TÉMOIGNAGE
Il y a un an, Geneviève a aidé une amie souffrant d’un cancer à mourir. Alors que le débat sur la fin de vie est relancé, elle témoigne dans «Libé», «parce que Françoise le voulait».
C’est une femme de 60 ans, ouverte, chaleureuse, à l’empathie évidente. Toute sa vie, elle a été engagée dans un travail associatif. Elle vit dans le Sud. Appelons-la Geneviève. Elle dit qu’elle ne regrette rien. Plus d’un an après avoir aidé une amie, Françoise, à mourir, elle ne se sent pas écrasée par le poids de la décision qu’elle a prise. «C’est ainsi, nous n’étions pas tristes, elle est partie comme elle le voulait», répète-t-elle.
Geneviève a toujours été une militante, mais dans un tout autre domaine que celui de la médecine. Elle nous a adressé son témoignage «parce que Françoise le voulait». Nous l’avons vérifié, des éléments ont été modifiés pour qu’il n’y ait pas de reconnaissance possible. On découvre que certains arrivent à se débrouiller, qu’il y a des canaux permettant de trouver les «médicaments» qu’il faut pour arrêter la vie. Dans ce témoignage transparaît l’évidence d’un lien d’amitié. Geneviève en a parlé à la fille de Françoise, comme à l’infirmière qui accompagnait son amie. «Ce que je craignais, reconnaît-elle, c’est le médecin. Mais, par chance, il a fait son certificat de décès sans se déplacer.»
Françoise vivait seule. Elle aimait la musique et lire. Elle avait «une grande culture».
Ainsi parle Geneviève :
UNE AMITIÉ
«Françoise était une ancienne amie très chère atteinte d’un cancer de la vessie très sévère et elle ne voulait subir ni opération ni aucune thérapie. Quelques années auparavant, elle avait subi un lourd traitement pour un cancer du colon qui lui avait laissé de très mauvais souvenirs et elle ne souhaitait pas revivre les moments pénibles qu’elle avait traversés.