CRITIQUE
Découvrir des choses que l’on ne cherchait pas, un phénomène analysé par Sylvie Catellin
Késako, la sérendipité ? Le terme est bizarre, opaque, n’exhibe aucune similitude avec quoi que ce soit d’autre, aucune étymologie - de sorte qu’on se dit qu’on ne le retiendra jamais, et que l’oubli du mot provoquera toujours la méconnaissance de la chose. Pourtant, il n’est personne aujourd’hui qui n’en ait une pratique, n’en joue ou n’en soit le jouet plus ou moins conscient. C’est qu’avec la sérendipité, on fait de la prose comme en faisait M. Jourdain : on cherche quelque chose sur Internet, on navigue de lien en lien, et bientôt on trouve ce qu’on ne cherchait pas et qui s’avère plus intéressant que ce qu’on cherchait. Voilà, dans sa forme très simplifiée, la sérendipité.
Maître de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Sylvie Catellin s’est toujours intéressée aux processus de découverte, dans les sciences et la culture : avec Sérendipité. Du conte au concept, elle fournit une histoire étonnante, littéraire, scientifique, philosophique, artistique, un récit d’enquête plein de surprises et de personnages inattendus, des princes orientaux, des alchimistes, des navigateurs, Balzac et Voltaire, Edgar Poe, Charles S. Peirce, Pasteur, Freud, Conan Doyle, Umberto Eco…