Le sentiment de honte joue un rôle significatif sans l’apparition et le maintien des symptômes dépressifs. Une équipe portugaise a étudié l’association de la honte et de la dépression chez plus de 350 adultes.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
mardi 5 avril 2016
Des conséquences sociales du recours croissant aux neuroleptiques
24/03/2016
Partout en Europe, rappelle European Psychiatry, le recours aux « traitements antipsychotiques » (autrement dit aux neuroleptiques) augmente, et cette inflation thérapeutique est d’autant plus marquée que ces produits sont de plus en plus utilisés sur un mode « off-label », c’est-à-dire en dehors de leurs indications officielles, stipulées dans leurs autorisations de mise sur le marché (AMM), lesquelles concernent principalement les psychoses et certains cas de troubles bipolaires.
Une recherche effectuée au Royaume-Uni[1] avait ainsi montré que, pour la plupart des neuroleptiques, seule « moins de la moitié » des patients reçoit ce type de médicaments pour une indication approuvée par leur AMM, et ces prescriptions de « première ligne » (primary care) interviennent sans preuve d’une efficacité hors de l’AMM, et malgré l’absence d’un rapport bénéfices/risques favorable.
Le projet de décret GHT est encore modifié pour rendre obligatoire le projet de soins partagé
Onze jours après avoir déjà coupé dans le vif pour réécrire son projet de décret GHT, le ministère de la Santé en propose encore une nouvelle version. La quatrième du nom. Le texte inscrit dans le marbre le projet de soins partagé et scelle l'existence d'un comité territorial des élus. Quant au SIH convergent, son déploiement devient progressif.
Ce 5 avril, le ministère des Affaires sociales et de la Santé a proposé une quatrième version de son projet de décret relatif aux groupements hospitaliers de territoire (GHT). Par rapport au précédent texte présenté le 24 mars dernier comportant des modifications rédactionnelles majeures, le nouvel opus — dontHospimedia a obtenu copie (à télécharger ci-contre, avec également la troisième version) — contient nettement moins de corrections. Il confirme toutefois le travail de simplification d'ores et déjà enclenché dans la troisième version. De même que les six mois supplémentaires accordés pour finaliser le projet médical partagé, la systématisation d'un collège médical ou d'une commission médicale d'établissement (CME) de groupement ainsi que d'une représentation des usagers de territoire, l'exclusion de l'approvisionnement des produits pharmaceutiques des achats, etc. Où sont donc alors les nouveautés ?
La psychiatrie fait son apparition
D'une part, le projet de soins partagé n'est plus une possibilité, il devient pleinement obligatoire. Ce qui ne sera pas pour déplaire aux directeurs des soins, qui plaidaient instamment en ce sens. D'autre part, le système d'information hospitalier (SIH) convergent du GHT est désormais "progressivement" déployé jusqu'au 31 décembre 2020. La précédente formulation le rendait à cette même date "opérationnel". Au passage, ce SIH convergent "se compose d'applications identiques pour chacun des domaines fonctionnels" et non plus d'"une application identique pour chacun des domaines fonctionnels". La quatrième version du projet de décret fait également mention de la psychiatrie, jusqu'alors totalement laissée de côté dans l'écriture : "La mise en œuvre du projet médical partagé s'appuie, le cas échéant, sur les communautés psychiatriques de territoire afin d'associer les établissements publics de santé autorisés en psychiatrie qui ne sont pas parties au groupement".
Quelle est la meilleure réponse à l’ubérisation ? Les collectifs !
Par Hubert Guillaud le 04/04/16
Les algorithmes sont devenus nos nouveaux patrons, nos nouveaux collègues de travail, non sans créer de nouvelles tensions dans les rapports de travail…
On peut s’en prendre aux algorithmes ou aux limites de l’économie collaborative (voire notre dossier). Mais sont-ils les seuls en cause ? Aux récents Etats généraux de la révolution numérique, Noémie de Grenier, de la coopérative d’activité Coopaname, rappelait que pour répondre à l’individualisation de la société que nous proposent les entreprises algorithmiques – les entreprises du travail à la demande comme Uber ou Take eat easy, ces entreprises de la Gig Economy, cette économie des petits boulots -, il existe déjà des réponses basées sur la solidarité.
L’économie sociale a donné naissance aux syndicats, aux associations et aux formes coopératives. Se rassembler pour se protéger les uns les autres est depuis longtemps une aspiration de la société. En Belgique, où le statut d’autoentrepreneur n’existe pas, expliquait-elle, les aspirants coursiers de Take eat Easy ont du s’inscrire chez SMart, une coopérative pour obtenir un statut leur permettant de travailler d’une manière indépendante. Face à ce soudain afflux de nouveaux indépendants, SMart a pu plus facilement les identifier et leur permettre de se coordonner les uns avec les autres, explique également le journal belge Le Vif dans le dossier qu’il consacre au problème. Après avoir aidé les coopérateurs à prendre la mesure des mauvaises conditions de rémunération qu’offrait Take eat Easy, la coopérative a lancé une convention-cadre pour aider les coopérateurs souhaitant travailler avec ce type de plateformes, visant à imposer des conditions de travail décentes (salaire horaire minimum avec un montant de base garantie par soirées, comprenant les temps d’attente, ainsi que des obligations en matière d’assurance ou d’équipement…).
En fait, rappellait Noémie de Grenier, pour se prémunir des risques d’auto-exploitation, l’organisation collective reste la meilleure réponse. Si la coopérative se défend d’être l’unique solution à l’ubérisation, Noémie de Grenier souligne que “l’individualisation induit toujours de la précarité”. Le travail isolé et précaire n’est jamais émancipateur. Bien des auto-entrepreneurs travaillent en-deçà du Smic, même après plusieurs années sous ce régime.
lundi 4 avril 2016
Des rats dépressifs guéris grâce à des parcs d'attraction
On peut soigner des rats même prédisposés à ce mal du siècle grâce à une simple "psychothérapie" ludique. Et pourquoi pas nous ?
Tout rongeur plongé dans un bain de rigolade en ressort guéri de la dépression, selon une étude publiée ce 29 mars. C’est grosso modo ce qu’une chercheuse américaine vient de démontrer. Une cure de quelques semaines dans un environnement stimulant et ludique a ainsi arraché à la déprime des rongeurs pourtant spécialement prédisposés à cette maladie.
Une personne sur cinq
Tristesse, perte du goût de la vie, de l’appétit, fatigue, nuits blanches et idées noires, mémoire qui flanche... la dépression touche, selon l’Inserm, un Français sur cinq au cours de sa vie, avec des épisodes plus ou moins longs et récidivants. Pour ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques, Eva Redei, chercheuse en psychiatrie à l’université de médecine de Northwestern, près de Chicago aux Etats-Unis, a spécialement élevé des rats afin de les rendre potentiellement dépressifs. Sur une trentaine de générations, elle a sélectionné et fait se reproduire des animaux porteurs d’un maximum de gènes y prédisposant. Jusqu'à donner naissance à une lignée quasi prédestinée.
Cannabis légal ? Un tabou mortel
Au fil des années, c’est devenu un impensé à gauche et même un tabou. Au début du quinquennat, le simple fait pour l’alors ministre de l’Education, Vincent Peillon, de juger publiquement qu’un débat sur la dépénalisation du cannabis était légitime lui avait valu un rappel à l’ordre de Matignon. Durant la campagne de la primaire, en 2011, François Hollande n’avait-il pas été le candidat en lice le plus fermé sur le sujet ? «Cessons de penser qu’on va régler les problèmes de trafic dans les quartiers car on l’aurait légalisé», avait-il lancé en juin 2011, lors d’un débat organisé par le Collectif du 21 avril. A l’opposé du PRG Jean-Michel Baylet, qui avait défendu la légalisation dans les débats de la primaire, mais qui a remisé ce combat depuis qu’il est entré au gouvernement.
Si la gauche au pouvoir est complexée sur le sujet, au mépris du pragmatisme qu’elle se plaît à revendiquer dans bien des domaines, c’est bien sûr par peur du procès en laxisme que ne manqueraient pas de lui intenter la droite (qui prône en Ile-de-France un dépistage des lycéens) et l’extrême droite. Durant l’entre-deux-tours de la présidentielle, le 26 avril 2012 sur France 2, François Hollande avait lancé cette mise en garde à ceux dans son camp qui préconisaient un assouplissement de la réglementation : «Tout message envoyé [dans ce sens] serait regardé comme un signal de faiblesse.»
Inflammable, ce débat est souvent mal posé.
L’avenir de la psychiatrie en Algérie compromis par des luttes de clans
El Watan.com 04.04.16
Jusque-là, les luttes pour le pouvoir dans le monde de la psychiatrie dans notre pays étaient feutrées. Tous les coups étaient permis, mais il y avait encore un peu d’élégance, un peu de classe, les apparences étaient en quelque sorte sauves. Une gué-guerre qui n’avait pas encore envahi l’espace public, une partie d’escrime à fleurets mouchetés. La psychiatrie ne faisait pas exception aux autres disciplines médicales. Aujourd’hui, l’affrontement est acharné. Il a atteint les limites de l’insoutenable, de l’inacceptable. Il est féroce, il n’y a plus de place à la hauteur d’esprit, au raffinement, à la majesté. Il n’y a aucun état d’âme.
Le 5 mai prochain, deux rencontres de psychiatrie seront organisées à Alger. L’une à l’hôtel Aurassi, à l’initiative de la Société algérienne de psychiatrie (SAPsy), qui organise ses «19es journées nationales de psychiatrie», l’autre — la «première Journée internationale de psychiatrie universitaire» — se déroulera à l’hôtel Hilton et a été initiée par un ensemble de psychiatres, chefs de service.
Comme d’autres confrères sans doute, j’ai reçu les deux appels à communication. La question qui se pose à moi — si l’envie me prenait de proposer une communication à l’une et à l’autre rencontre — est de savoir comment je dois faire pour être présent en même temps à ces deux endroits ? Mission impossible, à moins d’avoir des dons d’ubiquité. L’autre question est de savoir comment feront les psychiatres (et les autres médecins) qui voudront participer aux deux manifestations ? Chose ardue, chacun en conviendra. Que cache cette situation ? La réponse est évidente et — de mon point de vue — ne souffre aucune équivoque.
Si « Le Généraliste » était paru en avril 1917 La presse et le cinéma, instigateurs de la criminalité précoce
04.04.2016
La criminalité précoce a quadruplé en quelques années. Un des facteurs les plus importants de la mise en action des instincts criminels est, sans contredit, la presse ; un autre facteur, non moins important, est le cinéma. Le danger de ces deux facteurs est considérable, par la publicité donnée aux actes de violence avec le récit et l’image. Le journal, le journal illustré surtout, le roman cinématographique aux drames sensationnels, sont les principaux agents de la contagion et de la propagation du crime.
Aubry, dans son étude d’anthropologie criminelle sur la « Contagion du meurtre », cite un grand nombre de faits démonstratifs.
Le nombre des meurtres ou des tentatives de meurtre commis par des enfants à la suite d’un récit, d’une lecture ou d’un spectacle, est inconcevable.
« Un de mes amis, raconte Marc, dans son livre De la folie, faillit, dans son enfance, succomber au jeu du pendu. Une exécution capitale ayant eu lieu dans la ville de Metz, lui et plusieurs de ses camarades crurent devoir imiter ce triste exemple, qui avait produit sur eux une vive impression. Il fut choisi pour le patient, un second pour confesseur, et deux autres se chargèrent du rôle d’exécuteurs. Ils le pendirent à la rampe d’un escalier et, ayant été troublés dans leur jeu, ils se sauvèrent en oubliant le pauvre pendu, que des personnes, survenues heureusement à temps, détachèrent et rappelèrent à la vie déjà prêt de s’éteindre. »
Les alcoologues de l'ANPAA veulent faire interdire une émission sur You Tube pour "apologie de la biture"
04.04.2016
Pas d'accord ! L’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) a interpellé lundi les ministres de la Santé et de la Culture d'interdire une nouvelle série d'émissions sur YouTube dans laquelle une personnalité prépare une recette de cuisine et boit à intervalle régulier d'importantes doses d'alcool. Le communiqué de l'association dénonce "ces émissions dégradantes qui incitent les jeunes à l'ivresse" et "une apologie de la biture sur YouTube", soulignant que le slogan de l'émission "Recettes Pompettes", qui doit être diffusée à partir du 13 avril, ne dissimule pas son objectif : "Faire à manger, Boire de l'alcool".
Santé mentale : de plus en plus de dépressions au Luxembourg
LUXEMBOURG 04/04/2016
"Celui qui prend un congé maladie pour dépression, il possède une étiquette. Et à la première occasion, on va le faire partir", regrette le Dr Patrick Gondoin. (Photo Isabella Finzi)
Le psychiatre Patrick Gondoin revient sur les 60 ans d’existence de la Ligue luxembourgeoise d’hygiène mentale (LLHM) qu’il préside.
Hygiène mentale : voilà une expression qui fait froid dans le dos…
Patrick Gondoin : Historiquement, les premières ligues d’hygiène mentale ont été créées en France et en Belgique en 1922 et 1923, avec l’idée de ne plus mettre les gens dans un hôpital psychiatrique. C’était l’époque des asiles, comme on les voit dans les vieux films. Il n’y avait pas non plus de traitement. Mais l’hygiène, en tant que telle, a été un progrès formidable : si l’espérance de vie a beaucoup augmenté au début du XXe siècle, c’est grâce à l’hygiène. C’était avant qu’on ne développe des antibiotiques.
Depuis, beaucoup de ces associations ont changé de nom et préfèrent parler de « santé mentale ». Or la santé, d’après la définition qu’en donne l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ne désigne pas seulement l’absence de maladie, mais bien un état complet de bien-être physique et psychique. C’est une belle ambition, c’est même l’idéal… (il sourit) Pour moi, l’hygiène est un moyen d’arriver à la santé. Restons modestes. Et puis, garder le nom, cela réfère aussi à l’ancienneté.
Maladies mentales et psychiatriques : le voile se lève ?
30/03/2016
La dépression, la schizophrénie ou encore la bipolarité… en voilà des mots difficiles à dire à voix haute, des maladies complexes à assumer. Mais quelle image les jeunes, les parents et les enseignants se font-ils des maladies mentales ? Un sondage IPSOS dévoilé à l’occasion des Semaines d’Information sur la Santé Mentale fait le point sur la question.
Contrairement aux idées reçues, les Française osent parler des maladies mentales. « Les troubles psychiques constituent une préoccupation largement partagée (…), en particulier par les jeunes », révèlent les auteurs du sondage IPSOS mené auprès de 603 jeunes, 601 parents et 235 enseignants.
Des jeunes positifs
Résultats, les 15-25 ans ont peu « de réticence à parler des symptômes mentaux, y compris de type psychotique, qui les concernent directement ou pas ». Cette liberté de parole sur les maladies constitue une démarche essentielle au dépistage précoce. Trois quarts des maladies mentales se déclarent en effet avant l’âge de 25 ans et 80% des troubles psychotiques apparaissent entre 15 et 25 ans.
Lydia Mutsch a félicité la LLHM pour son 60e anniversaire
LUXEMBOURG 29-03-16
«60 ans déjà et une belle histoire commune relient le ministère de la Santé avec la Ligue luxembourgeoise d’hygiène mentale (LLHM), afin de pouvoir mettre en place une psychiatrie moderne!», a déclaré la ministre Lydia Mutsch à la soirée académique organisée à l’occasion du 60eanniversaire de la LLHM.
En effet, en 1956 lors des débuts de la Ligue, une poignée de gens avait une vision: celle de dépasser le modèle hospitalo-centré en psychiatrie et en santé mentale et de s’orienter vers un modèle communautaire maillant le territoire luxembourgeois. Ils voulaient mettre sur pied une structure psychiatrique extra-hospitalière en faveur des patients psychiquement malades et concrétiser leur vision de la santé mentale et de la défense du patient psychiquement malade.
De l’intérêt de l’hypnose en pédiatrie
23/03/2016
On connaît l’efficacité de l’hypnose en préopératoire et pour traiter la douleur chez l’adulte. Mais en pédiatrie ? Et en particulier lorsque les enfants doivent subir un examen invasif ? Une équipe liégeoise s’est penchée sur cette question en proposant avant chaque procédure invasive une séance d’hypnose pour l’enfant (mais aussi à ses parents !).
MENTAL DÉSORDRE, CHANGEZ DE REGARD SUR LES TROUBLES PSYCHIQUES
DU 5 AVRIL AU 6 NOVEMBRE 2016
L'exposition temporaire "Mental désordre" invite vos élèves à changer de regard sur les troubles mentaux en se prêtant à une série d'expériences cognitives et sensorielles sur des dispositifs interactifs originaux.
Des chercheurs appellent à muscler la recherche sur la communication des porteurs de trisomie 21
Afin de mettre un terme au "casse-tête récurrent" de la communication entre personnes ordinaires et porteurs de trisomie 21, une étude appelle la communauté scientifique à s'approprier la question. Parent pauvre de la recherche, cet axe de travail pourrait en effet jouer directement sur l'élaboration du parcours de vie.
Apporter les clés pour identifier les mécanismes d'apprentissage du langage et maîtriser les modes de communication des porteurs de trisomie 21 sur le terrain. Avec cet objectif en tête, le laboratoire grenoblois Gipsa-lab (pour Grenoble image parole signal automatique) s'est donc lancé dans un travail de recherche appliquée dont les conclusions viennent d'être publiées dans lerapport Communiquons ensemble*. En ressortent les faiblesses de la recherche mais également le manque d'application des conclusions par les professionnels de terrain.
Sophie et Dominique Moulinas : terreur intime
Par Cordélia Bonal —
Les parents de l’ado meurtrier d’Agnès Marin se demandent pourquoi leur fils a été capable d’une telle horreur.
Parfois, les mots sont inopérants, ils viennent se fracasser comme de petits cailloux contre le mur de pierre des faits. Et les faits sont cruels. Sophie et Dominique Moulinas ont d’abord gardé le silence. Pas osé, trop honte. Que dire, d’ailleurs ? «Parler nous paraissait si indécent. Rien de ce que nous aurions pu dire n’était entendable.» Maintenant que deux procès sont passés, que la justice a jugé, ils s’autorisent à s’ouvrir à quelques journalistes et dans un livre. Ils ont hésité, par pudeur, par égard pour les familles des victimes. «Et puis on s’est dit qu’on avait le droit… On se donne le droit de survivre», commence Dominique Moulinas, 46 ans, roc fissuré mais solide encore. A son côté, Sophie Moulinas, un an de plus, beau visage alourdi par les médicaments et une infinie tristesse. Un souffle : «C’est difficile pour moi de vous parler, tout est encore flou.» Les larmes ne sont pas loin, chaque mot est pesé. «Parler fait du bien. Et ça peut peut-être servir à d’autres.» A quoi ressemblaient-ils, avant, ces parents ?
Le cauchemar s’est scellé en deux déflagrations. A l’été 2010, leur fils, Matthieu, 15 ans alors, viole, sous la menace d’un couteau de cuisine, une jeune voisine, Julie, dans leur village du Gard. Seize mois plus tard, dont quatre de détention provisoire, Matthieu viole, tue de 17 coups de couteau et brûle le corps d’une camarade d’internat, au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, où les Moulinas s’étaient démenés pour faire admettre Matthieu, sous contrôle judiciaire. Agnès Marin avait 13 ans. Des parents pleurent leur fille, d’autres se découvrent un fils violeur et tueur. Mots qu’ils emploient tels quels, ils ne cherchent pas à minimiser les crimes de leur fils, qui, lui, ne les a jamais niés. En 2013, Matthieu Moulinas a été condamné à la prison à la perpétuité, fait rarissime pour un mineur. Il pourra, en théorie, demander une libération conditionnelle dans une vingtaine d’années.
Les regards, forcément, se sont braqués sur les parents : quelle perversité habitait donc ce couple pour qu’il ait pu enfanter un tel monstre ? Seulement, et c’est là une tragédie dans la tragédie, rien, dans la vie des Moulinas, n’a permis d’éclairer l’obscurité.
LES SITES DE RENCONTRES, UN PARCOURS D'OBSTACLES POUR LES HANDICAPÉS
Par Virginie Ballet— 4 avril 2016 à 08:11
Etre réduit à son handicap, faire l'objet de moqueries ou d'insultes… Telles sont les réactions que reçoivent souvent les personnes en situation de handicap quand elles s'inscrivent sur un site ou une appli pour faire des rencontres. «Libération» a recueilli le témoignages de plusieurs d'entre elles.
«Tu me fais faire un tour… dans ton vagin ?»; «Donc je suppose que tu ne cherches pas un plan cul…» ou encore «Pourquoi es-tu là ? Tu ne devrais pas fréquenter quelqu’un en fauteuil ?»Toutes ces phrases si délicates sont autant de messages reçus par Kristen Parisi via Tinder. A 30 ans, cette Américaine paraplégique depuis l’âge de 5 ans a récemment raconté au site internet Refinery 29 son expérience sur l’appli de rencontres.
samedi 2 avril 2016
François Cluzet poursuivi pour exercice illégal de la médecine
Sa performance dans la peau du Dr Werner, généraliste proche de la soixantaine atteint d'un cancer et contraint de passer la main, n'est pas passée inaperçue. Salué par les critiques, François Cluzet est aujourd'hui dans la tourmente.
Dix jours après la sortie en salles de « Médecin de campagne », dernier long-métrage réalisé par le Dr Thomas Lilti, qui rencontre un formidable succès avec déjà plus de 500 000 spectateurs, l'acteur populaire est au coeur d'une procédure dont il se serait bien passé.
Une association a en effet déposé plainte auprès du conseil départemental de l'Ordre du Territoire de Belfort contre le comédien pour « exercice illégal de la médecine ».
Il faut en finir avec la psychiatrie fondée sur la contention
— 31 mars 2016 à 17:39
Les abus constatés récemment par Adeline Hazan, la Contrôleuse générale des lieux de privation de libertés, à l'hôpital psychiatrique de Bourg-en-Bresse, traduit une destruction générale, lente et progressive des soins en psychiatrie en France, au nom de l'efficacité économique et de la rigueur budgétaire.
«Nous n’avions jamais vu cela», déclare la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Madame Adeline Hazan, dénonçant : «Des pratiques centralisées, honteuses, et choquantes.» En France, en 2016, dans un hôpital psychiatrique ordinaire de l’Ain, des patients sont enfermés, sanglés, dépourvus de tout espace de liberté, abandonnés, maltraités. «Je suis sidérée que l’Agence régionale de santé, que la Haute Autorité de santé, que les différentes commissions départementales, toutes ces structures qui sont venues ces dernières années, voire pour certaines ces dernières semaines, n’aient pas observé ce que notre mission a vu. Et qu’elles n’aient en tout cas pas réagi. Cela me laisse sans voix.»
Limoux - "Un psychiatre n’est-il pas le cache-misère du monde ?"
Le 01 avril 2016
Pierre Sans a exercé la psychiatrie à Limoux. Il vient de publier un livre sur Amazon Ebook dans lequel il décrit son « itinéraire libertaire ». Il a déjà été lu. Très lu...
"On soigne la folie mais on ne soigne toujours pas la folie du monde". Pierre Sans sourit. Son constat pourrait être repris comme sujet du baccalauréat de philosophie. Ce qui ne manquerait pas d’une certaine ironie : « Je me voyais devenir professeur de philosophie mais mon beau-père, qui était médecin, m’a conseillé d’étudier la médecine ». Et par amour pour la fille du futur beau-père praticien, Pierre Sans a suivi une autre voie.
Le corps plutôt que la pensée ? Oui et non car les deux sont liés, n’en déplaise à Descartes. De toute façon, en devenant psychiatre, il a rejoint les deux en restant médecin. L’esprit du corps en gardant l’esprit de corps. On ose le jeu de mot car le langage y a ses maux à dire, via Lacan dont Pierre Sans a lu les « Écrits », en 1966, une époque où il ne savait pas encore qu’il deviendrait psychiatre. Du moins pas en...corps.
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