A l’occasion des Rencontres de Pétrarque, du 9 au 13 juillet à Montpellier, la militante féministe revient sur l’impact du mouvement #metoo sur le monde arabe et la place de la femme dans ces sociétés traditionnelles.
Avocate et ancienne directrice des droits des femmes à l’Unesco, née en Algérie, Wassyla Tamzali prononcera, lundi 9 juillet, à Montpellier, la leçon inaugurale des Rencontres de Pétrarque, organisées par France Culture et Le Monde, dans le cadre du Festival de Radio France, sur le thème « #hommes-femmes : des lendemains qui changent ? ».
Cela fait plusieurs décennies que vous travaillez sur les droits des femmes. Avec cette mémoire et cette pratique qui sont les vôtres, quel regard avez-vous porté sur le surgissement du mouvement #metoo ?
Ce qui a été très frappant, c’est le raz-de-marée des révélations. C’est la question même du surgissement qui mérite d’être posée. Car les obsessions et les violences des maîtres prédateurs étaient plus ou moins connues. Inutile de rappeler ici le travail d’analyse effectué par les féministes sur le harcèlement sexuel, la place centrale qu’occupe ce problème, depuis des années, dans le débat militant et intellectuel, sans beaucoup de résultat. Alors, pourquoi maintenant, et pourquoi à partir de l’affaire Weinstein ? Cela tient sans doute à la qualité de ces actrices mondialement connues qui renvoyaient une image de femmes libres et maîtrisant leur destin.