philosophie est obligatoire.
Les pédopsychiatres et les cellules d'urgence médico-psychologiques (Cump) doivent travailler en plus étroite collaboration pour la prise en charge des jeunes victimes lors d'attentats ou autres catastrophes. Cette prise en charge à la temporalité particulière nécessite une organisation spécifique.
Lors d'un congrès au ministère, la DGOS a apporté des précisions sur l'instruction sur la contention et l'isolement en psychiatrie, qui doit être publiée dans les prochaines semaines. Le recueil d'informations médicalisé en psychiatrie (RimP) devrait notamment recenser à partir de 2018 les recours à la contention dans les établissements de santé.
« L’argent ne fait pas le bonheur, mais permet de choisir le genre de malheur que l’on préfère » dit-on. En santé mentale aussi, un contexte socioéconomique précaire représente un facteur de risque avéré dès l’enfance. Mais qu’en est-il de l’impact à long terme (20 ans après) des conditions à la naissance ? Une hypothèse envisage deux sous-types de dépression, caractérisés par l’âge d’apparition des premiers symptômes : avant ou après 17 ans. Cette conception distingue une dépression de type jeune, versus une dépression de type adulte. Ainsi, un faible statut socioéconomique parental n’aurait qu’une influence limitée dans le temps, correspondant à la dépression de type jeune, mais ne concernerait pas les dépressions d’apparition tardive (à l’adolescence), justiciables du type adulte. Mais cette hypothèse d’une « date de péremption » dans la sensibilité aux risques psychosociaux précoces est-elle valable ?
D’études scientifiques en rapports internationaux, il n’y a plus guère de doute : les enfants sont les principales victimes de la pauvreté et leur cerveau est en péril. Dans les pays en voie de développement, ils sont 385 millions à grandir dans une « extrême pauvreté » (définie par un revenu inférieur à 1,90 dollar (1,80 euro) par personne et par jour dans un foyer familial), selon une récente analyse de l’Unicef et de la Banque mondiale.
Les pays dits riches sont loin d’être épargnés. Aux Etats-Unis comme en France, environ 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté. Soit 15 millions de petits Américains ; et 2 à 3 millions de mineurs en France. Ce dernier chiffre varie selon les sources et la définition du seuil de pauvreté. L’Insee privilégie de le fixer à 60 % du revenu médian, soit 1 700 à 2 100 euros mensuels pour une famille avec deux enfants de moins de 14 ans. Cet indicateur, qui recouvre des réalités très diverses, fait cependant débat dans la société.
- Vous êtes un(e) infirmier(e) ou une équipe soignante d'un centre hospitalier public ou privé en psychiatrie ou vous exercez en milieu libéral, associatif ou médico-social.
- Vous avez mis en place un projet de soins innovants dans la prise en charge des personnes souffrant de psychose
Participez à la 2e édition du Prix Infirmier en Psychiatrie 2017 et
Du 14 mars au 14 avril, la Cité des arts organise un temps fort sur le thème de l'Art brut, avec conférence, expositions et visites organisées.
Expositions du 14 mars au 14 avril
Indolente IdolâtrieMariette et Charly’s blood
«L’acte de création nous engage dans notre plus profonde intimité.
La robe d’Aimée, robe d’un jour, souvenir du temps qui s’efface, qui passe. Un soir de 2008, ma mère m’a demandé de toucher cette petite boule qu’elle avait sentie là au sein. Je l’ai touchée et j’ai su… La nuit qui suivit, j’ai rêvé de sa robe de mariée. Elle me l’a offerte, je l’ai brodée, enrichie de perles, de petits bébés, de petites saintes en céramique, de fils d’or et argent, de médailles pieuses. Cette année-là, ma fille Charlotte (Charly’s blood) donnait naissance à Eva notre première perle de lune…
Depuis lundi dernier, les habitants de Genève, en Suisse romande, peuvent désormais aller se faire soigner avant de prendre leur train. Un centre médical vient d'ouvrir dans la gare de Genève-Cornavin, en plein centre-ville. Particularité de ce centre de santé : il a été fondé par le groupe Migros, leader national dans la grande distribution.
Selon le quotidien la Tribune de Genève, qui a publié l'information, le supermarché de la gare est désormais doté d'une structure de 760 m2, géré par Medbase, un groupe de centres médicaux devenu une filiale de Migros en 2015. Y sont regroupés « des cabinets médicaux et un centre d'urgences », « avec pour l'instant six généralistes et un chirurgien orthopédique, à terme ils seront une dizaine », précise le journal genevois. À terme, Medbase et Migros espèrent faire baisser les coûts des soins.
Cleopatra est la plus jeune des élèves. Elle aime dessiner et s’émerveille devant l’histoire de « La Souris verte ». Solène Cordier / Le Monde.fr
Les trois camions colorés, estampillés « Antenne scolaire mobile », se garent sur le bord de la départementale. Avant de sortir, Clélia Chopinaud jette un dernier coup d’œil à sa petite salle de classe aménagée à l’arrière. Tout est en ordre, les crayons sont bien rangés, les pupitres et les chaises attendent leurs écoliers. En cette matinée pluvieuse de février, l’institutrice a branché le chauffage. Il fait bon. Ici au moins, les enfants n’auront pas froid.
Aude et Emmanuelle sortent elles aussi de leurs camions respectifs. Les trois trentenaires forment l’équipe des antennes scolaires mobiles (ASM) de Seine-Saint-Denis. Des professeurs un peu particuliers au sein de l’éducation nationale, itinérants, qui partent à la rencontre des enfants éloignés du système scolaire. Ils sont une trentaine en France, selon l’association ASET 93, qui a créé la première antenne en 1982.
Ce jour-là, pour retrouver leurs élèves, elles doivent escalader un talus boueux flanqué de quelques mauvaises marches, et mieux vaut s’accrocher aux arbres pour ne pas tomber. La veille, le petit Antonio s’est étalé de tout son long en descendant « à l’école ».
La pente gravie, une quinzaine d’habitations faites de tôle et de bois se dressent les unes à côté des autres, sur un terrain glissant. Bienvenue dans un des bidonvilles de Saint-Denis, face au fort de la Briche, qui abrite une caserne de pompiers. Environ cinquante personnes, des familles roms de Roumanie, vivent là, à l’abri des regards. Le plus jeune est un nourrisson d’à peine deux mois.
Impossible de « faire fi du contexte »
Ce matin, plusieurs femmes s’activent avec des balais, rassemblant en plusieurs tas des ordures et des bouts de ferraille. « On a appelé la mairie pour que des poubelles soient installées, et elles sont arrivées hier, donc les familles peuvent enfin se débarrasser de leurs déchets », explique Aude.
« On ne peut pas faire cours comme si de rien n’était, en faisant fi du contexte, et rentrer chez nous. Notre rôle va au-delà d’être juste enseignantes », estime la jeune femme. C’est sa première année à ce poste, mais elle a derrière elle une longue activité de bénévole auprès des enfants des rues. Dans son camion bleu foncé, elle fait classe aux élèves en âge d’être collégiens, tandis que ses deux collègues sont, elles, institutrices dans le premier degré.
Cinq neuroscientifiques ont récemment publié dans le journal Neuron un article provocateur destiné à remettre sur les rails une recherche qui selon eux s’égare sur une mauvaise voie, nous raconte The Atlantic. Pour ces chercheurs, en effet, leurs collègues ont tendance à oublier que le cerveau est avant tout une machine à fabriquer du comportement. Et c’est cela qu’il faut chercher à comprendre et à expliquer. Or, disent-ils, les travaux en neurosciences se concentrent essentiellement sur le fonctionnement des neurones ou des circuits de neurones.
Au contraire, ces cinq chercheurs tendent plutôt à considérer le comportement comme le produit d’une émergence, autrement dit, dans la lignée des sciences de la complexité et de la vie artificielle, comme le résultat d’une interaction entre ces milliards de neurones : la compréhension de l’ensemble ne saurait être déduite de la connaissance du fonctionnement de chacune des parties.
En pleine campagne électorale, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) se mobilise partout en France du 12 au 26 mars 2017, à l’occasion de sa 10e Semaine de mobilisation. Les militants de l’ADMD ont prévu de faire les marchés à la rencontre des Français pour tenter de les convaincre. Pour ces activistes, l'objectif est non seulement de faire avancer l'idée de légaliser l'euthanasie, mais aussi de populariser certains points de la dernière loi sur la fin de vie qui leur tiennent à cœur : "les militants de l’ADMD leur rediront l’importance de désigner des personnes de confiance et de confier une copie de leurs directives anticipées au Fichier national des directives anticipées que gère l’ADMD (da@admd.net ou 01 48 00 09 89)."