Au-delà des beaux discours et des déclarations d’intention, l’art a-t-il sa place dans les écoles françaises ? La question se pose brutalement à Lyon depuis que la mairie a décidé, en mai, de supprimer une subvention de 225 000 euros en faveur d’Enfance, art et langages, un réseau de résidences d’artistes dans les écoles maternelles de la ville. Cette coupe, sur un budget municipal total de l’ordre de 781 millions d’euros, dont 20 % consacrés à la culture, signe la fin d’une expérience de douze ans, unique en France par sa qualité et son ampleur. Son principe : installer un artiste dans une école, à raison d’une dizaine d’heures par semaine, pendant deux ou trois années scolaires. Environ 45 classes étaient concernées chaque année. Au total, plus de 10 000 enfants ont connu ce dispositif, suivi de près par plusieurs chercheurs en science de l’éducation.
17 JUIN 2015
Les grands intellectuels ne seraient plus : pas un jour sans que le lamento ne soit entonné par quelques esprits chagrins. Dans un monde aux valeurs liquides, le savoir ne serait plus, l’enseignement mis à bas, pour preuve cette énième réforme des collèges. Il suffit pourtant de se tourner vers une grande institution qui fête cette semaine ses quarante ans : l’école des hautes études en sciences sociales (EHESS). Loin de s’enfermer dans l’hermétisme de connaissances de plus en plus spécialisées, cette école prouve que la recherche est vivante, complexe, prolifique.