Même sans arrêt de travail, un salarié peut être autorisé à s'absenter pour suivre les traitements médicaux nécessités par son état de santé quand il est atteint d'une affection de longue durée comme le prévoit l'article L 1226-5 du code du travail :
"Tout salarié atteint d'une maladie grave au sens du 3° et du 4° de l'article L. 322-3 du code de la sécurité sociale bénéficie d'autorisations d'absence pour suivre les traitements médicaux rendus nécessaires par son état de santé. "
Cette affection de longue durée se définit comme une maladie grave, qui nécessite un traitement prolongé et coûteux : elle figure sur la liste de l'article D 322-1 du Code de la Sécurité sociale
L'alliance thérapeutique renvoie à une collaboration idéalement symétrique unissant des partenaires autour d’un même but : soigner, être soigné. La recherche et l'expérience montrent cependant combien cette notion est complexe. Explorant la nature de ce lien fluctuant, une clinique de l’alliance thérapeutique met au jour une dissymétrie et des enjeux inconscients qu’il convient d’intégrer à la pratique.
Un parcours entre littérature, philosophie et psychanalyse, conçu en hommage à la figure de J.-B. Pontalis (1924-2013), avec la complicité de l’écrivain Patrick Autréaux. Une occasion unique et singulière de pénétrer l’univers de cet auteur majeur.
En écharpe, en poussette ou même en gestation, ils étaient présents, samedi 26 octobre, dans la dizaine de manifestations qui ont eu lieu dans toute la France pour le droit à l'accouchement à domicile. Place de la République, à Paris, une soixantaine d'enfants,"nés à la maison" comme le proclamaient leurs bavoirs et leurs tee-shirts, et autant d'adultes étaient réunis sous la banderole : "Nos sages-femmes assurent, assurez-les." Le sujet concernerait entre 1 000 à 3 000 accouchements par an sur environ 800 000 naissances.
Plusieurs organisations étaient à l'origine de ces rassemblements : le Collectif interassociatif autour de la naissance, l'Association nationale des sages-femmes libérales ou encore Pour le droit de choisir son accouchement qui a décidé de "mettre le sujet dans le camp des politiques, pour que les sages-femmes pratiquant l'accouchement à domicile puissent s'assurer à un tarif abordable", selon l'une de leurs porte-parole, Nour Guerroudj.
DES ACCOUCHEMENTS ILLÉGAUX MAIS REMBOURSÉS
Depuis 2002 et la loi Kouchner, les autorités sanitaires exigent en effet des sages-femmes qui exercent ce type d'accouchement d'être assurées. Mais la majorité d'entre elles ne l'est pas, car le coût de l'assurance est prohibitif (de 19 000 à 25 000 euros par an). La Cour des comptes a souligné dans un rapport de 2011 (.PDF) que parmi les 72 sages-femmes libérales qui déclaraient pratiquer des accouchements à domicile, seulement quatre étaient assurées. Et pour cause : leur revenu moyen cabote autour de 25 000 euros nets.
Mathieu Pernot et Philippe Artières ont travaillé trois ans à l'hôpital psychiatrique de Picauville / Fondation Bon-Sauveur (Manche). Ce lieu résume l'évolution de la psychiatrie depuis le XIXe siècle, mais il recèle surtout des archives visuelles exceptionnelles dont le photographe et l'historien ont fait la matière d'une élaboration commune. L'exposition constitue à la fois une histoire parallèle de la photographie, vue depuis l'hôpital, et une mémoire rendue aux anonymes qui en furent les sujets.
Mathieu Pernot a, entre autres, exposé à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (2009), au musée Nicéphore-Niépce (2007) et aux Rencontres d'Arles (2007, 2002 et 1997). Il est l'auteur de dix livres depuis Tsiganes (Actes Sud, 1999).
Après Le Grand Ensemble en 2007, Le Point du Jour publiera, début 2014, La Traversée à l'occasion de la rétrospective de Mathieu Pernot au Jeu de Paume.
Directeur de recherches du CNRS à l'EHESS, Philippe Artières a publié La Vie écrite. Thérèse de Lisieux (Les Belles Lettres, 2011), D'après Foucault. Gestes, programmes, luttes, avec Mathieu Potte-Bonneville, (Les Prairies ordinaires, 2007) et Le Livre des vies coupables. Autobiographies de criminels, 1896-1909 (Albin-Michel, 2000). En 2013, il a dirigé, au Point du Jour, La Révolte de la prison de Nancy. 15 janvier 1972.
Cette exposition est coproduite avec la Maison rouge (Paris).
Absolument Excentrique, une exposition d’envergure
Absolument Excentrique rassemble les œuvres de plus de 160 artistes atypiques et singuliers, sélectionnés par les commissaires d’exposition Nathalie Allard et Catherine de Saint Etienne au sein de 25 ateliers de création médico-sociaux et associatifs parisiens. Absolument excentrique rend également hommage à Marc Ebershweiler, alias MEB, fameux artiste handicapé qui suscitait le respect de Ionesco qui disait à son propos "Il s'agit d'un peintre mongolien […] vous allez voir combien cet univers est riche, troublant, étrange".
Edgar Morin, sociologue et philosophe, directeur de recherche émérite au CNRS, plaide pour une prise en compte de la complexité dans l'enseignement. Il intervient au WISE, sommet mondial pour l'innovation dans l'éducation, qui se tient du 29 au 31 octobre à Doha, au Qatar.
Quelle est la mission des enseignants du XXIe siècle ?
Edgar Morin : La mission essentielle de l'enseignement est de nous préparer à vivre ! Or il manque à l'enseignement, du primaire à l'université, de fournir des connaissances vitales. Ainsi, on n'enseigne pas ce qu'est être humain : les savoirs sont dispersés et compartimentés dans les sciences humaines et les sciences biologiques. On enseigne le cerveau en biologie et l'esprit en psychologie, alors qu'ils ne font qu'un.
Vous souhaitez même qu'on enseigne dès le primaire des notions d'épistémologie : qu'est-ce que la connaissance ?
On donne des connaissances sans enseigner ce qu'est la connaissance. Toute connaissance est une traduction suivie d'une reconstruction cérébrale, qui subit le risque d'erreur et d'illusion. Pourtant, nous sous-estimons l'erreur dans nos vies privées et citoyennes. Quelle erreur ! Il faut enseigner la part de risque et d'illusions inhérentes à la connaissance. Cela a un sens dès l'école primaire, où on peut le faire à partir des erreurs et des élucidations de l'élève.
D'ailleurs, je trouve que, par la pluridisciplinarité de sa compétence, le maître du primaire est plus réceptif à l'interpénétration des connaissances que celui du lycée ou de l'université, jaloux de sa souveraineté disciplinaire.
On n'enseigne pas non plus la compréhension d'autrui et de soi-même, ce qui est également vital. Je pourrais continuer et citer les thèmes à introduire, comme l'affrontement des incertitudes ou la mondialisation .
Soigner un cancer lorsqu'on est dans une situation de précarité n'est pas toujours aisé, la maladie s'ajoutant à bien d'autres difficultés. La question se pose avec acuité en Seine-Saint-Denis, l'un des départements les plus pauvres de France. Créé en 2003, le réseau Oncologie 93 vise à accompagner les malades, avec pour objectif de ne pas aggraver cette fragilité sociale. Pour mesurer l'impact d'une telle prise en charge psychosociale, une étude a été lancée auprès de 1 300 personnes du département, touchées par un cancer diagnostiqué entre le 1er août 2011 et la fin de 2012, et adressées au réseau au moment de l'annonce. Les résultats ont été relayés par la Banque de données en santé publique (BDSP), un réseau documentaire de l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes, mais non rendus publics.
Le constat est préoccupant. En Seine-Saint-Denis, la part de la population couverte par la couverture maladie universelle (CMU) est la plus élevée de France, les écarts de revenus se creusent : ils sont 68 % inférieurs aux revenus parisiens. Un tiers des enfants vivent dans un foyer à bas revenu (moins de 871 euros par mois), selon les données de l'observatoire régional de santé. Parallèlement, le niveau de mortalité par cancer en Seine-Saint-Denis (248 décès pour 100 000 hommes) est supérieur de presque 30 % à celui de Paris.
Longtemps, dans les médias, le sujet de l'hyperactivité a surtout été abordé sous l'angle du traitement médicamenteux par méthylphénidate (Ritaline), la question étant essentiellement de savoir si ce psychotrope n'est pas trop - ou mal - prescrit en France. Deux ouvrages récents, écrits par des spécialistes de la prise en charge des patients atteints du trouble déficit de l'attention/hyperactivité (TDAH), dépassent largement ce débat et explorent, chacun dans leur style, bien d'autres facettes de cette pathologie qui n'est pas, loin s'en faut, l'apanage des enfants.
Le docteur Marie-France Le Heuzey, psychiatre à l'hôpital Robert-Debré (Paris), se centre surtout sur l'adolescent hyperactif - titre de son livre. Chef du service de neuropsychiatrie de l'enfant au CHU de Lyon et lui-même hyperactif, Olivier Revol témoigne, quant à lui, de sa double expérience dans On se calme ! Enfants agités, parents débordés. A travers les tranches de vie des petits patients qu'il prend en charge et la sienne, il livre un récit instructif, optimiste, et déculpabilisant pour les principaux intéressés et leurs parents.
En mai 1883, le jeune Sigmund Freud rejoint le service de psychiatrie que dirige Theodor Hermann Meynert (1833-1892), médecin titulaire d’une chaire de psychiatrie et neuroantomiste allemand, à qui la ville de Vienne doit la création en 1870 de la première clinique psychiatrique. Il porte les dons de psychiatre de Meynert en vive estime. Il y travaille sept heures chaque jour, reste deux mois dans le service des hommes, trois dans celui des femmes. Ce sera la première rencontre avec des psychotiques.
La compréhension de la survenue de la maladie d'Alzheimer progresse : 11 nouveaux gènes ont été identifiés et 13 autres sont en cours de validation, une avancée d'autant plus importante qu'elle est intervenue en moins de trois ans alors que depuis 2009, 10 gènes avait été découverts. Cette réalisation a été rendue possible par un rapprochement de savoirs et de moyens dans le cadre du consortiumInternational genomics of Alzheimer project (Igap), coordonnée par l'Unité mixte de recherche dirigée par le Pr Philippe Amouyel*.
Ainsi, 11 nouvelles régions du génome impliquées dans la survenue de la maladie neurodégénérative ont été identifiées. "Ce travail permet d’avoir une vue d’ensemble des mécanismes moléculaires à l’origine de la maladie, ouvrant une meilleure compréhension de la physiopathologie de ce fléau, soulignent les partenaires de cette découverte dans un communiqué commun. Ces résultats, détaillés dans un article paru dans la revue Nature Genetics datée du 27 octobre 2013, ont été obtenus grâce à un effort de collaboration mondial unique des meilleurs chercheurs du domaine."
[Interview] Dr Christian Müller, président de la Conférence des présidents de CME de CHS
À l'aune de la future loi de santé publique, le Dr Christian Müller, président de la Conférence des présidents de CME de CHS, évoque pour Hospimedia les axes de travail de la conférence. Il signale que les acteurs de la psychiatrie devraient se pencher sur l'organisation des urgences, la prise en charge des âgés, les liens avec la médecine générale et les problématiques liées au logement.
Edité par LV avec AFP le 25 octobre 2013 JUSTICEQuatre-vingt trois retraités et salariés de la Monnaie de Paris à Pessac (Gironde) attaquent leur employeur aux prud'hommes pour réclamer une indemnisation du "préjudice d'anxiété" lié à l'exposition à l'amiante.
Ils attaquent leur employeur aux prud'hommes car ils ont vécu dans la peur qu'on leur diagnostique une maladie liée à l'amiante à laquelle ils ont été exposés pendant leur travail. Quatre-vingt trois ex-salariés et salariés de la Monnaie de Paris à Pessac, en Gironde, réclament une indemnisation pour "préjudice d'anxiété".
Le gouvernement a annoncé qu'il projetait, dans le cadre du futur projet de loi l'habilitant à légiférer par ordonnances pour simplifier le droit et les procédures, d'alléger ou de supprimer les "contraintes non nécessaires" dans le cadre de la loi de 2007 sur la protection des incapables majeurs.
À l'occasion des questions orales au Sénat ce 29 octobre, le sénateur UMP de la Manche, Philippe Bas, a interpellé le gouvernement sur l'engorgement des services judiciaires, avec nombre de dossiers en attente, dans le cadre de la loi du 5 mars 2007 sur la protection des incapables majeurs. Depuis cette loi, le Code de l'action sociale et des familles (CASF) prévoit que "lorsqu'ils sont publics, les établissements qui hébergent des personnes adultes handicapées ou des personnes âgées et dont la capacité d'accueil est supérieure à un seuil fixé par décret sont tenus de désigner un ou plusieurs agents" comme mandataire judiciaire des majeurs protégés (MJMP). En gestion directe, le directeur peut soit désigner un ou des MJPM au sein de l'établissement - en évitant les conflits d'intérêt -, créer un service ad hoc ou mutualiser ce service avec d'autres établissements (lire notre article ci-contre).
L'hôpital de jour de psychothérapie est basé en centre-ville de Boulogne-sur-Mer. Il propose des activités comme des cours de cuisine par exemple.
Les services de psychiatrie des hôpitaux restent encore aujourd'hui sous le coup des clichés et des incompréhensions. Pourtant, les patients viennent de milieux et d'univers très différents dans lesquels chacun de nous peut se retrouver ou retrouver un proche.
L'accueil de jour de la rue de la Paix à Boulogne peut être une alternative à l'hospitalisation et à l'enfermement. Rencontre avec une équipe passionnante et passionnée... EURdes locaux encore flambants neufs pourtant inaugurés en 2006. L'accueil de jour du service de psychothérapie de Boulogne se situe en plein centre ville, à deux pas du lycée Mariette et n'a rien d'un « hospice ».
Les parents du jeune handicapé témoignent de la difficulté d’avoir une place en stucture d’accueil et jugent les autorités hypocrites.
En ce moment, Elias fait une fixation sur Astérix. Il regarde le DVD en boucle et ce sera comme ça jusqu’à ce qu’il soit rayé, prévient son père. Elias a 15 ans, mesure 1 m 95, pèse 140 kg et chausse du 49. «C’est vrai qu’il a un gabarit hors normes. Mais si on enlève ça, quand on le voit, on ne se doute pas qu’il est handicapé», poursuit le père, Driss Hamdaoui. Il tient à ce que son nom figure en toutes lettres, dans l’espoir que cela fasse avancer son dossier.
Les 43èmes journées de l'ECF sont lancées ! Elles auront pour thème "Les traumatismes dans la cure analytique. Bonnes et mauvaises rencontres avec le réel".
Il y a une théorie spontanée du traumatisme. Ce qui ne pouvait arriver, est arrivé. Impensable ! Inimaginable ! Insupportable! Trop.
Que propose alors la psychanalyse ? Elle considère que le trauma a bien eu lieu, qu’il a modifié le sujet et qu’il se présente comme l’envers d’un acte. C’est pourquoi elle choisit de s’en enseigner. Dès la naissance de la psychanalyse, les analystes, Freud le premier, ont dû en effet se rendre à une évidence clinique: la réalité psychique ne coïncide aucunement avec la réalité objective, factuelle ou de discours.
texte adopté par la fabep (fédération des associations belges de psychanalyse) fbpv (federatie van belgische psychoanalytische verenigingen) ce 20 octobre 2013
Une règlementation de la psychothérapie dans le cadre d’une loi sur la santé mentale est en préparation. Elle englobe la psychanalyse. Nous psychanalystes et amis de la psychanalyse, ou simplement reconnaissant ce qu’elle a apporté à la culture, demandons avec insistance que les structures institutionnelles qui ont jusqu’à présent permis et assuré la transmission de cette discipline ne soient pas mises en péril par la règlementation qui se prépare, ceci afin que la spécificité de la psychanalyse soit prise en compte. Celle-ci est une discipline à part entière.
PAR ROLAND GORI PROFESSEUR ÉMÉRITE DE PSYCHOPATHOLOGIE CLINIQUE, UNIVERSITÉ AIX-MARSEILLE (1) ET THIERRY PATRICE MÉDECIN, PROFESSEUR DE PHYSIOLOGIE, CHRU NANTES (2)
Parmi les grandes messes de la rentrée, le classement de Shanghai des universités et ses génuflexions… Alors que le mot d’ordre de l’ancien président de la République était d’évaluer tout et tous, tout le temps et que le nouveau lui emboîte le pas, les évaluations, dont celle de Shanghai est le modèle, demeurent toujours aussi vaseuses. L’évaluation d’héritage est aussi un cas d’école à en juger par la cérémonie tenue le 17 octobre 2013 au siège de l’UMP. Peut-être faudrait-il de même évaluer l’enthousiasme que les politiques évaluatives françaises suscitent parmi les enseignants-chercheurs et les étudiants ? Pourtant sans protocoles standardisés, sans benchmarking, sans experts et sans notations, les élections se chargent de l’évaluation citoyenne des élus. L’évaluation à tout-va et sa culture quantitative des résultats ne seraient-elles qu’une manière de paraître donner des ordres en exemptant ceux qui les donnent, en pérennisant l’ordre établi par des experts dont la médiocrité n’a bien souvent de comparable que la suffisance ? L’évaluation est la croyance mystique dans la représentation de tout par un nombre, permettant d’accéder à la connaissance absolue de l’univers et de soi. L’évaluation tend à devenir une nouvelle technique de confession et d’aveu propre à la religion du marché, dont font partie les sondages d’opinion.
De plus en plus de salariés sont aujourd'hui confrontés à des organisations du travail changeantes, des modes de reconnaissance instables et des déséquilibres entre vie professionnelle et vie privée, qui génèrent de l'incertitude au quotidien et bouleversent leurs repères professionnels.
Le cinéma a mis en lumière des femmes, devenues de nouveaux modèles d’identification. Les actrices ont incarné sur l’écran ces héroïnes de fiction qui bousculent les traditions et ouvrent ainsi des espaces de liberté. Le cinéma a ce pouvoir de magnifier leur visage, leur regard, leur corps et leurs gestes, en leur tendant un miroir, sollicitant le désir des hommes mais créant aussi chez les spectatrices le désir de leur ressembler. Dès sa naissance, il est en phase avec cette époque où les femmes commencent à vouloir s’approprier leur destin et écrire leur histoire.
Exclus de partout, les S.D.F. se tiennent pourtant au coeur de la cité. À l'ère de la surconsommation, ils donnent à voir ou à imaginer un dénuement à la fois insupportable et fascinant. Et si cette détresse réelle ou supposée cachait autre chose? Quelque chose bien moins du côté du besoin que du désir? À partir d'une expérience de quatre ans au Samu Social de Paris, l'auteur ouvre à un autre regard sur les S.D.F.. Son approche psychanalytique de l'errance sociale invite à redécouvrir l'originalité et l'actualité de la pensée lacanienne.
Malgré l’existence de problématiques qu’elles ont en partage, autour notamment du concept de vérité, et l’existence de débats qui les ont historiquement opposées, psychanalyse et déconstruction sont rarement articulées l’une à l’autre ; la question de leurs relations, complexes, obliques et tendues, mérite d’être posée.
Jacques Derrida CC Flickr / Ben Oswest
Un séminaire d'Isabelle Alfandary, enregistré par le Collège International de Philosophie, le 2 octobre 2013.
Ce texte a été écrit par Jocelyne Choisnet à l'occasion de la série de débats organisée à Niort, les 16, 18, 19 octobre sur le thème "Peut-on encore sauver la psychiatrie".
En tant que psychologue clinicienne, orientée par la psychanalyse lacanienne, comment témoigner, prendre la parole, dire sur ce que je constate dans le monde de la psychiatrie ?
C’est d’abord une mutation très insidieuse dans les pratiques de soins, dans leurs conceptions. C’est aussi tout un état d’esprit qui se transforme dans la politique hospitalière en s’orientant vers un discours entrepreneurial. Mais ces dernières années, il y a un effet de précipitation impulsée par de nouvelles réformes, lois, ainsi que dans la mise en place de nouvelles méthodes de prise en charge du patient. Ces méthodes s’orientent essentiellement sur la dimension comportementale du sujet comme les thérapies brèves, les TCC, l’éducation thérapeutique, le programme de soin…
Ma crainte, à plus ou moins long terme est que ces nouvelles méthodes viennent supplanter progressivement la clinique que nous défendons. Nous, - car je ne suis pas la seule à le penser et le dire, - voyons s’édifier une sorte de tour de Babel où s’entrecroisent les discours et qui fait vaciller le bon sens clinique. Le risque de faire voler en éclat la valeur accordée à la parole et à la singularité des patients que l'on rencontre : ce sont ces occurrences que je considère comme centrale et qui vont orienter mon propos.
La psychiatrie à La Réunion subit des critiques. Il y aurait un manque de psychiatres, de lits et de services pour soigner nos malades. L'ARS reconnaît une certaine déficience, qu'elle tente de combler, notamment avec la nouvelle clinique privée Les Flamboyants Sud, ouverte à Saint-Pierre en 2012.
Hier, nous vous relations le cas d'une personne, avec une déficience mentale, qui terrorisait une résidence de Saint-Denis (lire ici). L'occasion d'interroger l'ARS sur la capacité des services à prendre ces personnes en charge à la Réunion.
"Nous sommes inférieurs à la moyenne nationale, avoue Etienne Billot, responsable du pôle "Offre de soins" à l'ARS OI (Agence de santé de l'Océan Indien). Avec 115 psychiatres à La Réunion, il nous faudrait un tiers de plus pour atteindre la moyenne".