Hollande rouvre le débat sur la fin de vie et confie une mission au Pr Sicard
Ce 17 juillet, à l’issue d’une visite à la maison médicale Notre-Dame du Lac, un centre de soins palliatifs situé à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine, le président de la République a fait un pas dans cette direction, sans toutefois prononcer le mot « euthanasie ». Assurant respecter « les consciences et les voix des autorités spirituelles »,François Hollande a posé la question de savoir si on pouvait « aller plus loin » que la loi Leonetti « dans les cas exceptionnels, et quand la douleur est irréversible et appelle un acte médical assumé. Le débat mérite d’être engagé sans polémique ni caricature ».
Le président a annoncé avoir confié au Professeur Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) entre 1999 et 2008, « un travail de concertation » sur ce thème. Il a précisé que leCCNE serait saisi des propositions émises par la mission Sicard pour en délibérer. « Parfois, le souffle de la vie n’exprime plus que le souhait de mourir, a insisté le président de la République. Et qui a vu un proche partir dans la souffrance sait de quoi je parle. » En 2003, le CCNE, alors présidé par Didier Sicard, avait proposé de créer la notion d’« exception d’euthanasie ». Dans son esprit, il s’agissait d’un dispositif juridique destiné à favoriser l’indulgence de la justice en cas de plainte d’une famille après le décès d’un proche, s’il était avéré que l’acte avait été commis par l’équipe soignante dans un esprit de compassion.
Une réforme des soins palliatifs dans les prochains mois
Outre son président, la mission Sicard a déjà un membre identifié. Il s’agit du Pr Régis Aubry, chef du département douleur - soins palliatifs du CHU de Besançon, et président de l’Observatoire de la fin de vie. « Il faut mettre toutes les questions liées à la fin de vie sur la table, indiquait-il en marge du discours présidentiel, il n’y a jamais eu de débat citoyen sur ces questions, et la médecine n’a pas vocation à se substituer à la société sur ces questions ».
Le président de la République a enfin fait part de son intention de combler le retard français en matière de soins de suite, « en tenant compte de la diversité des situations, car l’enjeu n’est pas que le nombre de lits, la fin de vie, c’est aussi l’hôpital de jour, les soins à domicile ou en structures pour personnes âgées ». François Hollande a pris l’engagement de diversifier l’offre de soins palliatifs, « cette réforme sera engagée dans les prochains mois », a-t-il conclu.
› HENRI DE SAINT ROMAN
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