Plongée dans deux ateliers de chaudronnerie où des jeunes filles doivent se faire une place.
Etre la seule fille dans une classe de garçons, c’est tout un art. Celles qui, vers 16 ans, font le choix d’une filière très masculine, connaissent cette complexité. Il faut savoir exister sans se renier. Sans donner, non plus, l’impression de provoquer. Elles réfléchissent beaucoup à leurs tenues vestimentaires, à leur coiffure, au maquillage, bref, à tout ce qui «fait fille». Parfois, des garçons se muent en garde du corps, d’autres leur lancent des «tais-toi, sale femelle».
Elles doivent faire leur place. Soutenues, souvent, par des enseignants et des directions qui cherchent à recruter des filles et vont parfois jusqu’à faire campagne pour y parvenir (1). C’est le cas pour l’Aforp (Association pour la formation et le perfectionnement des personnels des entreprises de la région parisienne), un organisme de formation aux métiers de la métallurgie, avec ce slogan : «Les filles aiment l’industrie».
"La fin de vie et les questions qu’elle soulève en termes de dignité de la personne sont une des préoccupations actuelles des États membres du Conseil de l’Europe, même si les approches culturelles et sociétales peuvent être variables". Aussi l'organisation intergouvernementale a-t-elle décidé d'élaborer un guide sur le processus décisionnel relatif au traitement médical dans les situations de fin de vie. Dévoilé le 5 mai à Strasbourg, l'ouvrage se présente comme une base de repères à destination des professionnels et des usagers, à l'hôpital, en établissement médico-social ou à domicile.
"La décision en matière de soins de santé résulte de la rencontre de la volonté du patient et de l’appréciation de la situation par un professionnel, soumis à ses obligations professionnelles, et, en particulier, celles découlant des principes de bienfaisance et de non‑malfaisance, ainsi que de justice".
Le docteur Léo Pavlopoulos, psychiatre, sillonne l'Oyapock pour consulter ses patients (DR)
Depuis un an et demi, une unité mobile de psychiatrie va régulièrement à la rencontre des patients qui résident dans les communes isolées, notamment celles situées sur l'Oyapock.
La santé et l'équilibre psychologique des habitants des communes isolées de Guyane sont des sujets qui dépassent les frontières du département. Ainsi, lors de la séance du 15 avril au Sénat, Aline Archimbaud (sénatrice écologiste de Seine-Saint-Denis et secrétaire de la délégation à l'Outre-mer) a interpellé la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, sur ce point précis. Sa question portait sur le taux de suicide « préoccupant » et sur « les conditions de vie considérablement dégradées » des « villageois du Maroni et de l'Oyapock » .
Le Samedi 22 Novembre 2014 de 14 H à 19H Salle du Quartier Notre Dame des Champs 92 Bis Boulevard du Montparnasse 75014 Pour un grand débat Lire la suite ...
Maurice Godelier explore de nouvelles contrées. Après ses travaux sur les métamorphoses de la parenté ou sur l’héritage de Claude Levi-Strauss, l’anthropologue, spécialiste desBaruya de Papouasie - Nouvelle-Guinée, se penche sur les mythologies du trépas. Avec La Mort et ses au-delà, Maurice Godelier coordonne en effet une réflexion menée par quatorze spécialistes : s’agissant de la mort en Inde ou en Amazonie, il décèle des « invariants »universels, « un socle commun de représentations et de pratiques » repérable dans toutes les civilisations au-delà de leurs différences.
Pourquoi publier un ouvrage sur les différentes représentations de la mort, si loin de votre champ d’étude initial ?
Il s’agissait d’une « commande » d’amis médecins, en 2011, qui m’ont posé cette question : « Pourriez-vous nous éclairer sur les façons dont la mort est conçue et vécue dans d’autres sociétés et à d’autres époques que les nôtres ? » De plus en plus d’Européens meurent seuls dans des hôpitaux, plus souvent de maladie que de « vieillesse » ; les médecins et le personnel soignant assument désormais des fonctions qui relèvent traditionnellement des proches du mourant. C’est à partir du constat de ces transformations récentes que j’ai demandé à des collègues d’étudier les représentations de la mort dans les sociétés dont ils sont spécialistes. A partir des quatorze sociétés étudiées, j’ai dégagé des invariants.
Avec une double expérience en Allemagne et au Royaume-Uni, le Professeur de médecine Cornelia Thiels rappelle l’intérêt de la formation en neurologie des futurs psychiatres, comme le propose le système universitaire allemand depuis le milieu du 19ème siècle, quand Wilhelm Griesinger insistait sur la place essentielle des considérations organiques en psychiatrie.
Certes très importante, cette place était toutefois hypertrophiée dans la conception de Griesinger, le « père de la psychiatrie biologique », puisqu’il n’hésitait pas à proclamer que « toutes les maladies mentales sont des maladies du cerveau » (Geisteskrankheiten sind Gehirnkrankheiten). Probablement excessive, cette conviction (selon laquelle toute maladie mentale résulterait d’un trouble neurologique) incite cependant à consolider la formation des psychiatres en médecine somatique, et notamment bien sûr en neurologie.
« Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ un million de personnes se suicident chaque année dans le monde » rappelle l’éditorialiste du Canadian Journal of Psychiatry, ce qui fait du suicide l’une des principales causes de mortalité (notamment chez les jeunes adultes). Dans certaines tranches d’âge, le suicide représente « la première cause de mortalité en Chine, en Suède, en Australie et en Nouvelle-Zélande ». Au Canada, on estime que plus de dix personnes se suicident chaque jour. L’épidémiologie du suicide révèle que les tentatives aboutissant réellement à la mort (suicides accomplis) sont « au moins trois fois plus fréquentes chez les hommes », comparativement aux femmes (équivalents dans l’enfance, ces taux commencent à différer dès la puberté). Et pour les deux sexes, l’apogée du nombre de suicides se situe, vers le milieu de la vie (entre 40 et 50 ans), concluant tragiquement la fameuse « crise du milieu de la vie[1]. » Si l’évolution du risque de suicide en fonction de l’âge suit globalement une courbe identique chez l’homme et chez la femme, on constate une différence, puisque les suicides vont en diminuant après 65 ans chez la femme, mais au contraire en augmentant chez l’homme, les octogénaires retrouvant un pic de mortalité par suicide identique (voire supérieur) à celui des quadragénaires. Certes, mis en perspective relativement aux diverses causes de mortalité intégrées pendant toute l’existence, le suicide semble tenir un rôle modeste : environ 2 % de tous les décès au Canada, contre 30 % pour les cancers et 32 % pour les maladies cardio-vasculaires. Mais de toutes les raisons de mourir (maladies, accidents, meurtres, conflits, catastrophes…), le suicide reste la seule cause qui pourrait être totalement évitée et la seule liée essentiellement à la volonté de l’intéressé.
L'échéance se rapproche. Le 28 mars dernier, la Commission européenne donnait deux mois à la France pour se mettre en conformité avec la directive 2003/88/CE. Obligation lui était faite de respecter le temps de travail des internes, à savoir les 48 heures hebdomadaires maximales ainsi que les périodes minimales de repos. La législation française ne "tient pas compte de toutes les heures réellement travaillées", pointait alors la Commission. Une instructionparue fin avril sur le site des circulaires (lire ci-contre) stipule l'obligation du repos de sécurité à l'issue de chaque garde de nuit et appelle au respect des deux demi-journées de formation universitaire par semaine. Mais pour les internes, le compte n'y est toujours pas.
Ce chiffre, en baisse par rapport à 2012, se répartit entre 121 femmes et 25 hommes, indiquent mercredi les ministères de l'Intérieur et des Droits des femmes.
La violence conjugale, en baisse en 2013 par rapport à l’année précédente, a fait 146 morts : 121 femmes et 25 hommes, victimes de leurs compagnons ou ex-compagnons, selon une étude publiée mercredi par les ministères de l’Intérieur et des Droits des femmes. En 2012, 148 femmes et 26 hommes avaient péri, soit au total 174 victimes de la violence conjugale.
Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat en charge des personnes handicapées, se rend ce mercredi en Wallonie, où sont pris en charge des milliers de Français handicapés.
Depuis des années,la France sous-traite à la Belgiquela prise en charge d’une partie de ses ressortissants handicapés, surtout mentaux. De l’autre côté de la frontière, s’est développé un marché juteux. Aujourd’hui près de 140 établissements accueillent exclusivement des Français. Certains d’entre eux sont des structures privées à but lucratif, n’offrant pas toujours des bonnes conditions de prises en charge. Si des établissements utilisent l’argent versé par la sécurité sociale française pour le bien être des résidents, d’autres non, comme le démontrait Libération le 25 avril dernier.
Au lendemain de la parution de l’enquête, la ministre belge Eliane Tillieux a expliqué déplorer la «marchandisation du secteur» tout en assurant être coincée juridiquement, renvoyant la France à ses responsabilités. Fraîchement nommée secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées dans le gouvernement Valls, Ségolène Neuville (photo AFP) a envoyé deux inspecteurs dans le centre les Boutons d’or, où les conditions de prises en charge constatées sont calamiteuses. Elle se rend par ailleurs en Wallonie ce mercredi, pour discuter de vive voix avec son homologue belge. Elle n’a pas accepté que nous la suivions dans ce déplacement, au nom du «devoir de réserve en veille d’élections européennes». Mais a répondu à nos questions lundi, dans son bureau au siège du ministère de la Santé.
Allez-vous visiter des centres en Belgique?
Non, ce n’est pas mon rôle. C’est celui des inspecteurs belges et depuis peu, des inspecteurs français. Je ne dis pas que je n’irai jamais dans des établissements, mais dans un premier temps, ce qui est essentiel, c’est qu’il y ait des contrôles conjoints, enfin rendus possibles depuis l’entrée en vigueur de l’accord franco-wallon (le 10 mars, ndlr).
Considérez-vous normal que des citoyens français handicapés soient forcés d’aller en Belgique, faute de solutions de prise en charge en France ?
Il n’est pas question d’éradiquer la possibilité d’aller en Belgique, cette option convient à beaucoup de Français de la région parisienne qui préfèrent que leur proche soit en Belgique que dans un établissement du sud de la France.
Le Conseil de l’Europe vient de publier un « guide sur le processus décisionnel relatif aux traitements médicaux en fin de vie », destiné à la fois aux professionnels de santé et aux familles, et qui résume en une trentaine de pages les grandes questions éthiques posées par la fin de vie. Élaboré par le Comité de Bioéthique du Conseil de l’Europe, avec l’aide de plusieurs experts dont le Pr Régis Aubry, il propose des repères pour la mise en œuvre du processus décisionnel relatif aux traitements médicaux en fin de vie, notamment dans les cas où le patient n’est plus en mesure d’exprimer un consentement éclairé. Il rappelle les grands principes éthiques et juridiques régissant cette phase de la vie, puis rassemble les références normatives et éthiques en fonction des situations rencontrées et de leurs enjeux.
La Haute Autorité de santé (HAS) ouvre ce lundi 5 mai et jusqu’au 3 juin, une consultation publique sur le déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Elle soumet sur son sitewww.has-sante.fr pour commentaire une version préliminaire de ses recommandations de bonne pratique visant à améliorer la prise en charge du TDAH, en trois volets : développer le repérage d’un trouble par le médecin de premier recours, proposer un accompagnement à l’enfant et à sa famille, coordonner son suivi dans une approche multidisciplinaire.
Dans la salle aux murs crème de l'hôpital pour enfants Albert-Royer, dans le quartier de Fann, à Dakar, trois mères couvent leur nouveau-né d'à peine 2 kg. Ils reposent peau contre peau sur leur mère, bien au chaud. C'est la méthode kangourou.
Serrant contre elle son petit Adama, à l'intérieur d'un tee-shirt découpé pour laisser dépasser la tête de l'enfant, Comba Fall, 23 ans, est là depuis quatre jours. Elle est venue parce que son enfant, né durant le huitième mois de grossesse, perdait du poids. Il n'était déjà pas bien gros à la naissance, 1,6 kg. Mais la méthode kangourou a fait son effet : Adama regagne plusieurs dizaines de grammes par jour.
Un état de conscience « en dégradation » et une communication inexistante avec son entourage. Les professeurs Marie-Germaine Bousser, Jacques Luauté et Lionel Naccache ont rendu, lundi 5 mai, leur pré-rapport sur l'état de Vincent Lambert, commandé le 25 février par le Conseil d'Etat. Depuis un an, le cas de ce patient tétraplégique de 38 ans, victime d'un accident de la route en 2008, émeut la France et aiguise le débat sur la fin de vie.
Appelée à se prononcer en appel après que le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne avait par deux fois ordonné le maintien de l'alimentation et de l'hydratation du patient sur le sort duquel sa famille se déchire, la haute juridiction administrative avait joué la carte de la prudence en sollicitant cette expertise médicale. Malgré quelques formules de précaution, les trois médecins décrivent un pronostic clinique sans réel espoir.
Il est là, se tourne sur sa chaise, lève les yeux au ciel, se demande : «Mais quand est-ce que la plaisanterie va s’arrêter ?» Puis lâche devant la juge de la cour d’appel du tribunal de grande instance de Paris :«Mais quand est-ce que je vais pouvoir voir mes enfants ? Là, cela fait un mois. J’aurais préféré aller en prison, je serais sorti depuis.»Son avocat, Renan Budet, est à ses côtés :«Plus d’un mois, ainsi, en dehors de toute vie civique.»
C’était le 21 mars. M.H., 45 ans, entend à la radio Nicolas Sarkozy dire :«Je veux que l’on me traite comme un citoyen comme un autre.» Allez savoir ce qui se passe dans sa tête, M.H fait le pari d’aller devant chez lui et de vérifier la véracité de ces propos. A peine arrivé dans l’impasse où habite l’ancien président de la République, il aurait tenu, selon la police, des propos incohérents puis serait parti. Aucune violence, aucune injure. Mais quelques minutes plus tard, à quelques centaines de mètres de là, la police l’arrête et l’envoie à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris. Une décision est alors prise de l’hospitaliser contre sa volonté, «à la demande du représentant de l’Etat». Depuis ? Il est toujours interné à l’hôpital Henri-Ey du XIIIe arrondissement de Paris.
Le plus philosophe des médecins est né en Limousin, au château de Salagnac, à Cosnac, le 5 juin 1757.
Après avoir été pensionnaire au collège de Brive-la-Gaillarde où il se révéla un élève difficile, Cabanis fut envoyé à Paris par son père, avocat de formation reconverti dans l’agriculture, pour y poursuivre ses études sous la protection de Turgot. Là, il se forge un copieux bagage philosophique en dévorant Cicéron, Platon, Saint-Augustin, Montaigne, Montesquieu, Buffon et Bossuet. Il se pique aussi de poésie et, jeune homme velléitaire, entame aussi une traduction de L’Iliade.
Après avoir accompagné comme secrétaire à Varsovie un noble polonais, Cabanis doit, rentré à Paris, se choisir, sur l’instance de son père, une vraie profession. Sur les conseils du Docteur Dubreuil, il se décide pour la médecine et, après sept ans d’études, prête serment à Reims en 1784.
Uniquement l'an dernier, 14 millions d'ordonnances
pour des antidépresseurs ont été données au Québec. La difficulté de consulter
un psychologue de façon gratuite pourrait notamment expliquer cette statistique
alarmante, estime des médecins.
Les listes d'attentes pour avoir accès à une
psychothérapie dans les CLSC sont impressionnantes, affirme la docteure Maxine
Dumas-Pilon, qui pratique la médecine familiale.
«Les antidépresseurs sont beaucoup plus accessibles.
Les psychothérapies en clinique coûtent cher et choisir des antidépresseurs est
plus rapide pour le patient», explique Mme Dumas-Pilon.
Spécialiste d’écologie comportementale et de biologie des populations, Frank Cézilly a passé trois ans à traquer «l’instinct paternel» tant chez les animaux que chez les humains. Rencontre.
C’est une histoire de pères. De tous les pères. Qu’ils soient humains, mille-pattes, gibbons ou crapauds accoucheurs. Une «histoire naturelle»,pour reprendre les mots de Frank Cézilly, enseignant chercheur à l’université de Bourgogne à Dijon, spécialiste d’écologie comportementale et de biologie des populations. Pendant trois ans, cet homme, ce père, a fait un travail de fourmi en passant au peigne fin tout ce que la nature peut offrir en termes de pouponnage dispensé par des mâles, alors que la recherche a longtemps été obnubilée par les sacro-saints soins des mères. De cette minutieuse enquête à la recherche de l’«instinct paternel», ce membre senior de l’Institut universitaire de France livre un ouvrage intituléDe mâle en père (1).
TRIBUNE La pollution atmosphérique qui revient régulièrement dans nos villes, avec ses pics alarmants, n’est pas un phénomène naturel. La priorité donnée à l’urbanisme des réseaux et des flux, à l’hégémonie de l’automobile, aux énergies fossiles dominantes, éclatement des espaces bâtis, accélération du mode de vie, ségrégation sociospatiale. Tous ces choix urbanistiques, fondés sur le primat de la mobilité motorisée, ne sont pas sans conséquences sanitaires sur la population. Ils ont produit une forme urbaine caractérisée par l’opposition centre - périphérie et surtout par la périurbanisation et l’étalement urbain. Si la ville-centre, compacte, reste la forme idéale de ville durable, elle devient vite un piège mortel pour la santé lorsqu’elle est livrée à l’automobile. La circulation induite par la périurbanisation et ses mouvements pendulaires entre centre et périphérie ainsi que la pollution industrielle sont à l’origine de graves altérations de l’environnement qui menacent la santé. Parmi lesquelles la pollution de l’air, mais aussi la perturbation du climat et enfin les nuisances sonores et leurs effets pathologiques, touchant surtout les personnes vivant à proximité des grandes infrastructures de transport et de circulation.
La première inégalité territoriale touche les habitants du périurbain qui représentent plus de la moitié de la population urbaine. Quel lien social peut se créer dans ces territoires à l’urbanisation diffuse, inaccessibles sans voiture et où se répandent des formes particulières de souffrance mentale ?
Une autre grande inégalité réside dans le mal-logement. Que l’on peut définir d’une façon générale par la mauvaise localisation, les matériaux de construction toxiques, la médiocre isolation thermique et phonique, la qualité de l’air intérieur. Mais aussi par la suroccupation, l’inadéquation des espaces qui sont à l’origine de bien des problèmes psychiques et d’échecs scolaires. Sans oublier l’impact du taux d’effort locatif sur le budget des familles modestes, au détriment des dépenses de soin.
Il y a une loi que les responsables politiques ne doivent pas ignorer : plus un pays est socio-économiquement inégalitaire, plus les problèmes de santé - et de violence - sont aigus, comme l’illustre le cas des Etats-Unis. Ces inégalités, qui se manifestent par des inégalités territoriales (quartiers défavorisés et violence urbaine), des inégalités professionnelles (différence d’espérance de vie selon les CSP) ont un coût croissant pour la santé publique.
Un vaste mouvement est engagé au plan international en faveur de l’ouverture des données publiques. La France s’inscrit aussi dans cette perspective. Une mission Etalab, dédiée à l’ouverture des données publiques, a été installée auprès du Premier ministre et notre pays a signé, en juin 2013, la charte du G8 pour l’ouverture des données publiques. Nous sommes donc sur une voie de progrès.
Mais le domaine de la santé fait figure de village gaulois.
Au point que des acteurs de la société civile, réunis au sein de l’Initiative transparence santé, et des personnalités éminentes de l’épidémiologie, de l’économie de la santé ou des nouvelles technologies de l’information et de la communication, se sont émus des résistances françaises.
Cette «révolte» n’est pas un «caprice», comme certains acteurs publics de la santé peuvent le laisser entendre, mettant en doute la capacité de la société civile à tirer le meilleur parti de ce capital immatériel collectif que constituent les données de santé publique. Celles-ci appartiennent à tous les Français et non à quelques institutions publiques triées sur le volet. La société civile joue, et doit continuer à jouer, un rôle majeur dans le domaine de la santé dans notre pays.
Les derniers scandales sanitaires ont démontré qu’il importait qu’un large panel d’acteurs ait accès aux données de santé publiques dans l’intérêt des citoyens. Cela aurait permis, soit de connaître beaucoup plus tôt le mésusage de certains médicaments, soit de prévenir plus rapidement le risque encouru.