blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 17 juillet 2012

Le jardinage, un outil thérapeutique contre les psychoses

LE MONDE | 

Pour échapper à la morosité ambiante, les Français ont eu besoin de se détendre en jardinant – les produits de jardinage sont plébiscités en 2011 (+ 4% après – 0,5 %).

Ce jardin de 300 m2 a vu le jour en 2008, grâce à la persévérance de certains soignants, convaincus des bienfaits de l'hortithérapie : "Cet endroit hors les murs s'inscrit dans une dynamique de psychothérapie institutionnelle, où la mise en circulation de la parole, le lien et la relation à l'autre sont privilégiés, explique Corine Lebaud, ergothérapeute. Le jardinage est une activité très physique, et met le corps à l'épreuve. Porteur de créativité, il suppose aussi une répartition des rôles de chacun. Il recrée du lien social."
UNE DIMENSION SENSORIELLE
Le jardinage est intéressant pour les patients psychiatriques car il a une dimension sensorielle. Il leur donne le sens des responsabilités et les valorise. Ainsi ce patient qui venait à l'hôpital de jour à reculons, et qui, depuis la création du jardin, y passe la plupart de son temps. Cela l'apaise ; ses relations aux autres sont devenues moins conflictuelles. Lui qui souhaitait un jardin tiré au cordeau accepte progressivement l'idée que cela ne corresponde pas à la réalité. Il suffit qu'une personne piétine les plates-bandes pour que tout soit à refaire !
Tel autre patient a été à l'origine de la plantation d'hortensias, des fleurs qui tenaient une place importante dans son histoire familiale. En 2009, le jardin a pris ses aises : l'hôpital de jour a en effet bénéficié d'une bourse de près de 2 000 euros de la part de Jardins et santé, une association qui soutient la recherche clinique et aide à la création de jardins thérapeutiques. "Le cabanon qui jouxte le jardin a été conçu de façon créative par un patient qui s'exprime difficilement par la parole", dit le docteur Marie-Philippe Deloche, chef de service du Centre de santé mentale. La dimension institutionnelle permet la transversalité des ateliers : ainsi les activités conte ou poésie peuvent se tenir au jardin.
Certains patients traversent aussi des périodes de crise durant lesquelles ils perçoivent le monde extérieur comme dangereux. Le jardin est alors relégué aux oubliettes. Puis une fois la tempête passée, ils y reviennent lorsqu'ils le souhaitent. Quant aux familles, elles sont invitées à participer à son entretien en offrant graines et plants. En septembre, elles sont même conviées à une fête dans ce jardin... extraordinaire.

Aucun commentaire: