TRIBUNE
Le débat sur le suicide assisté est lancé. A titre personnel, j’ai toujours été favorable à ce que les personnes en fin de vie puissent choisir une mort digne, accompagnées de leurs proches. La discussion laisse une large place aux témoignages des uns et des autres. En revanche, l’expérience de ceux qui refusent d’assister un parent dans son projet de suicide reste inaudible. Les lignes qui suivent entendent occuper cette position inconfortable. J’espère ainsi éclairer quelques aspects du suicide assisté, tel qu’il est pratiqué en Suisse, pays connu pour sa législation progressiste en la matière.
Mon témoignage est celui d’un fils qui reste sidéré par le suicide de sa mère. A la fin du mois de janvier 2009, ma mère s’est tuée en ingérant le poison que lui a procuré une association d’aide au suicide. Ma mère n’était pas en fin de vie et elle ne souffrait pas d’une maladie fatale. Ce qui ne l’empêchait pas d’avoir de bonnes raisons de vouloir en finir. Ce n’est pas à moi d’en juger.