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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 11 juillet 2013

La Nouvelle-Zélande va légaliser certaines drogues de synthèse

Cette semaine, la nouvelle loi sur les substances psychoactives arrive en 3ème et dernière lecture à l'Assemblée Nationale néo-zélandaise. Cette loi doit permettre de légaliser certains « legal high », ces nouveaux produits de synthèse créés pour imiter les effets des drogues illicites et échapper à tout contrôle.
Selon le rapport mondial sur les drogues 2013, alors que les drogues traditionnelles telles que l'héroïne ou la cocaïne sont stables, la consommation de nouveaux produits de synthèse (NPS) se répand sur tous les continents. Les États membres de l’ONUDC en ont signalé 251 mi-2012 contre 166 fin 2009 soit une augmentation de plus de 50 %. Le nombre de NSP a, pour la première fois, dépassé le nombre total de substances sous contrôle international (234). Il nous faut prendre la mesure de ce qui est entrain de débuter, et pour cela nous rappeler l’histoire des drogues, leur apparition, celle du café, celle du tabac ou leur transformation, comme celle de l’héroïne avec l’invention de la seringue et les progrès de la chimie. Nous sommes probablement à l’orée d’une nouvelle page de cette histoire, qui se fera avec les réseaux sociaux, le livre électronique, avec le streaming des sons et des images, avec l’e-cigarette, etc…

Les 100 ans de la Colombière : un siècle de psychiatrie

L'Hôpital de la Colombière célèbre son centenaire en cet été 2013. L'histoire de cet établissement, anciennement appelé « Font d'Aurelle », est étroitement liée à celle de la psychiatrie. Aujourd'hui, plus d'asile relégué mais un centre inscrit dans son environnement urbain. Et pour témoigner de cette évolution une programmation qui alterne exposition, conférences scientifiques et littéraires et projection-débat.
Les montpelliérains sont invités à découvrir les bâtiments rénovés en 2006 et les nouveaux espaces ouverts sur le parc... Le centenaire de la Colombière offre aussi aux équipes l'occasion de présenter la nouvelle réalité de la psychiatrie et son avenir à travers les recherches menés dans les laboratoires Inserm.

mercredi 10 juillet 2013

Madame George Noëlle Châtelet

Il y a ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas. La présence des morts en nous, communément appelée esprits, fantômes, apparitions, divise selon les sensibilités, les cultures, les religions.
Ces corps immatériels, Jean-Marc, médecin, psychiatre et psychanalyste, par principe rétif aux phénomènes occultes, les croise à contrecœur. Prisonnier malgré lui des filets de sa « déraison », dans la maison de George Sand à Nohant, il bascule.

Urgences de l'Hôtel-Dieu : le chef du SMUR démis de ses fonctions

Le Monde.fr avec AFP | 


L'Hôtel-Dieu, plus vieil hôpital de Paris, veut devenir une structure "du XXIe siècle", qui accueillerait des patients à la journée. Les urgences seront fermées.
L'Hôtel-Dieu, plus vieil hôpital de Paris, veut devenir une structure "du XXIe siècle", qui accueillerait des patients à la journée. Les urgences seront fermées. | CC / Lionel Allorge

Un médecin urgentiste, le Dr Gérald Kierzek, à la pointe de la lutte contre la fermeture du service des urgences de l'Hôtel-Dieu, le plus vieil hôpital de Paris, a été démis de ses fonctions de chef du SMUR [service médical d'urgence et de réanimation] , a annoncé lundi 8 juillet la CGT.
"J'ai été démis de ma responsabilité médicale du SMUR par une lettre recommandée du chef des urgences, le professeur Bertrand Renaud. Je reste médecin hospitalier, médecin de base", a-t-il expliqué.
"ON ME SANCTIONNE POUR DES RAISONS POLITIQUES"

Cette décision est un nouvel épisode des tensions qui règnent autour de la fermeture, prévue le 4 novembre, des urgences de cet hôpital historique, situé près de la cathédrale Notre-Dame. La remise aux normes de ce service serait trop coûteuse, selon la direction de l'AP-HP, qui veut transformer l'Hôtel-Dieu en hôpital universitaire et y transférer le siège du groupe hospitalier.

Hélène Marie sera la nouvelle conseillère santé de la ministre en charge des Personnes handicapées

Selon un arrêté paru ce 9 juillet au Journal officiel (JO), Hélène Marie est nommée, à compter du 1er août prochain, conseillère "établissements et services, santé, budget" au cabinet de la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion, Marie-Arlette Carlotti. Hélène Marie est actuellement chargée de mission au Pôle "programmation de l'offre de services" à la Direction des établissements et services médico-sociaux (ESMS) de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA).

Il est logiquement mis fin, à compter de la même date, aux fonctions de Nicolas Durand, l'actuel conseiller "établissements et services, santé, budget", appelé à d'autres fonctions, précise l'arrêté. Nommé en juin 2012 au cabinet de la ministre (lire notre sujet du 06/06/2012), Nicolas Durand, énarque, était jusqu'alors Inspecteur général des affaires sociales (IGAS), avancé en novembre 2011 au grade d'inspecteur de première classe.
Caroline Cordier

Psychiatrie et prison : un rapprochement est-il possible ?

Après Bron (près de Lyon), Toulouse et Nancy, une quatrième Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) a ouvert à Seclin il y a dix jours. Elle a été inaugurée lundi et accueille déjà une dizaine de détenus souffrant de problèmes psychiatriques. Ces « hôpitaux-prisons » sont loin de faire l’unanimité dans le milieu hospitalier. Celui de Seclin comporte soixante lits, un chiffre dérisoire au regard du coût de l’opération. Mais lundi, la prise en charge du détenu était sur toutes les lèvres.


Inauguration du nouveau centre de détention médicalisé de Seclin. PHOTO Max ROSEREAU.
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Lundi, à Seclin, on était loin des critiques émises en 2010 lors de la construction de la première UHSA, près de Lyon. À l’époque, les professionnels de santé voyaient d’un mauvais œil ce rapprochement entre deux mondes, celui de la santé et du pénitentiaire. Ils craignaient également pour leur sécurité. Trois ans plus tard, la situation a bien évolué.

Les plus de 70 ans affichent leur bonheur

LE MONDE | Par 
Les personnes âgées de 70 ans et plus sont très majoritairement heureuses et ne veulent pas être un poids pour leurs familles. Ce sont les principaux enseignements de l'enquête d'opinion de l'Observatoire de la révolution de l'âge réalisé par ViaVoice pour Le Monde, Harmonie Mutuelle et France 2 et publiée mardi 9 juillet.
Cette étude, pour laquelle deux échantillons de plus de 1 000 personnes (les plus de 70 ans d'un côté, les 40-70 ans de l'autre) ont été interrogés, porte sur le ressenti des personnes âgées sur leur vieillissement, entre liberté inédite et crainte de la dépendance. Elle propose également un regard croisé avec la génération de leurs enfants.
Pour une majorité de sondés, c'est aux pouvoirs publics d'assurer la prise en charge des personnes âgées.

Les femmes ont une longévité supérieure de 6 ans à celle des hommes





"Parmi les retraités nés en 1942 et résidant en France, les femmes peuvent espérer vivre 6 ans de plus que les hommes", indique la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) dans un rapport intitulé "Espérance de vie, durée passée à la retraite". La France est marquée par des inégalités sociales de mortalité prononcées qui néanmoins ont tendance à s'atténuer avec l'avancée en âge. Ainsi, les retraités cadres vivent en moyenne 3 années de plus que les ouvriers*. L'écart entre les cadres et les professions intermédiaires est estimé à 2 ans. En revanche, une ancienne ouvrière peut espérer vivre plus longtemps qu'un homme ayant été cadre. À noter par ailleurs que les femmes partent en retraite plus tard (61 ans contre 60 ans pour les hommes). Et parmi les femmes, les anciennes cadres font falloir leur droit plus tôt que les anciennes ouvrières. Ainsi, l'écart d'espérance de vie à 55 ans entre ces deux catégories est généralement de 2 ans et demi et celui de durée de retraite atteint facilement les 3 ans.

Mauvaise voix

LE MONDE | Par 

Il avait 21 ans quand il est entré "dans le monde des voix". C'était il y a dix ans. La maladie a commencé par une grave dépression. Nicolas faisait un DEUG de maths. Dans son groupe d'amis, chacun avait une petite amie. Pas lui. Il a pensé que c'était ça, la cause de son mal-être. Mais la dépression s'est aggravée. Le jeune homme avait l'habitude de fumer des joints quand les voix ont fait leur apparition. Il a appris ensuite que ce n'était pas un hasard : le cannabis sert souvent de déclencheur. Nicolas a alors "basculé dans un univers inconnu" dont il n'est jamais vraiment sorti. Par moments, il "se sent bien face au tourment" que lui procurent ces voix. Ces "compagnes de solitude" peuvent se montrer "paisibles" ou, au contraire, "cruelles" et même "despotiques". Dans ces cas-là, elles tentent de lui dicter sa conduite et elles "tapent dur""T'es pas un homme !", ricanent-elles, en lui lançant des défis. Sa souffrance psychique est alors inimaginable.
Se plaindre ? Nicolas n'y pense pas. Voilà longtemps qu'il côtoie "les sphères de la folie""De temps en temps, les voix font tellement de bruit dans ma tête que j'ai du mal à penser", dit-il. Très grand, mince, l'allure sportive, le visage émacié, presque christique, le jeune homme s'exprime avec facilité. Une grande humilité aussi. Lui qui était promis à un brillant avenir de chercheur en mathématiques, lui dont les amis d'enfance soulignent l'intelligence, la culture et la sensibilité, attend aujourd'hui d'être reconnu comme handicapé. Longtemps, il a refusé cette étiquette. A présent, il la réclame, dans l'espoir d'obtenir un emploi adapté à sa maladie. "J'ai été diagnostiqué psychotique", dit-il. Nicolas tient à ce terme générique, qui englobe les maladies mentales caractérisées par des pertes de contact avec la réalité. "Si tu dis que tu entends des voix, tu es aussitôt classifié schizophrène, ce que je ne suis pas", tranche-t-il.
Pendant des années, Nicolas a "joué avec le traitement".

mardi 9 juillet 2013

Les ex-hôpitaux locaux se métamorphosent lentement en EHPAD

L'Association nationale des hôpitaux locaux (ANHL) rend publique une étude qui met en lumière l'inexorable transformation de ces établissements sanitaires en EHPAD. L'ANHL lance un cri d'alarme à l'intention des pouvoirs publics.
"Nous déplorons une disparition à bas bruit de nos hôpitaux locaux",dénonce Dominique Colas, président de l'Association nationale des hôpitaux locaux (ANHL). À l'appui de son cri d'alarme, un rapport, réalisé par le cabinet Adysta, sur l'évolution de la situation des hôpitaux locaux, entre 2004 et 2011. En sept ans, quelque 44 hôpitaux locaux ont disparu : 42 ont été transformés en EHPAD (par reconversion de lits USLD en lits EHPAD), un ex-hôpital local est devenu un établissement médicosocial, et un hôpital local a stoppé son activité. "On a supprimé 600 lits de médecine dans les hôpitaux locaux, c'est énorme, c'est comme si l'on avait rayé de la carte un CH de référence.  Nous sommes passés incidemment du sanitaire au médicosocial. Avoir des lits de médecine permettait d'hospitaliser les personnes âgées au plus près du domicile des patient, et de soigner avec les médecins généralistes. La transformation des hôpitaux locaux participent ainsi de la création des déserts médicaux", dénonce Dominique Colas. Toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne : selon le rapport du cabinet Adysta, "les plus fortes diminutions sont enregistrées dans les régions Rhône-Alpes (-10), Alsace (-5), Pays de la Loire (-5), Centre, Bourgogne, PACA (-4)".

Dépenses maladie : le plan de la CNAM pour économiser 2,5 milliards d’euros en 2014 !

Le couperet vient de tomber. Après avoir établi, la semaine dernière, undiagnostic détaillé sur les gisements d’économies en matière de dépenses maladie, la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) expose aujourd’hui une batterie de propositions chiffrées, poste par poste, pour respecter à tout prix unONDAM de 2,4 % l’an prochain.
Très attendues, ces recommandations représentent une économie massive de 2,48 milliards d’euros par rapport à la croissancetendancielle des dépenses. Elles vont inspirer le gouvernement qui prépare le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (2014). Voilà ce que suggère la CNAM.

Des EMS refusent d'appliquer la loi sur le suicide assisté

Six mois après l'entrée en vigueur de la nouvelle législation cantonale, neuf personnes ont mis fin à leurs jours en faisant appel à Exit. Mais certains établissements mettent les pieds au mur.

Depuis le 1er janvier 2013, date de l’entrée en vigueur de la loi vaudoise sur le suicide assisté, septante-sept personnes ont fait appel à Exit. Un chiffre à peine supérieur à l’an dernier. Neuf d’entre elles ont mis fin à leurs jours entre les murs d’un hôpital ou d’un EMS. «La loi est très bénéfique. Les établissements sont désormais plus ouverts à notre venue. Ils savent que c’est totalement légal et transparent, analyse le Dr Jérôme Sobel, président d’Exit Suisse romande. Nous avons eu un premier cas dans une unité de soins palliatifs d’un hôpital. Nous avons même aidé un couple en EMS qui souhaitait partir ensemble. Avant la loi, cela aurait été tout simplement impossible.»
Accompagnatrice pour Exit, Suzanne Pletti tire un bilan mitigé des six premiers mois de la loi vaudoise. «Ce qui est positif, c’est que les institutions sont demandeuses d’informations et nos adhérents sont rassurés d’avoir des droits. Mais notre arrivée dans certains établissements fait encore grincer des dents. Et ce n’est pas facile pour nous d’être perçus parfois comme des assassins.»
La riposte se prépare
Un noyau dur n’en démord toujours pas. Malgré la loi. 


Crise de confiance

Faisant les frais des lacunes de la réforme LMD, les étudiants en soins infirmiers ne sont pas toujours accueillis à bras ouverts dans les services. Par Christine Bonnici, IDE en réanimation à Marseille.  Attendue avec impatience par les infirmiers, la réforme LMD soulève, pourtant, de nouvelles  problématiques liées à l’encadrement des futurs professionnels. Avec le nouveau référentiel, l’enseignement théorique des étudiants en soins infirmiers (ESI) n’est plus structuré autour des « appareils » (cœur, poumons, reins…), comme avant, mais autour de compétences « cœur de métier » ou « transverses », communes à certaines professions paramédicales.

Tshikapa: les infirmiers en grève réclament 3 mois d’arriérés de la prime juillet 6, 2013

Un groupe d'infirmières d'un hôpital de la RDCUn groupe d'infirmières d'un hôpital de la RDC
Les infirmiers de Tshikapa (Kasaï-Occidental) sont en grève sèche depuis cinq jours pour réclamer le paiement de trois mois d’arriérés de la prime de risque. Cette situation ne permet pas aux patients d’accéder aux soins dans les hôpitaux publics de ce district sanitaire. Des sources concordantes indiquent que la situation est la même dans tous les trois grands hôpitaux de Tshikapa où des patients disent être abandonnés à leur triste sort.

lundi 8 juillet 2013

La barbe ne fait pas le philosophe... aller à la plage, si !

Le Monde.fr | Par 
| MASSIMO VITALI
A la plage, tout est question de regards, ou plus exactement de décentrements de regards. Rien ne semble être vu ni vécu comme ailleurs – le temps se dilate, l'espace s'ouvre sur l'horizon, les corps se libèrent. Cette autre perception du monde et de la vie a-t-elle une quelconque réalité ou n'est-elle qu'un simple mirage ?

L'hypothèse qu'un authentique changement de regard sur la réalité advient quand on se trouve à la plage semble trouver son incarnation la plus parfaite dans l'appréhension qu'on s'y fait de la nudité. Si se dénuder est un geste à forte charge érotique dans l'intimité d'une chambre à coucher, provocateur, voire politique (et dangereux selon les pays) en milieu urbain, s'exposer en Bikini rikiki ou les seins nus sur une plage est aujourd'hui quelque chose de banal et de neutre. Certes, certains"aime[nt] regarder les filles qui marchent sur le plage", mais l'œil des plagistes se tient globalement bien. Tout se passe comme si, dans ce contexte, il était éduqué à éviter de voir ce qui l'offusquerait ou l'exciterait autrement. "Le lieu sert (...) de mode d'évaluation de la nudité : incongrue et choquante dans certaines situations, elle est ordinaire et quotidienne dans d'autres", écrit ainsi la géographe Francine Barthe-Deloizy dans saGéographie de la nudité : être nu quelque part. La plage serait ainsi moins une "hétérotopie" (néologisme forgé par le philosophe Michel Foucault pour désigner un "espace [topos] autre [heteros]", un lieu comme nulle part ailleurs) qu'un endroit qui rend autre, autant celui qui regarde que celui qui est regardé.

De l’analyse textuelle à la compréhension de l’ADN et du cerveau…

Qu’est-ce qu’un “langage”? Comment reconnaître le signal du bruit ? L’ADN, les oeuvres littéraires, les connexions neuronales possèdent-ils une structure commune qui peut être soumise à la même analyse et donc être considérée comme du “texte”? On trouve parfois des études sur des sujets marginaux, peu connus, qui pourtant apparaissent comme des avancées vers les réponses à ces questions fondamentales. C’est le cas du travail de Marcelo Montemurro sur lemanuscrit Voynich, relaté par le New Scientist.
Marcelo Montemurro n’est pas un spécialiste de la cryptographie et des livres anciens. C’est un neuroscientifique. La plupart de ses publications portent des titres poétiques, comme “Relations des propriétés dynamiques et fonctionnelles des neurones intrinsèquement activés” (ou quelque chose comme ça). C’est pourquoi il est étonnant de voir ce chercheur se pencher sur un tel texte.
Le manuscrit Voynich, ce livre étrange, est l’une des plus grandes énigmes littéraires de tous les temps. Il a fait rêver plus d’un Indiana Jones en herbe. Il s’agit d’un manuscrit rédigé dans un alphabet inconnu qu’il n’a jamais été possible de déchiffrer. A coté de ces écrits mystérieux, on trouve des illustrations assez bizarres de plantes, de constellations et des images qui se rapprochent de celles des écrits alchimiques.
En 1912, un collectionneur bibliophile, Wilfrid Voynich, fait l’acquisition de l’ouvrage. Inclus, une lettre datant de 1666 adressée à Athanasius Kircher, qui contiendrait la première mention historique du manuscrit. Kircher était un jésuite d’une culture étonnante, fasciné par les civilisations antiques. On lui attribue aussi l’invention de la lanterne magique, et donc de la première forme de cinéma, mais cela est contesté. Officiellement, le livre aurait appartenu à Roger Bacon (ne pas confondre avec Francis, le philosophe, et encore moins avec l’autre Francis, le peintre), ce moine et érudit du Moyen Age, était expert dans les sciences du moment, occultes ou non (à l’époque, de toute façon, toutes les sciences étaient plus ou moins occultes). La lettre nous explique que le manuscrit aurait été acquis par l’empereur Rodolphe II, lui-même grand amateur de magie et d’alchimie, pour la “modique” somme de 600 ducats (environ 50 000 euros actuels). On ignore le nom du vendeur. On a soupçonné John Dee, autre grande figure du romantisme occulte de la fin de la Renaissance, mathématicien et cryptographe de première classe, astrologue de la reine Elizabeth, inventeur de l’expression Empire britannique et espion à ses heures. Il signait du sigle 007 ses lettres à la reine – ça ne s’invente pas !
On n’en sait pas beaucoup plus sur l’origine réelle du manuscrit. Les datations au carbone 14 nous apprennent que le papier utilisé aurait été fabriqué vers 1400, mais cela ne signifie pas que le texte et les illustrations n’ont pas été rajoutés bien plus tard.
Depuis 1912, beaucoup se sont attelés à l’étude du manuscrit, nombreux sont ceux qui ont cru en avoir trouvé la clé, mais tous se sont cassé les dents. Outre Roger Bacon, auquel on l’a probablement faussement attribué, on a soupçonné une multitude d’auteurs : Voynich lui-même (qui aurait donc aussi rédigé la pseudo lettre à Kircher), Dee, ou plus exactement son “médium”Edward Kelley alchimiste qui n’aurait pas manqué de compétences de faussaire, d’autres encore, moins connus…

Le mystère Voynich

Une page du manuscrit Voynich
Mais que signifie le Voynich ? Quel langage cache ce mystérieux alphabet ? Latin ? Langue “exotique” comme le chinois ? Pseudo égyptien ? Idiome artificiel ? A ma connaissance, le klingon et l’elfique comptent parmi les seules solutions à n’avoir pas été envisagées…

Reste l’autre hypothèse : le manuscrit Voynich est un grand n’importe quoi. Il n’a aucune signification. C’est un pur canular, fabriqué de toutes pièces, pour soutirer 600 ducats à ce grand benêt de Rodolphe II.
Il existe bien sûr déjà des analyses statistiques du contenu du Voynich. Elles révèlent une certaine régularité de fréquence dans les lettres et les mots utilisés, ce qui a été considéré pendant longtemps comme la preuve que le document n’était pas un pur galimatias. On pourra objecter que le codex Séraphinianus, autre texte écrit dans un alphabet incompréhensible, rédigé par l’artiste Luigi Serafini, mais sans prétention autre qu’artistique, semble montrer qu’il est possible de créer un fake de ce genre. Mais surtout, cette thèse a été démontée en 2004 par Gordon Rugg, qui a montré qu’en utilisant une technologie déjà bien connue à la Renaissance, la grille de Cardan, il était possible d’écrire un pseudo-texte dénué de sens, mais possédant les apparences et la complexité d’un message réel.
Les travaux de Montemurro relancent le débat. Comme les analyses précédentes du manuscrit, ils reposent sur la théorie de l’entropie : rappelons que ce qui est inattendu possède plus de sens que ce qui ne l’est pas. Un texte purement aléatoire ne possède aucune redondance. L’information est partout. Un texte complètement redondant comme ababababab est aisément prévisible, mais contient un degré d’information très faible. Un “vrai” message possède donc un rapport signal/bruit équilibré, il se trouve, comme le dit le biologiste Henri Atlan, quelque part “entre le cristal et la fumée”.

dimanche 7 juillet 2013

Mes ados conquérants

LE MONDE | Par 
Un léger sentiment d'imposture. Le voyage scolaire a-t-il été pédagogique ? A-t-il seulement été scolaire ? La présence de deux profs et d'une classe est-elle une garantie ? Juré, toute l'année, nous avons bien travaillé. Rien de ce qui concerne la tapisserie de Bayeux ou Guillaume le Conquérant ne nous est étranger. La caution pédagogique versée, nous avons pu partir. Intellectuellement, nous sommes irréprochables. Le problème, ou l'avantage, c'est qu'un voyage scolaire n'est pas qu'un déroulé savant dans l'espace et le territoire, ce n'est pas une traversée intellectuelle motorisée.
Qu'espère-t-on au juste, en partant avec une classe de 5e, de Paris à Hastings, par Falaise, Bayeux et Brighton, sur les traces de Guillaume le Conquérant ? Une reconquête morale de la perfide Albion ? Une prise de conscience historique ? Un enracinement des connaissances ? Une exploitation mobile (car, ferry, shuttle) du cours ? On comprend vite, avant même de partir, que le but sera dans le chemin, que la forme importera tout autant que le fond, qu'il y aura l'Histoire et les histoires, des documents et des sentiments. Un train peut en cacher un autre.
Les premiers symptômes sont apparus la veille du départ. Je pensais juridique, plus pédagogique. Ai-je le droit de donner un comprimé de Doliprane ? Peut-on se blesser avec un audioguide ? La menace est partout. Un noir nuage de responsabilités floues et incertaines, imprévisibles surtout, s'est installé. Je me rassure, il y a des valeurs sûres : je sais, à l'avance, que le premier soir, au Flunch d'Hérouville-Saint-Clair, dans le Calvados, nous aurons une cuisse de poulet, des légumes et de la glace. Avec un tel menu, rien de grave ne peut nous arriver, c'est du solide. Les élèves appréhendent, eux aussi. Ils savent que la préparation théorique a ses limites. On sent le poids de l'Histoire peser sur leurs frêles épaules : comment rechargeront-ils leur portable, sera-t-il possible de prendre une douche sur le bateau ?

Oui, à l'autonomie des hôpitaux publics

LE MONDE | Par 
Historiquement fondé sur la reconnaissance de l'autonomie des offreurs de soins, notre système de santé vit un mouvement de centralisation et d'inflation réglementaire. Cette situation est à la fois inédite et dangereuse, car jamais l'autonomie des acteurs de santé n'a autant été remise en cause.
Confrontés à la nécessaire maîtrise des dépenses publiques et inquiets du climat social au sein des établissements de santé, les gouvernants se sont employés à encadrer l'action des hôpitaux, à multiplier les procédures de contrôle.
Les agences régionales de santé (ARS) offrent une excellente illustration de ce phénomène : leur mission est de fixer les objectifs régionaux en fonction des besoins de la population. Mais elles doivent aussi accompagner les établissements et professionnels de santé qui seuls sauront trouver les solutions pour atteindre ces objectifs.

Nouvel hôpital de Carcassonne : le maire court-circuite Touraine en écrivant à Ayrault

Jean-Claude Perez, député-maire socialiste de Carcassonne (Aude) n’apprécie guère le silence de la ministre de la Santé sur la question du financement public du nouveau centre hospitalier de sa ville.
Depuis 2007, l’hôpital attend deux subventions de 3,3 millions d’euros et de 580 000 euros pour sa reconstruction sur un nouveau site. L’objectif est de répondre aux besoins des activités de plateau technique en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), et de permettre la sortie de terre d’un nouvel établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
« Ces subventions n’ont toujours pas été versées, déplore Christophe Fernandez, directeur de cabinet de Jean-Claude Perez, par ailleurs président du conseil de surveillance de l’établissement. Le nouvel EHPAD a été inauguré en mars dernier, l’hôpital le sera au printemps 2014, mais la situation financière est… un peu tendue. Nous avons alerté Marisol Touraine en janvier. Sans succès. »

Cappelle-la-Grande : une nouvelle unité d’hospitalisation de psychiatrie


PUBLIÉ LE 26/06/2013
Par MARION WATTIAUX
Le projet date de 2007 mais les travaux ont démarré cette année. Dans un souci de «psychiatrie au cœur des villes», l’EPSM des Flandres a posé la première pierre de la dernière relocalisation d’une unité de soin de Bailleul vers le littoral dunkerquois, qui devrait sortir de terre fin 2014.

La nouvelle structure de soins de proximité de l’EPSM des Flandres devrait ouvrir à la fin de l’année 2014 ou début 2015.LOCVDN


Le 19 juin, les équipes ont officiellement posé la première pierre du projet, avenue du Général-de-Gaulle. Puis, au Palais des arts, l’architecte Claude Debrock a présenté les différentes unités du bâtiment entièrement basse consommation (BBC) (voir ci-dessous). «C’est le couronnement de bien plus de 15 ans d’effort de toute une équipe, de porter le soin au cœur de la population, se réjouissait le Dr Abdennour Hamek, chef du pôle de psychiatrie G04. C’est aussi plein d’espoir et de crainte. Car, pour la première fois, nous quittons le cocon de Bailleul, rassurant et à la très longue histoire, pour nous installer dans une cité, une ville. »


L'optimisme paradoxal des habitants de zone urbaine sensible

LE MONDE | 
Par 
C'est "l'effet Cité rose", du nom de ce film récent qui met en scène un garçon de 12 ans racontant les bons et les mauvais visages de sa cité : on vit avec les problèmes de sécurité de manière quotidienne mais on s'adapte. L'étude "Perceptions et attentes des habitants des zones urbaines sensibles" commandée par le ministère de la ville à l'IFOP, ne dit pas autre chose : l'insécurité et la violence sont le "problème important" le plus cité (35 %) par les habitants des quartiers. Juste devant l'emploi.
Ils sont 30 % à avoir subi personnellement la violence sous forme d'une agression verbale et 13 % d'une violence physique, révèle l'étude réalisée du 13 au 19 mars par téléphone auprès de 803 personnes représentatives des ZUS. C'est parmi les plus précarisés que le phénomène est le plus prégnant.

En dix ans, le visage des sans-logis a changé

Le Monde.fr | Par 
Le chiffre est frappant : selon une enquête publiée par l'Insee mardi 2 juillet, le nombre de sans-domicile a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012. L'institut a recensé les personnes ayant fréquenté, au cours de la semaine précédant l'enquête, les services d'hébergement ou de distribution de repas des villes de plus 20 000 habitants pour parvenir à cet indicateur, qu'il a comparé avec une enquête menée voici onze ans.
Le chiffre de 50 % ne tient pas compte des changements de méthode entre les deux enquêtes. A périmètre exact, la hausse est de 44 %. Et en valeur absolue, l'Insee dénombrait en 2012 un total de 141 500 personnes, soit 81 000 adultes et 30 000 enfants qui ont eu recours à l'hébergement d'urgence ou à des distributions de repas, 8 000 sans-domicile des communes rurales et des petites agglomérations et 22 500 personnes en centres d'accueil pour demandeurs d'asile. Ce qui ne représente sans doute pas la totalité des sans-domicile français, mais permet d'en donner un ordre de grandeur. 
HAUSSE FORTE DU NOMBRE DE SANS-DOMICILE ÉTRANGERS
Plus d'un tiers (38,6 %) de cette population sans domicile adulte est étrangère (25,4 % sont francophones et 13,2 % non francophones), et encore l'Insee ne compte-t-elle pas, dans son enquête, les 22 500 personnes des centres d'accueil pour demandeurs d'asiles. Un peu moins nombreux, les adultes sans domicile français représentent 34,3 % du total. L'Insee n'a pas spécifié la nationalité des enfants.

Enquête santé : les comportements à risque augmentent chez les étudiants

 02/07/2013



Les étudiants consommeraient plus régulièrement de l’alcool en 2013 qu’en 2011 selon la dernière enquête sur la santé étudiante menée par l’Ensemble des mutuelles étudiantes de proximité (Emevia) en partenariat avec le CSA. Cette enquête conduite auprès de 6 100 étudiants adhérents à une mutuelle et relancée tous les deux ans permet de réorienter les politiques de prévention et de mieux cibler les besoins de santé des étudiants.

En Seine-Saint-Denis, un collège montre l'exemple



LE MONDE | Par 

Le collège Jean Lurçat, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Le collège Jean Lurçat, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). | FLORIAN KLEINFENN

Espace et lumière ne sont pas que de vains mots. Dans la banlieue nord de Paris, l'exemplaire collège Jean Lurçat, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) signé par l'agence Mik. S, des jumelles Selma et Salwa Mikou, démontre combien ces deux principes, propres aux lieux de vie et de savoir, peuvent être respectés à la lettre. Cet établissement scolaire jouit d'un irrésistible attrait, tant pour ceux qui l'occupent (élèves, enseignants, utilisateurs passagers), que pour son voisinage, qui craignait l'émergence d'une école face à ses tranquilles pavillons.
L'équation n'était pas simple. Comment, sur une emprise oblongue et courbe, construire sans l'imposer, un programme dense de 12 000 m2destiné à accueillir 700 élèves, dont 40 logés dans un internat d'excellence (ouvert à des collégiens motivés mais ne bénéficiant pas d'un cadre favorable pour réussir leurs études), une cuisine centrale fournissant 2 500 repas quotidiens à six établissements du cru, et un gymnase aux dimensions plus que généreuses ouvert aux riverains.