Les médecins du travail ne veulent pas être des contrôleurs (photo d'illustration) © Fotolia - Kzenon
Une partie des syndicats et plusieurs organisations lycéennes et étudiantes seront dans la rue mercredi contre le projet de loi El Khomri. Parmi les mécontents, les médecins du travail. Ils protestent notamment contre la disparition de la visite médicale d'embauche telle qu'on la connait aujourd'hui.
Aujourd'hui, quand on signe son contrat de travail, on est en principe reçu par un médecin du travail qui vous déclare apte... ce qui se produit d'ailleurs dans la presque totalité des cas. Demain, si la loi Travail est adoptée, ça va changer. La loi crée en fait deux catégories de salariés. D'abord les salariés à risques. Plus exactement les salariés dont le poste est à risque pour leur propre santé, pour celle de leurs collègues ou pour l'environnement. Par exemple le co-pilote de la Luftansa qui a provoqué la mort de ses 149 passagers il y a un an. Pour ceux-là, la loi prévoit que le médecin du travail procède à un "examen médical d'aptitude" qui sera réalisé avant l'embauche et qui sera renouvellé périodiquement. S'il échoue à cet examen, pas ou plus de travail. Cette catégorie de salarié devrait donc être plus surveillée qu'aujourd'hui, et plus surveillée que les autres... Or les médecins du travail qui s'opposent à la réforme ne veulent pas endosser ce rôle de "contrôleur", ils ne veulent pas pratiquer une "médecine de sélection", mais rester dans la prévention.