La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem s'est dite "choqu(ée)" dimanche par l'adoption en Espagne d'un projet de loi supprimant quasiment le droit à l'avortement, évoquant "sa vive préoccupation". Conformément aux engagements du parti au pouvoir, le projet de loi espagnol replace en effet le pays parmi les plus restrictifs en ce qui concerne l'avortement en Europe. Il annule de fait la loi de 2010 qui autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus et ne prévoit une autorisation d'avortement que dans deux cas très précis : que l'interruption de grossesse soit nécessaire en raison d'un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, et la deuxième, que la grossesse soit une conséquence d'un délit contre la liberté ou l'intégrité sexuelle de la femme.
"Ca m'émeut. Bien sûr que ça me choque", a déclaré la ministre Française, interrogée lors du Grand rendez-vous i-Télé/Europe 1/Le Monde. "J'ai d'ailleurs fait part de ma vive préoccupation à mon homologue espagnol à qui j'ai écrit vendredi", a ajouté Mme Vallaud-Belkacem. "C'est terrible de voir qu'un pays comme l'Espagne, qui ces dernières années était devenu un petit peu la référence en particulier pour ceux qui se battent contre les violences faites aux femmes (...), puisse s'apprêter peut-être à connaître un recul en matière du droit à disposer de son corps", a poursuivi la ministre.