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lundi 29 avril 2013
Les dépenses maladie seront-elles rognées par le "programme de stabilité ?"
Le gouvernement a présenté mercredi son "programme de stabilité" pour contenir le déficit. Les dépenses de protection sociale ne sont pas épargnées. Hausse des prélèvements sur les retraites et réduction des allocs des plus fortunés au programme. Les dépenses de santé resteront au régime sec jusqu’en 2017. Mais ça on le savait déjà...
Les dépenses d'assurance maladie devraient se situer «significativement en deçà» des prévisions en 2013. C’est le comité d'alerte lui-même qui le prédit, alors même qu’il reste 8 mois et demi avant la fin de l’année. L'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) s'établit pour 2013 à 175,4 milliards d'euros, soit une progression de 2,7% par rapport à 2012.
Si le réseau des réseaux n'est qu'un outil de diffusion, ses interactions sont multiples et grandissantes. France Culture Plus - aussi appelé « Pure player » ou « MOOC »... - dresse un état des lieux du développement d'internet et des questions qu'il soulève, de l'irrésistible ascension du numérique comme vecteur de croissance, à la problématique du droit d'auteur sur internet, et à l'addiction aux jeux vidéos ou aux réseaux sociaux comme perturbateur potentiel à notre équilibre...
CC FlickR / ssoosay
Croissance de la demande, multiplication des innovations et des nouveaux services, changement d’échelle, développement de nouvelles infrastructures à très haut débit : tout indique qu’en matière de technologies de l’information, nous sommes à l’aube d’un changement d’ère. Quels sont les enjeux dans ce domaine et comment envisager les réponses que les Français et les Européens peuvent y apporter afin de concourir eux aussi aux avancées de l’économie numérique et surtout d’en tirer profit. Grâce à nos compétences dans les hautes technologies, nous disposons d’avantages compétitifs. Notre marché intérieur peut nous servir d’appui, et la demande mondiale est loin d’être saturée. Tout reste donc possible. Nous verrons comment dans la conférence du Centre d’analyse stratégique avec Didier Lombard, ancien PDG de France Télécom : L’irrésistible ascension du numérique.
Mémoire musicale : certains déficits commencent dans
le cortex auditif Paris, 25 AVRIL 2013
L'amusie congénitale est un trouble caractérisé par
des compétences musicales diminuées, pouvant aller jusqu'à l'incapacité à
reconnaître des mélodies très familières. Les bases neuronales de ce déficit
commencent enfin à être connues. En effet, selon une étude menée par les
chercheurs du CNRS et de l'Inserm au Centre de recherche en neurosciences de
Lyon (CNRS / Inserm / Université Claude Bernard Lyon 1), les personnes
amusiques présentent un traitement altéré de l'information musicale dans deux régions
cérébrales : le cortex auditif et le cortex frontal, surtout dans l'hémisphère
cérébral droit. Ces altérations semblent liées à des anomalies anatomiques dans
ces mêmes cortex. Ces travaux apportent des informations précieuses sur la
compréhension de l'amusie et, plus généralement, sur le « cerveau musical »,
c'est-à-dire sur les réseaux cérébraux impliqués dans le traitement de la
musique. Ils sont publiés dans l'édition papier du mois de mai 2013 de la revue
Brain.
Dérives sectaires : les signalements en hausse de plus de 20 %
Serge Blisko, Président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires a remis ce jeudi 25 avril, le rapport 2011-2012 de la MIVILUDES au Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.
La mission a reçu 2 600 signalements de dérives douteuses entre la fin 2010 et 2012, soit une augmentation de 22 %. Parmi ceux-ci, une centaine de signalements d’exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie. Les faux psychothérapeutes prolifèrent. Dangereux, ils font perdre progressivement la liberté de pensée et poussent insidieusement l’individu à remettre en question sa stabilité affective, financière, physique.
Longtemps considérés comme des automates guidés par leur seul instinct, les animaux retrouvent ici du poil de la bête. Tandis que, par un effet de vases communicants, le piédestal sur lequel notre espèce s'était juchée s'affaisse. Lentement, mais sûrement. La liste est longue des performances qui ponctuent ce documentaire de Gabi Schlag et Benno Wenz, et dont on croyait avoir l'apanage exclusif. Pour chacune d'entre elles, il y a une récompense à la clé ; en l'espèce, quelque chose à avaler. C'est à ce modeste prix que chacun déploie des trésors d'ingéniosité.
Notre orgueil est chatouillé d'emblée par un cacatoès, dont on conviendra que le volume cérébral laisse à désirer. A le voir débloquer les cinq fermetures d'une boîte, dans l'ordre imparti, pour atteindre sa pitance, on se dit que le volume, finalement, ne fait pas l'homme. Retire-t-on le quatrième mécanisme qu'il ne s'embarrasse pas des trois premières étapes, devenues superflues, pour aller droit au but.
Verdict de la zoologiste Alice Von Auersperg : innovation et rapidité d'apprentissage. Dont acte. "Il y aussi quelque chose qui est de l'ordre de la conscience, ajoute-t-elle. Je ne dirai pas qu'il s'agit de compréhension, mais d'une certaine identification des liens de causalité qui régissent l'ensemble."
Patients psychiatriques : ne pas renoncer à les faire maigrir
L’obésité est-elle un moindre mal chez les patients souffrant d’une maladie psychiatrique grave ? Ce n’est certainement pas l’avis de chercheurs américains qui montrent dans une étude contrôlée publiée dans leNewEngland Journal ofMedicine que des programmes d’amaigrissement inspirés des thérapies cognitivo-comportementales sont efficaces dans cette population vulnérable 2 fois plus à risque d’obésité que la population générale. Au terme d’un suivi de 18 mois, le groupe intervention qui comprenait à la fois des sessions de groupe et individuelles ont perdu davantage de poids, - 3,2 kg en moyenne, par rapport au groupe témoin.
Au 31 décembre 2012, on dénombrait exactement 4 534 307 bénéficiaires de la CMU-complémentaire (tous régimes confondus), en hausse de 2,6 %, selon les chiffres du fonds de financement de la CMU. La dépense moyenne individuelle de ces bénéficiaires de la CMU-C est de 445 euros. La dépense hospitalière progresse significativement (5,5 %).
S’agissant de la CMU de base, les effectifs atteignent 2 267 926 en progression de 2,4 % sur un an. Sans surprise, les effectifs des bénéficiaires d’attestations ACS (aide à la complémentaire santé) ont bondi de 30,8 % l’an passé, grâce au relèvement sensible du plafond ouvrant droit à cette prestation. Sur 2012, plus d’un million de personnes se sont vues délivrer une attestation de droit à l’ACS. Le montant annuel de la déduction s’élève à 275 euros.
24/04/2013
"J'ai vraiment découvert la pénibilité du travail sur un chantier"
Il arrive rarement qu'on pense à Lord Gifford (1820-1887). Pourtant, de fortes raisons incitent à éprouver, envers ce gentleman, une réelle gratitude. Sa décision de léguer une partie de sa fortune aux quatre universités de l'Ecosse afin d'organiser des conférences annuelles, publiées ensuite, nous a valu, au fil du temps, une admirable brochette de travaux.
Parmi les intervenants récents, on remarque par exemple Vattimo, Chomsky, Nussbaum, Steiner ou Putnam, qui succèdent à Arendt, Aron, Toynbee, Bohr, Dewey et Whitehead, sans oublier Bergson ou Frazer... Excusez du peu !
Dans ce cadre, en 2009, s'est exprimé Michael Gazzaniga, l'un des grands spécialistes du cerveau, professeur à l'université de Californie. Son sujet, au premier regard, n'avait rien d'affriolant : que nous disent les neurosciences de la vieille querelle "déterminisme ou liberté" ? On craint évidemment un exposé hypertechnique, débouchant sans surprise sur le énième constat de décès du libre arbitre... Pas du tout ! Ce scientifique parle de manière vivante, accessible, parfois drôle, et il est diablement intéressant d'un point de vue philosophique. Car il dit tout autre chose que ce qu'on s'attend à entendre.
RADIO PRAGUE Une réforme pour rendre les soins psychiatriques plus humains et efficaces
08-04-2013 15:31 | Magdalena Hrozínková
Si la société tchèque a vécu de profonds changements depuis la chute du régime communiste en novembre 1989, ceux-ci n’ont presque pas touché le domaine de la psychiatrie. Ainsi, le ministère de la Santé prépare une vaste réforme qui vise à transformer l’organisation des soins psychiatriques, par ailleurs sous-financés par l’Etat, en les rendant plus modernes et plus accessibles, bref, plus efficaces.
La beauté féroce des Moches dans le Pérou pré-inca
26 avril 2013
Exposition. Le musée des Beaux-Arts de Montréal est le premier à offrir trois millénaires d’histoire péruvienne.
Par VINCENT NOCE
Ecorchés vifs, poignardés, égorgés, lapidés ou décapités, voici le sort des hommes, femmes et enfants promis au sacrifice dans les sociétés andines. Ces rituels conservent leur part d’énigme, mais ils bénéficient d’un nouvel éclairage, grâce à toutes les fouilles menées sur la côte nord du Pérou, où les Moches ont régné durant les sept premiers siècles de notre ère.
Professeur dans un collège du 13e arrondissement de Marseille pendant neuf ans, j'ai croisé le chemin de centaines de "minots" des quartiers Nord. Deux d'entre eux viennent de tomber sous les balles de ces règlements de comptes qui font la "une" des journaux, entre deux résultats sportifs et la dernière "petite phrase" du microcosme politique.
L'un s'appelait Hichem Agaba, il est mort dans une fusillade le 13 mars au beau milieu de la matinée. Il a été mon élève trois années durant. J'ai connu ses attentes, ses rires, ses colères, ses difficultés et ses espoirs. Un enfant comme les autres après tout, ou presque. A ceci près que son horizon était bouché par les barres de béton géantes qui repoussaient le ciel un peu trop haut, un peu trop loin.
A ceci près que, pour lui comme pour tous les enfants de ces quartiers de relégation, l'enfance est loin d'être toujours un jeu, entre le retrait progressif des services publics, le grignotage des solidarités par la montée du chômage et de l'insécurité sociale.
Derrière ces phrases toutes faites, des réalités toutes pleines : 60 % d'enfants qui ont au moins un parent au chômage, celui-ci touchant dans certains quartiers 70 % des moins de 25 ans ; l'ascenseur d'un immeuble de 17 étages qui reste dix ans en panne : pensez aux courses qu'il faut remonter, le petit dernier dans les bras, et le souffle vous manque.
Pensez encore à ces ordures qu'on préfère jeter par la fenêtre et qu'aucun service municipal ne vient enlever, et le souffle vous manque encore. Les habitants qui se battent contre les rats dans leur appartement attendent avec anxiété leur facture d'électricité démesurée puisqu'on a fait le choix du tout-électrique quand les prix ne cessaient de flamber.
L'entrée des élèves d'un collège dans le virage d'une rue très passante reste sans signalisation ni sécurisation particulière malgré les demandes répétées pour la mise en place d'un ralentisseur. Je pense à toi, Aïda, morte à 13 ans de ne pas aller à l'école dans un quartier où la police municipale fait traverser les enfants.
Au Mexique, l'agressivité sous le bistouri de chirurgiens
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Est-il éthiquement acceptable de réaliser une intervention chirurgicale définitive sur le cerveau pour traiter des troubles du comportement comme l'agressivité ? Deux publications d'une équipe mexicaine relancent la vieille polémique, que l'on croyait enterrée, sur la psychochirurgie. Dans les années 1970, les traitements chirurgicaux des maladies mentales avaient été bannis dans la plupart des pays après de graves dérives et l'émotion suscitée par des films comme Soudain l'été dernier (1959) et Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975).
Depuis une dizaine d'années, ce champ s'est rouvert avec des techniques réversibles, telle la stimulation cérébrale profonde (SCP), qui permettent de moduler l'activité neuronale grâce à des électrodes implantées au niveau de cibles très précises du cerveau.
C'est en suivant de très près la littérature mondiale, pour écrire un ouvrage de référence sur la psychochirurgie (à paraître le 27 mai aux éditions Springer-Verlag), que Marc Lévêque, neurochirurgien à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, a eu la puce à l'oreille. En 2011, il est alerté par un article publié dans une revue confidentielle, Cirugia y Cirujanos, le journal de la Société mexicaine de chirurgie.
Des pacemakers cérébraux au secours des troubles mentaux
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Troubles obsessionnels compulsifs, dépression, troubles du comportement alimentaire, addictions, tics, voire autisme... Vingt-cinq ans après leur première utilisation chez l'homme - en 1987, chez un parkinsonien -, les techniques de stimulation cérébrale profonde (SCP) sont de plus en plus étudiées pour soulager des formes sévères de maladies neuropsychiatriques, résistantes aux médicaments.
Le principe est de moduler l'activité neuronale, grâce à des électrodes de 1 à 2 millimètres de diamètre implantées dans les noyaux cérébraux profonds, au niveau d'une cible très précise - variable selon la pathologie visée. Les impulsions électriques sont commandées par un ou deux petits boîtiers implantés sous la peau.
Le taux de troubles musculo-squelettiques est très important chez les soignants. Faute de prévention, ils sont à l'origine de nombreux arrêts et incapacités. Par le Dr Guy Chatap, praticien hospitalier.
La ministre de la Santé propose de créer des postes de gestionnaires de lits, estimant que le problème des urgences est surtout un manque d'organisation.
Par AFP
La ministre de la Santé et des Affaires sociales Marisol Touraine a annoncé vendredi un dispositif visant à mieux gérer les lits à l’hôpital, afin de désengorger les urgences, dans 150 établissements.
«J’ai fait la proposition de créer des postes de gestionnaires de lits d’aval, c’est-à-dire concrètement, des gens qui trouvent des services qui vont accueillir les malades des urgences», a déclaré la ministre à la presse à l’issue d’une visite à l’hôpital Saint-Joseph de Paris (XIVe).
J'étais ce jeudi dernier, à la "3ème journée d'étude del'Association Jenny Aubry". Dans un amphithéâtre de l'Institut Regional de Travail Social de Montrouge étaient réunies près de 200 personnes qui, à des titres divers, ont à faire avec l'enfance en difficulté : travailleurs sociaux de l’ASE[1], - "d'inspiration psychanalytique" a tenu à me préciser l'un d'eux fortement et avec un sourire ravi-, pédopsychiatres, psychanalystes, juges et magistrats, psychothérapeutes, psychologues, … Le thème de cette journée : " les maladies de la séparation".
La matinée a été consacrée à des exposés, et à une projection de films montrant les premières approches de Jenny Aubry, j’y reviendrai. L’après midi a été encore plus passionnant consacré à la présentation de cas cliniques et à leur discussion.
Alors, Jenny Aubry et les maladies de la séparation ?
Un incendie a ravagé vendredi un hôpital psychiatrique au nord de Moscou. Il pourrait avoir fait jusqu'à 38 morts, rapportent les secouristes et les médias russes.
Deux tiers des généralistes prennent en charge des patients dépressifs
L’accès aux professionnels de santé mentale (psychiatres, psychologues) étant parfois difficile dans leur région, deux tiers des médecins généralistes des Pays de la Loire disent prendre en charge chaque semaine des patients pour un état dépressif. C’est ce que révèlent deux enquêtes réalisées par l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) des Pays de la Loire auprès de 386 médecins.
La moitié des praticiens sondés a connu un cas de suicide parmi ses patients au cours des cinq dernières années et près de 90 % ont été informés d’une tentative de suicide. Seize pour cent d’entre eux s’estiment « efficaces » dans la prise en charge des états dépressifs et 76 % « plutôt efficaces » dans une région qui compte une mortalité par suicide de 24 % supérieure à la moyenne nationale.
Plus de la moitié (54 %) des médecins de famille des Pays de la Loireont déjà suivi une formation sur le repérage et la prise en charge de patients présentant un risque suicidaire. Selon l’URPS des Pays de laLoire, ces enquêtes confirment le « rôle essentiel du généraliste dans le dépistage et la prise en charge des troubles de santé mentale ».
Abonnés 25/04/2013
Folles d'écrire : les femmes remarquables de Lydie Salvayre et d'Audrey Fella
LE MONDE DES LIVRES 18.04.2013Propos recueillis par Julie Clarini
Virginia Woolf et Marina Tsvetaeva : les deux écrivains se retrouvent parmi les 7 femmes (Perrin) dont Lydie Salvayre dresse le portrait et dans les entrées du dictionnaire Les Femmes mystiques (Robert Laffont) qu'a dirigé Audrey Fella. Pour Woolf (1882-1941) et Tsvetaeva (1892-1941), écrire et vivre ne faisaient qu'un. D'où l'intérêt de se pencher sur leur vie. D'où, aussi, l'envie de les confronter à d'autres expériences de ravissement, d'aspiration à l'absolu, qui se font dans et par l'écriture : celles des mystiques...
Pages arrachées à Sylvia Plath proposées par Béatrice Leca 1/5
22.04.2013 - 20:30
Réalisation : Michel Sidoroff
Je ne peux me contenter du travail colossal que représente le fait simplement de vivre. Oh non, il faut que j’organise la vie en sonnets et sextines, procure un réflecteur verbal à l’ampoule de soixante watts que j’ai dans la tête.» C’est ce que notait Sylvia Plath dans son journal le 14 mai 1953. Sa vie était inséparable de l’écriture (poèmes, journaux, romans, nouvelles, contes). Née en 1932 à Boston, Sylvia Plath s’est suicidée trente ans plus tard à Londres. De cette vie qu’elle aura traversée comme une comète, elle a laissé une évocation majeure dans des écrits fondés sur son expérience douloureuse des conflits intérieurs. La plupart d’entre nous connaissent La Cloche de verre, roman autobiographique qu’elle a écrit juste avant sa mort et qui décrit son expérience de la dépression et de l’internement psychiatrique dix ans auparavant alors qu’elle était encore étudiante dans le Massachussetts. Ce livre, s’il est devenu l’icône de toute une génération, ne doit pas faire oublier la poésie de Sylvia Plath, ses nouvelles, ses contes et ses journaux dont l’intensité et l’actualité ne laissent pas de surprendre.