5 juillet 2013
(Photo CC Masterplaan)
Depuis plusieurs siècles, une société matriarcale s’est développée sur cette terre estonienne. Aux hommes, la pêche ; aux femmes, la politique et la défense des traditions.
«Notre plus grande peur, c’est d’être envahis par les touristes. Déjà, des Allemands sont venus l’été dernier. Ils ont fait un barbecue et bu des bières, qu’ils ont ensuite jetées sur la plage… Ça me dégoûte.»Oie Vesik ne décolère pas. Chaque été, le gouvernement estonien, en mal de liquidités, promeut à outrance Kihnu, petit confetti de terre situé dans le golfe de Riga. Partout dans le pays, les dépliants touristiques et les cartes postales montrent des femmes en side-car. Si quelques-uns de ces engins ont bien été récupérés aux Soviétiques, rares sont les femmes qui parcourent l’île sur ces montures vrombissantes. Ce n’est que pur folklore et cela irrite Oie au plus haut point : «C’est notre propre pays qui creuse notre tombe. Nous n’avons pas du tout besoin de ça.» Mais pourquoi donc Tallinn, la capitale de l’Estonie, vend-elle une telle image des femmes locales ?