Des chercheurs américains viennent de découvrir un indicateur génétique de la vulnérabilité du cerveau aux effets du stress et de l'anxiété. Ces scientifiques de l'Université Johns Hopkins ont étudié la façon dont certaines substances chimiques, les méthyles, agissent sur le gène SKA2 qui joue un rôle clé car il supprime les effets des hormones produites par le stress. Selon eux, si le fonctionnement de ce gène est affecté par un changement chimique, le cerveau est incapable de mettre fin aux effets des hormones sécrétées par le stress et l'anxiété ce qui peut pousser une personne au suicide.
La Cnam va devoir faire avec des rangs resserrés dans les prochaines années. Son conseil a en effet donné ce jeudi un avis favorable à une nouvelle feuille de route 2014-2017 : la convention d’objectifs et de gestion (COG) qui fixe les orientations et moyens alloués pour quatre ans, et celle pour les années à venir en continuant d’inscrire les réductions d’effectifs à l’ordre du jour comme dans la précédente COG qui prévoyait déjà 4000 suppressions de postes jusqu’en 2013.
L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) réagit au témoignage paru mercredi 23 juillet dans nos colonnes à propos de l’euthanasie.
Mercredi dernier, un témoignage poignant occupait nos colonnes. Celui de Joset Chotard, 86 ans, qui racontait, de sa maison de Vailly-sur-Sauldre, les souffrances de son épouse, en fin de vie. Et pourquoi il était philosophiquement pour l’euthanasie.
L’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) réagit à ce témoignage. Dominique Cazal, d’Argent-sur-Sauldre, sera désigné en septembre prochain délégué du Cher de l’ADMD. Il répond à nos questions et raconte les raisons du combat de cette association nationale qui compte, dans le département, plusieurs centaines d’adhérents.
Que demande l’ADMD ?Nous cherchons à obtenir une loi pour légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ainsi qu’un accès universel aux soins palliatifs.
L’écrivaine Shereen el-Feki évoque la lente évolution des mentalités depuis les révolutions.
Un«nouvel élan de liberté sexuelle»traverse-t-il le monde arabe ? La Britannique d’origine égyptienne Shereen el-Feki, docteure spécialiste de la sexualité et du sida, l’espère. Après plusieurs années d’enquête, dans son ouvragela Révolution du plaisir,qui vient d’être traduit en français, elle expose les raisons d’y croire.
Pensez-vous qu’une révolution sexuelle est possible à court terme dans le monde arabe ?
A court terme, non. Si par révolution, on entend une rupture spectaculaire allant vers un nouveau système, ce n’est même pas arrivé sur le plan politique après les soulèvements et conflits de 2011. La sexualité est un sujet encore bien plus complexe que la politique, parce qu’elle implique aussi l’économie, la religion, la tradition et les relations entre genres et générations. Le titre de mon livre est ironique et un peu provocateur. Je parle plutôt d’évolution de fait. On est encore très loin d’une vision où la sexualité serait perçue comme quelque chose de positif
Vu de l’extérieur, il est du genre austère, le « Service D ». Des angles droit, de la grisaille, rien de très avenant. C’est une des unités de l’hôpital de Saint-Venant (nom complet, établissement public de santé mentale), une qui mérite du neuf. C’est en cours : on construit un bâtiment très moderne un peu plus loin. Et ce n’est que l’un des nombreux projets d’un hôpital bien plus grand public que l’image à laquelle on le réduit souvent.
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Stéphane Chollet devant le chantier du bâtiment qui sort de terre. Plus clair, plus fonctionnel, qu’on attend pour la fin 2015.
C’est une ville dans la ville, l’hôpital de Saint-Venant. Des pavillons immenses dont les plus anciens datent de 1880, toutes sortes de métiers, du psychiatre au jardinier... et une répartition géographique des patients. Une tradition qui vient de loin : selon son lieu d’habitation, on sera soigné dans tel ou tel bâtiment. Le « Service D » au nom pas très glamour est réservé aux habitants du Lillérois. Lui est sorti de terre « dans les années 70 » explique Stéphane Chollet, ingénieur et guide improvisé. « Il a un aspect très industriel », ajoute Fabienne Courcier, chargée aussi bien de la comm’ que de la gestion des biens.
La consommation de médicaments est restée stable en 2013, selon un rapport de l'Agence nationale de sécurité du médicament qui confirme le constat fait par la Cnamts début 2014. Grâce au développement des génériques et aux baisses de prix pratiquées en 2013, le marché pharmaceutique s'est à nouveau contracté en valeur pour la deuxième année consécutive (-1,4% en 2013 après -1,5% en 2012), atteignant 26,8 milliards d'euros au total précise l'édition 2013 du rapport d'analyse des ventes de médicaments en France réalisé par l'ANSM.
Depuis ses débuts universitaires, la sociologue et militante décrypte les discours discriminatoires et leurs controverses
L'idée qu'une seule personne puisse « faire le monde » de demain la dérange, mais plus encore d'être présentée sous ce titre. Juliette Rennes croit d'abord à l'action collective, comme citoyenne engagée et comme chercheuse. Si elle figure dans le palmarès du Monde, ce serait plutôt comme le symbole d'une génération qui arrive aujourd'hui en poste à l'université. Une génération brillante, aux dires des maîtres, qui doit faire face aux difficultés de la recherche et où, situation inédite, on trouve presque autant de femmes que d'hommes. Entendons-nous bien : autant de femmes que d'hommes au premier échelon. Car le titre de professeur de faculté, ou équivalent, reste une prérogative majoritairement masculine. Là comme ailleurs, le mérite ne suffit pas à faire sauter de vieilles résistances.
Juliette Rennes, à 37 ans, le sait mieux que quiconque : son ouvrage paru en 2007, Le Mérite et la Nature (Fayard), presque un classique déjà, retrace la longue conquête par les femmes des professions de prestige. Rien ne fut facile pour ces pionnières (première médecin, première avocate, première ingénieure…) de la IIIe République ; contre elles, on a fait feu de tout argument, à commencer par celui de leurs dispositions « naturelles » à s'occuper des enfants. Elles ont argué, de leur côté, qu'en République seul comptait le mérite et qu'il fallait admettre, devant la preuve que constituait la réussite des femmes aux concours ou examens, que celui-ci était également partagé.
Des arguments et des preuves. Voilà comment a progressé la cause des femmes, et c'est bien ce qui intéresse Juliette Rennes, la manière dont les féministes ont étayé leurs revendications à l'égalité et, inversement, les chemins intellectuels empruntés par leurs adversaires.
Vingt ans de pratique en soins palliatifs ont permis au Dr Godefroy Hirsch et à l’infirmière Marie-Claude Daydé de coécrire le premier guide pratique destiné aux soignants qui accompagnent à domicile un patient en fin de vie.
Désireux de partager leurs plus de vingt ans d’expérience, le Dr Godefroy Hirsch, responsable depuis 2001 d’une équipe d’appui en soins palliatifs dans le Loir-et-Cher, et Marie-Claude Daydé, infirmière libérale exerçant dans un cabinet de groupe de Haute-Garonne, ont écrit à quatre mains le premier guide pratique pour les soignants du domicile confrontés à la fin de vie de leurs patients, « Soins palliatifs à domicile, repères pour la pratique (1) ».
Il existe des preuves concordantes indiquant qu’un vécu douloureux dans l’enfance est associé à un risque accru de psychose par la suite. On consacre cependant peu de recherches aux facteurs susceptibles d’augmenter ou de réduire ce risque lié à une enfance difficile, même s’il est admis à ce sujet que la perte précoce d’un parent, un délaissement (neglect) ou des antécédents d’agression sexuelle peuvent « multiplier ce risque de psychose par un facteur 2 à 3. »
Issue d’une collaboration entre des chercheurs des États-Unis et de Grande-Bretagne, une nouvelle étude évalue cette influence préjudiciable des événements traumatisants dans l’enfance et leur synergie avec la consommation ultérieure de cannabis dans l’accroissement du risque psychotique. Portant sur 1 680 personnes, les données recueillies émanent de l’étude épidémiologique SELCoH (South East London Community Health Study, étude sur la santé de la communauté du sud-est londonien) [1].
Peut-on communiquer sur la psychose, à partir d’une expérience autobiographique ? C’est le défi relevé par un écrivain (Polo Tonka) évoquant sa propre histoire avec la schizophrénie[1]. Interviewé sur France Inter [2], , Polo Tonka a notamment évoqué l’une des difficultés pratiques pour faire accepter le traitement antipsychotique au patient : « les effets secondaires sont immédiats (prise de poids, fatigue…) alors que les effets positifs peuvent mettre très longtemps » à intervenir. L’ouvrage de Polo Tonka est analysé dans Pratiques en Santé Mentale (le magazine de la Fédération d’Aide à la Santé Mentale Croix-Marine). Le commentateur dénonce à ce propos un paradoxe : alors que toute la démarche de l’intéressé vise à s’affranchir de son passé de schizophrène pour s’imposer dans son nouveau statut d’auteur, pourquoi s’appesantir sur cette image d’ancien malade, en accompagnant son récit de « commentaires psychopathologiques » d’un psychiatre, si éminent soit-il ? En l’occurrence, Philippe Jeammet, professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris Descartes.
Malgré les progrès scientifiques et technologiques, malgré la fin de la guerre froide Est-Ouest et les crises qu’elle entretenait sur la planète, on estime que les conflits persistants forcent « environ 44 millions de personnes » (dont « 30 à 55 % » ont moins de 18 ans) à se déplacer suite aux persécutions, voire aux risques vitaux. On pourrait penser, a priori, que ces populations de réfugiés tendent plutôt à se diriger massivement vers des pays riches. Mais au contraire, les pays à faible niveau de vie (dits autrefois « sous-développés » ou, par moindre stigmatisation, « en voie de développement ») accueillent « 80 % des réfugiés dans le monde. » Aux réfugiés « classiques » pour des raisons politiques (persécutés pour leurs convictions morales, religieuses ou idéologiques) s’ajoutent d’ailleurs les réfugiés économiques (quittant des contrées où ils s’estiment dépourvus de toute perspective d’avenir) et, désormais, des réfugiés dits « climatiques » (fuyant les « dérèglements de la planète », comme le risque de submersion de terres insulaires).
Connu notamment pour sa célèbre « échelle métrique de l’intelligence » élaborée en collaboration avec son élève Théodore Simon (1873–1961) et présentée pour la première fois en avril 1905 au Congrès International de Psychologie de Rome, le psychologue français Alfred Binet (1857–1911) a laissé une œuvre capitale sur les liens entre pédagogie et psychologie. Certes, le titre de sa communication au Congrès de Rome (« Méthodes nouvelles pour diagnostiquer l’idiotie, l’imbécillité et la débilité mentale ») est suranné, puisque le terme de « déficience intellectuelle » (ou cognitive) a supplanté désormais les étiquettes qui qualifiaient le handicap intellectuel (appelé aussi jadis « oligophrénie »).
Le titre de cet ouvrage en exprime exactement la thèse : il dit que la maladie mentale est, en tant que concept, un mythe et que, en tant qu’événement particulier et concret, le phénomène qualifié de maladie mentale est une maladie métaphorique. En d’autres termes, la maladie mentale est un langage et non pas une lésion ; la pratique psychiatrique fait quelque chose avec ce langage ou à ce langage, elle fait quelque chose avec les gens qui utilisent ce langage (en abusent) ou à ces gens – elle n’opère ni diagnostic ni traitement d’une maladie.
Nous pourrions donc dire très simplement, et à mon avis à juste titre, que le malade mental s’exprime dans l’énigme du « symptôme psychiatrique », et que le psychiatre répond dans la contre-énigme du « diagnostic psychiatrique » et du « traitement psychiatrique ». Tout ceci est parfait pour des gens qui ne désirent pas réellement se rencontrer face à face, qui ne désirent pas réellement se comprendre mutuellement. C’est-à-dire pour une large proportion de la race humaine. Mais c’est une chose parfaitement inacceptable pour ceux qui désirent rencontrer leurs camarades humains comme des personnages et non pas sur la table d’autopsie, ni derrière les portes closes de l’asile d’aliénés ou même allongés sur le divan analytique mais face à face ; pour ceux qui désirent comprendre leurs compagnons humains – non pas comme des patients malades, non pas comme des fous ni même des névrosés, mais comme des compagnons qui font preuve d’imagination.
S’il est vrai, comme je le prétends, que ce que nous appelons aujourd’hui « maladie mentale » est un faux concept de notre ère scientifique, d’une époque qui voit des problèmes compliqués là où elle est en face de solutions évidentes, nous devrions nous attendre à ce que les écrivains qui vivaient jadis n’aient éprouvé aucune difficulté à comprendre ce qui nous semble être de mystérieuses maladies mentales. C’est exactement ce qui se passe lorsque nous lisons Shakespeare ou Molière.
Si de nombreux établissements scolaires américains n'ont pas à proprement parler d'uniforme, un débat fait rage aux Etats-Unis autour de la façon de s'habiller dans les salles de classe. Plus précisément, sur la façon dont s'habillent les jeunes filles,explique la BBC.
Avec la venue de l'été, les vêtements longs ont tendance à rester au placard. Mais dans certaines écoles, pas question de laisser les jeunes filles porter des habits trop court. « Mon short serait trop court, explique la jeune Lucero (voir photo). Car en tendant les mains, il est moins bas que le bout de mes doigts ! »
Pour répondre à l'objectif présidentiel d'amplifier le "choc de simplification", l'Association des directeurs d'hôpital (ADH) détaille en quatre axes ses "aménagements pragmatiques" : lever les freins aux coopérations, alléger les relations avec les ARS, simplifier l'administration interne des hôpitaux et la gestion des ressources humaines.
« Nul n’a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour sortir en fait de l’enfer. » (Antonin Artaud)
Dans son Paradoxe sur le comédien, Diderot défend l’idée –a priori contraire à l’opinion commune, d’où l’évocation d’un paradoxe– que pour émouvoir son public, le comédien n’a pas besoin de ressentir réellement les émotions ou les sentiments qu’il interprète : « C’est l’extrême sensibilité qui fait les acteurs médiocres ; c’est le manque absolu de sensibilité qui prépare les acteurs sublimes. » À propos de l’histrionisme « artistique » de certains patients, en germe chez certains comédiens, André Bourguignon [1] prenait toutefois le contre-pied de Diderot pour estimer qu’« on ne simule bien que ce pour quoi on est doué. » Quoi qu’il en soit, rappelons que l’étymologie du terme « hypocrisie » renvoie au mot grec pour «réplique » (de comédien), « faux semblant », « masque d’acteur. » Mais, rappelle The British Journal of Psychiatry, alors que de nombreux auteurs se sont intéressés aux « croyances populaires » sur les rapports éventuels entre « la créativité et la folie » (en écho à l’aphorisme d’Antonin Artaud), le cas des acteurs (actors) et des humoristes (comedians) demeure « largement négligé. »
New York, le samedi 21 juin 2014 – Il n’aura pas d’enfant. Et sur la tombe de celui qui ne naîtra jamais, il verse une longue lamentation, une longue prière pour cette humanité déportée, condamnée, asphyxiée. Dans son « Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas » (actuellement l’objet d’une mise en scène dramatique à Paris), l’écrivain hongrois Imre Kerstész, rescapé des camps de concentration, raconte son refus de donner naissance à un enfant après l’expérience apocalyptique de la guerre. L’impossibilité de toute transmission.
Décodage d’un traumatisme
Imre Kerstész est un écrivain, un poète. Pas un chercheur en génétique. Pourtant, l’épigénétique est une autre façon de raconter l’extrême difficulté pour les survivants de la Shoah d’échapper à leur terrifiant passé. C’est tout au moins ce que tentent de mettre en évidence depuis quelques années plusieurs travaux consacrés à la transmission aux descendants des marques épigénétiques entraînées par certains traumatismes graves. La dernière étude en date a été publiée le mois dernier dans les colonnes de l’American Journal of Psychiatry par l’équipe du professeur Rachel Yehuda (chercheuse en neurosciences au sein de la Mount Sinai School of Medicine de New York). Cette étude a porté sur 80 adultes dont au moins un des parents avait été déporté dans les camps nazis, comparés à quinze sujets présentant des caractéristiques démographiques similaires, mais dont les parents n’ont pas souffert de l’Holocauste et ne présentaient pas de stress post traumatique. Les travaux ont mis en évidence chez les enfants dont les pères avaient été envoyés dans les camps une méthylation plus fréquente de GR-1F, promoteur d'un gène qui code pour un récepteur des glucocorticoïdes et qui a de ce fait une action dans la réponse au stress. En bref, une transmission de la conséquence épigénétique du syndrome de stress post traumatique des survivants de la Shoah à leurs enfants semble être mise en évidence par ce résultat. Cependant, ces données, en raison notamment de la petite taille de l’échantillon (qui s’explique aisément par la spécificité du public étudié) sont très fortement controversés.
Le célèbre papyrus Ebers constitue «le plus important témoignage connu de la médecine dans l’Égypte antique» rappellent deux psychiatres exerçant à Beyrouth (Liban). Œuvre d’un scripteur anonyme et daté d’environ 35 siècles (mais colligeant des savoirs pouvant remonter à plus de 50 siècles), ce document recense trois types de «guérisseurs: les médecins, les chirurgiens, et les sorciers. » Parmi les remèdes mentionnés dans ce recueil, on note une «pommade contre la calvitie» incorporant des composants extraits d’organismes animaux : «lion, hippopotame, crocodile, serpent et graisse de bouquetin. » Il n’est pas sûr que nos pharmacies modernes puissent encore délivrer une telle préparation magistrale !
Décrivant diverses affections somatiques ou psychiatriques, le papyrus Ebers les « relie essentiellement à des dysfonctionnements du cœur », considéré (à juste titre) comme le « centre de l’approvisionnement en sang des vaisseaux », mais aussi (de façon moins légitime) comme l’organe « impliqué dans les troubles affectifs », même si la poésie et le langage véhiculeront longtemps cette idée, confortée en apparence par l’impact évident des émotions sur le cœur et le corps : tachycardie, pâleur…
En ces années 1630, Loudun (Vienne) est devenue un site d'attraction. Des milliers de personnes se pressent dans ses églises pour y assister à des séances d'exorcisme. Au cours de ces « spectacles », les possédées, de jeunes religieuses du couvent des ursulines, sont prises de spectaculaires crises convulsives. Elles balancent leur corps en arrière jusqu'à ce que leur tête touche leurs pieds, puis se mettent à marcher dans cette position impossible. Elles hurlent, leurs propos et leurs gestes sont si indécents que les plus libertins sont scandalisés.
Parmi les « vierges folles » les plus démonstratives, une certaine Sœur Claire dévoile ses parties intimes, puis se masturbe en proférant insanités et blasphèmes. Elle sera même vue glissant un crucifix sous sa jupe pour assouvir ses désirs, racontent l'historien Hilary Evans et le sociologue Robert Bartholomew dans leur captivant Outbreak ! (Anomalist Books, 2009), une «encyclopédie des comportements sociaux extraordinaires » qui consacre un long chapitre aux possédées de Loudun. Cette épidémie de possession, parmi les mieux documentées et les plus étudiées au monde, durera sept ans, devenant une véritable affaire d'Etat.
Le jury du Prix de Genève pour les droits de l’homme en psychiatrie a primé le professeur Ka Sunbaunat.
Victime des Khmers rouges, Ka Sunbaunat a néanmoins choisi de rester au Cambodge et d’étudier la médecine. Aujourd’hui, il est considéré comme le père de la psychiatrie cambodgienne. Image: J. Oliveira
Dans une culture qui survalorise la réussite sociale, l’autonomie et l’indépendance, la vulnérabilité et la souffrance mentale sont souvent stigmatisées. Depuis 2000, une fondation genevoise récompense des individus ou des associations ayant défendu les droits des patients psychiques, dans des contextes parfois très défavorables. Cette année, le jury du Prix de Genève pour les droits de l’homme en psychiatrie, présidé par Ruth Dreifuss, a primé un médecin cambodgien, le professeur Ka Sunbaunat.
Victime des Khmers rouges, astreint à un travail physique très dur, dont il lui reste des séquelles profondes, Ka Sunbaunat a néanmoins choisi de rester au Cambodge et d’étudier la médecine. Aujourd’hui, il est considéré comme le père de la psychiatrie cambodgienne. La fondation genevoise le décrit comme un «symbole de résilience». Le prix qui couronne son parcours, d’un montant de20 000 francs, lui sera remis à Madrid en septembre prochain, lors du congrès de l’Association mondiale de psychiatrie.
La hausse du taux de suicide chez les jeunes est devenue un important sujet de préoccupation pour de nombreux pays, mais le nombre et les raisons des suicides en Chine sont encore une plus grosse source de préoccupation. Ces dernières années, plusieurs études ont montré que les adolescents et les jeunes en Chine, au Japon et dans d'autres pays asiatiques sont aux prises avec un grand nombre de problèmes psychologiques qui pourraient les amener à se suicider.
La Chine et les autres pays asiatiques vont-ils être capables d'éloigner les adolescents et les jeunes de cette voie?
Le suicide n'est que la cinquième cause de décès en Chine, mais il est devenu la principale cause de décès chez les jeunes. On estime que 287 000 personnes se suicident chaque année en Chine; c'est une personne toutes les deux minutes. Ce qui est également alarmant, c'est qu'il y en a dix fois plus qui tentent de le faire, selon le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies. En fait, le taux de suicide en Chine est l'un des plus élevés au monde.