L'homoparentalité ? Ni Lacan ni Lévi-Strauss ne s'y opposeraient
Carina Basualdo © D. R.
Carina Basualdo est psychanalyste à Paris et anthropologue. Maître de conférences en psychopathologie à l’université Paris X-Nanterre. En 2011, elle a publié Lacan (Freud) Lévi-Strauss, Chronique d’une rencontre ratée (éditons du Bord de l’eau). C’est donc en tant que spécialiste de Lacan et de Lévi-Strauss qu’elle répond à Sylviane Agacinski et à qui tenterait de se prévaloir de l’un ou de l’autre pour opposer à la légalisation de l’homoparentalité l’existence prétendue d’invariants symbolique et anthropologique.
Sylvia Duverger : A l’appui de leurs mises en garde à teneur plus ou moins apocalyptique, des détracteurs et des détractrices de l’homoparentalité ont invoqué les savoirs psychanalytique et anthropologique.
Résumons leur argumentation. Il y aurait un invariant biologique – la différence des sexes, condition sine qua non de la procréation et de la survie de l’espèce. Son élaboration symbolique, dans les structures de la parenté, serait un invariant anthropologique. L’ouverture du mariage et de la parentalité aux couples de même sexe dénierait la différence des sexes, nécessaire à la structuration subjective, les enfants de parents de même sexe perdraient le sens de la finitude humaine, qui requerrait l’altérité de l’autre sexe…