Le taux de remboursement des hypnotiques est passé de 65 % à 15 %. Cette décision publiée au « Journal officiel » fait suite à l’avis de la Commission de la transparence de la HAS qui a revu à la baisse le service médical rendu des benzodiazépines hypnotiques et des produits apparentés dans le cadre de la prise en charge des troubles sévères du sommeil : estazolam (Nuctalon), loprazolam (Havlane), lormétazépam (Noctamide), nitrazépam (Mogadon), témazépam (Normison), zolpidem (Stilnox), zopiclone (Imovane) et leurs génériques. Sur une longue période, la faible efficacité de ces substances sur la durée du sommeil, leurs effets délétères et le mésusage constaté ont conduit la Commission de la transparence à conclure à un intérêt thérapeutique limité de ces médicaments.
Déesse Hygie au voile blanc vaporeux, ou ange aux bras ouverts et au regard éthéré, la représentation allégorique de l’infirmière au début duXXe siècle contraste avec latangibilité de la photographied’ElizabethMcPhee, réelle soignante à domicile, solidement campée sur sa moto devant les montagnesembrumées d’Écosse, en 1926.
Ces portraits réels ou imaginaires sont révélés dans une exposition de cartes postales consacrée à la profession infirmière, installée récemment à la bibliothèque nationale de médecine (NLM) des États-Unis, dans leMaryland. Elle est également accessible sous forme virtuelle.
L’hypnose fait son grand retour. Et pas seulement dans les salles de spectacle : les anesthésistes y recourent pour soulager la douleur, les psychothérapeutes pour soigner phobies et troubles obsessionnels. Mais comment ça marche, la transe ? Et comment en rendre compte ? Tiraillé par un mal de dos chronique, notre reporter s’est rendu dans un cabinet pour se prêter à l’expérience.
La photographe Marianne Rosenstiehl a choisi de donner à voir ce que les femmes dissimulent depuis toujours... Bravant tous les tabous, elle expose une admirable série de photos dédiée à ce sang qui, périodiquement, s’écoule du corps féminin*. On le voit, rouge, glisser le long d’une cuisse ou enduire les sexes d’un couple après l’amour, on l’imagine sous les jupes de ces femmes qui arpentent un champ pour qu’il en tue les limaces, on en sourit quand ce sont de petits soldats anglais qui sortent d’entre les jambes d’une femme. Réalité écarlate ou simple allusion symbolisée, dans tous les cas, on levoit.
La chose est loin d’être anodine selon moi, elle est tout simplement inouïe. Car le sang menstruel ne se représente pas : on ne le montre pas, on n’en parle pas, on le cache. Au XVIe siècle, les règles se disaientcatimini, du greckatameniaqui renvoie à la lune et au mois (men) ; nous en avons conservé l’expression qui désigne ce que l’on fait de façon dissimulée ou hypocrite. Mais ce sang caché est aussi la production corporelle la plus têtue ; chaque mois, pendant plus de quarante ans, chaque femme saigne, toutes les femmes saignent. Comment a-t-il pu se faire qu’une expérience aussi universelle, aussi banale, aussi nécessaire même dans sa raison d’être physiologique, échappe ainsi à toute représentation et à toute considération ?
« Il y a des tire-au-flanc et des gens malhonnêtes, mais, dans leur majorité, ceux qui travaillent s’efforcent de le faire au mieux et donnent pour cela beaucoup d’énergie, de passion et d’investissement personnel », estime le psychiatre Christophe Dejours, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et fondateur de la psychodynamique du travail. Alors, pourquoi assiste-t-on parfois à une moindre implication dans le travail, à un désengagement, voire à de l’absentéisme ? D’où vient cette crise de la conscience professionnelle, qu’est-ce qui a abîmé la valeur travail ?
« Le manque de reconnaissance fait que l’on perd sa motivation. On met moins d’investissement et donc de conscience professionnelle dans son travail. C’est une spirale infernale. On fait son travail, mais sans supplément d’âme », estime Maëlys Poinsu,chef de projet dans une agence de communication. Faute d’autonomie, de moyens, de reconnaissance, les salariés perdent l’envie de bien faire. Ou de faire tout court. A cause d’un manager défaillant, d’une organisation du travail imparfaite, d’objectifs inatteignables ou contraires à ses propres valeurs, on baisse les bras, on décide de faire le strict minimum. Cela entraîne une perte d’estime de soi, et surtout la disparition du plaisir de travailler.
Les maladies chroniques sont-elles suffisamment prises en compte au travail ? C’est ce qu’a voulu savoir l’institut Hygie, collectif de médecins et de managers mobilisés pour favoriser l’emploi de ces malades. Et pour les principaux intéressés, la réponse est non. Dans un sondage publié aujourd’hui, 58 % des salariés atteints d’affections chroniques estiment qu’aucun acteur dans l’entreprise ne « prend suffisamment en compte » la question de leur intégration professionnelle. Du côté des ressources humaines, le résultat n’est pas meilleur. Lorsqu’elles sont informées, elles seraient « plutôt indifférentes », affirment 39 % des malades.
La start-up israélienne Talkspace propose la psychothérapie gratuite en pleine rue, par tchat online, dans des bulles transparente. Pour le moment, le service est disponible pour les New-yorkais qui peuvent entrer dans ces bulles disposées sur la 5eme Avenue afin de tchater gratuitement avec un psychologue.
Le projet Talkspace a été lancé après que l’ami de la fondatrice Roni Frank se soit suicidé suite à une dépression non soignée. Roni a enquêté et a découvert que presque 60% des gens se retrouvent seuls pour faire face à leurs problèmes, sans être dirigés vers des spécialistes.
Le service proposé par “Talkspace” est disponible 24/24 et 7/7. Tout un chacun peut entrer dans ces bulles et tchater avec un psychologue diplômé. Au début, ce service ne sera disponible qu’en anglais mais les dirigeants de la start-up promettent que, dans un deuxième temps, il sera aussi possible de tchater en hébreu, particulièrement parce qu’une partie des 120 psychologues qui travaillent sur ce projet sont israéliens.
Le concept de ces espaces de soins transparents a été développé par le créateur Alon Seifert, dans le but de faire passer le message qu’avoir besoin d’une aide psychologique n’est pas une chose dont il faut avoir honte et que les patients qui sont en soin peuvent gérer ce processus de façon transparente.
Créée en 2006 à Tokyo, une ONG vient au secours des maris en cultivant leur fibre paternelle.
C’était toujours le matin que ça se manifestait.«Le stress, l’inquiétude commençaient quand je devais accompagner les enfants à la maternelle,raconte Morioka Kenji, père de deux garçons (6 ans et 1 an).Je ressentais une pression et j’avais peur de ne pas être à la hauteur, que les enfants ne m’écoutent pas.»Cet informaticien d’une agence de création web s’est lancé dans une chronique sur l’éducation de ses fils.«Je notais leurs réflexions rigolotes, les faits marquants, livrais mes expériences, mais même avec ce blog, je restais isolé, sans amis, avec beaucoup de travail.»
Ce père calme et réservé de 42 ans a donc frappé à la porte de l’ONG Fathering Japan-Kansai après la naissance de son second garçon à l’automne 2013. Il s’est retrouvé dans «un environnement de pères, pour parler, partager des conseils, échanger des informations et aussi se défouler». Peu à peu, le «stress est retombé» et les doutes se sont dissipés. Après avoir pris le relais de sa femme «physiquement et psychologiquement malade», il a commencé à trouver de l’intérêt à devenir père. Il s’est doucement fait à l’idée de rejoindre une «très petite minorité au sein de la société japonaise, ce petit groupe de pères qui s’occupent de leurs enfants». Le phénomène des ikumen, des papas poules, n’est pas nouveau. Mais, bien qu’il ait été popularisé par la presse nippone depuis quatre ou cinq ans, il reste très marginal dans l’archipel où triomphe le concept du père qui s’épuise au travail alors que la mère à la maison élève seule les enfants.
Ils veulent en finir avec le corps des officiers de santé créée après la Révolution française, tant celui-ci est pour eux synonyme de charlatanisme et d'incompétence. Les 2 000 médecins réunis à l'Hôtel de ville de Paris à l'occasion du " Congrès médical de France " - dont le maitre d'oeuvre est le Pr Orfila, doyen de la Faculté de médecine de Paris, vont donc proposer d'obliger les médecins frais émoulus de la Faculté à aller faire leurs premières armes à la campagne dans ces " déserts " où "sévissaient " ces officiers de santé tant décriés.
La création d’une autorité ordinale suggérée
« C'est en obligeant tout nouveau docteur à commencer sa carrière médicale par quelques années d'exercice dans les campagnes que nous pourrons donner satisfaction à tous ses besoins de la société ; et le corps médical n'y aura-t-il pas avantage ? " peut on lire dans un des rapports établis par l'une des treize commissions mises en place lors de ce Congrès, à l'issue de 72 séances.
Le syndicat CFDT santé avait déjà tiré la sonnette d'alarme il y a deux ans, dénonçant les mauvaises conditions de travail en milieu hospitalier. Aujourd'hui, les choses ne se sont pas arrangées, loin s'en faut selon les syndicalistes, et notamment à l'hôpital de Rodez. Parmi les sujets évoqués, celui de la récupération des heures supplémentaires, en particulier au service des urgences. «Sur trente temps pleins, nous comptabilisons 1 600 heures pour les aides soignants et plus de 2 500 heures pour les infirmiers. Selon nos calculs et s'il n'y avait plus d'arrêts maladie, il faudrait trois ans pour réguler ce taux d'heures», explique Valérie Ollier, secrétaire CFDT de l'hôpital.
Qui sont les médecins qui s’installent en France avec un diplôme étranger ? Quels sont leurs parcours, leurs diplômes, leurs lieux d’installation ? Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a rendu publique, jeudi 27 novembre, une étude détailléesur les « flux migratoires et les trajectoires » de ces professionnels de santé qui représentent 8,2 % des 276 354 médecins inscrits au tableau de l’Ordre au 1er janvier.
Au total, en 2014, l’Ordre a recensé 22 568 médecins titulaires d’un diplôme européen ou extra-européen, parmi lesquels 19 044 exercent de façon régulière. Depuis 2007 – date qui a notamment marqué l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne –, ce nombre a connu une augmentation de 60 %. Pour l’organisme professionnel, cette hausse « a une forte probabilité de se confirmer d’ici à 2020 pour atteindre plus de 30 000 médecins titulaires d’un diplôme obtenu hors de France ».
Si la lecture du soir s’avère un allié de choix pour les endormir, elle constitue aussi un « puissant déclencheur d’intérêt », pour les internautes du Monde.fr
A l’occasion de l’ouverture de la 30e édition du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, LeMonde.fr a sollicité ses internautes, parents et grands-parents, à travers un appel à témoignages, sur les relations à la lecture et aux livres qu’ils entretenaient avec leurs (petits) enfants. Morceaux choisis.
Si les parents guident les premiers pas de leurs enfants, les tenant patiemment à bout de bras, ils sont aussi majoritairement ceux qui les guident dans leurs premières lectures. « Nous cherchons à accompagner le développement de leur imaginaire, de leur culture et leur donner un goût durable de la lecture, qu’ils y trouvent à l’avenir autant de plaisir qu’elle nous en procure », écrivent SW & IVH, parents de deux enfants de 4 ans et 15 mois. Ce lien se tisse pour l’enfant avec les premières pages tournées, au son de la voix de ses proches et, le plus souvent, blotti sous la couette. « Je leur ai lu des livres dès leurs premiers mois, témoigne Amina, mère de deux enfants de 5 et 9 ans. D'abord en feuilletant, en regardant les couleurs, en touchant, en nommant, puis en lisant de courtes histoires et enfin de vrais albums. L'histoire se lit tous les soirs, dans le lit, en pyjama avant le bisou, pour apaiser, calmer, discuter, apprendre, rire, rêver ».
« Les livres sont un incontournable : un moment de calme et de partage sur le canapé quand vient l’envie, à tout moment de la journée », estime Alix, mère de deux bambins, mais pour qui « le principal moment de lecture reste l’histoire du soir ». Même constat pour Anne-Laure, mère de deux enfants de 3 ans et cinq mois : « Pas question d’aller dormir sans lire des histoires ensemble », installés tous trois sur « le grand lit ». « Et c’est parti pour un grand voyage dans l’imaginaire », continue-t-elle. Les personnages prennent vie et voix, on lit le texte, on le complète de ce que les illustrations nous inspirent ; selon le parent qui lit, l’histoire n’est jamais tout à fait la même. »
A la manière de Prévert qui proposait sa recette poétique « Pour faire le portrait d’un oiseau », pour créer la « polémique », rien de tel que d’ouvrir la cage du débat sur la prise en charge de l’autisme en France. Evoquez la place de la psychanalyse, interrogez vous sur l’efficacité des méthodes comportementales, attendez (sans doute pas des années comme l’oiseau de Prévert) qu’un psychiatre ou un psychanalyste d’une part et une association de parents d’autre part s’enflamment et vous pourrez écrire votre nom dans un coin de l’article. A bien des égards, le blog de Magali Pignard intitulé « The Autist », hébergé sur le site de l’Express pourrait parfaitement être le moteur d’une controverse de ce type avec schématiquement et (un peu) caricaturalement psychanalystes vantant le packing d’un côté et familles ne jurant que par la méthode ABA de l’autre. L’auteur, mère d’un petit garçon, Julien, atteint d’autisme, ne cache pas par exemple son admiration pour la réalisatrice du film « Le Mur : la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme », bête noire d’un grand nombre de praticiens en France et qui à l’époque de sa sortie avait fait couler beaucoup d’encre.
Vous avez dit « autisme » ? Et pourquoi pas plutôt « psychose infantile » ?
Magali Pignard ne perd de même jamais une occasion de signaler et de décortiquer comment aujourd’hui les thèses éculées évoquant une responsabilité du mauvais lien «mère-enfant » dans l’autisme peuvent encore avoir pignon sur rue. Ainsi, le 28 octobre, elle présentait les conclusions d’une psychologue appelée à examiner le cas d’un enfant pour lequel sa mère souhaitait une prise en charge éducative et comportementale. A propos de ce cas (sur lequel elle ne donne aucune précision), elle relève que la psychologue invitée à se prononcer sur la pertinence du placement de l’enfant en institution spécialisée, conteste le diagnostic d’autisme préférant constater l’existence «de troubles qui s’apparentent à une forme de psychose avec crises d’angoisse, agitations, atteintes du langage, anomalies praxiques et retard d’organisation du raisonnement, troubles de nature psychotiques qui remettent en question la nature du lien mère enfant ». Magali Pignard ne se montre pas surprise par cette conclusion. « Une majorité d’enfants autistes en France ont un diagnostic de "psychose infantile", "dysharmonie psychotique", etc.. à noter que la psychose infantile n’existe qu'en France, ce diagnostic n’existe pas dans les autres pays, qui ont abandonné les théories psychanalytiques.L’avantage d’un diagnostic de psychose est qu’on peut rendre responsable la relation mère-enfant et ainsi justifier une prise en charge psychanalytique, dans l’intérêt de l’enfant et de la mère qu’il faut également "soigner" et donc justifier un placement en hôpital ou institution » constate-t-elle n’hésitant pas à relancer une nouvelle fois la polémique sur ce sujet. Mais surtout, elle insiste sur l’isolement de la France en la matière. Et grand nombre de ses posts ont la même teneur : regretter que notre pays se montre si négligent en ce qui concerne la prise en charge des autistes.
Le cerveau réagit aux sons d'une langue entendue durant les premiers mois de la vie. Il garde des traces même si la langue en question été oubliée par la suite, selon les travaux d'une équipe scientifique canadienne.
La langue maternelle reste à jamais imprégnée dans le cerveau humain, même si elle n’est ni apprise ni parlée par un individu. Même les personnes adoptées dès les premiers mois de leur vie et immergés dans une autre culture, gardent des traces, sans le savoir, de la langue entendue à la naissance. C’est ce qu’ont prouvé des chercheurs du Neurological Institute and Hospital de Montréal à traversune expériencesur le cerveau. Leur étude selon le journal anglaisThe Independent, est la toute première à utiliser l’imagerie cérébrale pour examiner les effets de langages perdus.
La réforme du congé parental prévue par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale a suscité un débat passionné. Les enthousiasmes des uns et les craintes des autres sont cependant peut-être un peu excessifs. Les comportements ne changent pas d’un coup de baguette législative.
Rappelons ce dont il s’agit. Le complément de libre choix d’activité (CLCA), créé en 2004, pouvait être versé aux parents (les mères, dans 96 % des cas) qui suspendaient leur activité professionnelle après la naissance de leurs enfants, pendant six mois pour le premier enfant et trois ans à partir du deuxième enfant. La loi du 4 août 2014 « pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes » a remplacé le CLCA par la prestation partagée d’éducation de l’enfant, qui est versée pendant un an pour le premier enfant et trois ans à partir du deuxième enfant, six mois étant réservés au deuxième parent. Le projet de loi porte cette part à un an à partir du deuxième enfant.
« Il faut que je dise ce que c’est ? C’est la coccinelle ! » Du doigt, Maria Mimard, 89 ans, pointe un dessin sur une des cartes du jeu de société disposées devant elle. Les règles ont été un peu simplifiées et pendant une heure, ce mercredi 12 novembre, à chaque point remporté, un sourire illumine le visage de cette habitante de Sens (Yonne), atteinte de la maladie d’Alzheimer. A côté d’elle, autour de la table de la cuisine, les deux membres de l’équipe spécialisée Alzheimer à domicile (ESA) venus animer sa séance hebdomadaire rivalisent d’encouragements.
« Depuis notre première rencontre, où on la sentait triste, Mme Mimard a retrouvé un souffle de vie », se félicite Odile Malaprade, psychomotricienne et salariée de SOSM, la structure de soins infirmiers à domicile qui propose depuis trois ans à Sens ce dispositif créé par le plan Alzheimer 2008-2012. Sur l’ensemble du territoire, 454 équipes pluridisciplinaires de ce type ont suivi en 2013 un peu plus de 13 000 malades d’Alzheimer, sur un total d’environ 850 000.
Qui n’a jamais rêvé de déguster son caniche nain en pâté, son chat de gouttière à la diable, ses canaris à la nage, ou son poisson rouge en friture ?
Avec Vous les avez aimés, mangez-les, Pascal Rémy (textes) et Jean Lecointre (illustration) ont fricassé une goûteuse provocation sur l’art d’accommoder aux fourneaux nos compagnons. On déguste ce pastiche satirico-culinaire avec d’autant plus d’appétit que ces recettes d’animaux bien nourris sont rédigées avec la rigueur d’un cordon-bleu. On en veut pour preuve le saint-bernard à la savoyarde que l’on fera gratiner sur un lit de pommes de terre et sous une couche de beaufort.
Paternalisme, condescendance, gestes irrespectueux… Sous le hashtag «#PayeTonUtérus », des dizaines de femmes ont racontésur Twitter leurs expériences malheureuses chez un gynécologue, un généraliste ou à la pharmacie. Au gré de témoignages de moins de 140 signes, elles ont dévoilé ces petites phrases qui blessent ou humilient durablement. « Aucun diplôme ne donne le droit de mépriser l’expérience physique que les femmes font de leur propre corps », résume une internaute.
« #PayeTonUtérus quand tu sursautes à cause d’un geste invasif (non annoncé) et qu’on te répond “Vous n’êtes pas là pour prendre du plaisir” », écrit l’une. « Aller chercher la pilule du lendemain et recevoir une tripotée de regards noirs des pharmaciens », se souvient une autre. « #PayeTonUtérus quand le gynéco te balance“On fera plus de bêtises maintenant, n’est-ce pas ?” à l’examen post-avortement », témoigne encore une autre. En quelques jours, près de 10 000 tweets ont fait usage du hashtag.
Les députés examinent, depuis lundi 24 novembre, en deuxième lecture la modulation des allocations familiales. En annonçant cette mesure destinée à rééquilibrer le budget de la Sécurité sociale, le gouvernement avait certainement conscience de heurter de front un principe symbolique : celui de l’universalité, auquel les Français sont attachés. Ils ont en mémoire le souffle des grandes réformes nées pendant la Résistance.
Fondées sur les trois principes d’unité, d’universalité et d’uniformité, elles avaient l’ambition de construire une nouvelle cohésion entre tous les Français si meurtris à l’époque, grâce à l’accès de chacun à la santé, à l’éducation et à l’emploi. L’assistance devait être ainsi progressivement absorbée dans l’assurance sociale universelle. Il est certes nécessaire, aujourd’hui, de se remémorer cette vision. Car la mise en cause de l’universalité est d’autant plus douloureuse qu’elle n’apparaît pas rattachée à une nouvelle vision d’avenir de la protection sociale.
Simone Veil, à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre le projet de loi sur le droit à l'avortement, le 26 novembre 1974.
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Le 26 novembre 1974, une femme, Simone Veil, ministre de droite, vient devant les députés défendre un texte « reflet de ses convictions personnelles ».
Ce 26 novembre 1974, en montant à la tribune de l’Assemblée nationale, Simone Veil sait qu’elle va passer des heures difficiles. Elle, magistrate de carrière, jamais élue députée, mais devenue quelques mois plus tôt ministre de la Santé, va pourtant surprendre son monde, marquer l’histoire de la société française, et devenir l’une des plus grandes figures du progressisme au XXe siècle, en faisant adopter la loi qui reconnaissait aux femmes le droit d’interrompre une grossesse non désirée.
Si elle sait qu’elle va au-devant de débats durs et acharnés, c’est que la situation sur le sujet est déjà explosive. Le député UDR (droite) Lucien Neuwirth, qui avait défendu en 1967 la loi sur la contraception, l’a prévenue : « Vous verrez, cette question soulève une violence forte. »
Plusieurs coups de feu ont été tirés le 23 novembre au matin devant le Pavillon Etoile des urgences lors d’une altercation entre deux bandes rivales. Un CHSCT se tient ce lundi.
C’est lors d’une altercation entre deux bandes de jeunes, vers 6 heures hier matin, qu’un individu a surgi devant le pavillon des urgences de l'hôpital Nord faisant feu avec une arme de poing, a indiqué la direction, soulignant qu’il n’y avait pas eu de blessé et que seuls « trois impacts » étaient visibles sur l’une des portes de l’entrée du bâtiment Etoile.
Deux groupes se sont d’abord affrontés devant l’établissement avant que n’interviennent quelques minutes plus tard deux vigiles de l’hôpital pour calmer les protagonistes et qu’un individu cagoulé ne surgisse avec une arme, faisant feu à plusieurs reprises.
Le personnel en état de choc
« Le ton est monté, deux vigiles sont intervenus, mais ont eu juste le temps de se réfugier au PC sécurité avant les coups de feu », a indiqué Marc Katramados, représentant du syndicat FO de l’hôpital.
Le syndicaliste a annoncé qu’il demandait à la direction de l’hôpital « de convoquer un CHSCT dès lundi matin », envisageant que les salariés fassent valoir « leur droit de retrait », certains personnels ayant été très choqués par ces faits violents, a-t-il affirmé.
« Il est inconcevable que le personnel soit pris pour cible », ajoute le représentant FO de l’hôpital Nord.
"Les deux vigiles ont été placés immédiatement en cellule médico-psychologique. Ils ont frôlé la mort et sont en état de choc, comme le reste du personnel, qui craint désormais à tout moment qu'un drame arrive, poursuit Marc Katramados. Chacun va devoir assumer ses responsabilités, à commencer par la direction. On nous apprend le maniement des seringues et des stéthoscopes, pas celui des calibres. Il faut que ça cesse."
Le gouvernement a annoncé mardi la mise en place dans les services hospitaliers d'urgence d'un référent en matière de violences sexuelles, afin de renforcer la collaboration entre santé et justice en cas de viol. Cette mesure sera appliquée à titre expérimental dans 2 régions, l'Alsace et l'Aquitaine, a indiqué la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. La présence d'un tel référent au sein des hôpitaux permettra que les examens réalisés sur la victime à son arrivée aux urgences servent en cas de procédure pénale, "de façon à ce que les preuves de l'acte violent ne soient pas perdues". "L'objectif est que la situation d'une femme puisse ne pas différer en fonction du lieu où elle va se rendre en premier après une violence, à savoir le commissariat ou l'hôpital", a expliqué la ministre.