Paris, le samedi 25 janvier 2014 – Serait-on revenu aux années 70 ? La défense de l’avortement est sur toutes les lèvres. Cette semaine, à l’Assemblée nationale, les députés se sont offerts un petit retour (édulcoré) en arrière en se penchant sur la rédaction de la loi Veil que beaucoup sans doute avaient oubliée. C’est ainsi que l’on s’est intéressé à l’opportunité de revenir sur la notion de « situation de détresse » qui figurait dans le texte initial. Le terme a finalement été supprimé modifiant sans doute quelque peu l’esprit de la loi : elle n’est désormais plus seulement une disposition destinée à soustraire les femmes souhaitant avorter aux risques sanitaires de la clandestinité, elle est l’affirmation de la liberté des femmes à disposer de leurs corps. Sur le terrain, outre éventuellement un « changement de regard », l’évolution sera sans doute inexistante, la mise en évidence de sa situation de détresse n’étant exigée aujourd'hui d’aucune femme pour pouvoir avoir accès à l’avortement. Si bien sûr, le débat a réveillé les velléités de quelques opposants historiques à l’IVG, la nature des discussions en France montre bien qu’est inenvisageable (et inenvisagé) un quelconque retour en arrière. Dans d’autres pays, pourtant, ce phénomène n’est pas une utopie, comme en Espagne mais également dans plusieurs autres états, comme nous le rappelle le secrétaire général du Planning familial, Marie-Pierre Martinet. Après un passage en revue des initiatives gouvernementales et législatives qui inquiètent aujourd’hui les "défenseurs" de l’avortement, elle émet l'hypothèse selon laquelle les raisons pour lesquelles cette pratique est aujourd’hui contestée demeurent les mêmes qu’hier. Une défense vigoureuse, qui bien sûr ne sera pas partagée par tous nos lecteurs mais qui rappelle l’importance du sujet. Le débat est ouvert sur JIM.
Par Marie-Pierre Martinet, secrétaire général du Planning familial
Le projet de loi espagnol visant à restreindre drastiquement l’accès à l’avortement suscite (à juste titre) inquiétudes et mobilisations au-delà même de la péninsule ibérique. Faut-il y voir l’initiative isolée d’un pays à majorité conservatrice ou l’expression d’une dynamique de remise en cause plus globale des droits des femmes à l’œuvre en Europe ?