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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 27 août 2016

« Diplôme délivré », enfin un film sur la réalité de la profession ?

 par Aurélie TRENTESSE


Les séries, films, voire documentaires sur le monde médical et la profession infirmière sont souvent critiqués par les professionnels de santé car ils sont généralement bien loin de la réalité du terrain. Raphaëlle Jean-Louis, infirmière diplômée d'État, souhaite changer la donne au travers de son premier long-métrage « Diplôme délivré(e) », en cours d'écriture, qui suivra les (més)aventures d'une étudiante en soins infirmiers. Rencontre.
Peu de films abordent la réalité du quotidien des infirmiers. C'est pourtant le défi que va tenter de relever Raphaëlle Jean-Louis, IDE âgée de 28 ans et passionnée de cinéma. La jeune infirmière enchaîne actuellement les contrats à durée déterminée et profite de son temps libre pour s'atteler à l'écriture du scénario de son premier long-métrage « Diplôme Délivré(e) » qui mettra en scène une étudiante en soins infirmiers.

Une fiction pour montrer le quotidien des soignants

remise de prix court-métrage "le dernier arrêt"

Le court-métrage « Le dernier arrêt », de Raphaëlle Jean-Louis, 
a été primé au festival TurboFilm à Reims en 2014.

Raphaëlle a préféré le long-métrage au documentaire car elle souhaitait écrire son scénario en toute liberté. J'ai envie de mettre des touches d'humour, de l'amour, de la sensibilité, de la sincérité… De plus, il existe déjà pas mal de documentaires sur le sujet, et peu, voire pas de fictions, constate-t-elle. Cette fiction n'en sera pas moins réaliste, garantit Raphaëlle.
Au travers de « Diplôme Délivré(e) », Raphaëlle souhaite montrer le beau métier des soignants (aides-soignants, infirmiers), des agents hospitaliers, des cadres de services et l'évolution d'un étudiant dans cet univers car tous ont un rôle indispensable. Comme elle le souligne : toute l'équipe fait tout pour assurer le fonctionnement d'un service, la prise en charge du patient pour son bien-être total, la formation des étudiants sur le terrain, tout cela souvent dans l'urgence due aux conditions de travail de plus en plus déplorables. Pour couronner le tout, la reconnaissance n'est pas souvent de mise. Pas question donc pour Raphaëlle de prendre des pincettes pour raconter le quotidien des soignants et les conditions de travail délétères que va découvrir une étudiante jeune et sans expérience. C'est ce qui fait la force de ce film, assure Raphaëlle. Un regard jeune et neuf, avec des idées et concepts sur le métier d'infirmier, va être confronté à la dure réalité du terrain.

Un stage comme élément déclencheur

Raphaëlle Jean-Louis pense à la réalisation de ce film depuis plusieurs années déjà, mais c'est une expérience de stage qui a été l'élément déclencheur. J'ai passé d'excellents stages, indique-t-elle, mais qu'on le veuille ou non, chaque étudiant a forcément croisé des services et soignants qui les ont laissés perplexes. Le film n'a pas pour objectif de pointer du doigt tel ou tel service, mais simplement de ne pas passer sous silence certains faits. Je ne veux pas rester silencieuse, je veux que l'on nous écoute. Et d'ajouter :  il ne faut pas oublier que les soignants d'aujourd'hui ont été les étudiants d'hier et les étudiants d'aujourd'hui sont les soignants de demain. Si ceux qui ont souffert restent dans le silence, nous ne pourrons jamais régler certains problèmes qui persistent dans les services. L'organisation et les moyens financiers sont les premières causes du mal-être des soignants. Un mal-être qui se reporte parfois sur les étudiants et patients. Ce n'est la faute de personne, mais si nos conditions s'amélioraient, nous pourrions assurer le bien-être du cadre de service, du soignant, des étudiants et de celui qui nous réunit, le patient. Ministère des Affaires sociales et de la Santé si tu nous entends…

illustration Diplôme Délivré


Crédit – Adrien Lecoq


L’art-thérapie : quand créer peut soigner

Les inRocKs   27/08/2016

Loin de la psychanalyse, des thérapies cognitivo-comportementales et des approches psychothérapeutiques où la relation patient-praticien est souvent décrite comme neutre et aseptisée, l’art-thérapie apparaît comme une perspective de soin originale qui utilise le processus de création artistique. Enquête sur une thérapeutique en vogue.


Faut-il ficher les patients ?

Bruxelles, le samedi 27 août 2016 – La trêve estivale nous avait laissé sur une question à certains égards difficilement soluble : faut-il ficher les médecins ? Nous étions revenus sur la tentation de certains groupes de patients d’épingler des praticiens dont les comportements et les déclarations paraissaient faire le lit d’une certaine malveillance voire maltraitance. Tout en remarquant combien ces pratiques mettaient en évidence le désarroi de nombreux malades, nous avions souligné les nombreux écueils d’une telle méthode.

Liste noire

S’il n’existe pas de symétrie parfaite entre les obligations et devoirs d’un médecin et ceux d’un patient, certains manquements des patients pourraient inciter les praticiens à établir eux aussi des "listes". En Belgique, la tentation est franche. L’été a été marqué par la violente agression d’un médecin généraliste, laissé dans un état critique après avoir subi plusieurs coups de couteau de la part d’un patient. Cette attaque a rappelé l'exposition fréquente des praticiens belges à la violence : un récent sondage a ainsi mis en évidence que 63 % ont déjà eu à essuyer les affronts de leurs patients, verbaux mais aussi physiques. Les récits de vols, coups voire même assassinats frappant des praticiens sont ainsi régulièrement relayés. Aussi, les associations de médecins généralistes ont-elles exigé un plan d’action. Le Conseil de l’Ordre des médecins a promis une réaction rapide et notamment l’établissement d’une « liste noire » des patients considérés comme dangereux.
L’idée de ce recensement n’est pas neuve, mais était demeurée inaperçue : seuls douze patients le plus souvent pour des agressions verbales ont été pour l’heure signalés à l’Ordre. Aujourd’hui, l’instance souhaite compléter ces données.

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Yann Algan : « Rien ne peut expliquer que l’école amplifie les inégalités »

LE MONDE IDEES | Propos recueillis par Aurélie Collas et Mattea Battaglia

Dans une école du 19e arrondissement de Paris, en avril 2007.
Dans une école du 19e arrondissement de Paris, en avril 2007. MYR MURATET

L’économiste Yann Algan est professeur à Sciences Po. Spécialiste des politiques publiques et de l’éducation, il est notamment l’auteur de La ­Fabrique de la défiance, coécrit avec Pierre ­Cahuc et André Zylberberg (Albin ­Michel, 2012).
Pour cette rentrée des classes, nous avons eu grand plaisir à faire revivre ­les souvenirs d’école de personnalités du monde politique, artistique, économique… Et si l’on vous demandait, à vous, ce que l’école vous a apporté, que répondriez-vous ?
Je fais partie des personnes qui gardent un souvenir douloureux de l’école. J’étais un élève extrêmement dissipé et clairement en échec scolaire. Que ce soit durant ma scolarité à l’école primaire, à Tahiti, ou celle au collège et au lycée, à Paris, je passais toujours de justesse d’un niveau à l’autre et j’ai même redoublé. « J’espère que vous n’en avez qu’un comme ça ! », ne cessaient de dire les enseignants à ma mère. Cette période restera un trou noir dans ma vie : je me rappelle seulement de quelques phrases stigmatisantes.
Les seuls souvenirs positifs que je conserve sont liés à quelques-uns de mes camarades – c’est à l’école que j’ai construit les plus belles amitiés – et quelques professeurs. Ainsi, cet enseignant de français, en classe de troisième, qui m’a appris l’exigence, la motivation et la persévérance. « Yann, ne t’intéresse pas aux résultats, ce serait à désespérer dans ton cas. Mais il y a une chose que tu dois garder précieusement, c’est ton opiniâtreté. » Son conseil m’a un peu libéré, et peut-être guidé vers mes recherches actuelles sur le rôle des compétences non cognitives, dont la ténacité, l’audace et l’empathie sont la colonne vertébrale.
Ce n’est qu’en terminale que j’ai découvert le plaisir d’apprendre et que je me suis mis à travailler d’arrache-pied. Là encore, grâce à un enseignant : mon professeur de philosophie, M. Cabasso, que je salue.

vendredi 26 août 2016

Au Centre Pénitentiaire de Beauvais: on mise sur le Respect

26.08.2016

Direction le centre pénitentiaire de Beauvais, première maison d'arrêt en France où est expérimenté le module "respect", un programme dans lequel, entre autres choses, les détenus volontaires et admis, ont les clés de leur cellule.

Centre Pénitentiaire de Beauvais
Centre Pénitentiaire de Beauvais Crédits : Clémence AllezardRadio France

Le programme Respect est testé depuis 2014 dans le centre de détention Pémégnan, à Mont de Marsan.

A Beauvais est expérimenté pour la première fois en France en Maison d’arrêt un régime de détention « plus souple », inspiré du modèle du centre de détention de Mont de Marsan, inspiré lui-même du « MODULO RESPETO » espagnol, deux programmes mis en place pour lutter contre les suicides et la violence carcérale qui ont rencontré de vifs succès… Désormais, au « MH3 » de Beauvais, l’un des bâtiments de la prison, les détenus ont les clés de leur cellule…
Passés les moult portiques de sécurité, passé le MH1 : le quartier au régime de détention « classique » donc fermé, passés les cris des détenus cloitrés qui s’apostrophent d’une fenêtre à l’autre, passées aussi les façades colorées et le mur végétal qui les sépare… on arrive au bâtiment MH3 : au régime RESPECT. Respect envers les surveillants, ses codétenus, les locaux communs, sa cellule, soi-même aussi, respect surtout envers les termes du contrat dont le détenu est signataire : tout le monde est volontaire (personnel et détenus) mais ces derniers ont une sorte de permis à point, on part de zéro et on est évalué quotidiennement par les surveillants : une bonne action spontanée (nettoyer la coursive de son étage par exemple) vaut un point, se balader en short dans la même coursive en fait perdre un. Moins 10 points et l’on risque l’exclusion.

5 703 infirmiers victimes de violences en 2014 selon un rapport de l'ONVS

 par .

18 143 personnes ont été victimes d'atteintes en établissement de santé en 2014, dont 5 703 infirmiers, selon le rapport annuel de l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) publié le 5 août 2016.
85% des victimes d'atteintes aux personnes sont les personnels des établissements.
En 2014, 14 502 signalements d'atteintes aux personnes (agressions physiques et/ou verbales...) et aux biens (vols, dégradations...), contre 12 432 en 2013, ont été recensés auprès de 337 établissements de santé par l'Observatoire national des violences en milieu de santé qui a publié son rapport le 5 août 2016. En tout, 18 143 victimes ont été touchées par ces atteintes, dont 85% de personnels.

Les infirmiers particulièrement violentés

Dans 85% des cas, les victimes d'atteintes aux personnes sont les personnels des établissements. Le personnel de santé représente à lui seul 94% de la catégorie "personnel victime" et les infirmiers sont touchés dans près de la moitié des cas (45%). 5 703 infirmiers ont ainsi été victimes de violences en 2014, soit 15 par jour. Les autres personnels soignants et les médecins constituent quant à eux respectivement 46% et 9% des victimes.
Tous les services sont concernés par les atteintes aux biens et aux personnes, mais les elles ont principalement lieu en psychiatrie (21%), aux urgences (15%), en médecine (9%), en USLD/Ehpad (9%). Parmi les 10 638 signalements d'atteintes aux personnes recensés, 36,7% sont des injures et insultes, 33.2% sont des violences volontaies, 15,2% sont des menaces physiques, 4,1% sont des menaces de mort. Comme en témoignent les soignants, les agressions peuvent être particulièrement violentes. En psychiatrie par exemple, une  infirmière  s'est fait  agresser (poussée  et  poignets  tordus)  en  voulant  s'interposer  pour  protéger  une  collègue. Lors  de  l'arrivée  des  renforts  hommes,  le  patient  s'est  exécuté  tout  en continuant à insulter et à proférer des menaces sur l'ensemble du personnel. En USLD/Ehpad, une personne âgée était couchée sur le sol, mes collègues et moi même l'avons remis debout  pour m'asseoir et à ce moment la il est devenu agressif et il m’a tordu le poignet droit, témoigne un soignant. Aux urgences, un  adolescent  de  15  ans  est  arrivé  aux  Urgences,  amené  par  les  pompiers. Il était  alcoolisé. Le père a demandé une recherche de stupéfiant dans les urines. Au moment de poser le pénilex, il a commencé à se débattre, à donner des coups de pied, coup de poing dans le visage de l'aide-soignante, indique un infirmier.

Vers un infirmier sans émotions ?

 


À la suite d'une formation dispensée au sein d'un service d'urgences, Agnès*, infirmière, fait part de son étonnement et de sa réflexion. Un infirmier doit-il réellement se comporter comme un robot face aux patients ?


robot rouge
Crédits photo : littlelostrobot - L'infirmier doit-il devenir un robot dénué d'émotions ?

Tout juste sortie d'une formation dispensée au sein du service d'urgences où j'exerce en tant qu'IDE, je suis stupéfaite du contenu de cette session. Tout le paradoxe de notre métier en est ressorti plus contrasté que jamais, avec une question qui demeure en suspens dans mon esprit. Un IDE reste-t-il un être humain doté d'émotions et de ressentis ou doit-il être froid, distant et mécanique ?
Durant deux journées, des formateurs nous ont expliqué en quoi consistait le poste d'IOA - Infirmier d'Accueil et d’Orientation - aux urgences. Ce poste stratégique évolue en amont du service de soins des urgences, et se charge de "trier" le flux de patients en établissant, grâce à une évaluation rapide et fiable, leur degré de gravité. Un IOA est donc confronté toute la journée à des gens en souffrance, douloureux, au pronostic vital engagé, des gens violents, agressifs ou exigeants. Les profils sont variés mais évoluent tous dans cet environnement anxiogène : les urgences.

Où la psychiatrie va au charbon

07/01/2016


Pour les éditeurs de livres sur la santé destinés au grand public, la relation entre le cerveau et l’intestin aura constitué incontestablement le sujet-phare en 2014 et 2015, comme le montre cette énumération non exhaustive d’ouvrages sur ce thème, certains étant même devenus des best sellers : Le ventre, notre deuxième cerveau (Fabrice Papillon & Héloïse Rambert) ; L’intestin, notre deuxième cerveau (Francisca Joly Gomez) ; L’intelligence du ventre (Irina Matveikova) ; Le charme discret de l’intestin (Giulia Enders) ; Les secrets de l’intestin (Louis Berthelot & Jacqueline Warnet)...

Si " Le Généraliste " était paru en 1897 L'origine et la signification du mot "carabin "

Alain Létot   25.08.2016

A quelle époque remonte l'usage de cette expression ? Vraisemblablement au seizième siècle : Rabelais, ce nous semble, doit en avoir fait usage, dans le sens que nous lui attribuons actuellement.

Rentrée scolaire : quelle place pour le bien-être de nos enfants ?

 25.08.2016

Alors que la ministre de l'Education nationale a présenté hier les mesures de protection des établissement scolaires contre la menace terroriste, comment faire pour que l'école républicaine continue à jouer pleinement son rôle tout en restant au maximum ouverte au monde ?
Rentrée scolaire à Strasboug
Rentrée scolaire à Strasboug Crédits : FREDERICK FLORIN -
On demande toujours beaucoup à l'Education nationale en France, raison pour laquelle, peut-être, les rentrées scolaires sont des moments si importants.
Et celle que nous allons vivre dans quelques jours ne manquera pas de l'être, placée qu'elle est, nécessairement, sous le signe de la lutte contre le fanatisme, le terrorisme et la haine, dans ce moment particulier où le vivre ensemble est menacé, où la défiance envers la figure du maître, de l'enseignant, est aussi forte  que celle envers les politiques et tout ce qui représente l'autorité.

Intervenants
  • Marie-Rose Moro : professeure de pédopsychiatrie à Paris Descartes et chef de service de la maison de Solenn
  • Philippe Meirieu : Spécialiste de la pédagogie, professeur des universités en sciences de l'éducation à l'université Lumière-Lyon II, vice-président du conseil régional Rhône-Alpes

Grande traversée : Women's power, les nouveaux féminismes

"Nos désirs font désordre"

Crédits : Les lesbiennes de jussieu
« On apprend à ne plus se détester avec le féminisme. Ça libère de toute cette culpabilité, de tout ce poids qui pèse sur le corps des femmes. Ça nous apprend à être maîtresse de son corps, de ce qu'on en fait, de sa sexualité. »
Sonia
AVEC :
-Anne, sexologue et conseillère conjugale au centre de planification de Mirepoix et Pamiers, en Ariège.
-Natacha Chetcuti Osorovitz, sociologue
-Laure et l'association Les dégommeuses
-Zita et Le mouvement du Nid, à Toulouse.
-Julie et l'association Griselidis, à Toulouse.

Peut-on guérir de la bipolarité ?


     Par Flavie Duet Le 25 août 2016   




Les troubles bipolaires ne sont pas une fatalité... Bien que cette maladie soit difficile à diagnostiquer, il existe de nombreux traitements pour rendre le quotidien plus agréable et avoir une vie normale. On vous explique tout.







Genève s'organise pour éviter les séjours hospitaliers à vie


Géré par les EPI et les HUG, Kaolin accueille six personnes présentant de graves troubles psychiques.

L’appartement Kaolin, géré par les EPI et les HUG, héberge six personnes atteintes de troubles graves. Image: Georges Cabrera
Sortir de l’hôpital lorsqu’on n’est plus malade, la lapalissade ne s’applique malheureusement pas encore à des personnes souffrant de troubles graves du comportement. Des situations extrêmes conduisant parfois certains autistes à vivre la plus grande partie de leur vie dans un hôpital psychiatrique. A Thônex, un appartement communautaire, géré conjointement par les Etablissements publics pour l’intégration (EPI) et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), accueille six personnes présentant un handicap mental sévère avec des troubles majeurs du comportement.

#CeuxQuiFont : Un bus sillonne la Manche, à l’écoute de ceux qui n’ont personne à qui parler

Le Parentibus, créé par l’ancienne magistrate Catherine de La Hougue, est là pour écouter, pas pour trouver des solutions.

« Qu’est-ce que vous vendez ? » A Gouville-sur-Mer (Manche), un étal pas comme les autres, coincé contre les barrières de fin de marché, jouit des embruns de la meilleure saucisse à l’oignon du coin. Le Parentibus n’a pas la meilleure place, mais elle lui est gracieusement offerte par la municipalité.
Ici, on vient davantage vider son sac que le remplir. Entraînés par Catherine de La Hougue, une quarantaine de bénévoles sillonnent les petites routes de la Manche dans un minibus aménagé pour écouter les problèmes des habitants. « Les problèmes, entre guillemets. » Il ne faudrait pas effrayer les passants, ceux dont le regard s’attarde sans en avoir l’air sur les mots inscrits sur la porte d’entrée. Gratuité. Convivialité. Proximité.
La même scène se rejoue le lendemain, à une vingtaine de kilomètres. La saison estivale a commencé et le marché de Périers s’étend lui aussi plus qu’à l’accoutumée. Le troisième âge bronzé, de passage dans sa « vie secondaire », se mêle à ceux qui vivent là à l’année. L’hiver, les solitudes sont plus flagrantes dans ce département où peu de choses sont accessibles sans moyen de transport personnel. C’est d’ailleurs ce qui a poussé Catherine de La Hougue à lancer le projet. « Puisqu’ils ne peuvent pas venir à nous, allons à eux. »

Bien des drames auraient pu être évités

Douze années dans la magistrature après une première vie de libraire-pâtissière – « entre autres ! » –, quatre enfants à élever et douze autres à qui faire une place plus ou moins passagère… La retraite de l’ancienne juge des enfants ne pouvait se résumer à une chaise longue plantée dans l’hectare et demi entourant sa grande maison en pierre.

Infirmiers de nuit, un métier d'engagement

05/02/2016

Infirmier, un métier d'engagement. 91% des Français en ont eu une excellente image. Une équipe de France 2 a rencontré des hommes et des femmes qui ont choisi cette profession. A l'hôpital nord de Marseille, la nuit est tombée, pour un groupe d'infirmières et la journée de travail commence. Il est 19 heures, c'est parti pour une longue nuit qui durera jusqu'à sept heures du matin. Le premier patient est une vieille connaissance. Une sans-abri qui a encore d'anciens bracelets hospitaliers. "Quand ils sont dans des états vraiment lamentables, c'est-à-dire qu'ils sentent très très mauvais, on va les doucher de nous-mêmes. Cela fait partie du soin", explique une infirmière.


JOSEF SCHOVANEC Ce que savent faire les personnes avec autisme et ce que cela peut dire à la psychanalyse d'aujourd'hui.

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RENCONTRE AVEC
Séance du séminaire du
26 mars 2015
Résultat de recherche d'images pour "JOSEF SCHOVANEC"JOSEF SCHOVANEC

Ce que savent faire les personnes avec autisme et ce que cela peut dire à la psychanalyse d'aujourd'hui.


Nous sommes des zombies

Par Pierre Cassou-Noguès, Philosophe — 25 août 2016 



«Pokémon Go» est un vecteur social, comme beaucoup d’utilisateurs aiment le répéter.

«Pokémon Go» est un vecteur social, comme beaucoup d’utilisateurs aiment le répéter. Photo Boris Allin. Hans Lucas pour «Libération»


Pour Pierre Cassou-Noguès, «Pokémon Go» transforme les utilisateurs en êtres se transmettant un virus qui assujettit à une force obscure liée au capitalisme.

Difficile d’échapper à la tentation. Apparemment, l’application Pokémon Go est maintenant utilisée plus longuement que Facebook, Tinder, Snapchat ou Whatsapp. Je me décide pour de bon quand je lis qu’Oliver Stone, le réalisateur américain, y voit un jeu «totalitaire», conduisant à l’éclosion d’une «société de robots», sur Lepoint.fr, le 22 juillet. J’ai toujours été intéressé par les états de conscience limites.
Donc, un après-midi morose, je télécharge l’application, que j’autorise aussi à lire mes mails et les documents de mon compte Google. Et je sors avec mon fils, enchanté - il a 10 ans -, chasser les Pokémon sauvages. Le principe est simple. Le jeu, quand on clique sur l’icône, affiche une carte, c’est l’endroit où nous nous trouvons, avec les rues autour de la maison bien dessinées. Sur la carte, figurent des «Pokéstop» (des points de ravitaillement), près desquels apparaissent souvent ces Pokémon sauvages qu’il s’agit d’attraper. Je suis un peu sceptique, parce que nous sommes vraiment dans un coin de campagne perdu. Mais mes craintes sont infondées. Plusieurs Pokéstop se dessinent dans le centre du village. Et, devant ce qui est décrit avec exactitude comme une «halle du XIVe siècle», avec une photographie d’un coin de la charpente, nous nous saisissons de quelques «Pokéball».
Ainsi armés, nous poursuivons notre chemin, vers un deuxième Pokéstop, où traîne un Pokémon sauvage. L’application ouvre d’elle-même l’appareil photo de mon téléphone, et voici le petit monstre sautillant à l’écran devant la porte de l’église. Nous lui envoyons nos Pokéball à la gueule pour marquer ainsi nos premiers points de dresseur de Pokémon. Le Pokéstop suivant, près d’un calvaire à la sortie du village, dans la zone commerciale, me propose d’attirer des Pokémon dans le Go Sport situé en face. Ce qui signifie donc errer une demi-heure dans le magasin. Et, là, je dis non. D’autant plus que l’application me prévient que d’autres utilisateurs pourraient attraper les Pokémon que j’aurais ainsi convoqués. Nous rentrons, mon fils et moi, un peu déçus. Pour des raisons différentes.
Sur le chemin, je me demande si l’application a déjà repéré dans mes recherches récentes sur Google que je voulais m’offrir un vélo de course. De retour, je lis que, si l’application propose l’achat de certains objets (Superballs, etc.) facilitant la capture des Pokémon, seuls 5% des utilisateurs y accèdent. Mais le modèle économique pourrait évoluer avec des lieux sponsorisés : des boutiques auraient la possibilité d’acheter à la société Niantic des Pokéstop ou des arènes, de façon à accroître leur fréquentation.

Mexique : l’éducation sexuelle, cible des cathos malgré le boom des grossesses ados

Par Emmanuelle Steels, Correspondante à Mexico — 25 août 2016



Mexico, 2014, campagne d’une association défendant, elle, l’éducation sexuelle.

Mexico, 2014, campagne d’une association défendant, elle, l’éducation sexuelle. Photo Rebecca Blackwell. AP

Les manuels scolaires de biologie, accusés de pousser les élèves au vice, sont voués au bûcher par des élus de Monterrey, dans un pays où les jeunes accèdent difficilement à la contraception.

Lubricité, activité sexuelle précoce, confusion des genres et des préférences sexuelles, angoisses : voilà le cocktail de «séquelles» que croient diagnostiquer des associations mexicaines de parents d’élèves et qu’ils attribuent à un excès de contenus sexuels dans les manuels scolaires. A Monterrey, ville la plus riche du pays, la polémique est attisée depuis début août par des élus issus de la droite catholique, qui invitent les parents à brûler les livres, arracher les pages consacrées à la biologie et aux droits sexuels, voire à occuper les écoles, alors que la rentrée est déjà agitée par la grève d’une frange des enseignants opposés à la réforme de l’éducation.
«Débauche»

L’abstinence n’est pas citée parmi les méthodes contraceptives : pour ces associations conservatrices, ce genre de «désinformation» mène à l’épidémie de grossesses adolescentes, qui s’élèvent à plus de 400 000 par an dans le pays, dont 8 000 accouchements dans la tranche des 12-15 ans. «Les enfants sont surstimulés», affirme Luz María Ortiz, présidente de l’Union des parents d’élèves de l’Etat du Nuevo Léon, dont Monterrey est la capitale. Etalant sur son bureau les livres distribués par l’Education publique que son association entend mettre à l’index, Ortiz dénonce une incitation à la débauche : «A force de marteler ces thèmes, les manuels provoquent des pulsions sexuelles précoces. En outre, on inculque aux enfants une idéologie de genre, leur faisant croire qu’ils peuvent choisir leur sexe.» La leader de la révolte parentale désigne un exercice pour élèves de CP, les invitant à nommer les parties du corps sur des schémas. «Un éveil à la génitalité, selon elle. C’est un exercice isolé, il n’y a aucun développement, aucun encadrement. C’est comme leur lancer une bombe sans se préoccuper des dégâts.»


Et Dieu créa les Duggar

— 25 août 2016


La famille Duggar, ici en 2011, vit dans l’Arkansas.
La famille Duggar, ici en 2011, vit dans l’Arkansas. Photo Courtesy of Duggar family. TLC

Filmée au quotidien dans son intimité, cette famille américaine de dix-neuf enfants suit les préceptes d’un mouvement chrétien puritain très particulier. Ce qui n’empêcha pas l’aîné d’abuser de ses sœurs tout en prônant l’idéal parental : se reproduire autant que possible.

C’est la plaie des pays riches : on ne veut plus s’y reproduire, ou alors a minima. Les Etats-Unis sont tombés en dessous du seuil de deux enfants par femme en 2010, mais, heureusement, ils peuvent toujours compter sur quelques bons soldats prêts à servir une noble cause (la patrie, Dieu ou la libido du patriarche). C’est le cas des Duggar, une famille de l’Arkansas qui a décidé de se multiplier autant que possible et, à tout prendre, d’en faire un spectacle via une émission de télé-réalité. S’il n’y a pas de scène de sexe à l’écran, le résultat des ébats réguliers de Michelle et Jim Bob est visible : Joshua, Jana, John-David, Jill, Jessa, Jinger, Joseph, Josiah, Joy-Anna, Jedidiah, Jeremiah, Jason, James, Justin, Jackson, Johannah, Jennifer, Jordyn et Josie, soit 19 enfants (plus quelques fausses couches).
Seventeen Kids and Counting («dix-sept enfants pour l’instant») a démarré en 2008 sur la chaîne américaine TLC et a connu un joli succès, avec en moyenne 3,9 millions de téléspectateurs en 2014, rapportant 25 millions de dollars (22 millions d’euros) en publicité et jusqu’à 40 000 dollars par épisode pour le couple Duggar - de quoi payer les corn-flakes de la fratrie. Mais en juillet 2015, la série (rebaptisée dans l’intervalle Nineteen Kids and Counting) s’est brutalement arrêtée après les révélations du magazine people In Touch,qui a déniché un rapport de police recensant les accusations d’agressions sexuelles à l’encontre de Joshua Duggar, l’aîné, subies par au moins cinq filles mineures, dont plusieurs de ses sœurs. Cette affaire sordide n’a pas ébranlé la foi de Joshua dans le modèle familial, dont il est pourtant le symbole du dysfonctionnement : à 28 ans, le déjà père de quatre rejetons partage avec sa femme l’intention d’en avoir «autant que Dieu leur en donnera».