Après l’expertise médicale rendue par les Prs Marie-Germaine Bousse, Lionel Naccache et Jacques Luauté, le Conseil d’État a désormais en main les quatre avis qu’il avait sollicités pour statuer sur le sort de Vincent Lambert, en état pauci-relationnel à la suite d’un accident de la route, en 2008. L’Assemblée du contentieux avait saisi le 14 février dernier l’Académie nationale de médecine (ANM), le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) pour avoir leurs observations écrites, de caractère général, sur les notions d’obstination déraisonnable et de maintien artificiel de la vie, notamment pour des personnes en état pauci-relationnel. L’enjeu n’était pas tant de s’exprimer sur le cas précis de Vincent Lambert, que d’éclairer le Conseil d’État à rendre sa décision, d’ici l’été.
CNOM : qu’est-ce que déraisonnable ?
Le CNOM insiste d’abord sur la singularité de chaque cas, qui requiert une réponse spécifique de la part du médecin, seul responsable. La question qui se pose à lui est « à partir de quand cette obstination de bien faire, soutenue par le principe éthique de bienfaisance, pourrait-elle devenir déraisonnable ? »