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jeudi 2 août 2012
Des « sentinelles » formées pour prévenir le suicide
« Le suicide, c'est la phase ultime d'un processus de mal-être. Mais il y a toujours des signes avant-coureurs. » Le Dr Kahina Yebbal, psychiatre au centre hospitalier spécialisé de Montbert, est face à une douzaine de personnes, dans une salle du centre de secours de Vallet (Loire-Atlantique). Ils ou elles sont infirmière en entreprise, ambulancier-taxi, psychologue libérale, retraités, pompier, pharmacienne, conducteur de train, présidente d'une association de femmes en détresse... Ils participent à stage sur la prévention du suicide.
L’urgentologue François Paquet et l’infirmier Yves Lessard, tous deux travaillant à l’Hôtel-Dieu de Lévis dans la région de Québec, ont lancé, il y a deux ans Stat, une bande dessinée sur le milieu hospitalier qui connaît un grand succès depuis.
Depuis quelques années déjà, l'heure est à la réhabilitation de l'homme de Néandertal. Pendant longtemps, en effet, comme pour rejeter cet autre Homo loin de nous-mêmes et nous glorifier par contraste, nous en avions fait un rustre, un lourdaud, un charognard dénué de l'usage de la parole, de spiritualité, de raffinement, de technicité, d'art. Tout cela, ou presque, ne tient plus. L'image de cette "autre humanité" est en cours de révision poussée. Néandertal était un artisan habile, un chasseur émérite, qui donnait des sépultures à ses morts, fabriquait des parures et utilisait des pigments, peut-être même pour orner ses grottes. Une étude internationale que vient de publier la revue Naturwissenschaften confirme ce que l'on supputait depuis peu, à savoir que notre cousin disparu il y a moins de trente millénaires avait intégré des plantes à son régime alimentaire. Cet article va même plus loin en présentant des arguments tendant à prouver que Néandertal utilisait des plantes médicinales.
Pour déterminer tout cela, ces chercheurs ont travaillé sur des fossiles découverts dans la grotte espagnole d'El Sidrón (Asturies) où quelque 2 000 restes de Néandertals, appartenant à au moins 13 individus différents, ont été mis au jour au fil des ans. Plus précisément, ils se sont intéressés au tartre se trouvant sur les dents de 5 d'entre eux et au matériel alimentaire pris au piège dans ce dépôt. Ils ont pratiqué des analyses chimiques tout en recherchant des microfossiles végétaux. Neuf des dix dents contenaient de minuscules grains d'amidon, provenant probablement de céréales. Cela a confirmé que Néandertal, longtemps considéré comme essentiellement carnivore (notamment parce qu'on avait découvert sur les sites beaucoup d'ossements animaux, qui se conservent mieux que les plantes...), savait aussi exploiter les réserves de glucides des végétaux.
Mais les auteurs de cette étude ont surtout été intrigués par la dent d'une jeune femme. L'analyse du tartre a montré des traces de composés chimiques que l'on trouve dans des plantes médicinales comme la camomille ou l'achillée millefeuille, ainsi nommée en hommage au héros grec Achille car celui-ci avait appris du centaure Chiron l'art de s'en servir pour guérir les blessures (elle a, entre autres, des vertus hémostatiques). Selon ces chercheurs, on ne mange pas ces plantes au goût amer (et Néandertal possédait la capacité génétique à détecter ce goût) par hasard :"Obtenir la preuve que cet individu mangeait des plantes amères et sans valeur nutritive comme la millefeuille et la camomille est une surprise, explique Stephen Buckley, co-auteur de l'étude et spécialiste de chimie archéologique à l'université d'York (Grande-Bretagne). Nous savons que Néandertal trouvait ces plantes amères et il est donc probable qu'elles ont été choisies pour autre chose que leur goût."
Pour sa collègue Karen Hardy, archéologue à l'université autonome de Barcelone, l'étude suggère que "les Néandertals qui occupaient la grotte d'El Sidrón avaient une connaissance avancée de leur environnement naturel, qui incluait la capacité à sélectionner et utiliser certaines plantes pour leurs qualités nutritives et pour l'auto-médication. Alors que la viande était clairement importante pour eux, nos recherches soulignent qu'ils avaient un régime alimentaire bien plus complexe que ce qui avait été supposé auparavant." Bien sûr, les chercheurs restent prudents sur le côté "Néandertal médecin" et mettent des points d'interrogation dans leur étude. Sans doute faudra-t-il répéter ce genre d'analyses sur d'autres sites préhistoriques. Néanmoins, la possibilité d'un homme de Néandertal capable de se soigner par les plantes est-elle au fond, si surprenante que cela ? N'a-t-on pas déjà montré que d'autres grands primates, chimpanzés et gorilles, eux aussi cousins d'Homo sapiens, se servent de toute une pharmacopée végétale ?
La psychanalyse (et autres curiosités occidentales) vue(s) de Chine
[jeudi 19 juillet 2012
Avec une belle – faut-il nommer obstination, persévérance ou confiance ce pari sur la fidélité et l’intelligence du lecteur ? – François Jullien explique ou déplie sa relation avec la Chine, il mesure l’étendue des écarts, les chances et les difficultés de la traduction, la viabilité de ce pont qu’il travaille à jeter entre deux continents. Au fil d’une trentaine de livres qui ont engendré toutes sortes de colloques, de rencontres ou d’interventions pas seulement philosophiques, l’auteur n’a cessé de préciser, et sans doute de mieux cerner pour lui-même, l’originalité de son projet : s’il est allé en Chine, s’il en a appris la langue et médité les ouvrages classiques, c’est pour mieux connaître les Grecs et l’énorme sous-bassement judéo-chrétien à partir desquels nous-mêmes pensons.
Les services de psychiatrie des hôpitaux Tenon et Saint-Antoine (AP-HP) viennent de mettre en place un numéro vert et une cellule de prise en charge des victimes de harcèlement sexuel. Une première en France.
Communiqué de l’Ordre des psychologues du Québec (18-07-2012) - Toutes les dispositions de la loi 21 entreront en vigueur le 20 septembre. C’est aujourd’hui que paraît, dans la Gazette officielle du Québec, le décret annonçant l’entrée en vigueur de toutes les dispositions de la loi 21. Dès le 20 septembre prochain, certaines activités seront réservées aux professionnels de la santé mentale et des relations humaines. Parmi celles-ci, l’évaluation des troubles mentaux, l’évaluation du retard mental et l’évaluation des troubles neuropsychologiques seront dorénavant réservées aux psychologues.
Comment trouver 2,2 milliards d’euros en 2013 ? L’assurance maladie propose ce jour d’intervenir sur différents leviers afin de limiter la hausse des dépenses en 2013 à 2,7% (voir Newsletter du 12 juillet).
Un scientifique décide de se suicider pour mieux ressusciter
Ken Hayworth a une seule obsession depuis des années: devenir immortel. Ce scientifique passe ses journées au sous-sol de l’université d’Harvard à préparer… son suicide.
Pour connaître le devenir social et professionnel des accidentés de la vie, la FNATH a mené une enquête auprès de ses adhérents, qui avaient la possibilité de répondre à un questionnaire sur internet de mai à août 2011. Le rapport définitif de l’enquête, réalisé par Véronique Daubas-Letourneu, vient d’être rendu public.
Les personnes qui ont répondu à l’enquête ont donc connu un accident de santé suffisamment grave pour les inciter à adhérer à une association de défense. Parmi les 2269 personnes qui ont répondu, on constate qu’il y a majoritairement des hommes (67%), âgés entre 45 et 54 ans. Près des trois quarts des répondants ont adhéré à la FNATH à la suite d’un accident du travail, d’un accident de trajet ou d’une maladie liée au travail.
Les chorégraphes Régine Chopinot et Jérôme Bel sont allés très loin de chez eux pêcher de bonnes raisons de faire un spectacle. Chopinot, figure des années 1980, est partie en Nouvelle-Calédonie et en est revenue avec un groupe de onze danseurs amateurs traditionnels rhabillés par Jean Paul Gaultier pour Very Wetr ; Jérôme Bel, personnalité phare de la "non-danse", expert en pièces témoignages sur l'identité et la danse, a accepté de travailler avec les onze comédiens handicapés mentaux de la compagnie Theater Hora, basée à Zürich, dans le spectacle Disabled Theater.
Lloyd ne profite que d’un court repos avant d’être replongé dans la tourmente ; en l’occurrence celle de sa sœur, Esther, anorexique, qui use désormais de son corps martyrisé comme d’une arme pour faire pression sur sa famille. Seule la psychothérapeute Hannah Horowitz est encore convaincue de pouvoir faire quelque chose pour lui venir en aide. Mais pour cela, elle a besoin de comprendre comment fonctionne le quatuor Singer, et de déterrer les secrets et les non-dits qui pourrissent depuis des années les relations de la famille.
La police d'Ottawa vient de compléter la première semaine d'un projet-pilote dans lequel des résidents en psychiatrie ou un psychiatre appuient le travail d'un agent de police spécialisé en intervention en santé mentale.
Le jardinage, un outil thérapeutique contre les psychoses
LE MONDE |
Par Christine Angiolini (Grenoble, envoyée spéciale) Tomates, courgettes, aubergines, mais aussi plantes aromatiques, hortensias... Un jardin semblable à tant d'autres à quelques encablures du centre de Grenoble. Ici, ceux qui grattent la terre, sèment et bêchent souffrent de psychoses et de névroses graves et handicapantes. Ils fréquentent quotidiennement le Centre de santé mentale de la MGEN de Grenoble, un hôpital de jour. Plusieurs fois par semaine, ils se rendent au jardin, à pied, en tramway ou à bicyclette, soit seuls, soit accompagnés par un soignant. Nombreux sont ceux qui prennent des psychotropes et suivent une psychothérapie. Ici, pas de surmédication, juste les doses nécessaires au soulagement des symptômes, assure-t-on.
Ce jardin de 300 m2 a vu le jour en 2008, grâce à la persévérance de certains soignants, convaincus des bienfaits de l'hortithérapie : "Cet endroit hors les murs s'inscrit dans une dynamique de psychothérapie institutionnelle, où la mise en circulation de la parole, le lien et la relation à l'autre sont privilégiés, explique Corine Lebaud, ergothérapeute. Le jardinage est une activité très physique, et met le corps à l'épreuve. Porteur de créativité, il suppose aussi une répartition des rôles de chacun. Il recrée du lien social."
UNE DIMENSION SENSORIELLE
Le jardinage est intéressant pour les patients psychiatriques car il a une dimension sensorielle. Il leur donne le sens des responsabilités et les valorise. Ainsi ce patient qui venait à l'hôpital de jour à reculons, et qui, depuis la création du jardin, y passe la plupart de son temps. Cela l'apaise ; ses relations aux autres sont devenues moins conflictuelles. Lui qui souhaitait un jardin tiré au cordeau accepte progressivement l'idée que cela ne corresponde pas à la réalité. Il suffit qu'une personne piétine les plates-bandes pour que tout soit à refaire !
Tel autre patient a été à l'origine de la plantation d'hortensias, des fleurs qui tenaient une place importante dans son histoire familiale. En 2009, le jardin a pris ses aises : l'hôpital de jour a en effet bénéficié d'une bourse de près de 2 000 euros de la part de Jardins et santé, une association qui soutient la recherche clinique et aide à la création de jardins thérapeutiques. "Le cabanon qui jouxte le jardin a été conçu de façon créative par un patient qui s'exprime difficilement par la parole", dit le docteur Marie-Philippe Deloche, chef de service du Centre de santé mentale. La dimension institutionnelle permet la transversalité des ateliers : ainsi les activités conte ou poésie peuvent se tenir au jardin.
Certains patients traversent aussi des périodes de crise durant lesquelles ils perçoivent le monde extérieur comme dangereux. Le jardin est alors relégué aux oubliettes. Puis une fois la tempête passée, ils y reviennent lorsqu'ils le souhaitent. Quant aux familles, elles sont invitées à participer à son entretien en offrant graines et plants. En septembre, elles sont même conviées à une fête dans ce jardin... extraordinaire.
Monsieur le ministre, profitant de votre visite à la grande commune de Saint-Paul, je souhaite mobiliser votre attention.
En effet, lorsque que vous serez à côté de ce sublime patrimoine, nommé cimetière Marin, n’oubliez pas de jeter un regard, en face. Se dresse fièrement un hôpital colonial qui a été construit de 1764 à 1767, qui a hébergé soldats, marins, esclaves invalides où des aliénés.... Hôpital qui pouvait recueillir jusqu’à 200 malades, écrit-on.
Par la suite, ce bâtiment est devenu « l’asile », puis hôpital psychiatrique. Aujourd’hui, ce vestige âgé de près de deux siècles et demi demeure un patrimoine historique pour l’ensemble des Réunionnais. Parler de l’hôpital est la transition toute trouvée pour vous exprimer ce besoin urgent d’un nouvel hôpital dans l’Ouest (le Pôle sanitaire Ouest).
"Tel est bien l'enjeu de ces pages : ouvrir un nouvel espace de réflexivité où nos a priori se soupçonnent, s'ébranlent, voire commencent à bouger", écrit François Jullien à propos de son dernier livre, Cinq Concepts proposés à la psychanalyse.
Selon la formule de Pierre Nora, le philosophe sinologue François Jullien pense "entre la Chine et la Grèce" ; entre, c'est-à-dire dans le passage plutôt que dans l'affrontement. La Chine permet de considérer les fondamentaux impensés à partir desquels nous pensons. Il ne s'agit pas de comparer, faute de cadre commun qui unisse deux cadres de pensée qui se sont développés chacun de son côté, indifférent l'un à l'autre. En revanche, l'écart plutôt que la différence ouvre le lieu d'une nouvelle fécondité d'être et de pensée.
C'est un véritable bras de fer qui oppose les acteurs de la santé sur les dépassements d'honoraires médicaux en France. Souhaitées par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, des négociations entre assurance maladie et syndicats de médecins visant à limiter les dépassements pratiqués par les médecins s'ouvriront le 25 juillet. Décryptage des revendications.
Présentée du 15 mai au 21 octobre 2012, l’exposition Histoires de voir, Show and Tell fait découvrir les œuvres et raconte les histoires de plus de 50 artistes du monde entier, peintres, sculpteurs, dessinateurs et cinéastes. Ils sont brésiliens, indiens, congolais mais aussi haïtiens, mexicains, européens, japonais, américains. Ils vivent à Paris ou Port-au-Prince, à Tokyo ou dans les faubourgs de Mexico City, en Amazonie ou dans les campagnes non loin de Mumbai. Ils se sont découverts artistes et ont appris à voir dans des circonstances et des contextes singuliers ; souvent considérés comme « naïfs » ils ont rarement été invités à présenter leurs œuvres dans des institutions dédiées à l’art contemporain.
Expression libre sur la santé et tous les lobbies et conflits d'intérêts qui la mettent en danger.
Ateliers N° 4, 5 et 6 (Actes du colloque "Surmédicalisation, surdiagnostics, surtraitements")
07.07.2012
Le colloque « Surmédicalisation, surdiagnostics, surtraitements » qui a eu lieu le 27 et le 28 avril à laFaculté de médecine de Bobigny a été présenté plusieurs fois, en particulier dans les notes contenant l’introduction détailléeet leprogramme. Les enjeux et les possibles suites à donner – j’imaginais un mouvementcitoyend’idées - ont été évoqués dans lecommuniqué de pressedes organisateurs.
Quant aux actes (powerpoint et textes transmis par les intervenants et les modérateurs) : sur Pharmacritique ont déjà été publiés les actes de l’atelier N° 1(Surmédicalisation, mythe ou réalité), de l’atelier N° 2 (Causes et sources de surmédicalisation), de l’atelier N° 3 (Surdiagnostics sources de surtraitements), de même que lescomptes-rendus des ateliers faits par les modérateurs respectifs. Des liens insérés au début de chaque page permettent d’accéder à tout ce qui a été publié là-dessus sur ce blog.
Voici les contributions aux ateliers N° 4, 5 et 6 (et quelques liens et fichiers complémentaires, envoyés par les contributeurs).