blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 29 octobre 2016

Médicaments : quand l’efficacité est jugée secondaire

29/10/2016

Qu’on se le dise, l’efficacité n’est pas nécessairement le principal critère pour apprécier la pertinence de la mise sur le marché d’un médicament. Marisol Touraine a donné illustration de ce principe paradoxal en annonçant que contrairement à ce que préconise la Haute autorité de Santé (HAS) pour la seconde fois, les médicaments indiqués dans la maladie d’Alzheimer, dont l’efficacité est plus que discutée, ne seront pas l’objet d’un déremboursement.

Conflits d’intérêt et dissimulation : le cocktail éternel

Le choix de Marisol Touraine, qui s’inscrit dans celui de son prédécesseur, Xavier Bertrand, a soulevé un tollé chez certains praticiens qui depuis plusieurs années observent ce maintien des médicaments anti-Alzheimer dans le champ des produits remboursables comme le symbole des nombreux maux qui accablent l’organisation des soins : conflits d’intérêt et dissimulation de la vérité aux patients en tête. Christian Lehmann n’a ainsi pas caché sa consternation face au discours du ministre. « Jusqu’au bout, Marisol Touraine aura été à l’image du quinquennat de François Hollande: veule, stupide, consternante. Scrupuleusement attachée, comme ses prédécesseurs de droite, à faire de la santé publique une simple variable d’ajustement du politique » annonce-t-il en introduction avant de poursuivre plus loin. « Marisol Touraine, donc, se retrouve devant un choix simple. Acter l’inutilité et la nocivité de ces médicaments, ordonner leur déremboursement (dans un premier temps), puis les modalités de leur arrêt de commercialisation (puisqu’il en va de la santé des malades). Ou bien satisfaire les lobbies, maintenir un statu-quo déclinant, ne pas faire de vague, surtout, ne pas ouvrir une nouvelle brèche dans le pédalo en voie de submersion de François Hollande. Et Marisol Touraine tranche : pas question de dérembourser ces médicaments, dans l’état actuel des choses. Pas tant que ne sera pas mis en place « un protocole de soins en accord avec les scientifiques et les associations de patients ». Traduisons-la : il n’est pas question, même en s’appuyant sur des données scientifiques accablantes, de désespérer Billancourt et de mettre un terme à une affaire qui marche. Pas question de dire la vérité aux malades, à leurs familles, ce qui nécessiterait du courage, ouvrirait la porte à des questionnements aussi légitimes que dangereux pour les pouvoirs en place : Depuis combien de temps saviez-vous ? Quels éléments nouveaux font basculer la décision ? Qui a payé le prix de votre lâcheté, de votre malhonnêteté intellectuelle ? Non, rien de tout ça. On attendra un « protocole ». On se cachera encore pendant quelques années derrière les apparences, derrière un modèle obsolète, honteux, où on n’imagine pas un instant qu’un soignant a envers un patient et sa famille un devoir d’accompagnement, un devoir de vérité, plutôt qu’une obligation à prescrire, à prescrire n’importe quoi pour faire fonctionner la filière et cultiver des espoirs qui sont autant de supercheries » écrit-il dans un long post où sa colère fait plus que transparaître.

Vaccination par les pharmaciens : les infirmières réaffirment leur hostilité à cette « très mauvaise » idée




Nous l’avons déjà souligné, l’amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 (PLFSS) introduisant une période d’expérimentation autorisant pendant 3 ans les pharmaciens d’officine à vacciner contre la grippe soulève un tollé chez les médecins et les infirmières. Cette revendication que la profession pharmaceutique porte depuis déjà un certain temps et pour laquelle son Ordre milite activement, n’est pas du goût des autres professionnels de santé pratiquant la vaccination.
Les syndicats de médecins libéraux ont ainsi déjà protesté et considéré qu’une solution plus efficace pour améliorer la couverture vaccinale serait de « demander à chaque pharmacien de doter chaque lundi les médecins traitants qui le souhaitent d'un lot destiné à la vaccination de leur patientèle pour les six jours qui suivent ». Pour sa part, l’Ordre national des infirmiers (ONI) vient de se prononcer sur la question et a « demandé aux parlementaires de ne pas voter l’extension aux pharmaciens de la vaccination ».

Vers une déréglementation de la profession infirmière ?

28/10/2016

Le gouvernement étudie un projet d’ordonnance visant à transposer une directive européenne de 2013 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles. Cette ordonnance permettrait, notamment, à une personne qui dispose de certaines compétences infirmières de venir exercer en France, bien que n'ayant pas le titre d'infirmier de soins généraux reconnu au niveau européen. Plusieurs pays européens proposent en effet des formations et des professions intermédiaires.
Le HCPP (Haut Conseil des Professions Paramédicales) a rejeté ce  projet d'ordonnance, mais son avis n'est que consultatif.

vendredi 28 octobre 2016

Organisation des urgences : Ubu roi ?

 22/10/2016





Les urgences sont malades. Ce ne sont pas seulement les débordements de violence médiatisés ces derniers jours qui le révèlent : rien ne peut justifier les coups, les brimades, les insultes, pas même une très longue attente sans visibilité sur la fin de celle-ci. Ce sont surtout les descriptions attristées des médecins qui évoquent notamment une surcharge de travail que rien ne semble devoir endiguer qui forgent le diagnostic. Et chaque jour, chaque soir, la même constatation : le fonctionnement des services serait grandement facilité si nombre de patients, dont l’état ne nécessite nullement une prise en charge hospitalière, consultaient un médecin de garde.

Maisons médicales de garde : utiles mais insuffisantes

On en parle pourtant régulièrement, on précise leur ouverture, on vante leur inauguration : les maisons médicales de garde ont été présentées par tous les représentants politiques, quel que soit leur bord, comme la première des solutions face à l’engorgement des urgences. Et elles existent ces maisons médicales de garde. Sont souvent bien conçues. « On a une chouette MMG (maison médicale de garde). Dans des locaux propres, bien équipés » confirme le médecin généraliste auteur du blog Farfadoc. Pourtant, le système de gardes ne fonctionne pas toujours de manière optimale. La faute aux praticiens libéraux qui n’assument pas leur responsabilité ? Pas si simple, témoigne Farfadoc, qui évoque les écueils du volontariat et les failles du système actuel dans une note récente.

Deux suisses s'opposent au suicide assisté de leur frère

    25.10.2016
Deux frères, qui veulent à tout prix empêcher le suicide assisté de leur aîné, programmé le 18 octobre, ont attaqué en justice l'association Exit, qui s'occupe des suicides assistés en Suisse. La plainte a fait l'objet d'une audience lundi devant le Tribunal civil de Genève. En attendant le verdict, l'association ne peut prescrire la potion létale à l'octogénaire.
Les deux frères estiment que leur aîné souffre d'une dépression passagère et ne dispose pas de son libre arbitre. Sa volonté de recourir au suicide assisté ne peut donc être acceptée par Exit, a indiqué l'avocat des plaignants. D'autant plus qu'Exit reconnaît que l'homme de 82 ans est alerte et que sa fin de vie n'est pas proche.

L'art pour soigner la mémoire ?

20.10.2016

Conférences Maison de la Recherche en Sciences Humaines  

Plus que jamais l'art peut nous accompagner dans les moments difficiles de notre vie : maladie, trauma, stress...


L'art pour soigner la mémoire
L'art pour soigner la mémoire Crédits : Bill Strain / Flickr
Lire la suite et écouter la conférence ...

16e colloque SMP : 27-28 janvier 2017, Paris, Musée Dapper


Tous connectés :
Le numérique et le soin


Le Monde Idées du samedi 22 octobre titre : L’écran coupe-t-il la parole ? avec l’image d’une famille où chacun est occupé avec sa tablette ou son Smartphone.
En est-il de même entre les malades, leur entourage et leurs soignants ?
L’outil numérique qu’utilise chacun de leur côté les partenaires et acteurs du soin du côté soignants comme du côté soignés, change t-il le vécu et l’évolution d’une maladie ? Empêche-t-il l’échange, la parole, le partage, la mise en mots des maux du corps ?
Présent à tous les âges et à toutes les époques de la vie, l’écran est un appendice dont nul ne sait plus se passer. Envisageons sous cet angle les soins, le devenir de la relation médecin-malade et les différentes manières de prendre soin de soi.
La question sera au centre de nos débats, envisagée sous toutes ses facettes au long des séances de notre 16e colloque.

LES LAURÉATS 2016 DES PRIX ET BOURSES DE LA FONDATION PIERRE DENIKER DÉVOILÉS !

18/10/2016


La remise des prix et bourses de la Fondation Pierre Deniker, animée par Hélène Cardin et David Gourion, s'est déroulée le 13 octobre 2016 à l'Académie Nationale de Médecine, en présence de nombreux donateurs et partenaires de la fondation.
Elle a été précédée d'un hommage à Jean Delay, psychiatre, écrivain et fondateur, avec Pierre Deniker, de la psychopharmacologie et de l'école de Sainte-Anne. Au détour de textes écrits par Jean Delay, de nombreuses personnalités ont témoigné du dévouement avec lequel celui-ci a dédié sa vie à la psychiatrie et à l'écriture. Sa fille, Florence Delay, mais aussi Marc Masson ou encore Raphaël Gaillard lui ont rendu un hommage vibrant.

Bonheur contraint, malheur certain

Il faudrait être tout le temps heureux et épanoui, y compris au travail. Mais cette injonction au bien-être perpétuel, devenue une tendance lourde des services de ressources humaines dans certaines entreprises, peut s’avérer contre-productive.
LE MONDE ECONOMIE
« De très nombreuses études universitaires ont démontré à quel point les injonctions à se montrer heureux peuvent s’avérer douloureuses » (Photo: un vendeur de l’Apple store de Hong Kong en 2012).
« De très nombreuses études universitaires ont démontré à quel point les injonctions à se montrer heureux peuvent s’avérer douloureuses » (Photo: un vendeur de l’Apple store de Hong Kong en 2012). AARON TAM / AFP
Après l’engouement suscité par les nombreuses publications consacrées au bonheur au travail, le balancier repartirait-il dans l’autre direction ? Sous le titre Against happiness (« Contre le bonheur »), l’auteur de la renommée chronique Schumpeter du magazine britannique The Economist du 24 septembre s’élève contre cet oukase, qui voudrait faire du bonheur une nouvelle norme.

Don d'organes: nouvelle campagne pour informer des changements sur le consentement présumé

27.10.2016


don d'organes

APHP-St ANTOINE-GARO/PHANIE Zoom
Une campagne nationale sera lancée le 18 novembre pour informer les Français de ce qui change en matière de dons d'organes à partir du 1er janvier, a annoncé mercredi l'Agence de la biomédecine.
Ces modifications, prévues par la loi Santé votée en décembre dernier, prévoient un renforcement du "consentement présumé" au don d'organes, qui avait nourri la polémique lors de son adoption par un amendement à la loi Touraine. Dès l'année prochaine, les personnes qui refusent de donner leurs organes après leur décès devront s'inscrire en ligne sur le registre national des refus -ou par courrier postal, comme actuellement. De plus, elles auront aussi la possibilité d'exprimer leur volonté par un écrit confié à leurs proches, ou même de vive-voix.

Soulager la douleur d’un membre fantôme grâce à une interface cerveau-machine

Dans une étude publiée jeudi dans la revue Nature Communications, une équipe nippo-britannique propose une thérapie faisant appel à un ordinateur relié au cerveau.
LE MONDE  | Par Paul Benkimoun
Banywich Bone, 18 ans au moment de la photo, le 8 juillet 2015 à l’hôpital d’Agok, au Soudan du Sud, a dû être amputé de la jambe gauche après une morsure de serpent.
Banywich Bone, 18 ans au moment de la photo, le 8 juillet 2015 à l’hôpital d’Agok, au Soudan du Sud, a dû être amputé de la jambe gauche après une morsure de serpent. Pierre-Yves Bernard / AP
On l’appelle le syndrome du membre fantôme. Il se manifeste principalement par des douleurs ressenties dans un membre (main, pied…) alors même que celui-ci a été amputé ou qu’il n’est plus innervé. Il n’a rien de rare puisque de 50 à 80 % des personnes ayant subi une amputation ont encore la sensation que le membre amputé est toujours présent et éprouvent le plus souvent des douleurs violentes qui leur semblent en provenir. L’impression de brûlure ou d’hypersensibilité éprouvée est mal soulagée par les antalgiques classiques et les médecins ont recours à des antidépresseurs ou à des antiépileptiques pour tenter d’apaiser ces douleurs chroniques.

La pédagogie réflexive est au cœur des évolutions des métiers de la documentation hospitalière



Ces 6 et 7 octobre, les documentalistes hospitaliers avaient mis à l'ordre du jour des 28es journées de leur Réseau national (RNDH), les évolutions de la profession. Elles passent par de nouvelles méthodes de pédagogies réflexives. L'occasion aussi d'évoquer avec la présidente du RNDH le manque de reconnaissance de cette profession.

La Fondation de l'Avenir au soutien de la recherche en psychiatrie.

MiroirSocial   Dominique Letourneau  17-10-16


Le 10 octobre, journée mondiale de la santé mentale, la Fondation de l'Avenir a confirmé son engagement à la psychiatrie, le parent pauvre de la recherche en France avec moins de 3% des budgets, alors que les pathologies psychiatriques représentent le coût social le plus important.
Cette discipline entre dans le cadre du plan stratégique de la Fondation :soutenir l’ensemble de la recherche médicale pour répondre aux problèmes de santé publique affectant la société.
La Fondation accompagne régulièrement les équipes de recherche française en psychiatrie, notamment dans le cadre du Fonds Avenir Matmut.

Les travaux soutenus portent sur plusieurs domaines :
Soigner l’anorexie mentale
Ce trouble du comportement alimentaire essentiellement féminin touche environ 0,5% des jeunes filles entre 14 et 17 ans, avec un pic de prévalence maximale à 16 ans. Son diagnostic repose sur des critères cliniques précis qui font référence à la façon de s’alimenter à certaines pratiques mais aussi à la perception de soi.

Aux Pays-Bas, le gouvernement veut autoriser le suicide assisté des personnes âgées

Les médecins néerlandais peuvent depuis 2002 interrompre la vie d’un patient lorsqu’ils constatent une « souffrance insupportable et incurable ». Certains souhaitent intégrer à la loi la notion de « vie achevée ».
LE MONDE  | Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant)

Un manifestant lors d’un mouvement de protestation contre l’euthanasie devant le Ridderzaal à La Haye, le 10 avril 2001.
Un manifestant lors d’un mouvement de protestation contre l’euthanasie devant le Ridderzaal à La Haye, le 10 avril 2001. ED OUDENAARDEN / AFP

Le gouvernement néerlandais a déposé il y a quelques jours un projet de loi visant à autoriser les personnes âgées – même si elles ne sont pas souffrantes – à mettre fin à leurs jours, avec une assistance extérieure. Le texte, qui devrait obtenir l’appui du Parlement, est, selon des enquêtes, approuvé par une majorité de la population.

À quoi tient la qualité de la vie chez les patients schizophrènes stabilisés ?

13/10/2016

L’amélioration de la qualité de vie constitue un objectif important dans le traitement de la schizophrénie. Réalisée par une équipe de l’université d’Innsbruck (Autriche), une étude vise à examiner dans quelle mesure la qualité de la vie du patient schizophrène (stabilisé) peut être rattachée à certains paramètres comme la résilience, l’estime de soi, la sensation de désespoir (hopelessness), ou d’autres traits psychopathologiques. À cette fin, les auteurs ont utilisé plusieurs échelles d’évaluation éprouvées : Berliner Lebensqualitätsprofil (version en langue allemande du Lancashire Quality of Life Profile)[1], échelle de résilience [2],Rosenberg Self-Esteem Scale [3] et Beck Hopelessness Scale (dite « échelle H ») [4], destinées à apprécier respectivement la qualité de la vie, la résilience, l’estime de soi et le sentiment de désespoir.

Prévenir les risques suicidaires à l’adolescence

14/10/2016


Selon l’OMS, le suicide représentait en 2014 « la seconde cause de mortalité entre 15 et 29 ans. » Et comme la dépression constitue un facteur de risque significatif dans le déterminisme d’un comportement suicidaire, on peut penser que les interventions pour traiter la dépression ont également une incidence favorable pour réduire la propension au suicide (la « suicidalité ») à l’adolescence ou peu après.

Pays-Bas: le suicide assisté étendu à ceux qui estiment avoir "assez vécu

Sébastien Leurquin,  


Alors que les Pays-Bas s'apprêtent à débattre de la possibilité pour les personnes âgées, mais pas en phase terminale, de décider du moment de leur mort, le débat sur la fin de vie reste très passionné en France. (illustration)
Alors que les Pays-Bas s'apprêtent à débattre de la possibilité pour les personnes âgées, mais pas en phase terminale, de décider du moment de leur mort, le débat sur la fin de vie reste très passionné en France. (illustration)
AFP PHOTO/Philippe Huguen

Le gouvernement néerlandais a déposé un projet de loi visant à autoriser le suicide assisté pour les personnes âgées qui estiment que leur vie est "terminée". Sans être nécessairement en phase terminale.

Une liberté qui fait débat. Les Néerlandais qui ont le sentiment d'avoir fait le tour de la question pourraient bientôt être autorisés à décider du moment de leur mort. C'est le sens d'un projet de loi émis ce mercredi par le gouvernement des Pays-Bas. Le royaume avait déjà été le premier en 2002 à légaliser l'euthanasie pour les malades en phase terminale.  
La loi avait ensuite été étendue aux personnes sujettes à des "souffrances prolongées et insupportables". Le pays pourrait donc franchir un nouveau pas en ouvrant le suicide assisté aux néerlandais qui estiment "que leur vie est terminée". 
Critères rigoureux
Le projet de loi débattu au Parlement devra toutefois préciser les "critères stricts et rigoureux" d'application de la future loi, écrivent les ministres de la Santé et de la Justice dans une lettre au Parlement.  

Une femme se suicide à l'explosifs dans une entreprise de feux d'artifice

l'express   Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 

Le drame s'est déroulé mardi, aux alentours de 23h, à Villeneuve-sur-Lot. Agée de 40 ans, cette mère de famille s'est introduite dans un bunker de 4m2 avec 16 kilos de poudre noire, avant d'y mettre le feu.

Les premiers éléments de l'enquête évoquent un acte désespéré. Une femme de 40 ans s'est suicidée avec plusieurs kilos d'explosifs dans une entreprise fabriquant des feux d'artifice àVilleneuve-sur-Lot, dans le département du Lot-et-Garonne, a indiqué la police mercredi. 

L’art, par hasard


     SUISSE     20.10.2016
Expositions. Les peintures d’August Strindberg au Musée des beaux-arts de Lausanne et, bientôt, celles d’Eugène Gabritschevsky à la Collection de l’art brut montrent deux artistes qui tiraient parti de l’imprévu et de l’aléatoire pour rejouer la création du monde.
C’est un hasard, précisément. Cet automne à Lausanne, deux expositions font découvrir des artistes qui ont mis au centre de leur travail le fortuit, l’accident, l’imprévu ou la sérendipité, pour utiliser un terme à la mode. Bien mieux, tous deux pensaient que leur utilisation féconde du hasard imitait les processus aléatoires de la nature. Des créations personnelles qui rejouaient la création du monde.

jeudi 27 octobre 2016

« Moi, Daniel Blake » : les humbles contre l’humiliation

La deuxième Palme d’or de Ken Loach est un réquisitoire rigoureux contre la dégradation de l’Etat-providence.
Résultat de recherche d'images pour "Moi, Daniel Blake" Résultat de recherche d'images pour "Moi, Daniel Blake"
LE MONDE  | Par Thomas Sotinel
Pour un cinéaste aussi respectueux de la primauté du collectif que Ken Loach, cette première personne du singulier détonne. Moi, Daniel Blake/I Daniel Blake : l’homme au prénom de prophète, au nom de visionnaire, crie seul, dans un désert jadis inimaginable. Là où s’élevaient des usines, des cités, peuplées de masses ouvrières qui agissaient de concert, il reste des coquilles qui abritent des individus à peine connectés par les liens ténus du voisinage, de la consommation, de la soumission à des institutions devenues incompréhensibles. Puisqu’il n’est plus possible de parler d’une seule voix, une voix seule se fera entendre.
Vingt-cinquième long-métrage de fiction réalisé pour le cinéma par Ken Loach (et sa deuxième Palme d’or), Moi, Daniel Blake n’est pas un titre de plus qu’on ajoutera à la filmographie d’un cinéaste désormais octogénaire. Comme le répète sans relâche son auteur, le film est né de l’urgente nécessité de faire entendre des cris dont seuls parvenaient des échos déformés. Ce qui donne une œuvre d’une rectitude singulière, qui évite la raideur par la vertu de sa profonde humanité, qui garde la violence d’un sermon vengeur ou d’un pamphlet tout en offrant le secours de l’empathie – l’un des plus beaux films de Ken Loach.
Lire la critique parue lors du Festival de Cannes :   L’Angleterre néo-victorienne selon Ken Loach
Daniel Blake (Dave Johns) passerait inaperçu dans une foule si Loach n’en avait pas fait le héros de ce film. Presque sexagénaire, le crâne dégarni, un sourire enfantin aux lèvres quand le monde qui l’entoure lui laisse un peu de répit, il déambule (bien sûr, il n’a pas de voiture) dans les rues de Newcastle, où se côtoient les vestiges de la splendeur industrielle britannique et les cicatrices des crises successives.