Il y a celui qui enfile ses baskets au lieu d'aller déjeuner, celle qui prétexte une réunion matinale pour allumer son tapis roulant aux aurores ou encore ce couple qui, chaque jour, compare ses performances. Ils courent. Plusieurs fois par semaine. L'œil rivé à leur cardio-fréquence-mètre. Au poignet, sur un smartphone ou sous le pied, ce gadget mesurant les battements du coeur pendant l'effort est devenu indispensable dans la panoplie du coureur moderne.
Il faut se poster à l'entrée d'un parc pour faire ce triste constat : où sont passés les sportifs du dimanche, avec leur vieux jogging et leur foulée chaotique ? Même ceux qui débutent courent avec l'attirail complet, nous dit-on chez Le Pape, la mecque du marathonien à Paris. Gainés dans des textiles techniques et hors de prix, on les voit s'entraîner avec le sérieux d'un participant au marathon de New York.
Nuance sémantique, la France ne court plus, elle "run", comme 36 % des Européens en 2011. Et pas vraiment en dilettante. Dans une étude à paraître à la rentrée, l'Institut national du sport de l'expertise et de la performance (Insep) comptabilise près de 10 millions de pratiquants en France, dont 20 % courent au moins à trois reprises chaque semaine. Une mode qui vire parfois à l'obsession. Ceux qui ne peuvent plus s'en passer viennent alors grandir les rangs de ces dépendants au sport, qui souffrent d'un mal désormais reconnu par l'Organisation mondiale de la santé sous le nom de bigorexie.
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