L'engouement pour l'enseignement en ligne (en particulier les "massive open online courses", ou MOOC) s'est traduit récemment par le lancement d'une plate-forme nationale, "France université numérique", par le gouvernement, dans le but de rattraper le retard français en la matière.
Certains proclament déjà que la France risque de rater la plus grande révolution de l'enseignement depuis Gutenberg. Mais l'accusation semble prématurée, tant les premières expériences sont à la fois récentes et ambiguës, et tant l'histoire nous enseigne que la technologie ne suffit pas à bouleverser la pédagogie.
L'argument en faveur des cours en ligne est d'abord technologique : grâce à Internet, des vidéos articulées à des exercices en ligne, aux corrections largement automatisées, devraient mettre les cours des plus grands savants à la portée de tous.
Or Internet n'est pas la première révolution technologique qui provoque de tels espoirs – ni même qui connaisse de tels succès initiaux : l'imprimerie, la poste, la radio, la télévision éveillèrent chacune en leur temps le rêve d'une démocratisation de la science.