Gérer nos conflits en faisant le plus possible l'économie de la violence : cette perspective est au coeur même du projet démocratique. A son exact opposé, il y a ce qui se passe actuellement en Syrie : une escalade inouïe de la violence qui aboutit au massacre de milliers de personnes sans défense.
"Crimes contre l'humanité" commis par les forces gouvernementales,"crimes de guerre" perpétrés par l'opposition armée, dénonçait dans son dernier rapport, publié le 11 septembre, la commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme. Selon celle-ci, au moins neuf massacres de civils ont été commis entre le 15 mai et le 15 juillet, dont huit sont à imputer aux forces syriennes.*
Le 21 août, cette hyperviolence a franchi un nouveau stade, avec l'usage d'armes chimiques dans la banlieue de Damas. L'historien Jacques Sémelin, directeur de recherche au CNRS affecté au Centre d'études et de recherches internationales de Sciences Po, décrypte les mécanismes d'apparition de ces "massacres de masse".
Comment "comprendre" les massacres de civils qui ont lieu en Syrie ?